Nirmal VERMA
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Nirmal VERMA
source : wikipédiaNirmal Verma est né en 1929 à Simla, sur les pentes de l'Himalaya. Il est le septième de hit enfants. L'un de ses frères, Ram Kumar, est un l'un des peintres indiens les plus connus.
Nirmal Verma écrivit son premier texte lorsqu'il était étudiant dans les années 50. Il a ensuite publié dans différents magazines littéraires.
Il n'a jamais caché son activisme politique, assistant aux séances de prières du mahatma Gandhi dans les années 47-48, alors qu'il avait sa carte au parti communiste. (qu'il quittera en 1956 après l'invasion de la Hongrie).
Nirmal Verma a ensuite résidé à Prague durant une dizaine d'années, dans le cadre d'un projet de traduction des grands auteurs tchèques en hindi. (Karel Capek, Milan Kundera, Bohumil Hrabal). Durant cette période, il a également beaucoup voyagé en Europe, et a écrit plusieurs récits de voyage. Son premier roman s'inspire de ses années d'étude à Prague.
De retour en Inde, Nirmal Verma s'est ouvertement déclaré contre l'état d'urgence instauré par Indira Gandhi. Il fut aussi un avocat de la cause tibétaine, militant pour l'indépendance du Tibet.
Nirmal Verma est décédé à New Delhi en 2005.
Oeuvres traduites en français :
Le toit de tôle rouge (1974)
Un bonheur en lambeaux (1979)
Il est l'un des grands romanciers de langue hindi. Et quand on le lit, même en français, on n'a aucun doute là dessus. Il y a chez lui l'authenticité d'une culture et d'une langue qu'on ne retrouve pas toujours chez les romanciers indiens de langue anglaise, davantage tournés vers l' Occident.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nirmal VERMA
Kaya est une adolescente qui a encore un pied dans l'enfance. En quelques mois, elle va vivre quelques évènements qui changent une vie. Et qui font d'une enfant une femme. Ou presque.
Kaya a une riche nature, une grande soif de connaissance, une vitalité remarquable, un courage et une tendresse magnifiques.
Elle vit dans un bourg de montagne de la chaîne himalayenne. Avec sa mère, son frère, un bon ange à tout faire, une très vieille dame anglaise et quelques ombres humaines animées par le souvenir.
Nirmal Verma donne une voix à ce qui n'en en a pas : une maison branlante et déglinguée au coeur d' un village perdu, un petit monde très solitaire où les rares personnes sont très vieilles ou plongées dans dans la solitude de leurs souvenirs ou dans une sorte de sommeil hypnotique...
Au vent qui balaie les arbres qui murmurent et bruissent… A la lente évolution des saisons. Aux illusions qui se dissipent. Aux premières douceurs et douleurs de l'amour.
Ce livre est touché d'une grâce frémissante qui se nourrit de ces presque rien qui sont tout, qui sont magie pure.
Comme tout ce qui est beau et fondamental et nécésssaire ce livre se lit, mais défie les commentaires ou les descriptions.
Messages récupérés
mots-clés : #initiatique
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nirmal VERMA
J'ai relu ce livre que j' avais tant aimé et j'ai bien fait. Ce livre m'a enchanté au delà de ce dont je me souvenais.
D'abord, il y a Kaya, une fille de 13 ans, qui est en train de quitter l'enfance, le royaume où elle exerce sa magie.
Kaya est l'âme vive de la maison. Une âme inquiète pourtant, qui erre dans la maison et au delà, et même la nuit tombée. Et qui pour se rassurer, va parfois demander l' hospitalité à Mangtou, qui vit dans une baraque, attenante à la maison.
Mangtou, c'est un vieux montagnard, un homme à tout faire, et par ailleurs, le seul esprit pratique dans une maison où les adultes sont trop âgés ou vivent un existence larvaire, comme la mère.
Kaya souffre de solitude, même si parfois elle la recherche, mais son père bien aimé travaille à Delhi et ne fait que passer, et son frère cadet est trop fragile et trop dépendant encore.
Et puis, il y a l'absente, l'inoubliable Lama, une cousine, partie de force pour aller se marier contre son gré. Et dont le fantôme est plus qu'une présence ou un souvenir obsédant.
Kaya est consciente de son évolution, de ses transformations physiques, même si elle n'a pas de repères, mais seulement un miroir.
Depuis toujours, elle est attirée par le mystère de la vie et aussi de la mort qui commence à insinuer sa présence sournoise.
Kaya rayonne. Par sa présence seul, elle transcende tous ceux qu'elle rencontre ou qu'elle croise. Ainsi son oncle qu'elle visite
lors des vacances d'été. Un militaire à la retraite. Un vieil original qui a choisi de vivre dans cette haute solitude. Comme son fils qu'il a emmené avec lui.
La solitude est d'ailleurs le trait commun de tous ces êtres confrontés à un sort qu'ils choisissent ou subissent. Et Verma sait nous les rendre attachants, pas de personnages secondaires chez lui.
Il sait aussi donner une présence et une voix à tout ce qui est. Et dans la grande maison tout parle, surtout les absents et les éléments, le vent, la pluie, l'abricotier qui affronte les saisons et manifeste sa présence permanente.
Kaya fait partie de ces personnages inoubliables qui peuplent notre imagination et nos souvenirs.
Et Verma sait animer aussi les paysages intérieurs, les maux de l'âme. Son univers, empreint d'une philosophie personnelle, révèle la mémoire, l'imaginaire, le monde de l'entre deux, l'obscurité et la pénombre.
C'est une écriture tournée vers l'intime, le soi, le monde intérieur mais en constante connexion avec le monde extérieur et l'univers.
C'est un livre qui ravira les contemplatifs, avec une puissance d'évocation qui est celle des grands livres.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nirmal VERMA
Je ne suis pas une contemplative, bix, ou alors ce livre est juste tombé au mauvais moment... Je n'avais pas été conquise, même si je vois très bien ce qui a pu tant te plaire dans ce livre.
J'ai acheté récemment Un bonheur en lambeaux, pour une nouvelle tentative avec l'auteur.
J'ai acheté récemment Un bonheur en lambeaux, pour une nouvelle tentative avec l'auteur.
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 42
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Nirmal VERMA
C' est dommage, Armor. Mais Un bonheur en lambeaux m' avait également
beaucoup plu.
beaucoup plu.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nirmal VERMA
"De santé fragile, le jeune Munnu, qui a grandi sur les bords du Gange, a été confié à sa cousine Bitti, comédienne à New Delhi.
Peu à peu, Munnu, fasciné par les sortilèges de la mégapole, devient le spectateur complice d’une bande de jeunes saltimbanques idéalistes qui, sur la terrasse de Bitti, refont le monde et dressent le bilan, parfois déjà amer, de leurs expériences respectives. Sensible, émotif, le jeune garçon fait siennes les intermittences du cœur de ses compagnons, devine leurs difficultés, apprend le nom de Strindberg en même temps que l’existence des chagrins d’amour, s’initie à la faiblesse et à la lâcheté, découvre les déchirements de ceux qui, après un séjour prolongé en Angleterre, ne peuvent se réadapter à l’Inde. Bientôt, lui aussi apprend la tristesse, la nostalgie, et connaît, prématurément, les affres de la fuite du temps…
Dans ce roman crépusculaire, Nirmal Verma fait revivre la jeune scène théâtrale de Delhi des années soixante-dix et quatre-vingt, où chacun joue à la fois son rôle et son destin en tentant désespérément d’incarner et de transposer dans la vie ordinaire l’idéalisme, la grâce, l’héroïsme et les accomplissements rencontrés dans les œuvres du répertoire… Mais ce livre est également un grand roman sur Delhi, la ville aimée, que Nirmal Verma célèbre ici en poète."
Actes Sud
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nirmal VERMA
Pour lui, chaque événement était une chose qui n'avait pas à exister, à se produire, pour être - une chose qui était, indéfiniment, suspendue depuis toujours, quelque part entre être et non-être, ni possible, ni impossible, mais nécessaire, qu'on ne pouvait pas davantage réaliser qu'éluder.
Elle aimait s'emmitoufler de la tête aux pieds dans cette grande houppelande, qui exhalait un étrange parfum, mélange de cumin, de curcuma et de cardamone. Et elle se disait que les moutons vivants devaient avoir cette odeur-là.
Non, se dit Kaya, aucun endroit n'est vide, personne ne quitte jamais personne.
Nourrir des illusions - y chercher le bonheur - et ensuite ramener dans sa chambre cette chose, qui n'est ni illusion, ni
Le Toit de tôle rouge.
Elle aimait s'emmitoufler de la tête aux pieds dans cette grande houppelande, qui exhalait un étrange parfum, mélange de cumin, de curcuma et de cardamone. Et elle se disait que les moutons vivants devaient avoir cette odeur-là.
Non, se dit Kaya, aucun endroit n'est vide, personne ne quitte jamais personne.
Nourrir des illusions - y chercher le bonheur - et ensuite ramener dans sa chambre cette chose, qui n'est ni illusion, ni
bonheur, comme on ramènerait une souris morte, en la traînant derrière soi - y-a-t-il de quoi être fier ?
Le Toit de tôle rouge.
Invité- Invité
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