Des Choses à lire
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Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Dim 28 Avr - 13:21

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Thomas De Quincey

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De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

L'œuvre, à mi-chemin entre essai et roman, est composée de quatre parties d'importance très inégale :
- Une introduction à la conférence qui va suivre
- Une conférence sur le mérite esthétique des meurtres célèbres
- Un mémoire supplémentaire à L'assassinat
- Un long post-scriptum, qui est la partie plus "romanesque" de l'ouvrage.

L'introduction est intitulée "Avertissement d'un homme morbidement vertueux". Le ton est donné. Ici, un narrateur nous apprend l'existence d'un cercle effroyable où des intellectuels se réunissent pour discuter de la valeur artistique des assassinats. Il se propose de publier une conférence prononcée lors d'une de ces réunions qui lui est, soi-disant, tombée entre les mains. Le but est d'alerter l'opinion publique sur les agissements de cette société.

Suit la conférence, qui doit porter sur les crimes de Williams (assassin célèbre du temps de De Quincey). Le conférencier commence par passer en revue les meurtres les plus célèbres de l'histoire. Mentionne pêle-mêle Caïn, le vieux de la montagne et son armée d'assassins ou encore le meurtre politique. Puis vient un plaisant exposé sur les tentatives d'assassinat sur philosophe, censées démontrer la valeur de leur pensée. Petit extrait :

Car, messieurs, c'est un fait qu'au cours des deux derniers siècles tout philosophe éminent a été assassiné, ou du moins s'est vu tout prêt de l'être; tant et si bien que, si un homme se prétend philosophe et qu'on n'ait jamais attenté à sa vie, vous pouvez être assuré qu'il n'a pas d'étoffe; et je tiens en particulier pour une objection sans réplique (à supposer qu'il nous en faille une) à la philosophie de Locke le fait qu'il ait promené sa gorge sur lui en ce monde pendant soixante-douze ans sans que personne ait jamais condescendu à la lui couper.


Viennent ensuite quelques croustillantes anecdotes sur des affaires criminelles, dont on ne comprend pas bien ce qu'elles viennent démontrer. La conférence d'achève sur quelques points visant à théoriser la beauté d'un meurtre.

Un point est intéressant. La conférence, censée porter sur les meurtres du sinistre Williams, ne fait que les mentionner - les qualifiant de chefs-d'oeuvre du genre. Le conférencier semble éviter le sujet, et, sous couvert de second degré, semble prendre un plaisir bien réel à disserter sur de telles horreurs. Une culpabilité peut-être inconsciente et un sentiment trouble de sa propre déviance lui font sans doute oublier le vrai sujet de sa conférence.

Le mémoire supplémentaire s'ouvre sur une phrase tout à fait révélatrice. On en apprend de fameuses sur l'homme morbidement vertueux de l'introduction, celui-là même qui avait publié la conférence dans le but de nuire à cette société d'amateurs d'assassinats.
Une nouvelle soirée de cette association est relatée. L'ambiance de cette soirée n'est plus la même que celle de la première conférence, durant laquelle l'assistance avait observé un silence respectueux. Cette soirée, organisée pour fêter les récents "exploits" des Thugs de l'Inde, est rythmée par les toasts, portés aux différents maîtres de l'art. L'assistance, de plus en plus intenable, chante, crie, dans une atmosphère infernale. Fini la légère ironie de la première soirée, on bascule progressivement dans l'horreur.

Horreur qui atteint son paroxysme dans le long post-scriptum, dans lequel sont décrits,  dans le style le plus sombre et le plus passionné, les meurtres de Williams. Cette partie dévoile largement la noirceur du narrateur. On peut l'envisager comme un moyen de vivre par procuration l'excitation du meurtre, d'assouvir presque son désir; enfin, de soulager sa culpabilité en l'analysant, en l'illustrant, en la saisissant dans une idée.




mots-clés : #criminalite #xixesiecle
par Quasimodo
le Lun 5 Déc - 11:18
 
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Sujet: Thomas De Quincey
Réponses: 8
Vues: 1055

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