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351 résultats trouvés pour famille

Lajos Zilahy

Lajos Zilahy
(1891-1974)


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Lajos Zilahy, ou Lajos de Zilahy, est un romancier et dramaturge hongrois, également scénariste et réalisateur, né le 27 mars 1891 à Nagyszalonta (alors en Autriche-Hongrie, aujourd'hui Salonta en Roumanie), mort le 1er décembre 1974 à Novi Sad (Yougoslavie, aujourd’hui en Serbie). Né dans une famille de la petite noblesse hongroise, il fait des études de droit à l'Université de Budapest. Pendant la Première Guerre mondiale, alors qu’il sert dans l'armée austro-hongroise, il est blessé sur le front russe, expérience qu’il évoquera plus tard dans son roman Deux Prisonniers (Ket fogoly).

La guerre finie, il se consacre entièrement à l’écriture. Dès le début des années 1920, il rencontre le succès avec ses pièces de théâtre et ses romans, fréquemment adaptés au cinéma. En 1930, sa pièce, A tábornok, (Le Général), est portée au cinéma en quatre versions linguistiques différentes. Parallèlement, Zilahy est journaliste, notamment à Paris et à Londres, et collabore régulièrement à différents journaux, les quotidiens Budapesti Hirlap et Est, le journal Magyarorszag, la revue d'art Híd (Le Pont). En 1939, il crée son propre studio de cinéma, la société Pegazus, avec laquelle il réalise trois films entre 1940 et 1943, dont une adaptation de son roman de 1928, Quelque chose sur l'eau (Valamit visz a viz).

Défenseur des principes démocratiques, Zilahy se trouve en opposition avec le régime de droite du régent Horthy, gouvernant en Hongrie. Lors de l'occupation allemande de la Hongrie, en 1944, il est recherché et doit se cacher avec sa famille. Après la guerre, il est nommé président de la Société culturelle hongro-soviétique de la littérature et des sciences (Magyar–Szovjet Művelődési Társaság). Mais son attachement à la démocratie, et surtout son opposition au communisme, en train de s'emparer du pouvoir, l'amènent à quitter la Hongrie en 1947, et à s'installer aux États-Unis.

À New York, Zilahy écrit l'une de ses œuvres majeures, une vaste trilogie romanesque, Les Dukay (Les Dukay, L'Ange de la colère, Le Siècle écarlate), histoire d'une riche famille aristocratique hongroise depuis l'époque napoléonienne jusqu’au milieu du xxe siècle. Lajos Zilahy meurt en 1974 à Novi Sad (en hongrois, Újvidék), Yougoslavie, dans une relative indifférence.

En 1930 Zilahy a épousé Piroska Bárczy, née en 1907, fille de István Bárczy, ancien maire de Budapest. Ils ont eu un unique fils, Mihály, né en 1931, mort tragiquement dans un accident d'arme à feu en 1949. Piroska Bárczy est morte en 2005.


(wikipedia)


Traduits en français

Le soleil brille
Deux Prisonniers
Printemps mortel
Cette nuit-là
L'Âme qui s'éteint
Clochers de bois
Fiançailles
Le Boomerang
Les Dukay
L'Ange de la colère
Le Siècle écarlate

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Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 51wtq310

Les Dukay


En toile de fond de la vie de cette famille de l’aristocratie Hongroise (austro-hongroise avec la Comtesse Menti) principalement dans l’entre-deux guerres se construit la seconde guerre mondiale alors que les monarchies se meurent. Que les révoltes du Peuple  grondent et que s’en nourrissent de futurs dictateurs.
La somptuosité des demeures, des coutumes de cette Famille nous fait mesurer à travers d’infimes faits la profondeur de la misère et de l’exploitation des Humbles.

Toutefois les personnages sont attachants, car ils ont parfois de ces élans de cœur ou de justice  qui surprennent le lecteur : L’amour que le Comte Dupi porte à Zia, l’attachement de Kristina envers le roi déchu qu’elle suivra dans l’exil, l’intransigeance de la Comtesse à garder auprès d’elle son Aîné (simple d’esprit), à faire soigner l’un des jardiniers tuberculeux ; et le don de son domaine par Zia à ceux qui faisaient vivre la Terre.

Les enfants ont été façonnés par leur précepteur ou gouvernante, même s’ils ont hérité du fort caractère de leurs ancêtres, ce qui explique par exemple que Zia soit habile en maniant des objets dont ne se servent point les aristocrates et que Janos se joignent aux adorateurs d’Hitler.

Un très bon moment de lecture !
L’écriture de cet auteur est généreuse.
Les descriptions sont superbes qu’ils s’agissent des personnages, des paysages, ou des objets

(message rapatrié)



mots-clés : #famille
par Bédoulène
le Mar 20 Déc - 10:20
 
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Sujet: Lajos Zilahy
Réponses: 0
Vues: 763

Wally Lamb

Wally Lamb (Né en 1950)

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Wally Lamb, né le 17 octobre 1950 à Norwich dans le Connecticut, est un écrivain américain. Professeur d'Écriture créative à l'Université du Connecticut jusqu'en 1999, il s'est imposé sur la scène littéraire internationale avec Le Chant de Dolorès, La Puissance des vaincus et Le Chagrin et la Grâce, tous présents sur les listes de best-sellers du New York Times et traduits dans plus de vingt pays. Wally Lamb commence à écrire en 1981, l'année où il devient également père. Ses premières publications sont des nouvelles publiées dans le Northeast, un magazine littéraire hebdomadaire. Son premier roman, Le Chant de Dolorès parait en 1992.

(wikipedia et autres)


traduits en français

Le Chant de Dolorès
La Puissance des vaincus
Le Chagrin et la Grâce
Nous sommes l’eau
Felix Funicello et le Miracle des nichons


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Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 51syub10

La puissance des vaincus

À travers l’histoire de deux frères jumeaux dont l’un est schizophrène nous découvrons sur plusieurs générations le destin d’une famille d’immigrés Italiens, plus particulièrement des Siciliens, débarqués aux Etats-unis en 1901. En héritage, les mêmes évènements, doutes, recherches ; des Pères qui élèvent des enfants dont ils ne sont pas les géniteurs, des jumeaux qui perdent leur moitié par mort physique ou psychique. En fond, la religion, celle des Italiens, celle des « Mericane » ou celle de la minorité Indienne de la ville de Three Rivers où s’est établie la famille des jumeaux.
Abordée aussi l’homosexualité et par l’un des drames la pédophilie.

L’auteur met à nu les sentiments des personnages, notamment ceux de Dominick –le narrateur – le jumeau sain qui se perd à gérer à la fois son amour et sa haine contre Thomas le frère malade que leur mère « préfère ». Dominick adopte une position de « défense » pour se protéger, plus précisément devant leur beau-père Ray, homme violent, qui les effraie quand ils sont enfants, mais qui pourtant au long des années, des drames sera présent, et assumera sa responsabilité.
L’enfermement physique et moral de Thomas déclenchera une psychothérapie de Dominick laquelle avec la lecture d’un journal écrit par leur grand-père lui permettra de se découvrir.

Une très bonne lecture, dès la première page l’auteur nous cueille à froid et le lecteur n’a qu’une hâte suivre Dominick. Je l’ai suivi page à page, mot-à-mot sans jamais me lasser, j’ai découvert comme lui les bonheurs et les malheurs de la rivière.  
J’ai trouvé les dialogues entre lui et le médecin psychiatre très réalistes, de même pour la description de l’établissement haute sécurité. L’assistante sociale, n’a pas failli à sa mission, l’ensemble m’a paru cohérent et plausible, facile de compréhension pour les profanes.

Je remercie Topocl pour m’avoir offert le plaisir de cette découverte.

extraits :

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mots-clés : #immigration #famille #pathologie
par Bédoulène
le Mar 20 Déc - 8:58
 
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Sujet: Wally Lamb
Réponses: 1
Vues: 580

Shashi DESHPANDE

Tu as raison, bix, Shashi Deshpande est un auteur important pour moi, surtout depuis que j'ai lu Petits remèdes, qui fut un immense coup de coeur. Ma lecture est assez ancienne désormais, mais j'ai tout de même tenté un petit commentaire à partir de mes notes.


Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 510tim10

Petits remèdes

Anéantie par la mort violente de son fils de 17 ans, Madhu est une femme au bord du gouffre, murée dans le silence. La compassion, les tentatives de réconfort ne sont pour elle qu'une souffrance supplémentaire. Aussi, lorsqu'on lui propose de s'exiler quelques mois pour rédiger la biographie de Savitribai, grande interprète du chant classique indien qu'elle connut dans son enfance, accepte t'elle avec empressement.

Cette biographie est à la fois un échappatoire, et un prétexte à l'introspection. Comment, en effet, survivre à son enfant ? Comment trouver en soi les ressources pour continuer, alors que tous les "petits remèdes", gris-gris et autres prières, ne sont pas parvenus à le maintenir en vie ? Comment, lorsque l'on se rend responsable du drame ? Lorsqu'on ne parvient plus regarder son mari, "miroir de sa propre douleur" ? Lorsqu'enfin, dans ce pays aux multiples langues où le silence n'existe pas, l'on n'a plus de mots ?

Plongée en elle-même, Madhu est aussi confrontée à la vague de ses souvenirs. Les destins des multiples personnages de sa vie dessinent en creux les contours d'une Inde qui se cherche encore,  entre violences inter-religieuses, progrès et régression du statut des femmes, et incommunicabilité entre les êtres… Le lecteur, au départ un peu dérouté, voit peu à peu le puzzle prendre forme et les caractères se révéler dans toute leur complexité : les plus lumineux d'entre eux recèlent aussi leur part d'ombre…

De livre en livre, Sashi Deshpande explore encore et toujours les mêmes thèmes : femmes en souffrance, en révolte, en reconstruction, selon une trame quasi inamovible qui n'exclut pas de multiples nuances. Deux portraits émergent particulièrement de ces Petits remèdes :
ll y a Savitribai, chanteuse classique adulée s'accrochant désespérément à la légende qu'elle s'est forgée ; assumant d'avoir quitté mari et statut social pour suivre l'enseignement musical de son guru, mais laissant dans l'ombre la part la plus intime d'elle-même.
Et puis il y a Leela, femme engagée, en lutte pour l'indépendance de son pays d'abord, pour une amélioration du sort des ouvriers de Bombay ensuite. Soutien et confidente de Madhu ; amoureuse éternelle de Joe. Définitivement libre.
Deux femmes d'exception, qui auront assumé au grand jour leur rejet des conventions bien qu'en Inde plus qu'ailleurs, la liberté des femmes ait un prix…

La reconstruction de Madhu sera longue. Mais malgré l'infinie tristesse qui sourd en permanence de ce texte, sa lecture ne m'a jamais paru pesante. Les questionnements des femmes de ce roman, leur lutte pour trouver une place en ce monde sans trop sacrifier au bonheur personnel, ne peuvent qu'entrer en résonance avec le lecteur. En ce sens, Shashi Deshpande a réussi la prouesse d'écrire un livre à la fois profondément indien et totalement universel. Du grand art !

(Ancien commentaire _très_ remanié)


mots-clés : #famille #mort #psychologique
par Armor
le Lun 19 Déc - 20:35
 
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Sujet: Shashi DESHPANDE
Réponses: 4
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Shashi DESHPANDE

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APRES LA PLUIE


Ce livre est une chronique de famille. Une histoire à deux voix, sigulièrement complexe et douloureuse.
La première voix  s'est déjà tue. (Reste son journal). C'est celle d'un père de famille, médecin anatomiste et l'un des personnages principaux du livre. L'autre voix est  celle de sa fille, Manjari, bien vivante. C'est elle, témoin et actrice qui va tenter de dénouer les fils tellement embrouillés de cette histoire. Ceux de sa propre famille et les siens.

Plus on avance dans la lecture et plus on se rend compte qu'on ne sait rien, ou qu'on est dans l'erreur. C'est ainsi que Manjari va se rendre compte que la "belle histoire", la sienne et celle de sa famille, en fait, n'existe pas, n'a jamais existé.
Dans cette famille, les morts laissent en héritage aux vivants des questions embarrassantes ou même sans réponses. Le questionnement de chacun est au coeur de ce livre. Ce qu'on apprend, c'est que leurs vies ont été marquées par les deuils, les souffrances, les séparations, la violence, les malentendus. Le silence et, à la fin, presque toujours la solitude.

Les meilleurs d'entre eux, les plus intelligents ou les plus sensibles ne seront pas épargnés, face au temps, au jugement des autres. A tout ce qu'on nomme de façon imprécise et faute de mieux, destin ou fatalité.
Il reviendra pourtant à Manjari d'éclairer peu à peu les zones d'ombre, de recoller les morceaux du puzzle. Rendre justice aux morts et s'occuper des vivants. Démêler les fils du passé pour tenter de comprendre tout ce qui unissait et séparait les membres de cette famille.
C'est à force de souffrances, de volonté qu'elle va s'affirmer, devenir elle-même. Au delà de ce qu'elle  sait et de ce qu'elle a appris.

Le rythme de cette histoire est lent et le lecteur ne peut avancer qu' en accordant sa lecture au rythme de la narration. Mais on s' y habitue et on a du mal à la quitter.

Message récupéré




mots-clés : #famille
par bix_229
le Lun 19 Déc - 16:18
 
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Sujet: Shashi DESHPANDE
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Claire Messud

La Femme d'en Haut

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La Femme d'en Haut, cette voisine du dessus que personne ne remarque, car, fade comme elle est, il est impossible qu'elle présente le moindre intérêt, qu'elle cache la moindre passion. Nora, institutrice quadragénaire célibataire et sans enfant, fait partie de ces femmes. Elle se défend crânement de ce semi-échec en se disant qu'elle y a gagné l'indépendance. Mais elle est dévorée par les possibles qu'elle a laissés échapper, et le temps d'une année scolaire, ces possibles vont devenir une presque réalité.

Débarque dans sa classe pour une année un jeune élève plein de charme , bientôt suivi de sa mère, artiste pétillante et chaleureuse, et de son père, un intellectuel libanais attentif. Dora va se mettre à les aimer, follement, chacun pour lui, mais aussi l'entité délicieuse  qu'ils constituent en tant que famille. Avec eux,  elle va connaître un semblant de bonheur, enfin s'épanouir dans ses compétences : artistique, maternelle, amicale et amoureuse.  Nora la bonne fille,  brusquement réveillée comme la Belle au bois dormant, demande simplement à prendre part, être quelqu'un, elle y croit.  Tout au long de cette conquête de soi et des autres menée tambour battant, on sent la désillusion à venir. Nora joue le rôle du Kleenex, indispensable et si apprécié quand on en a besoin, mais qu'on ne tarde pas ensuite à abandonner dans un coin. Mais quand tout s'effondre, elle n'est pas du tout décidée à se rendormir.

Description pleine de vigueur et d'humour d'une femme beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, d'une générosité sans limite, mais qui a fini par perdre les codes à force qu'on ne lui offre rien, la Femme d'En Haut est une réflexion toute en nuances sur l'apparence (cette femme trop terne face à cette famille trop lumineuse), cette construction fragile qui ne demande qu'à s'effondrer. Ce livre va à la rencontre de ses personnages, dans leur complexité, et leurs ambiguïtés-mêmes font qu'on s'y attache profondément. Nora n'est pas séduite par un enfant, ne cherche pas l'amitié d'une femme, ni la conquête d'un amant, elle veut les trois, et les trois ensemble, la richesse de cette famille ou apparemment tout marche si bien, elle croit enfin accéder à la vraie vie. Mais il y a du miroir aux alouettes dans cette famille qui révèle progressivement ses petits égocentrismes, sa non-compréhension de la situation, au final tout aussi naïve que la fascination candide de Nora pour ce monde inaccessible.

C'est un roman très féminin, sans afféterie, qui porte le lecteur dans une dynamique à la fois amusée et horrifiée. On y trouve de belles pages sur la relation de cette jeune femme, renfermée sur un féminisme mal digéré, avec ses parents malades ou vieillissants, qui, eux aussi, derrière leurs apparences, ont leurs expériences propres. On y parle de la création artistique, cette alchimie mystérieuse, épanouissement ou affirmation désespérée de soi, offrande narcissique, et le sérieux qu'on peut y mettre. Et puis cette façon qu'elle a, de prêter à autrui toutes les qualités, de croire autrui tellement meilleur qu'elle, et de tomber de haut après, se rendre compte qu'il est seulement différent, trouve un écho en moi, et est très sensiblement exprimée.


(commentaire récupéré)


mots-clés : #famille #creationartistique
par topocl
le Lun 19 Déc - 13:38
 
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Sujet: Claire Messud
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Yanick Lahens

Bain de lune

Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 Index311

Ce roman de Yanick Lahens, a les pieds solidement ancrés dans la terre de Haïti, mais aussi dans la mer, le sel et le vent. A travers  4 générations de paysans, la famille Lafleur, elle nous livre son quotidien et son histoire.

Le narrateur , c'est « nous », la famille.  Ce clan indéfectible est pris entre une nature souvent hostile, les superstitions et  croyances vaudou, le christianisme qu'elles adaptent à leur manière, et un pouvoir politique omniprésent et corrompu. Les uns restent humblement fidèles à leur terre et leurs racines, d'autres se laissent capter par le miroitement de l'exil, d'autres encore servent un pouvoir qui leur assure un mode de subsistance et une image rassurante de puissance. Les dieux envoient  à tour de rôle petits bonheurs et grands malheurs, décident des récoltes, déchaînent les éléments .

Ce récit d'un réalisme redoutable ressemble pourtant à un conte fabuleux, par ses péripéties multiples, ses générations successives, cette fatalité qui n'est jamais en repos. Mais surtout grâce au souffle magnifique de la prose de Yanick Lahens,  d'une poétique enchanteresse. On est comme ensorcelé par cette histoire de souffrance et de lutte, comme nous envoûtaient enfant les récits légendaires.

(commentaire récupéré)



mots-clés : #religion #famille
par topocl
le Dim 18 Déc - 16:31
 
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Sujet: Yanick Lahens
Réponses: 1
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Israel Joshua Singer

La famille Karnovski

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C'est à l'aube du XXe siècle que David Karnovski quitte l'obscurantisme de son shetl polonais pour rejoindre les lumières de la Haskala à Berlin. Il s'y épanouit au contact de brillants intellectuels éclairés alors que son épouse s'étiole loin de sa famille et de la chaleur du pays natal. Leur fils Georg après avoir participé aux combats de la Grande Guerre, s'intègre brillamment, devient un médecin éminent et épouse une goy. Leur fils Jegor va subir dans la souffrance sa double culture, en même temps qu'on assiste à la montée du nazisme et des discriminations. Ils émigrent aux États-Unis dans les années 30 où ils vont peiner à s'intégrer, entre l'hostilité du pays et la difficulté à s'identifier aux juifs américains.

C'est surtout à l'étude passionnante et pleine de nuances de la  communauté juive européenne et américaine dans toutes ses diversités, que s'attache IJ Singer. Car cette identité commune n'est  pas à tout coup  source d'alliance, mais aussi de mépris et de jalousies : orthodoxes ou assimilés, croyants ou convertis, riches ou  pauvres, intellectuels ou bons-vivants, installés de longue date en Allemagne ou originaires de l'Est, toutes ces disparités contribuent à compliquer les relations.

IJ Singer s'attache aussi à disséquer les relations filiales, l'émancipation des plus jeunes se heurtant aux valeurs chèrement acquises par les générations précédentes.

On se laisse bien embarquer par cette belle saga familiale, même si elle s'essouffle un peu lors de son arrivée en Amérique.


mots-clés : #communautejuive #famille #immigration
par topocl
le Sam 17 Déc - 18:05
 
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Sujet: Israel Joshua Singer
Réponses: 3
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Antonio Tabucchi

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Piazza d'Italia

Je me suis laissée roulée dans la cendre, le blé, l'eau, j'ai regardé les ciels, les lointains paysages parce que cela appartient à tout le monde, pas de  raison qu'il y ait des "maîtres" (parce que je suis de l'avis de Garibaldo Père qui eut le temps après sa mort de discuter toute la nuit avec Volturno/Garibado fils)

L'anarchisme génétique de cette famille et Don Milvio ce curé populaire, rebelle lui aussi ne pouvaient que me séduire, de même ces femmes valeureuses qui cherchent à tromper le malheur annoncé dans la cendre, la semoule, le ciel et les fenêtres qui s'enfuient. (telle Asmara qui se refusent des années à Garibaldo jusqu'à ce qu'elle soit devenue stérile, trompant ainsi "l'horoscope")

Ces hommes aventureux dans d'autres pays ou simplement dans les bois, (Volturno tombé en Afrique pendant la guerre ou Plinio tué par le garde-chasse) qui meurent toujours avec insolence.

Conte  réaliste, fascinant qui déroule l'histoire d'Italie de 1861 à l'après deuxième guerre mondiale, à travers cette famille fondée par Plinio et Esteria et qui s'éteindra avec Garibaldo sur cette Piazza, aux pieds du "Héros des deux-mondes" Garibaldi, avec sur les lèvres la révolte !

Il y a de belles amitiés, de belles amours dans ce récit, mais aussi la couleur rouge de la rébellion noircit par la couleur noire des chemises, telle celle de Melchiorre (doit-on y voir la punition du pécher de ses parents ?)

L'humour des situations et des titres des paragraphes accentue le sentiment de lire un conte. (pour adultes s'entend)

Une très agréable lecture qui avec celle faite de "Pereira prétend" (bien différente mais aussi de qualité) me conduira je n'en doute à d'autres .....


mots-clés : #contemythe #famille #social
par Bédoulène
le Sam 17 Déc - 17:01
 
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Sujet: Antonio Tabucchi
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Jonathan Franzen

Les corrections

Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 Image135

Cette histoire d'une famille ordinaire du Midwest où ils sont tous plus paumés les uns que les autres.

Tu vois quelqu'un qui a des enfants, dit-elle, et tu vois combien il est heureux d'être père, et tu es attiré par ce bonheur. L'impossibilité est attirante. Tu sais, la sécurité des impasses.


D'abord le père, figure fondatrice, Paranoïaque Psychorigide Puritain, qui croit que transmettre son amour à sa femme et ses enfants c’est leur apprendre que ce monde est dégueulasse et que le devoir prime sur le plaisir.

L'étrange en vérité au sujet d'Alfred était que l'amour, pour lui, n'était pas une affaire de rapprochement mais de distance.


Sa femme essaie timidement de combler certains trous laissés par cette éducation et appelle surtout maladroitement au secours et à l'amour de tous côtés sans vraiment recevoir de réponse. Poussés comme il le peuvent sur ce terreau bien mal préparé, les 3 enfants, évidemment, payent, chacun à sa façon, les pots cassés. Je laisse Jonathan Franzen  vous les décrire dans ce raccourci saisissant (c’est un de ses grands talents de savoir en dire autant en si peu de mots):

Les portables étaient en train de tuer les cabines publiques. Mais, contrairement à Denise, qui considérait les portables comme les accessoires vulgaires de gens vulgaires, et contrairement à Gary, qui non seulement ne les haïssait pas mais on avait acheté un à chacun de ses trois fils, Chip haïssait les portables principalement parce qu'il n'en possédait pas un.


Tous font preuve d'une tendance un peu névrotique à ne considérer que leurs propres problèmes, leur propre point de vue, et à ne jamais savoir lâcher.

Quand nous faisons leur connaissance, le père traîne un Parkinson bien évolué depuis des années, la mère est définitivement attendrissante tant elle est  insupportable. Ils comblent le silence en participant à une croisière pour retraités désœuvrés, et leur objectif premier est d'arriver à réunir leur petite famille pour une fête de Noël que chacun reconnaît comme étant sans doute la dernière.

Elle avait le pressentiment que la famille qu'il avait essayé de rassembler n'était plus la famille dont elle avait le souvenir-que ce Noël ne ressemblerait en rien aux Noëls d'antan.


De réunir chacun malgré les casseroles qu'il traîne derrière lui : échecs personnels, petites jalousies, rancœurs tenaces… Mais de réussir cependant une fête cordiale (si ce n’est chaleureuse) où s'épanouit enfin l'amour familial, indéniable mais toujours si mal exprimé…


(message récupéré)


mots-clés : #famille #psychologique
par topocl
le Sam 17 Déc - 16:06
 
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Sujet: Jonathan Franzen
Réponses: 12
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Jaume Cabré

L'ombre de l'eunuque

Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 Image149

« Il ne t'est jamais arrivé, Miquel, que tes actes dépassent tes intentions ? »


Apparemment, on peut lire n'importe quel livre de Jaume Cabre et identifier l'auteur à ses thèmes, ses personnages, son style si personnel.
A travers la saga des Gensana, cinq générations de propriétaires de filatures, accrochées comme à un radeau dans la tempête à leur demeure familiale proche de Barcelone, Jaume Cabre nous parle d'un demi siècle d'histoire de l'Espagne après la guerre civile avec ses rancœurs et ses peurs , sa culpabilité jamais absorbée.

Deux personnages, deux rebelles qui font foirer les beaux rouages de cette implacable dynastie  entremêlent leurs récits : l'oncle Maurici l'homosexuel, joueur invétéré - joueur de cartes et joueur de mots - , éternel perdant, et Miquel , dernier du nom, guérillero sans envergure puis repenti de la lutte armée contre Franco, devenu un personnage falot et insatisfait, amoureux fou et toujours incapable de saisir sa chance, passionné d'art sans talent, ami inconstant.

Les récits s'entremêlent, les époques se mélangent, le je et le il alternent.
Cabre aime nous perdre, se refuse à baliser son histoire, à y planter des repères ; il joue de la fiction et de la réalité et nous entraîne dans un jeu de piste à étapes et à fausses pistes, jouissant à l'évidence, tout comme le lecteur, de cette manipulation malicieuse et foisonnante de ses conteurs.

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #famille
par topocl
le Sam 17 Déc - 9:17
 
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Sujet: Jaume Cabré
Réponses: 62
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Alessandro Baricco

Emmaüs

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Quatre jeunes gens que leurs parents ont cru préparer à l'âge adulte en les élevant sous le Règne de la religion, malheureusement pas une religion joyeuse et rédemptrice, mais un carcan de contraintes, de culpabilité et de tabous. Ils en tirent un mélange d'humilité et de d'arrogance mêlées qui les enferme dans leur petite vision d’un monde confiné. Ils n'en sont pas moins hommes et quand leur chemin croise l'amour, le sexe, et la mort, qui ne leur ont jamais été présentés, la confrontation est terrible. Emmaüs, si j'ai bien compris, dans la Bible, c'est le moment où tout devient clair et tout se comprend, et ces jeunes gens vont comprendre, ou du moins constater dans une réelle impuissance, la vanité castratrice de leur monde.

Il y a la voix de Baricco, et plus que la voix, je dirais, le regard, cette façon d'appréhender de jeunes êtres dans leur intimité, d'approfondir les émois adolescents pervertis par l’oeil réprobateur de leur Dieu. Il est puissant dans l'observation de cette emprise à la fois protectrice et réductrice, et d’un monde qui s'effondre quand s’ébauche une fragilité dans l’étayage. Cet oeil sociologique est assez percutant. Je ne suis pas sûre d'avoir compris toutes les allusions bibliques et leurs explications, mais qu'importe, il ressort de ce livre l'image d'une jeunesse trahie : le roman plonge progressivement dans une terrible descente aux enfers, laisse un arrière-goût de malaise et de gâchis, bien loin des romans d'initiation légers sous fond de pelotage de petites amies.

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #famille #religion
par topocl
le Sam 17 Déc - 9:15
 
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Sujet: Alessandro Baricco
Réponses: 56
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Angela Carter

Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 415h3410

Bien malin qui connaît son père

Cette histoire de famille d'artistes à tiroirs, pleine d'une succulente impertinence, se place sous la férule de Shakespeare, salué par des chanteuses de music hall. L' ambiance est à la liberté joyeuse, à l' humour british décalé.

Dans cette famille prolifique et bancale, habile croisement des Hazard et des Chance, les enfants illégitimes sont une spécialité aussi importante que les légitimes, les hommes et les femmes valsent allègrement, les enfants naissent forcément jumeaux, les générations s'entrecroisent. Le cœur parle plus fort que le sang et les adultes restent d’éternels enfants qui n'ont qu'un but dans la vie, le plaisir sous toutes ses formes, chacun selon ses choix.

La scène finale réunit brillamment tous les personnages dans un foutoir loufoque, malicieux et raisonné : les révélations fusent et les comptes se règlent dans une causticité joyeuse. « Espérer le meilleur, se préparer au pire », Angela Carter y met une inventivité et une allégresse qui laissent le lecteur haletant, hilare, pantois. Du travail d'artiste, qui nous entraîne dans une ronde irrésistible de gaîté et de loufoquerie, ça n'est pas si souvent, profitons-en !

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #famille #humour
par topocl
le Ven 16 Déc - 18:41
 
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Sujet: Angela Carter
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Dorothy Allison

Retour à Cayro

Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 Images46

Orpheline à 11 ans, Delia a été élevé à Cayro, Georgie, sans amour exprimé, par un grand-père taciturne. Quand elle a rencontré Clint, elle a cru être sauvée de ce désert affectif par ce grand garçon, un peu paumé comme elle. Mais dans leur amour se sont infiltrées l'alcool et la violence, et Délia à fui un beau jour Clint et les 2 petites filles qui étaient nées, pour suivre Randall, rocker charismatique avec qui elle a cru pouvoir prendre un nouveau départ. Une petite fille est née, mais qui n'a pas suffi à combler le gouffre de l'absence des deux première, de la culpabilité, des vulnérabilités flamboyantes de Randall. Délia à son tour a sombré dans l'alcool.

C’est décès de Randall qu’elle tire un trait sur cette étape, retourne à Cayro, essaie, par l'amour qu’elle offrirai à ses 3 filles enfin réunies, de leur offrir ce qu'elle n'a jamais connu. Pas facile, face à l'hostilité de ce village marqué par une religiosité mesquine et pudibonde, face surtout à l'hostilité des 3 adolescentes.

Dorothy Allison nous offre des portraits de femmes en construction (construction à l'âge adulte sur les ruines d'une enfance sans affection, construction d'adolescentes sans repères), très fouillée, riche et subtile. Certes comme on le prévoit du départ cela finit plutôt bien, il se fait un certain apaisement à défaut de rédemption. Dorothy Allison est convaincue que l'amour est à la fois rédempteur et douloureux, que la force de caractère et l'amour vienne à bout des difficultés. Dans ce monde hostile et misérable, il faut une volonté de fer pour être heureux. Ces personnages sont ballottés par la vie, douloureusement fragiles, en perpétuel devenir. Un récit qui tient la haleine malgré quelques désordres dans les flash-backs.

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #famille
par topocl
le Ven 16 Déc - 8:40
 
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Sujet: Dorothy Allison
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Elio Vittorini

Erica


1956

Originale : Erica e i suoi fratelli (Italien, interrompu en 1936, publié dans les années 50)
Traduction française : 1961


CONTENU :
Devenir adulte dans un temps difficile.

Au début des pages Erica a seulement neuf ans, mais elle se rend déjà bien compte de la pauvreté de sa famille. Pour travailler le père se rend dans les montagnes et appelle dans la suite, lors d'une maladie, sa femme de venir. Erica, maintenant un peu plus âgée, reste à la maison et prend avec fierté et beaucoup de responsabilité sa rôle de « mère » envers ses deux frères et sœurs et le menage. Le temps passe, mais la mère ne revient pas. Les provisions se terminent. Dans la plus grande misère elle prend une décision... (traduction de la description du livre chez amazon.de)

REMARQUES :
C'est avec beaucoup de réalisme et au même moment une certaine poèsie qui évite le miserabilisme, que Vittorini décrit en 22 chapitres le chemin d'un apauvrissement d'une famille. Le père gagne de moins en moins pour plus en plus de travail ; ses compagnons perdent l'emploi et aussi la mère est forcée de delaisser le foyer et de travailler. Puis la catastrophe : le père est renvoyé aussi. Mais il se décide rapidemment d'aller dans les montagnes pour y travailler sur les chantiers. On démenage dans une ruine délaissée. Un jour le père écrit de sa maladie et appelle sa femme au sécours. Elle prépare son absence et des provisions. L'argent et la nourriture devaient suffire. C'est sans aucune plainte qu'Erica prend le menage en main et fait preuve d'une grande responsabilité. Mais – et comment ? Par des vols ? - les provisions s'aménuisent et malgré tous les petits tours joués à la faim grandissant, elle se trouve un jour devant un choix crucial. Elle va offrir son corps...

Oui, c'est une histoire de pauperisation, marqué par un réalisme qui peut être lu comme une critique aux conditions des ouvriers. Mais au même moment ce fil triste est raconté avec une telle sensibilité, délicatesse, simplicité que par la langue on se rapproche d'une écriture simple, harmonieuse, « innocente ». Le petit roman invite à reflexion, mais surtout à une grande empathie avec Erica et l'absence de tout jugement face aux moyens choisis.

Ainsi on peut aussi parler d'une histoire du devenir adulte (et de garder son enfance). Elle prend la responsabilité pour ses frères et sœurs, sans tomber dans des reproches généralisés.


mots-clés : #famille #social
par tom léo
le Ven 16 Déc - 7:41
 
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Sujet: Elio Vittorini
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Manil SURI

Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 51nfsd10

Mother India

Delhi, 1955.
Mîra convoite en secret le petit ami de sa soeur Roopa, le beau Dev à la voix envoûtante. Aussi, lorsque Roopa rompt pour un prétendant bien plus riche, il suffit d'un aveu, de quelques minutes de fol abandon surprises par des yeux indiscrets pour que coure et enfle la rumeur, et que le destin de Mîra soit scellé ; avant même de se demander sérieusement si elle est amoureuse, la voici mariée.

Le choc est rude ; car si les deux  familles font partie des réfugiés de la Partition, leurs idées comme leur niveau social n'ont rien de commun. Mîra a été élevée dans un milieu aisé ; son père, éditeur et admirateur Nehru, prônait l'éducation des femmes, l'amitié entre hindous et musulmans et l'abandon des pratiques religieuses.
Du jour au lendemain, la voici propulsée dans une maison à la promiscuité embarrassante, avec un beau-frère membre actif d'un mouvement nationaliste intolérant, et une belle-mère qui attend d'elle qu'elle vénère son époux à l'égal d'un dieu.

Le jeune couple rêve d'évasion. Depuis toujours, Dev a envie de tenter sa chance à Bombay comme son idole, l'acteur et chanteur Saigal. Mais le jeune couple manque d'argent. C'est là qu'intervient le père de Mîra : il paiera, à condition que Mîra aille à la faculté. Et il exigera d'elle, pour cela, le pire des sacrifices...
Cet homme ambigü, usant de son argent comme d'un appât pour manipuler sa fille, est sans conteste l'un des personnages les plus intéressants du roman. Aussi progressiste que patriarcal. Véritable tyran au nom de l'émancipation des femmes…
Les tentatives de rébellion de Mîra se révèleront bien pitoyables, et tandis que Dev, échouant sans cesse dans sa quête de célébrité, est tenté de trouver refuge dans la boisson, elle accumule sa rancoeur contre les hommes de sa famille.

C'est alors que naît Ashvin. D'emblée, Mîra éprouve pour son fils un amour absolu et possessif. Prête à tout pour entretenir avec son enfant une relation exclusive, envahissante, obsessionnelle, à la limite de l'inceste. Certaines pages se révèleront étouffantes pour le lecteur…


J'ai beaucoup aimé ce livre, qui se lit d'une traite malgré ses 630 pages. L'auteur réussit la prouesse de nous passionner pour le destin de Mîra, personnage pourtant antipathique et aux motivations obscures, lointaine cousine de Jeanne, l'héroïne d'Une Vie de Maupassant, à laquelle elle m'a plus d'une fois fait penser.

Ce roman au long cours donne aussi au lecteur l'occasion de se plonger dans vingt ans de l'histoire indienne ; si Mîra, tout occupée d'elle-même, ne s'intéresse guère à la politique, elle vit dans une période historiquement troublée, et très riche. Traumatismes de la Partition, Répression de l'état d'urgence ou montée du nationalisme Hindou, autant d'événements qui nous donnent à comprendre un peu de l'histoire de l'Inde moderne.

Enfin, le livre est émaillé, par petites touches sensibles, de très beaux portraits de femmes dans toute leur complexité. Soumises aux mâles désirs par une société patriarcale, elles ont bien peu de possibilités de s'affirmer…
C'est probablement dans ces portraits nuancés que le talent de Manil Suri prend toute sa dimension…


(Ancien commentaire remanié).


mots-clés : #psychologique #famille #intimiste
par Armor
le Jeu 15 Déc - 21:01
 
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Sujet: Manil SURI
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Khaled Hosseini

Khaled Hosseini
Né en 1965

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Khaled Hosseini (en persan : خالد حسینی), né le 4 mars 1965 à Kaboul, est un écrivain américain d'origine afghane, installé en Californie.

Cadet de cinq enfants, fils d'un diplomate et d'une professeur de farsi dans une école de filles, Khaled Hosseini suit les affectations de sa famille, d'abord en Iran (1970), revient à Kaboul en 1973, puis à Paris en 1976 où son père occupe une fonction diplomatique à l'ambassade d'Afghanistan (Khaled Hosseini effectue sa 6e, sa 5e et sa 4e dans un collège de Courbevoie ; il parle depuis couramment le français). En 1980, plutôt que de retourner dans leur pays d'origine, occupé depuis 1979 par les Soviétiques, les Hosseini obtiennent l'asile aux États-Unis1.

Ayant obtenu son bac en 1984 et rejoint en 1988 l'université de Santa Clara où il obtient une licence en biologie, l'année suivante, il entre en faculté de médecine à l'université de Californie à San Diego où il obtient son doctorat en 1993. Il complète sa formation en tant que médecin interne au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles en 1996. Khaled Hosseini exerce depuis cette date la profession de médecin. Il a obtenu un succès littéraire en 2003 grâce à son premier roman, écrit en anglais,The Kite Runner, en français, Les Cerfs-volants de Kaboul, devenu culte aux États-Unis et dans de nombreux autres pays où il est déjà traduit en douze autres langues (en Italie, il en est déjà à 33e édition depuis 2004). Dreamworks a acheté les droits de ses deux romans pour en faire deux films (le premier par Marc Forster).

Il fait l'éloge de l'UNHCR dans l'épilogue de son deuxième roman, A Thousand Splendid Suns (Mille soleils splendides), en tant qu'envoyé de bonne volonté de cette organisation.

Khaled Hosseini est marié et a deux enfants. Il a été déclaré auteur de l'année 2008, selon une analyse des marchés de neuf pays.



traduits en français

2005 : Les Cerfs-volants de Kaboul
Prix des libraires du Québec
2007 : Mille soleils splendides
2013 : Ainsi résonne l'écho infini des montagnes

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Tag famille sur Des Choses à lire - Page 16 51iahf10


Ainsi résonne l’écho infini des montagnes

L’ auteur  est très habile à égrener  cette histoire, celle d’une famille Afghane, qui débute sur un conte  prémonitoire.  Du printemps 49 à l’hiver 2010, les différents protagonistes se racontent  et se rencontrent divulguant  les destins des uns et des autres, les autres dont la  présence aléatoire est pourtant essentielle pour la liaison et la continuité de l’histoire.

Le déroulement n’est pas chronologique et  c’est, à mon sens, l’un des intérêts du récit que de distiller la découverte au lecteur.

Bien que ces destins nous amènent en différents lieux,  USA, île Grecque, France,  l’âme de ce récit et de cette famille demeure en Afghanistan.

Les rapports  entre les personnages, notamment ceux parents/enfants sont  finement appréhendés. L’auteur  dévoile pudiquement l’homosexualité d’un des personnages ;  c’est aussi avec sensibilité que les lâchetés  acceptées sont évoquées.

C’est donc à la fois le » portait » de l’Afghanistan  à différentes époques et celui des protagonistes de l’histoire qui rendent palpable la respiration  de ce pays.

Une excellente lecture !

Extraits

« Le temps leur était compté. Il contempla ses cinq enfants d’un air abattu. Un doigt devait être coupé pour sauver la main. Il ferma les yeux et tira un caillou au sort. »

« J’ai été très gêné lorsque les gens se sont massés pour la voir. Il y avait là Baitullah, un ami d’enfance, qui l’observait depuis le bord d’un toit, accroupi à côté de ses frères. Ils formaient comme une rangée de corbeaux, mâchonnant tous du tabac naswar. »

« Il lui décrit sa blessure, le manque de moyens de l’hôpital Wazir-Khan. Il lui confie l’engagement qu’il a pris envers Amra et la fillette. En même temps qu’il prononce ces mots à voix haute, il sent sa promesse peser sur lui comme cela n’avait pas été le cas à Kaboul, quand Amra l’avait embrassé sur la joue, et il est troublé de faire le rapprochement avec les remords que peut susciter un achat inconsidéré. »

« Je n’ai pas mentionné Nila Wahdati, ni sa fuite à Paris après l’attaque de son mari, ni toutes les années que Nabi a passées à prendre soin de Suleiman. Cette histoire là. Ele comporte trop de parallèles qui appellent un retour de bâton. Ce serait comme lire à voix haute mon propre chef d’inculpation. »

« Voilà ce qui coince avec la gentillesse de Mama, ce qui ternit ses interventions en faveur des autres et ses gestes de bravoure. La dette qui les accompagne. Les exigences, les obligations qu’elle impose en contrepartie. Sa façon de monnayer ces actes, de réclamer en échange votre loyauté et votre allégeance. «



mots-clés : #famille #identitesexuelle #lieu #relationenfantparent
par Bédoulène
le Jeu 15 Déc - 18:56
 
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Hubert Mingarelli

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La dernière neige


Le narrateur, un enfant, est attiré par un milan en cage et rêve d’en faire sa possession. Il va mettre à coté un part de l’argent qu’il gagne en promenant des personnes âgées dans un parc, tandis qu’il contribue aussi à faire vivre sa famille. Le père est malade – ils vivent une grande intimité: souvent le garçon est amené à lui raconter le récit de la capture (imaginaire) du Milan! La mère est souvent absente, et on se demande pour quoi…: on devine une déchirure dans cette famille. Mais cela prend beaucoup de temps de rassembler l’argent demandé pour l’oiseau par le cupide Di Gasso! Un peu par hasard, le jeune va accepter une fois, puis une deuxième fois, de noyer des chatons pour se faire de l’argent. Jusqu’où va-t-il aller? Quel prix est-ce qu’il va payer ?

Il me semble que dans ce court roman il n’y a véritablement aucun mot difficile ou tournure artificielle: c’est une langue d’une grande simplicité, dans le meilleur sens du mot. Ce n’est justement pas : platitude ! Mais derrière ces paroles se cachent des rêves, des drames, des allusions et surtout la belle histoire d’une relation père-fils.

Datant de, il me semble, 2000, ce roman contient un peu plus de violence "raconté" que ceux qui allaient suivre. Plus tard, c'était encore plus par touches, quelques allusions?

Cela fut à l'époque mon premier livre de Mingarelli. Et ça allait avoir une suite ! Il me semble que cet auteur mérite bien l’attention des Chosiens !


mots-clés : #famille
par tom léo
le Mar 13 Déc - 18:45
 
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Moritz Thomsen

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Mes deux guerres

Comme l'a déjà dit Pia, Moritz Thomsen commence son récit par cette phrase :

Ce livre  traite de mon engagement face à deux catastrophes, la Seconde Guerre mondiale et mon père.
Et presque tout est dit, la concision, la colère,  l'intelligence alliée d'humour.


Il dit plus loin :

Plus que de consolation l'homme est en quête de sens.
Et cette quête de sens se  fait au  fil d'un récit passionnant de bout en bout, qui laisse une large place aux aléas de la mémoire, avec ce que cela implique de trous, de flous et de pièges
.

Mais ces absences mêmes participent à l'analyse rétrospective que Thomsen fait de ces deux traumatismes  qui ont fait son éducation, avec comme clés de voûte leur ambiguïté perpétuelle.
Ce père égocentrique et rejetant, mais porteur d'un héritage qui ne se refuse pas, cet homme qui confond amour et haine. Et la guerre dans ce qu'elle a tout à la fois de trivial et de noble, de honteux et de glorieux, cette extraordinaire aventure mortifère. Une guerre aérienne qui se veut propre, loin de l'ennemi et de la boue des tranchées.
Deux  catastrophes à deux têtes qui ont construit tout autant que détruit Moritz Thomsen,  ce jeune homme plein d'idéaux qui, s'il s'est laissé miner, grâce à la colère, n'en est pas ressorti pourtant anéanti.

Message récupéré. Citation.


mots-clés : #famille #guerre
par bix_229
le Mar 13 Déc - 15:57
 
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Shumona SINHA

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Calcutta

Autrefois il y avait un escalier. Raide et étroit. Sa rampe était en ciment rugueux, avec des trous en forme de croix. Trisha se tenait au bord, après s'être dandinée de la chambre du fond jusque-là. Elle avait réussi à se mettre debout, à tomber et à se relever encore, et elle avait marché avec ses petits pieds tout ronds et aussi mous que des raviolis. Le chemin était sans obstacle, elle avait les chaises et les fauteuils comme repères. Sa grand-mère criait depuis sa chambre, mais elle ne pouvait ni marcher ni courir pour attraper Trisha, qui était maintenant au bord du vide. Probablement surprise par le sol qui cessait soudain d'être là, elle oscillait peut-être, attirée par le chemin ouvert, creux, par les marches pointues s'élevant vers  elle comme des dents de scie, leurs bras ouverts et moqueurs, elle avait peur aussi, sans doute. Un peu par peur, un peu par sidération, elle s'était penchée alors, tête en avant.


Depuis des années, Trisha a fait sa vie à Paris. Et c'est à contre coeur qu'elle effectue le voyage retour vers Calcutta pour assister à la crémation de son père. Une fois seule dans la maison de son enfance, les souvenirs affluent... Et en premier lieu, l'image un révolver dissimulé sous une couette rouge… Puis des jeux d'enfants dans les champs et dans le coton, au pied des couettiers itinérants. Et encore et toujours ce révolver, dont il valait mieux ignorer l'existence…

Pour Trisha, le Bengale de l'enfance est un pays sous état d'urgence, en proie aux troubles religieux, et où les soldats d'Indira Gandhi font régner la terreur au sein des groupes communistes. Avoir un père marxiste, c'est l'incertitude au quotidien : la crainte de l'arrestation, ou pire encore, de l'exécution sommaire.

Et puis, il y a sa mère. Une femme éduquée dont un chagrin d'amour a révélé le caractère instable. Même les attentions d'un époux aimant ne peuvent éviter les subits accès de dépression, moments terribles durant lesquels la mère devient un être inerte et insensible à tout ce qui n'est pas sa propre douleur. Alors l'enfant guette anxieusement le moindre signe annonciateur d'une nouvelle crise, et le couple fait de chaque jour heureux une victoire sur le sort et les préjugés.

Tout ceci, et tellement plus encore, nous est révélé par bribes, au fil des souvenirs de Trisha. Des souvenirs dans le désordre, parfois confus, parfois terriblement précis, comme des petites touches impressionnistes. Au lecteur de reconstituer le tableau...

Je l'avoue, je n'ai pas été d'emblée séduite par ce roman malgré ses qualités indéniables. Je suis restée quelques temps extérieure au récit. Et puis, et puis j'ai été cueillie, d'un coup d'un seul, sans trop vraiment savoir pourquoi. Saisie par les émotions qui se succédaient, par cette plume sobre et inventive, par ces images inattendues que seul un poète pouvait trouver.
Quelle est la part de Sumonha en Trisha ? L'auteur a savamment brouillé les pistes, oubliant le récit à première personne du chapitre initial pour se concentrer sur son héroïne. Mais il en fallu du talent pour esquisser en si peu de pages ce Bengale terriblement authentique, et laisser deviner derrière les silences toute la complexité de personnages dont les émotions à fleur de peau et les non-dits pénètrent peu à peu le lecteur jusqu'au coeur.
Un livre qui, une fois refermé, m'a longtemps accompagnée...

Sa mère avait veillé sur lui, jour et nuit, versant des larmes en silence pour ne pas effrayer son fils et cacher son désarroi : elle se sentait coupable d'être en pleine santé tandis que son fils luttait contre un cœur malade. Plusieurs années plus tard quand elle ne put plus se tenir debout, condamnée à un fauteuil roulant que son fils poussait, elle s'était sentie étrangement soulagée, comme tout était rentré dans l'ordre. Se confier aux soins de son fils la rassurait : il y avait là une cohérence. Son fils ignorait tout cela : ils n'avaient pas l'habitude de parler de leurs sentiments. La maison comme une grotte sauvage engloutissait toute parole, toute émotion qui pouvait ressembler à de l'amour. On exprimait sa reconnaissance, sa gratitude, son chagrin, sa déception, sa colère ou sa haine, mais jamais son amour.



(Ancien commentaire remanié)


mots-clés : #initiatique #famille #regimeautoritaire #pathologie
par Armor
le Mar 13 Déc - 6:08
 
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Sujet: Shumona SINHA
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Marie Sizun

La femme de l'Allemand

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La femme l'Allemand fait partie de ces petits livres extrêmement intenses qui décrivent de façon apparemment très simple toute une vie dans sa complexité.

De 2 à 18 ans, on assiste à la construction de Marion, écartelée entre l'amour et la haine pour une mère aimante, dérangeante, souffrante. Dans le même temps, on assiste à l'effondrement progressif de celle-ci, à la destruction de sa personnalité par une maladie insaisissable.

Tout est basé sur des non-dits, car jamais, nul n’a rien expliqué à Marion, ni de sa naissance à la fin de la guerre après une liaison avec un allemand aujourd'hui disparu, ni de la maladie de sa mère, et elle va se construire en captant ici et là des indices. Chacun se drape dans sa douleur et abandonne l'enfant comme s'il était invisible. Personne n'ose ou ne peut lui offrir la protection de la simple vérité, et elle va ainsi grandir dans l’incertitude, l'espoir toujours déçu. Elle ressent très cruellement cette mère à la fois adoratrice et rejetante,, dépendante et supérieure dont elle a longtemps aimé le fait qu'elle soit différente, jusqu'à ce que cette différence même devienne intolérable. Elle va essayer de se forger une ligne de conduite, errant entre l'amour, le rejet et la culpabilité, hésitant entre sa propre protection et la protection de sa mère si fragile mais si dangereuse.

Le style très saccadé, très direct soutient ce suspense haletant de cette histoire pour laquelle on sait dès le départ qu'il n'y aura pas de happy end. La description de la maladie de Fanny, par petites touches d'étrangeté quand elle va plutôt bien, par grandes crises incompréhensibles quand tout se décompense, est à la fois d'une grande précision, pleine de compassion, jamais dans l’impudeur. C'est un roman de tous les excès qui s'attache à de grandes nuances.

Vraiment un choc de lecture.



(commentaire rapatrié)
mots-clés : #famille #pathologie
par topocl
le Sam 10 Déc - 17:15
 
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Sujet: Marie Sizun
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