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87 résultats trouvés pour immigration
Natacha Appanah
Tropique de la violence
Ce livre a permis à Natacha Appanah d'obtenir le premier Fémina des lycéens à Rouen hier, maigre consolation pour cette auteure qui espérait un prix littéraire à l'automne. Ce livre relate l'histoire d'un adolescent abandonné de l'île Mayotte. Moïse enfant adopté par Marie, une infirmière à Mayotte, département français dans l'Océan Indien.
On oublie rapidement la carte postale sur une région embarquée dans l'insécurité ambiante, avec un taux d'immigration et de chômage impressionnant. Ces migrants venus des Comores et de Madagascar viennent y chercher un espoir de vie meilleure. Les abandons d'enfants dans le but qu'ils soient recueillis et puissent survivre est monnaie courante
Tropique de la violence est le sixième roman de Natacha Appanah.
mots-clés : #immigration
- le Jeu 8 Déc - 17:47
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- Sujet: Natacha Appanah
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Elif Shafak
Elif Shafak
Née en 1971
Née le 25 octobre 1971 à Strasbourg de parents turcs, Elif Shafak est une écrivaine turque.
Diplômée en relations internationales de la Middle East Technical University d'Ankara, elle est aussi titulaire d'un master en genre et études féminines dont le mémoire portait sur la circulaire Compréhension des derviches hétérodoxes de l'islam. Elle a soutenu sa thèse en sciences politiques sur l'Analyse de la modernité turque à travers les discours des masculinités.
Elle enseigne à l'université, et vit entre les USA et la Turquie.
Son premier roman, "Pinhan", obtient le Prix Mevlana récompensant les œuvres littéraires mystiques en Turquie.
Son second roman, La bâtarde d'Istanbul, best-seller en Turquie en 2006, raconte l'histoire de deux familles, l'une turque, l'autre arménienne, à travers le regard des femmes. Il lui a valu d'être poursuivie en justice pour « Humiliation de l'identité turque, de la République, des institutions ou organes d'État ». Le procès s'est conclu par un non-lieu.
Outre ses romans qui remportent un vif succès en Turquie et ailleurs, Elif Shafak écrit aussi des articles pour des journaux et magazines en Europe et aux Etats-Unis, des scripts pour des séries télévisées et des paroles de chansons pour des musiciens de rock.
source : wikipédia.
Ouvrages traduits en français :
La Bâtarde d'Istanbul, Paris, 2007.
Bonbon Palace, 2008
Lait noir, 2009
Soufi mon amour, 2010
Crime d’honneur, 2013
L’Architecte du Sultan, 2015

Crime d'Honneur
Lecture terminée, l'histoire se met en perspective, alors que "le destin" qui guide le fil de cette lecture nous joue bien des tours comme dans le superbe film d'Elia Kazan "America, America". En fait j'ai eu l'occasion de parler de kaléidoscope ou de puzzle pour definir ce roman, mais pour être plus précis on devrait parler de ce "Palais des glaces" qui prenait place dans les fêtes foraines d'autrefois, succession de miroirs où chacun s'aventure, et regarde son image démultipliée selon sa position.
Dans ce recit, qui semble mener à l'inéluctable, tel le destin d'autres femmes égarées dont il est fait état, le destin de deux soeurs jumelles Jamila et Pembe, Pembe et Jamila, se mélange comme les marionnettes sous les doigts de l'artiste, en l'occurence ceux de l'auteure, mêlant à loisir leurs vies entre le plateau anatolien et les rues de Londres, entre culture islamique et manifestations de punks anglais, dans un brassage de peuples orientaux aux traditions et coutumes ancestrales.
L'écriture de Elif Shafak est limpide, elle s'écoule agréable, pleine d'un charme oriental, toute en suggestions et retenue. Elle nous fait découvrir l'existence de populations transportées dans une europe où telle la plante épiphyte d'Elias elles survivent en s'attachant "à toutes sortes de choses et poussent presque dans l'air, en vraies nomades".
- Spoiler:
- le dénouement n'est pas celui que l'on peut croire, en fait le suspens se développe dans les cinquante dernières pages....
mots-clés : #conditionfeminine #immigration #famille
- le Mer 7 Déc - 18:43
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- Sujet: Elif Shafak
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Julie Otsuka
Certaines n’avaient jamais vu la mer
Il y a d'abord cette histoire d'immigration des femmes japonaises aux États-Unis au début du XXe siècle, ces mariages promis, ces espoirs portés, qui, comme toutes les immigrations, se partage entre le déchirement et la découverte, entre la désillusion et l'obstination. Il y a ensuite le sort réservé aux Japonais pendant la 2e guerre mondiale et cela a des relents d'exclusion, de lâcheté et d'ignominie. Ces destins malmenés ne peuvent laisser indifférent.
Julie Otsuka sait parler du détail qui donne à chaque vie sa valeur propre. Elle trouve sa petite façon bien à elle de nous raconter ça, sa petite musique envoûtante, ce « nous » qui parle de l'individuel comme du collectif, de la banalité comme de la multiplicité des destins. Une prose souvent très belle, touchante, attentionnée, proche de la vie dans sa quotidienneté. Un peu plus de rigueur aurait sans doute empêché qu’on ait parfois l’impression qu’elle exploite le procédé jusqu’à la corde . Mais dans l’ensemble tous ces morceaux de vies accolés qui forment un puzzle géant, dense, d’une grande sensibilité.
Petite mise en appétit avec la première page :
Sur le bateau nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n'étions pas très grandes. Certaines d'entre nous n'avaient mangé toute leur vie durant que du gruau de riz et leurs jambes étaient arquées, certaines n'avaient que quatorze ans et c'étaient encore des petites filles. Certaines venaient de la ville et portaient d’élégants vêtements, mais la plupart d'entre nous venaient de la campagne, et nous portions pour le voyage le même vieux kimono que nous avions toujours porté - hérité de nos soeurs, passé, rapiécé, et bien des fois reteint. Certaines descendaient des montagnes et n'avaient jamais vu la mer, sauf en images, certaines étaient filles des pêcheurs et elles avaient toujours vécu sur le rivage. Parfois l'océan nous avait pris un frère, un père, ou un fiancé, parfois une personne que nous aimions s'était jetée à l'eau par un triste matin pour nager vers le large, et il était temps pour nous, à présent, de partir à notre tour.
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #immigration #conditionfeminine
- le Mer 7 Déc - 15:22
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- Sujet: Julie Otsuka
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Maurizio Maggiani

Le Courage du Rouge-gorge
C’est tout d’abord la couverture du livre qui m’a attirée :Acte sud a choisi un Paysage fantastique d’Iran du XIVè siècle. Ensuite, j’ai vu qu’il s’agissait d’un auteur italien et enfin le format oblong du livre me plaisait.
Bref, il fut acheté comme ça, sur un coup de tête ? marketing ? presse ?
Saverio Pascale est le fils d’émigrés italiens anarchistes, installés à Alexandrie d’Egypte pour fuir le fascisme. Sa mère morte alors qu’il était très jeune, il vit avec son mystérieux père, boulanger de son état, entouré d’autres italiens émigrés comme eux.
Saverio se laisse bercer par l’ambiance des quartiers de Ras-El Tin, la mer, les effluves des marmites sans songer au passé.
Ce qui déclenche toute l’histoire est, suite à la noyade du père, la découverte d’un petit recueil de poèmes bien caché dans un tiroir : Le Port enseveli de Giuseppe Ungaretti, texte qui suscite chez Saverio émerveillement et malaise.
Commence alors une période de questionnements et de doutes pour le jeune homme : quel était ce passé dont il ignorait tout ? Quel lien liait le poète et le boulanger ?
Saverio part en quête de ses origines, chemin inverse de celui de son père, route menant d’Alexandrie à Carlomagno ; volonté intime mais aussi collective.
Le jeune homme n’atteindra pas Carlomagno ; il croisera Ungaretti à Rome et cette rencontre furtive et bousculée aura pour conséquence de mettre fin au voyage.
Néanmoins le poète va faire remettre à Saverio un cadeau…
« Mon cher jeune homme,
Croyez-moi, je regrette beaucoup que nous ne puissions approfondir notre connaissance réciproque.
Je vous joins une petite surprise, que, je l’espère, vous pourrez utiliser plus utilement que moi-même.
Giuseppe Ungaretti »
…un ancien document, note de frais de la condamnation pour hérésie d’un certain Pascal brûlé vif. Une énigme.
De retour en Egypte, débute pour Saverio une période de recherches, d’une part un nouveau voyage entre les livres et d’autre part la recherche intérieure, celle de son « port enseveli » qu’il croit approcher en pratiquant la plongée sous-marine.
L’euphorie grisante des profondeurs le pousseront à l’irraisonnable : Saverio sera victime d’une embolie pulmonaire et sera hospitalisé.
« Je m’appelle Saverio et je raconte cette histoire parce que c’est ce que veut le Dr Modrian. » (Première phrase du livre)
Le médecin veut le guérir par l’écriture et Saverio va raconter l’histoire de Pascal et Carlomagno ; c’est la réalité qui donne naissance au rêve, les histoires dans l’Histoire, c’est soi à travers les autres. Et de ce flou paraît une évidence : la vie, être vivant et là.
Saverio sort de l’hôpital malgré le Dr Modrian, abandonne l’histoire de Pascal pour vivre.
Ce sera poussé par ces amis et amis de feu son père qu’il racontera la fin de Pascal le brûlé vif, moment où les deux histoires se fondent : celle du passé (Pascal) et celle du présent (Saverio).
mots-clés : #famille #historique #immigration
- le Mer 7 Déc - 13:40
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- Sujet: Maurizio Maggiani
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Curzio Malaparte
L'excursion de Malaparte :
Malaparte, ce nom (qui n'est pas le sien Kurt-Erich Suckert, 1898-1957) je l'avais entendu aux années lycée, sa sonorité m'avait plu, mais je ne l'avais jamais lu.Cet écrivain-cinéaste s'était compromis avec Mussolini, et, leurs relations s'étant détériorées il avait été jeté en prison et placé en exil aux îles Lipari. De ce voyage vers son lieu d'exil il en tira une petite nouvelle de 56 pages.
Boz est conduit par des agents aux petits soins pour lui et sa mère qui l'a accompagné de la gare de Rome vers une traversée de la botte italienne pour rejoindre son lieu d'exil, il revit ainsi sa détention et des passages de sa jeune existence. Ce voyage est empreint de douceur, de tristesse et de réminiscences poétiques. Il part pour cinq années d'exil.
mots-clés : #immigration
- le Lun 5 Déc - 10:23
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- Sujet: Curzio Malaparte
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Jean-Michel Guenassia
Je l'avais adoré Le club des incorrigibles optimistes. De l'excellent roman, fluide, bien construit, avec des personnages fouillés et attachants, de l'émotion, inséré dans l'histoire. un beau parcours initiatique.Par contre j'avais été déçue par:
La vie rêvée Ernesto G.


Je préviens que je vais révéler une péripétie qui survient après la première moitié du livre, mais, comme Guenassia la révèle allègrement dans tous ces interviews, je m'y crois autorisée, et il serait en outre difficile de rendre compte du livre en passant à côté. Je ne révèle cependant pas la toute fin.
Après avoir écrit Le club des incorrigibles optimistes, qui racontait l'exil parisien de quelques exilés de l'Europe de l'Est, Guenassia s’est donné avec ce nouvel opus deux mission. Il souhaitait raconter la Tchécoslovaquie à travers un héros qui la voyait de l'intérieur, et il y a ajouté le projet (la fameuses péripétie) d’imaginer une explication pour les quatre mois que Che Guevara passa en Tchécoslovaquie en 1966, sans que personne ne sache jamais ni pourquoi ni comment.
Le premier objectif, c'est à travers Joseph Kaplan, un médecin juif pragois qui a la bonne idée de partir à Paris avant que les ennuis ne commencent à Prague. Il passe la guerre en Algérie, où il est contraint à un exil de 3 ans dans le désert pour échapper aux lois de Pétain et échappe au désastre. Il rentre à Prague avec l'amour de sa vie, Christine, enthousiastes face à ce nouveau régime qui va rendre tout le monde heureux… On assiste peu à peu à la totale mainmise sur les libertés, aux surveillances, aux arrestations, aux exils clandestins.
Bien évidemment, ce destin entre nazisme et communisme aurait dû me captiver, je dois dire que si je l'ai lu sans déplaisir cela ne m'a pas passionnée non plus, Joseph est un peu trop parfait, tellement magnanime qu’on a l'impression qu'il est à peine égratigné par tous ces drames auxquels il est mêlé. Guenassia a une façon de raconter ce qui se passe, en égrenant de petites propositions juxtaposées entre des virgules, qui met une distance, élimine l’ émotion. Pas de pathos dans son style, alors qu'il y a du pathos dans l’histoire, la fin qui donne des réponses à toutes les questions, retrouve le destin de chaque personnage croisé, sans craindre ni les coïncidences ni les grosses ficelles est là pour le confirmer.
Quant à la fameuses péripétie, le séjour du Che, Guenassia se l’approprie totalement , il y a une histoire d'amour nunuche, qui est absolument non crédible sur toute la durée. Il a la prétention d'éclairer la personnalité du Che, de justifier ses combats ultérieurs et ses échecs. Ce n'est pas tant une insulte à Ernesto Guevara qu’une insulte à l’ histoire. Certes Guenassia a mis en exergue cette phrase de Neruda « La vérité, c'est qu'il n'y a pas de vérité. ». Ne reculant pas dans le choix de mes références, je répondrai par cette phrase de Topocl : la vérité, c'est que n'importe quoi, c'est vraiment trop n'importe quoi".
Dommage.
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #guerre #immigration #regimeautoritaire
- le Sam 3 Déc - 9:08
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- Sujet: Jean-Michel Guenassia
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Laurent Gaudé
L'opération sauvetage des bateaux d'immigrés donne la chair de poule. J'ai souffert lors de la traversée des Frères Lybiens, puis celui qui continue l'aventure.
Les actualités nous relatent parfois les repêchages d'immigrés, mais de façon si impersonnelle et avec un goût de "on n'y peut rien" que ce récit qui nous fait découvrir l'espoir de ces immigrés et toutes les lâchetés qui s'attachent à leur périple est un témoignage réaliste et terrible.
C'est vrai que la démarche du Commandant est improbable, mais son refus de cacher l'interprète le hante certainement, il veut se racheter, alors je dis pourquoi pas ? aucune attache ne le retient en Sicile d'ailleurs. Ce n'est pas une autobiographie mais certainement une belle utopie comme je les aime.
mots-clés : #immigration
- le Ven 2 Déc - 22:51
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- Sujet: Laurent Gaudé
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