Des Choses à lire
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Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Ven 29 Mar - 0:34

230 résultats trouvés pour polar

Roberto Bolaño

2666

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Image_10

J’avais entendu des avis très contrastés sur cet ouvrage : chef-d’œuvre absolu, arnaque…
J’ai eu le malheur d’en lire quelques lignes, alors que j’étais engagé dans d’autres lectures, et j’ai tout de suite était happé, fasciné, à l’instar d’une mouche autour d’une lampe. J’ai lu ce livre d’une traite, sans la moindre lassitude, toujours avec la même avidité, jusqu’à la fin, regrettant d’en arriver au point final ! Shocked

Difficile de résumer ou de parler d’un livre qui associe tellement d’histoires, de modes narratifs, de thèmes… On parle de « livre monde », terme facile mais qui a le mérite d’être évocateur.
2666 est donc le dernier roman de Roberto Bolano, qu’il n’a pas eu le temps de terminer avant sa mort. J’ignore les parties qu’il aurait modifiées, peut-être la dernière pour lui donner plus d’ampleur ?

L’ouvrage se divise en cinq chapitres. Bolano avait décidé in fine de les publier séparément. Ce choix était principalement dicté par un souci d’assurer des revenus financiers à sa famille après sa mort. Heureusement, ses ayant-droits et éditeurs ont décidé de rassembler l’ensemble. C’était le bon choix car les différents chapitres sont unis les uns aux autres par quantité de fils plus ou moins visibles.

1) La partie des critiques : quatre universitaires : un français, un italien, un espagnol et une anglaise sont sur la piste d’un mystérieux auteur allemand qui répond au nom improbable de Benno Archimboldi et que très peu de gens ont vu. Ils vont de colloques en colloques prêcher la bonne parole d’un écrivain qu’ils considèrent comme un maître de la littérature du XXe siècle (on parle même de lui pour le Nobel !). A l’occasion, ils s’intéressent également à un artiste qui s’est amputé d’une main pour la fixer sur un tableau… Ayant découvert une piste de la présence possible d’Archimboldi à Santa-Theresa au Mexique, trois de nos universitaires décident de s’y rendre.

2) La partie d’Amalfitano : celui-ci est un prof de philosophie espagnol qui s’est exilé à Santa-Theresa. Il vit avec sa fille qui commence à fréquenter de mauvais garçons. Amalfitano accroche un livre de géométrie sur un fil à linge le laissant dépérir au fil du temps, nouveau ready-made à la Duchamp. Il entend des voix, expérience qui l’amène aux portes de la folie.

3) La partie de Fate : journaliste afro-américain de Brooklyn, Fate vient à Santa-Theresa pour couvrir un combat de boxe. Il commence à s’intéresser aux femmes retrouvées mortes dans la ville. Fate fréquente les milieux interlopes et doit s’enfuir précipitamment avec Rosa la fille d’Amalfitano.

4) La partie des crimes. C’est le chapitre de loin le plus long, celui que j’ai trouvé le plus fort, véritable point d’acmé du roman. L’histoire s’inspire d’événements réels : les meurtres de jeunes femmes perpétrés à Ciudad Juarez (alias Santa Theresa), à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.
C’est une longue litanie mortifère, jusqu’à la nausée, d’enfants, jeunes filles et femmes un peu plus âgées, parfois torturés à mort, la plupart violés par « les deux voies », souvent étranglés avec fracture de l’os hyoïde (dont j’ignorais même l’existence avant cette lecture). Bolano nous offre un parcours sordide dans les décharges sauvages, des faubourgs glauques et déshérités à souhait, l’univers de ces malheureuses femmes, serveuses de café, prostituées, ouvrières des maquiladoras. Le lecteur est amené aussi à côtoyer les milieux policiers, le monde des narcotrafiquants, celui  de la justice et l’univers pénitencier ; mondes aux frontières perméables, mouvantes, gangrenées par la corruption.

5) La partie d’Archimboldi nous plonge dans le passé, en Allemagne lors de la seconde guerre mondiale, sur le front de l’est, lieu privilégié de multiple horreurs. C’est un des liens les plus évidents entre les deux dernières parties, la description des pires choses que l’humanité a pu inventer.

Il n’est bien entendu pas question pour moi d’aborder les multiples aspects que présente un tel livre. Je me contenterai donc de quelques réflexions que m’a inspiré cette lecture :

- l’emboîtement des histoires les unes dans les autres : l’auteur peut interrompre son récit pour suivre un nouveau personnage. Il y a ainsi un foisonnement de récits en structure « buissonnante ». Parfois des personnages reviennent, d’autre fois non. Pour ma part, J’ai trouvé ce mode de récit très cohérent avec le fil de nos existences, régies par diverses tendances dans lesquelles l’aléatoire intervient constamment : rencontres fortuites, suivies, interrompues, retrouvées parfois ; diversité de nos centres d’intérêt au cours d’une vie, etc.

- une écriture «tortueuse », « sinueuse » (je ne sais trop quel terme employer), qui se faufile dans une sorte de labyrinthe gigantesque. J’ai souvent pensé à « Mulholland drive » de Lynch.

- le décalage subtil avec la réalité : c’est une impression très forte et intrigante que j’ai eu à la lecture de 2666. Celle de ne jamais être totalement dans le réel, mais juste à côté, derrière une paroi transparente, comme dans un univers parallèle. D'ailleurs, souvent les personnages agissent et se regardent agir. Les miroirs tiennent également une grande place dans le récit. De ce fait, la frontière entre ce qui semble le réel et l’imaginaire, sous forme en particulier du rêve, est très ténue. Comme le dit très bien Dreep, une écriture en « clair-obscur », toujours entre entre deux mondes.

« Au réveil, il crut avoir rêvé d’un film qu’il avait vu peu auparavant. Mais tout était différent. Les personnages étaient noirs, et le film du rêve était donc comme un négatif du film réel ».

« Tout ça est comme le rêve d’un autre. »


- le mal : il semblerait que ce soit un thème récurrent chez Bolano. Déjà le titre du roman évoque la Bête de l’Apocalypse. Ce Mal est effectivement toujours présent dans le livre, en arrière plan, comme un bruit de fond le plus souvent ; parfois il éclate avec brutalité lors de rêves en particulier. Cela m’a rappelé quelques terreurs d’enfance.

Pour terminer, je voudrais insister sur la grande facilité de lecture de 2666 qui ne présente pas de difficultés. Je conseille de le lire sans à priori, en se laissant porter, ce n’est pas un livre policier, ni d’aventures, ni fantastique, encore moins un roman classique, mais tout cela à la fois : un livre-monstre  Very Happy
 
« Même les pharmaciens cultivés ne se risquent plus aux grandes œuvres imparfaites, torrentielles, celles qui ouvrent les chemins dans l’inconnu. Ils choisissent les exercices parfaits des grands maîtres. Ou ce qui revient au même, ils veulent voir les grands maîtres dans des séances d’escrime d’entraînement, mais ne veulent rien savoir des vrais combats, où les grands maîtres luttent contre ça, ce ça qui nous terrifie tous, ce ça qui effraie et charge cornes baissées, et il y a du sang et des blessures mortelles et de la puanteur »


mots-clés : #contemporain #creationartistique #fantastique #polar #violence
par ArenSor
le Mer 23 Mai - 17:39
 
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Sujet: Roberto Bolaño
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Tom Drury

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Fin_du10

LA FIN DU VANDALISME


On peut dire qu' il ne se passe pas grand chose à Grafton dans le Comté de Grouse, Midwest.
Une "contrée immobile" ? On pourrait la nommer ainsi. Et d'ailleurs c' est ainsi que Drury la nomme.

Même si le livre comence par des histoires abracadabrantesques : disparition de gros engins agricoles, apparition d'un bébé abandonné dans un caddy.
Ces évènements  détonnent dans un univers fixe, rhythmé par des gestes quotidiens, des évenements ponctuels, réguliers, liés aux fetes et aux saisons.
Personne n'accomplit des actes mémorables, dramatiques, exemplaires.

Alors ne cherchez pas de personnages principaux dans ce livre.
Juste des personnages secondaires qui ne cherchent pas à donner le change.
Ils connaissent des crises certes, mais n' en font pas tout un plat.

Quoique, si ! Il y a le couple formé par le shérif Dan, et Louise, la belle et secrète Louise.
Ce qui se produira dans leur vie c' est une tragédie intime, la perte d' un enfant qui les brisera un temps.
Cet enfant tellement désiré, qui se "cache" dans le sein de sa mère et refuse de venir au jour.
Vivant.
C'est un moment trés émouvant pour le lecteur. Question de feeling.

Voilà un livre lent et qui nous laisse tout le temps de nous pencher sur les détails qui ne manquent pas d' etre attachants, singuliers, subtils.
Ou non.
On  peut peuser à côté, trouver ces détails ennuyeux, fastidieux.
Une  chronique étale, intimiste, comme chuchotée à l'oreille de gens indulgents et patients.


mots-clés : #polar
par bix_229
le Dim 13 Mai - 17:22
 
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Sujet: Tom Drury
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Len Deighton


SS-GB

Angleterre, 1941. Londres est occupé par l'armée nazie. Churchill est mort, le roi George croupit au fond d'une cellule et la loi martiale terrorise le pays. Douglas Archer, commissaire à Scotland Yard, se voit confier une enquête de la plus haute importance : le Dr Spode, brillant physicien qui travaillait pour les nazis, a été assassiné et retrouvé avec d'étranges brûlures sur les bras. Et si ce meurtre était le signe avant-coureur de bouleversements autrement plus graves ? Et si le monde était sur le point de changer pour toujours ? SS-GB, un classique de l'uchronie, à (re)découvrir d'urgence !


Ca pouvait promettre et j'étais content de relire un peu en anglais et puis mes précédentes lectures de l'auteur m'avaient bien plu ! Malheureusement bien que ça reste assez efficace ça sent les grosses ficelles et la projection historique marche seulement plus ou moins. Le positionnement du flic intègre qui travail pour l'occupant n'est pas complètement exploitée et les psychologies dans l'ensemble sont rudimentaires.

Curiosité sans prise de tête mais pas mécontent d'avoir passé la dernière page. Dommage.


mots-clés : #deuxiemeguerre #polar #sciencefiction
par animal
le Mer 25 Avr - 21:26
 
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Sujet: Len Deighton
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Ron Rash

Le monde à l’endroit

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Proxy_35

Dans les Appalaches, ceux qui cultivent le tabac vivent pas loin de la misère, ceux qui s'y refusent partent à la dérive. Travis, 17 ans, élevé par un père qui ne cherche qu’à le mater, rejeté par le système scolaire, cache son intelligence en traînant avec ses copains, conduisant son pick-up, travaillant au magasin du coin ; il s'épanouit au contact d'une nature sauvage, et pratique la pêche comme un sacerdoce. Un jour, une bibliothécaire lui a passé  quelques livres, semant une  petite graine…

Le destin le fait rencontrer Leonard un dealer paumé, buveur de bière, tireur d’élite, qui traîne derrière lui une toxicomane et on le verrait bien partir sur un mauvais chemin, ce gamin  qui sait être alternativement réfléchi et  impulsif . Le  mobile home de Leonard est bourré de livres, son passé plutôt chargé , et il va mener peu à peu Travis sur les chemins de la connaissance et de l’estime de soi. Ils partagent une fascination répulsion sur les ravages que la guerre de Sécession a semés et qui continuent à marquer les esprits, et nous partageons leurs sentiments à travers les extraits datant de 1863 du journal d’un médecin qui l’a vécue, que Ron Rash nous livre par petits morceaux intercalés entre les chapitres.

Ca a l’air simple , comme ça, mais ça ne l’est pas . Les vieux fantômes les rattrapent, la fatalité n’a pas dit son dernier mot, la vie est un perpétuel danger

Et puis il y a la nature, une nature omniprésent et fascinante qui est le recours de chacun , dans des descriptions superbes de précision et de lumière. Elle est à elle seule un personnage, le seul personnage non torturé de ce roman bien noir. Et on se dit qu’elle est la seule gagnante.

Le temps frais donnait toujours un aspect plus net aux montagnes, comme si elles étaient découpées au ciseau dans du papier à dessin. Le paysage tel un destin. Leonard avait gardé cette formule en tête depuis des années, sont pourtant réussir à se souvenir de son contexte, ni savoir d'où elle sortait. Mais il savait ce que cela signifiait ici, le sentiment de l'enfermement, des limites humaines.


Mais c'était agréable, aussi, d’être simplement dans un pick-up qui n'allait nulle part. De ne pas avoir à faire quelque chose sinon être assis et sentir le soleil


Récup 2012

mots-clés : #nature #polar
par topocl
le Mer 25 Avr - 13:05
 
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Sujet: Ron Rash
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Patricia Highsmith

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 10949810

Ripley et les ombres

Ma première lecture de Highsmith; en fait pour être précise je connaissais son nom et il est si souvent entendu que je croyais lire, du coup, du Steel (que je n ai jamais lu) ou du Guy Des cars.

Une histoire placée au coeur du milieu de l'art et de ses faussaires.

J'avais justement vu peu de temps auparavant un docu sur un peintre faussaire qui habite dans l'herault. Beltracchi.  
Ducoup me voilà plongeant dans mon pseudo Guy des cars pour le plaisir d'approfondir l'ambiance faussaire.

J'ai eue beaucoup de mal à le lâcher,une boulimie non déçue.

Par contre, cette intensité à le lire a produit en moi une intensité émotionnelle dingue : j'étais très mal à l'aise. vraiment. Le personnage de Ripley et si amoral, c'est une révélation, de lire cette femme, d'imaginer qu'elle puisse ainsi dissoudre subtilement dans ce roman bien mené un malaise aussi grand.

Highsmith ne place pas son personnage comme amoral, c'est pire : toute la dialectique du texte sert l'évidence de sa position, ses légitimité et impunité et le malaise est donc un rendu esthétique flippant à souhait. Personnellement, sur la fin je ne cessais de scander intérieurement "il est horrible-il est horrible"
et c'est tout l'art de cette femme apparemment. Cette distance l'air de rien qui nous permet de bien tomber dans la fascination de l'impunité.


Je vous recommande en complément de visionner comme je l'ai fais la video du site INA , de 18 mn, sur elle, une interview en français.

Lien vers un petit reportage chez elle, de l'INA ici : Clic

(message rapatrié de Parfum de Livres)

mots-clés : #polar
par Nadine
le Lun 9 Avr - 10:48
 
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Sujet: Patricia Highsmith
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antti Tuomainen

Antti Tuomainen
né en 1971


Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 220px-11


Antti Tuomainen, né en 1971 à Helsinki, est un écrivain finlandais, auteur de thriller.
Il travaille dans le milieu de la publicité, avant de se lancer dans l'écriture.

Son premier roman policier, Tappaja, toivoakseni, paru en 2006, est le récit d'un tueur qui jongle avec les valeurs de la justice, de la vengeance et de la responsabilité.

L'auteur atteint toutefois la notoriété avec La Dernière Pluie (Parantaja), son troisième thriller, qui se déroule dans un Helsinki du futur, presque totalement déserté par ses habitants depuis une série de catastrophes provoquée par les changements climatiques. Tapani, le héros, entreprend de retrouver sa femme disparue peu avant Noël. Journaliste, elle menait depuis peu une enquête sur un serial killer aux motivations politiques surnommé «Le Guérisseur». Ce roman remporte le prix Vuoden johtolanka en 2011.


Oeuvres traduites en français

La Dernière Pluie, Paris, Fleuve noir, 2013
Sombre est mon cœur, Paris, Fleuve noir, 2015  
Aussi noir que ton mensonge, Paris, Fleuve noir, 2016



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La dernière pluie

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Images25

4ème de couverture :
Résumé Détails produits
À Helsinki, la pluie est si violente que la plupart des habitants ont fui la ville. Tapani Lethinen, lui, est resté : il attend sa femme, Joanna, journaliste d'investigation. Partie enquêter sur une affaire dont elle n'a rien voulu dire, elle n'est toujours pas rentrée. En fouillant dans on ordinateur, il découvre que sa disparition pourrait avoir un lien avec « le Guérisseur », un serial killer qui sévit en ville, et qu'il ne s'agissait peut-être pas pour Joanna d'une simple enquête... Tandis que la pluie ne cesse de tomber, Tapani va devoir plonger dans l'intimité de celle qu'il aime, quitte à déterrer quelques secrets de son passé. « Un polar au suspense terrible... Sur une construction simple et efficace, l'écrivain finnois actionne tous les leviers qui conduisent à la réussite d'un thriller étourdissant. » Ouest France Ce livre a reçu le prix du meilleur roman policier finlandais en 2011

L'auteur :Antti Tuomainen, né en 1971, s’est rapidement hissé parmi les figures de proue de la littérature policière finlandaise.

Avis :
L'action, enfin il y en a mais pas trop non plus, se passe à Helsinski, alors que les conditions climatiques de la terre s'aggravent de façon dramatique. Le héros, Tapani, a constaté la disparition de son épouse Joanna. Le couple  s'entend bien, ils semblaient amoureux l'un de l'autre, mais quelque chose s'est passé, quelque chose qui a trait au travail de Joanna, elle est journaliste et enquête sur un certain Pasi Tarkiainen qui pourrait être "le guerisseur", un serial killer.
Au long de ses recherches Tapani, le poète, découvre des pans du passé de Joanna. Et alors que le pays s'enfonce dans le chaos, que la Police n'a plus les moyens de faire son travail, une partie de son personnel  fuyant la ville, que la pluie et la misère participent au décor, la déliquescence des amitiés anciennes accompagnent le dénouement de l'histoire jusqu'à une conclusion inattendue.
C'est un bon roman noir, bien noir, bien mené, ménageant ses surprises, la lecture est aisée, pas tres optimiste, mais originale ce qui en fait l'intérêt principal. Un auteur scandinave qui n'en fait pas des tonnes et finit par étonner, un sorbet entre deux escales tropicales.
vidéo de l'auteur


mots-clés : #polar
par Chamaco
le Sam 31 Mar - 16:08
 
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Sujet: antti Tuomainen
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Chad Taylor

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Chad_110

Salle d' embarquement

Qu'est devenue Caroline May, disparue de chez ses parents vingt ans auparavant sans laisser de trace ? Ni à Auckland ni ailleurs en Nouvelle Zélande.
Telle est la question que pose ce livre. Et l'on n'est pas certain d'avoir la réponse à la fin du livre.

Seuls ceux qui ont connu et aimé la jeune fille de 17 ans n'ont pas oublié.
Ses parents, l'inspecteur chargé de l'enquête et surtout Mark et une autre amie qui l'ont aimée comme on peut aimer entre ados. A la vie à la mort.
Mark est devenu cambrioleur. Il s'introduit chez les gens et dérobe tout ce peut se revendre en fait de matériel audio visuel. Mais il le stocke chez lui au vu et au su de tous et vend rarement.
Un jour il découvre une photo de classe où figurent Caroline May et leur amie commune.
Tout le passé non enfoui lui explose au visage.
La douleur jamais cicatrisée.

Pour les deux amis, comment faire le deuil de celle qui n'est ni morte ni vivante, ni ici ni ailleurs.
Les hypothèses ne manquent pas mais au fil du temps, elles se sont épuisées d'elles mêmes.
Harry Bishop, l'enquêteur, véritablement obsédé par l'échec et l'incompréhension, est devenu alcoolique. Et il se refuse à abdiquer.
Depuis vingt ans, il n'y a que le poids du temps qui passe et qui ne passe pas.
L'attente vaine.
Ceux qui vivent dans l'insomnie de l'incompréhension n'ont qu'un désir :retrouver des traces d'un passage de la vie à rien. Pour ne pas sombrer dans la folie dont ils se sentent proches.
Comment vivre quand quelque chose d'aussi essentiel qu'un être humain leur échappe et qu'ils  sont condamnés à revivre toujours ce jour-là.

Comme dans L'Eglise de  de John Coltrane, Chad Taylor réussit à nous scotcher d' un bout à l' autre.


mots-clés : #faitdivers #polar
par bix_229
le Lun 12 Fév - 19:09
 
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Sujet: Chad Taylor
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Craig Johnson

La dent du serpent

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 1210-c10

Pour ce qui est de l'intrigue "policière", c'est comme toujours - ou peut-être même un peu plus - , tarabiscoté de chez alambiqué, et, une fois de plus, je ne peux pas me vanter d'avoir tout compris.
Mais bon.
Walt doit dormir 5 heures en 5 jours, Henry est là au bon moment, quand à l'idylle avec Vic après m'avoir fait bien rire tout au fil des pages (quelle sale gosse, celle-là!), elle a fini par me tirer quelques larmes au dernier chapitre.
Allez, patience, il y a encore une suite qui s'appelle "Tout autre nom".


mots-clés : #polar
par topocl
le Sam 3 Fév - 9:08
 
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Sujet: Craig Johnson
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Pierre Lemaitre

Couleurs de l'incendie

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Cvt_co10

En pleine crise de 29, un banquier et un politicard montent une escroquerie bien machiavélique qui va ruiner Madeleine Péricourt, cette "faible femme" qui n'a rien à faire dans leur cour. Mais elle n' a pas dit son dernier mot, sa vengeance sera rapide, terrible, inventive.

Vous avez envie d'une lecture-détente alerte, maline, qui roule à 100 à l"heure?  Prenez Couleurs de l'incendie, ce thriller vivifiant, plein d'humour, à la prose féconde, souvent mordante, aux personnages bien campés, au suspense jamais démenti. On ne s'ennuie pas une minute, on s'amuse, on applaudit!

mots-clés : #historique #polar
par topocl
le Mar 30 Jan - 15:49
 
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Sujet: Pierre Lemaitre
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Vues: 1104

Piero Chiara

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Lune_r10

La Lune rousse. - Cambourakis

Qui a tué Pylade Spinacroce en ce printemps de 1955 ? Ce natif de Parme est revenu cousu d' or et de devises gagnées plus ou moins honnètement en Argentine.
Il a acheté une belle et grande maison et s' est logé dans une vaste chambre mansardée, fermant le 1er étage et abandonnant un appartement à une servante/gouvernante/maîtresse.
Naturellement la fortune du potentat excite les convoitises du voisinage et notamment celles de jeunes gens un peu voyous sur les bords.
Mais le plus interessé est le gendre, "signore Salmarani".
Il ne veut meme pas attendre que sa femme hérite logiquement à la mort de son père.
Il veut l' argent tout de suite et pour lui.

Docteur en médecine et portant beau, il séduit la gouvernante pour mettre la main sur le magot avant tout le monde. Et pour cela, il doit mentir à sa propre femme  qu' il rejoint tous les week ends dans une villa en bord de mer.

Décor et personnages sont en place, la pièce peut commencer. Le vieux richard est tué et aussi la belle Maria. Qui a tué qui ?
C' est ce  que vont essayer d' élucider les policiers de Parme.
Malgré ses ruses et ses mensonges, le dottore est mis en examen et raconte des bobards. Condamné à la prison, il invente une nouvelle version des faits. Authentique et véritable cette fois...Jure t-il !

Le dottore est imaginatif et faute preuves, il est remis en liberté.  Et son épouse qui l' a soutenu meme après avoir appris qu' il la trompait, lui demande en confidence s 'il a vraiment tué son père.
Il se lance dans une plaidoirie très embrouillée et qui met en cause d' autres suspects que lui.
Et il conclut :

"Tu vois combien de visages peut avoir la vérité. J' ai proposé aux juges,non pas la plus vraie des  solutions, mais la plus vraisemblable,la plus propre à résoudre cette affaire et à permettre de conclure par un verdict assez logique.
Tu voudrais une version différente parce que tu penses que la vérité n' est jamais celle qu' on dit, que c' est toujours une autre !
Tout le monde pense que c' est toujours une autre" conclut-il en hochant la tete."


Et voilà : à chacun sa vérité déclare ce sophiste pirandellien.
Et tel est ce vrai faux polar, bien écrit, bien conté et carrément cynique et drôle.

Récupéré
mots-clés : #polar #psychologique
par bix_229
le Jeu 25 Jan - 16:53
 
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Sujet: Piero Chiara
Réponses: 3
Vues: 1050

Jean-Christophe Rufin

Le parfum d’Adam

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Le_par10

Thriller dont l’intrigue est plutôt du genre espionnage, mais vite lassant par trop de convention assez mal traitée (malgré l’évocation des contrées visitées par l’auteur). Il a pourtant le mérite de mettre en lumière l’antispécisme et l’antihumanisme, et plus généralement la place de l’être humain dans la nature, notions qui me turlupinent depuis que j’ai été confronté à l’impact de l’homme sur la forêt équatoriale. En gros, le spécisme est aux espèces animales ce que le racisme est à l’intérieur de l’espèce humaine : pourquoi un être humain aurait-il moralement plus de valeur qu’un éléphant, un moustique ou un vibrion cholérique ? On ne trouve bien sûr pas de réponse dans le livre, mais ce questionnement est troublant, surtout si on le prolonge en interrogeant l’opposition individu et continuum biologique, ou les degrés de différence entre être humain et (autre) animal. A ce propos, Rufin explicite dans une postface ce qu’il considère comme le passage de la guerre à la pauvreté à la guerre contre les pauvres via l’écologisme radical états-unien mis en scène dans son roman, en prolongement d'activistes comme Edward Abbey  (fil ici) par exemple.
Complot d’une "élite" pour débarrasser la planète des pauvres en surnombre, voilà l’intrigue de ce livre dont le vrai sujet est d’exposer l’écologie extrême et le malthusianisme jusqu’au-boutiste (en parfait contraste avec l’engagement humanitaire de Rufin). Apparemment l’auteur a voulu rendre la pilule plus avalable, mais j’aurais préféré un ouvrage plus resserré (dépasse les 500 pages), et qui aurait évité les vieux ressorts du genre (péripéties, humour et amours).
A cause de coïncidences secondaires, ce livre m’a rappelé American Darling, de Russell Banks.

« Dans la nature, l’individu ne compte pas. Entre les êtres vivants et leur environnement, entre animaux et végétaux, l’essentiel, ce sont les équilibres. Dans le monde vivant, le système des prédateurs est le garant de ces équilibres. »

« Ils sont seulement pauvres, pauvres à un point que nul ne peut imaginer car leur misère n'est pas le fruit d'un cataclysme, d'une chute, mais leur condition profonde et probablement éternelle. Ils sont nés pauvres comme d'autres êtres naissent renard ou cheval. La misère n'est pas leur état mais leur espèce. A leur manière, ils s'y adaptent. […]
Dans les campagnes, il existe un équilibre entre le nombre d’êtres humains et les ressources de la terre. Quand la limite des ressources est atteinte, le nombre d’hommes stagne ou diminue. C’est la loi de Malthus. Mais, ici, [dans la favela] il n’y a plus de loi. Le gouvernement ne peut pas se permettre d’affamer ses villes. Alors, il les nourrit. Plus rien n’arrête la prolifération des pauvres. Leur taux de fécondité reste énorme. »

« Bioterrorisme, santé des chefs d’États, protection des brevets pharmaceutiques, manipulations des agences humanitaires, le renseignement et la médecine ont partie liée aujourd’hui. »

« Au Brésil, on comprend que les pauvres ne sont pas une espèce à part, une monstruosité venue d’on ne sait où : ils sont le produit de notre société. Elle les a fabriqués, rejetés hors de ses clôtures. L’étape suivant consiste à les accuser de leur propre dénuement et, au nom de la Terre, cet espace commun dont nous avons fait notre propriété, de les détruire. »


mots-clés : #complotisme #ecologie #polar
par Tristram
le Jeu 18 Jan - 21:42
 
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Sujet: Jean-Christophe Rufin
Réponses: 29
Vues: 2288

Daniel Pennac

Le cas Malaussène, I, Ils m’ont menti

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 11016910

Retrouvé avec plaisir les personnages de la saga Malaussène, et la contagieuse empathie de leur auteur. Pour ceux qui en ont oubliés, des astérisques renvoient à un lexique en fin d'ouvrage : procédé un peu lourd, mais peut-être pas totalement inutile. Ces "caractères" m'ont rappelé ceux de Fred Vargas par leur pittoresque, leur originalité et la sensibilité à les camper.
Sans que ce soit du tout exceptionnel de nos jours, il y a beaucoup d'auto-références, et de références à la littérature et à l'écriture (cela évoque Jasper Fforde, un univers tout à fait personnel, aussi dans une série à épisodes) ; d'autre part, le livre se présente, au moins partiellement, comme une énigme policière : tout cela n'est pas fait pour me déplaire :
« …] tout enquêteur bosse comme un romancier. Il cherche la cohérence. »

On y trouve aussi nombre de réflexions pertinences, notamment sur l'actualité, sur notre société, et parfois assez acerbes.
« En période de grande lâcheté on fusille les joyeux intrépides. »

mots-clés : #famille #humour #polar
par Tristram
le Dim 14 Jan - 23:55
 
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Sujet: Daniel Pennac
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Frédérick Tristan

L’Énigme du Vatican

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Trista10


Un manuscrit redécouvert à la Bibliothèque vaticane (avec la marque 666) perturbe la hiérarchie catholique. Le professeur Adrien Salvat (un personnage récurrent de Tristan, sorte de détective érudit) découvre que le document du XIe siècle a été augmenté au XVIe puis plus récemment, qu’il a sans doute été fabriqué par l'Islam pour combattre la chrétienté, a en fait été crypté par le KGB pour déstabiliser le pape polonais… Les aventures de Basophon (baptisé sous le nom de Sylvestre) au Ciel et dans la Méditerranée antique, sont lues en parallèle du récit des péripéties de l’enquête. Les différentes mythologies et religions de l’époque se confrontent pour leur survie.

« Les fidèles de ce Nazaréen ont pris aux juifs ce qu’il y a de pis : la peur du corps, le mépris de la jouissance, le goût de la souffrance. » VI


Passionnant et bien renseigné (et iconoclaste) sur l’Eglise des débuts du christianisme à son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale, surtout concernant les témoignages paléochrétiens, mais à mon avis parfois gâté par un ton badin, convenu (volonté mal placée de se rendre " abordable" ?)
C’est cependant l’occasion de scènes pittoresques (comme celle d’une âme trop affaiblie emmenée au Ciel à cheval sur un perroquet qui n’est autre qu’un disciple d’Hermès, métamorphosé contre son grè).

« ‒ La fiction, voilà bien la merveille ! Et laissez-la intacte, dans son innocence ! Les aventures de Basophon n’ont d’attrait que par leur haute fantaisie. Si vous cherchez à en tirer quelque leçon, vous voilà perdus ! Et pourtant cela ne veut certes pas rien dire, mais un dit en quinconce, dans le désir toujours vif et insatisfait, donc revivifié, du voyage. Quel voyage dans la tête, n’est-ce pas ? Et qui est ce on qui écrit ?
(Le lecteur attentif qui suit depuis la première page le cours de ce récit reconnaîtra en effet que la question de ce on n’est pas si simple qu’il y paraît. Qui raconte, en effet ? Et qui traduit ?) » XXIV


On pense inévitablement au Roman de la Rose d’Umberto Eco _ fragments en latin ou en italien, érudition, réflexivité, etc._ (mais le style n’y atteint pas), ou encore au Da Vinci Code de Dan Brown (mais en mieux).
Charme certain, je suis loin d’avoir tout compris, comme cette récurrence de l’opposition croissance/ construction, bois/ pierre…
De même, ne se cache-t-il que l’auteur derrière les réflexions métaphysiques d’Adrien Salvat ?

« Adrien pensa : "Plus on croit à une vérité, plus la pensée rétrograde." » II

« Adrien pensa : "Nul savoir absolu n’existe. C’est par cette lacune que nous sommes ouverts à la vérité." » V

« Adrien pensa : "L’homme n’est pas un problème dont il lui appartiendrait de trouver la solution. Il est une énigme à laquelle il se doit de rester fidèle. Mais n’est-il pas constant que cette énigme soit elle-même une recherche ? Paradoxe d’un abîme qui se considère." » XIV

« Adrien pensa : "La conscience est une boussole folle, incapable de distinguer entre soi et les choses, soi et les autres. Elle ne sait se posséder elle-même dans la mesure où elle n’a jamais accès qu’à des parcelles de vérités dont beaucoup ressemblent à des leurres." » XVII

« Adrien pensa : "Il n’est de réflexion que dans l’écart." » XXI

« Dans son carnet, il avait noté : "L’Univers est une langue à parler, non un texte à déchiffrer." » XXIV



mots-clés : #historique #polar #religion
par Tristram
le Dim 7 Jan - 16:58
 
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Sujet: Frédérick Tristan
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Pasi Ilmari Jääskeläinen

LUMIKKO

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 51n00p10

Au sein d'’un petit village finlandais prospère une étrange société littéraire secrète composée de neuf écrivains réunis autour de la figure tutélaire de Laura Lumikko, auteur à succès d’une série de livres fantastiques pour la jeunesse. En pénétrant peu à peu dans l’'intimité de cette société – grâce à un Jeu aux règles complexes permettant d’arracher la vérité aux membres de la société – Ella, une jeune professeur de finlandais aux ovaires déficients, découvre le sombre secret de leur inspiration. Pendant ce temps, Laura Lumikko disparaît, tandis qu'une étrange peste semble s'’être abattue sur les livres de la bibliothèque : certains livres voient leur fin subtilement altérer...

Avec une écriture pleine d’ironie, Pasi Ilmari Jäaskelainen nous invite dans un univers trouble, progressivement étouffant, qui n’'est pas sans rappeler celui déployé dans la série Twin Peaks de David Lynch, et réussit la gageure de créer une atmosphère à la fois drôle et inquiétante.
À la fois conte initiatique, hommage à la mythologie finnoise et thriller sombre et angoissant, ce roman polymorphe constitue avant tout une réflexion acérée sur la position de l'écrivain dans la société et sur la nature de l’inspiration.



Ce livre, tout en ayant le désavantage de laisser sur sa faim, a l’avantage de nous mettre face à moults questionnements pour lesquels une relecture serait certainement un moyen de saisir certains éléments qui n’ont pas percuté à la première, alors que nous n’avions pas notion de la chute. J'en ai d'ailleurs fait une en diagonale et j'ai déjà relevé pas mal de choses. Je reste tout de même frustrée car il est étonnamment insaisissable, bien que je pense qu'une analyse fine pourrait en livrer une certaine explication, mais pour cela il faudrait une vraie relecture dans laquelle je ne souhaite pas me lancer dès à présent.

L'ambiance et l'atmosphère étrange monte crescendo, c'est interrogeant mais je pense n'avoir eu une réelle accroche et le désir de savoir que quand certains mystères supplémentaires surviennent.  Reste ensuite à notre interprétation ce que l’on veut bien entendre de ce livre, et c’est là la partie la plus intéressante (et la plus prise de tête) car il faut essayer de recréer le puzzle.

J'ai mis une grande partie en spoiler car cela livrerait des éléments, après, à chacun de choisir s'il souhaite lire ou non. Ces éléments donnent certaines informations de ce qui se passe, mais ce sont essentiellement des recoupements que j'ai pu faire car vraiment, l'œuvre est complexe.

Tout d’abord, voici la trame de fond :
L’histoire se situe dans le village natal d’Ella, un village dans lequel résident nombre d’écrivains, dont ceux de la société littéraire créée par Laura Lumikko. Ella Milana a 26 ans, des « lèvres bien dessinées et des ovaires déficients ». Drôle de présentation d’emblée que nous fait ici l’auteur. Ses fiançailles ont été rompues 3 mois après cette nouvelle. Elle est professeur remplaçant de finnois, et l’histoire commence quand elle découvre avec horreur que la fin de crime et châtiment a été changée, Sonia tuant Raskolnikov.

Cette modification dans l’œuvre de Dostoïevski est à l’origine de sa rencontre avec Ingrid Kissala et du fait qu’elle apprenne de sa bouche le fléau qui s’abat sur les livres, certains d’entre eux étant atteints d’une « peste » qui les rend instables.

Ella a fait son mémoire sur Laura Lumikko et notamment la dimension mythologique de ses œuvres, un ensemble de livres intitulés « Bourg-aux-monstres ». Avec la nouvelle qu’elle a écrite, « Le squelette était assis dans la grotte et fumait en silence », elle est repérée par Laura Lumikko et intègre à Société d’écrivains créée par celle-ci pour être le 10ème et dernier membre.
Spoiler:



mots-clés : #contemythe #fantastique #polar
par chrysta
le Lun 25 Déc - 7:46
 
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Sujet: Pasi Ilmari Jääskeläinen
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Romain Verger

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Cvt_fi10

Fissions


Ce roman est une histoire étrange, cauchemardesque. Un jeune homme se marie avec une jeune femme qu’il connaît à peine, qu’il a rencontrée sur Internet, Noëline. Et ce mariage va être une véritable tragédie, un basculement de sa vie.

Le jeune narrateur se retrouve interné dans un hôpital psychiatrique après s’être crevé les yeux et se rappelle cette nuit de noce mémorable qu’il consigne par écrit chaque jour. Le roman commence dans cette chambre d’hôpital.

L’écriture est belle et tirée au cordeau, chaque détail décrit minutieusement est plus horrifiant que le précédent. Les personnages sont glauques, étranges, en particulier la méchante belle-mère et la belle-famille, tous grotesques et immondes, qui donnent envie de s’enfuir en courant, annonciateurs du cauchemar à venir ; le lieu et le climat qui y règne sont tout aussi sinistres, dans une maison à la campagne emplie d’insectes dégoûtants. Dans ce roman un petit quelque chose de surnaturel ajoute à l’effet esthétique du style.

Ce livre, un thriller, est intéressant par la qualité de son style d'écriture, son esthétisme, son originalité, et ce qu’il produit sur le lecteur.

Extraits :

« Au retour de l’église, j’avais l’impression de revenir d’une messe d’enterrement. Le visage collé à la vitre, hagard et noyé sous les larmes, Noëline se refusait à mes câlins. […] »

« Je ne pensais qu’à faire bonne figure face aux invités qui affluaient, tous ces gens inconnus qui se pressaient pour me féliciter, tous plus laids les uns que les autres. Combien transpiraient la maladie, le visage rougeaud et gonflé, le nez rosacé couvert de papules, lorsque la face tout entière érythème n’était pas le foyer d’abjects granulomes. D’autant qu’à certains moments, des cris de bête nous parvenaient de là-haut, qui ébranlaient les soupières de gaspacho. Alors les gens chuchotaient, comme s’il se tramait quelque chose dont j’ignorais tout. »

« Peut-on mieux dévoiler l’amour à ceux qui s’y destinent qu’en les séparant comme on tranche les siamois, en taillant dans la chair et brisant l’os iliaque, dans le vif des deux, en dédoublant le mal, en répliquant la nuit ? Pour te retrouver, te voir, je suis du bout des doigts les nouveaux traits de mon visage, cette page de braille qu’est devenue ma face : arêtes, séracs, fissures, escarpes, l’exact calque en trois dimensions de ce pays montagneux dans les plis contractés duquel a couvé notre union. Il ne nous aura guère fallu une vie entière pour qu’à l’image de ces couples que de longues années de vie commune façonnent l’un en miroir de l’autre, nous en venions à nous confondre. »



mots-clés : #fantastique #polar
par Barcarole
le Mar 12 Déc - 21:47
 
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Sujet: Romain Verger
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Frédéric H. Fajardie

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 41hreg10

La Théorie du 1 %

C’est avec une bonne gouaille que Fajardie, dans ce polar/thriller nous parle d’une vengeance, et la vengeance est un plat qui se mange froid. En Normandie, à Pourceauville exactement, un bled dans le bocage, un mystérieux assassin qui avance masqué dans tous les sens du terme, sévit et les habitants en sont les victimes. Ce meurtrier qui veut se venger de ce qui s’est passé à Pourceauville pendant la Seconde Guerre mondiale est-il un assassin ou bien une victime ? Les habitants de Pourceauville ont-ils été des moins que rien pendant la guerre ? Des salopards ?

Le titre, La théorie du 1 %, correspond au risque que court l’assassin qui a cogité pendant 15 ans sa vengeance. Il a 99 % de réussir son coup. Un soldat de la Wehrmacht rode, un chouan avec une faux rode, la grande faucheuse laisse en éveil les Normands.

Un flic, Padovani, anticonformiste et de gauche, est en charge de cette affaire. Les inspecteurs de son équipe n’ont pas un petit penchant pour l’alcool comme dans les polars usuels, non, eux ils sont pochtronnés à mort et sentent le vomi.

Chez Fajardie, « on retrouve le même tempérament anarchique contre les partis de l’ordre et cette affirmation d’une liberté sans concession ».

Extrait :

« Il [l’assassin] avait posé comme possible une part d’imprévisible. Il l’avait même chiffré. Il appelait ça la théorie du 1 %. Le 1 % qui peut tout foutre en l’air.
Il avait attendu trois heures du matin. L’heure somnolente. L’heure où les sentinelles titubent. Il avançait dans les marais d’un pas moins rapide mais plus agile que jamais.
De longue main il avait relevé ses petites éminences et, lorsqu’elles n’existaient pas, les avaient construites lui-même.
Ça lui avait pris trois ans. Trois longues années où, nuit après nuit, il avait poursuivi cet interminable travail de terrassement.
Et combien de bains glacés ! Mais tout était prévu : pour ne pas avoir à hésiter une seconde, pour ne jamais risquer d’être pris, il avait choisi de se laisser doucement glisser dans l’eau à la moindre alerte. »


Un agréable et sympathique moment de lecture, et récréatif qui plus est !

mots-clés : #polar
par Barcarole
le Ven 1 Déc - 20:55
 
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Sujet: Frédéric H. Fajardie
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John Burnside

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Burnsi10

Les empreintes du diable

Michael, le narrateur de cette histoire est un solitaire. Au moment où il se raconte, il vit en Ecosse dans une maison isolée au bord de la mer.
C'est là que vivaient sa mère et son père. Eux aussi avaient choisi cette vie, après avoir subi des blessures et des chagrins.

"Ils avaient vécu dans de grandes villes et connu la déception, des trahisons, des désillusions auxquelles ils ne voulaient plus penser... et quand ils trouvèrent Coldhaven, ils tombèrent finalement amoureux de l'endroit."

Mais le village les avait rejetés avec violence et sournoiserie. Et ils s'étaient enfuis plus loin. Mais pas assez loin pour être à l'abri des perverses mesquineries des villageois.

"C'est certainement ce qu'on entend par destinée, ce long, lent processus d'accumulation qui veut qu' un grain de sable après l'autre, un mot après l'autre, quelque chose devienne inévitable, sans que quiconque ait pu dire quand s'est produit le changement."

Mais pour Michael aussi il est tard. Il a déjà derrière lui des mauvais souvenirs qui l'ont profondément transformé. Enfant il a été persécuté par un ado plus malheureux que méchant. Mais voilà, Michael a cessé de fuir et il s'est vengé.
Plus tard, il a connu encore très jeune, une fille qui fut sa première expérience sexuelle. Mais pas seulement.
Quelques années encore, et il épousera une femme avec qui il ne connaitra finalement que l' ennui. Et il s'en séparera pour vivre seul dans la grande maison au bord de la mer.

Mais c' est alors que Michael se rend compte que les conséquences de nos actes peuvent avoir des effets imprévisibles et dévastateurs.
Il va se laisser entrainer dans un voyage au bout duquel il sera forcé de faire face, d'affronter les fantômes du passé.

Tel est ce livre placé sous le signe du fatum, la fatalité de la tragédie antique. Enfin, c'est le nom qu'on donne à ce que la vie produit sur nous sans qu'on le comprenne.

"C'est une erreur d'étudier trop attentivement le point de départ de tel ou tel évènement. Les choses prennent naissance bien en deça de la surface ; le temps d'émerger, elles ont  acquis une existence et une direction qui leur sont propres.
On ne perçoit pas ce phénomère, aussi parle t-on de destin, de sort ou de hasard quand un évènement inattendu se produit ; on se prépare pourtant depuis le début, en secret, à prendre part au moment qu' en surface nous avons trouvé si surprenant."

A la lecture de ce livre, j'ai pensé à un auteur de polar où le destin fatal conduit à la catastrophe finale.
Il s'agit de James Cain, l'auteur de Galatée, Assurance sur la mort ou Le facteur sonne toujours trois fois. Si vous l'avez lu, vous comprendrez  peut-être ma comparaison.
Mais c'est aussi tout le sujet de l' œuvre de William Faulkner.

Récupéré

mots-clés : #famille #polar #solitude
par bix_229
le Mer 15 Nov - 19:01
 
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Sujet: John Burnside
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Sébastien Japrisot

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 La_dam10

Sébastien Japrisot : La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil

Quatrième de couverture :
"Elle est la plus blonde, la plus belle, la plus myope, la plus sentimentale, la plus menteuse, la plus vraie, la plus déroutante, la plus obstinée, la plus inquiétante des héroïnes. La dame dans l'auto n'a jamais vu la mer, elle fuit la police et se répète sans cesse qu'elle n'est pas folle... Pourtant... Ce qui lui arrive est à n'y rien comprendre. On lui a cassé la main, dans une station-service. Juste la main, sans lui prendre l'argent. Comme pour lui dire que partout, où qu'elle soit, on pourra lui faire mal, par petits bouts, jusqu'à la fin, que jamais, quelle que soit la fuite, elle ne pourra être seule, libérée de ce qu'elle sait, du passé et de ce qu'elle cache..."
Folio Policier


En fait, la dame en question n'est rien de tout cela ou si peu.
Elle est myope certes, mais belle elle ne l'est que dans les yeux des autres et même cela elle l'ignore.
La vie l'a bousculée tellment et si tôt, qu' elle n'a aucune confiance en elle-même. Et c' est pour cela qu' on l'aime et qu'elle nous émeut.
Elle n'a aimé qu'une fois et il l'a abandonnée après l'avoir contrainte à avorter.
Pour rendre service à ses patrons, elle accepte de ramener la voiture qui les conduit à l'aérodrome.
Ce qu'elle ignore, c'est que la voiture n'appartient pas à ses patrons.
Erreur fatale, qui va l'entraîner dans une spirale infernale qui va ébranler sa santé mentale.

Et que bien entendu, je ne vous raconterai pas.
C'est l' aspect le plus passionnant du livre.
On est envoûté par cette sombre machination et, lorsque vient le moment des explications, comme toujours dans les polars, on sort de la magie du conte, pour retrouver la banalité du rationnel.

Ah oui, j'oubliais le personnage le plus important du livre après la dame.
Il s'agit d'une Ford Thunderbird blanche.

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 Ford_t10

Ouf ! Jamais le panda ne m'aurait pardonné !

De la dame, Japrisot écrit :

La Dame dans l'auto, c'est mon personnage préféré. Elle ne m'embêtait jamais. Elle ne comprenait rien à ce qui  lui arrivait, c'est une chose magnifique chez un personnage. En outre, le plus souvent, je connaissais les évènements avant elle, c'était très exaltant.
Une femme qui laisse croire à un homme qu'il est intelligent, c'est rare.
J'ai même regretté, à la dernière ligne, que ce soit fini, qu' elle parte faire sa vie sans moi. Et puis, je me suis dit qu'un jour, je la retrouverais d'une manière ou d' une
autre."


Forcément, je la regrette aussi. Vous comprendrez pourquoi quand vous l'aurez découverte à votre tour !

Mots-clés : #polar
par bix_229
le Mer 27 Sep - 21:42
 
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Sujet: Sébastien Japrisot
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Umberto Eco

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 41meii10

Le Nom de la Rose
Le Nom de la Rose se donne de bons arguments. Une enquête tout à fait prenante, haletante, au cœur d’un moyen-âge où la connaissance, comme l’humour, ne sont plus en odeur de sainteté. Une vaste bibliothèque, renfermant les trésors livresques des temps et des lieux les plus reculés, interdite d’accès ― ce qui révèle d’autant mieux son ampleur et son mystère ― nos deux personnages, un ex-inquisiteur et son secrétaire, qui en bravent l’accès et se perdent dans des labyrinthes obscurs. Une grande richesse, des livres secrets qui communiquent entre eux, tous contenus dans le dogmatisme inquiet d’un christianisme vindicatif et austère… Le Nom de la Rose ne transcende pas non plus son écrin : le roman d’aventure, on y reconnaît tout de même un amour palpable pour la connaissance.

Umberto Eco a écrit:― J'en ai une, mais confuse encore. J'ai l'impression, en lisant cette page, d'avoir lu certains de ces mots, et des phrases presque identiques, que j'ai vues ailleurs, me reviennent à l'esprit. Il me semble même que cette feuille parle de quelque chose dont on a déjà parlé ces jours-ci... Mais je ne me souviens pas de quoi. Il faut que j'y pense. Peut-être me faudra-t-il lire d'autres livres.
― Pourquoi donc ? Pour savoir ce que dit un livre vous devez en lire d'autres ?
― Parfois, oui. Souvent les livres parlent d'autres livres. Souvent un livre inoffensif est comme une graine, qui fleurira dans un livre dangereux, ou inversement, c'est le fruit doux d'une racine amère. Ne pourrais-tu pas, en lisant Albert, savoir ce qu'aurait pu dire Thomas ? Ou en lisant Thomas, savoir ce qu'avait dit Averroès ?
― C'est vrai », dis-je plein d'admiration. Jusqu'alors j'avais pensé que chaque livre parlait des choses humaines ou divines, qui se trouvent hors des livres. Or je m'apercevais qu'il n'est pas rare que les livres parlent de livres, autrement dit qu'ils parlent entre eux. A la lumière de cette réflexion, la bibliothèque m'apparut encore plus inquiétante. Elle était donc le lieu d'un long et séculaire murmure, d'un dialogue imperceptible entre parchemin et parchemin, une chose vivante, un réceptacle de puissances qu'un esprit humain ne pouvait dominer, trésor de secrets émanés de tant d'esprit, et survivant après la mort de ceux qui les avaient produits, ou s'en étaient fait les messagers.
― Mais alors, dis-je, à quoi sert de cacher les livres, si on peut remonter des visibles à ceux qu'on occulte ?
― A l'aune des siècles, cela ne sert à rien. A l'aune des années et des jours, cela sert à quelque chose. De fait, tu vois à quel point nous sommes désorientés.
― Et donc une bibliothèque n'est pas un instrument pour répandre la vérité, mais pour en retarder l'apparition ? demandais-je pris de stupeur.
― Pas toujours et pas nécessairement. Dans le cas présent, elle l'est."


Umberto Eco a écrit:Il y avait, dans un reliquaire tout d’aigue-marine, un clou de la croix. Il y avait dans une ampoule, posée sur un lit de petites roses fanées, une partie de la couronne d’épines, et dans une autre boîte, toujours sur un tapis de fleurs fanées, un lambeau jauni de la nappe de la dernière Cène. Et puis il y avait la bourse de Saint Matthieu, en mailles d’argent, et dans un cylindre, noué par un ruban violet élimé par le temps et scellé d’or, un os du bras de Sainte Anne. Je vis, merveille des merveilles, surmonté d’une cloche de verre et placé sur un coussin rouge festonné de perles, un fragment de la mangeoire de Bethléem, et un empan de la tunique purpurine de Saint Jean l’Evangéliste, deux des chaînes qui serrèrent les chevilles de l’apôtre Pierre à Rome, le crâne de saint Adalbert, l’épée de saint Etienne, un tibia de Sainte Marguerite, un doigt de Saint Vital, une côte de Sainte Sophie, le menton de Saint Eoban, la partie supérieure de l’omoplate de saint Jean Chrysostome, une dent de saint Jean-Baptiste, la verge de Moïse, un point de dentelle déchiré et minuscule de l’habit nuptial de la Vierge Marie.



mots-clés : #historique #moyenage #polar #religion
par Dreep
le Lun 11 Sep - 15:05
 
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Sujet: Umberto Eco
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Joyce Carol Oates

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 8 41papd10




"Krista a confiance en son papa. Elle sait qu'il n'a pas pu tuer Zoe Kruller. Pourtant, à Sparta, les rumeurs s'amplifient, la police s'en mêle, on parle de crime adultère. Krista aimerait comprendre pourquoi sa famille est ravagée par cette histoire sordide. Adolescente sacrifiée sur l'autel des erreurs paternelles, elle conçoit peu à peu un amour étrange et obsessionnel pour Aaron, le fils de Zoe..."

Voici dixit la quatrième de couverture, le résumé de ce  magnifique roman, sur l'éclatement de deux familles qui vivent dans la petite ville de Sparta. L'histoire se présente en plusieurs parties, avec tout le savoir-faire  et le talent de JC Oates :

- La première basée sur le vécu et le ressenti de Krista, la fille d'un des amants de Zoé, Edward Diehl...soupçonné de l'assassinat de Zoé.
- La deuxième basée sur la vie de Aaron, fils de Zoé, dont le père Delray Kruller, est lui aussi suspecté dans un premier temps.
- La troisième partie est basée sur la rencontre entre Krista et Aaron.

Zoé , la victime :

"Delray était un ivrogne, un drogué, qui mâle-traitait sa femme pour la faire marcher droit.
Pourquoi j'ai démissionné parce que j'ai besoin de changement voilà pourquoi.
Allez vous faire voir vous et vos regards en coin, je mérite un peu de bonheur ou du moins une chance de bonheur. Voilà pourquoi.
"Poursuite du bonheur" : c'est dans la constitution américaine !
"Tous les hommes naissent égaux" : ça inclut les femmes !
Je ne rajeunis pas, c'est un fait. Ca vaut pour nous tous.
Si je dois rester debout à sourire à des clients autant être serveuse de bar. Il y a les pourboires !
J'aurai ma chance un jour. Je le sais.
Je ne suis pas superstitieuse. Ni dévote. Mais je crois.
Il faut avoir foi dans son destin. Il ne faut pas douter."


Krista :

A la mort de grand-père Diehl, j'avais quatre ans et n'allais pas encore à l'école.
Quand papa n'était pas à son travail, il s'enfermait dans son atelier du sous-sol et nous entendions ses outils électriques gémir à travers le plancher ; pendant les jours, les semaines qui suivirent l'enterrement de grand-père, papa ne nous parla pas de lui, sinon pour dire évasivement que grand-père était "parti". A son expression, mon frère et moi avions compris qu'il ne fallait pas lui demander où.
Notre mère nous avait avertis : Ne posez pas de question à papa, il est triste.
Au téléphone maman disait Eddy est très affecté. Tu sais comment il est, il garde tout à l'intérieur.
Ces mots me frappèrent : garder tout à l'intérieur.
Très affecté. Tout à l'intérieur."


Aaron (ou Krull) c'est selon :

"Ce soir-là avec ses amis, à la gare de triage. Les soirs où il n'avait pas à travailler tard ou à partir avec la dépanneuse qui était un service fourni vingt-quatre heures sur vingt-quatre par le garage Kruller, il s'étais mis à traîner avec ces nouveaux amis qui étaient plus âgés que lui et admirables à ses yeux. Parce que Krull était mineur et pas eux. Ca allait tellement vite - on quittait le lycée une année et, quelques années plus tard, on avait vingt cinq ans ou plus. Comme Delray, ces types étaient prêts à tout essayer. Et des filles aussi. Krull avait un faible pour la bière mais il s'était aussi mis à aimer l'indifférence rêveuse que donnait le hasch. Ca ressemblait à la Novocaïne. Le bourdonnement s'assourdissait et on avait une sorte de vision floue en tunnel, les visages tournoyaient lentement, fondaient, c'était comique..

Zoé avait été une junkie, une héroïnomane. C'était ce qu'on disait d'elle après sa mort."



Magnifique roman. Et on n'est pas non plus déçu par la fin  Very Happy

mots-clés : #famille #polar
par simla
le Dim 3 Sep - 1:52
 
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Sujet: Joyce Carol Oates
Réponses: 115
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