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Paul Harding

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Message par shanidar Mer 8 Fév - 13:15

Paul Harding
(Né en 1967)

Paul Harding Paul_h10

Harding grandit à Wenham, au nord de Boston, dans le Massachusetts. Son grand-père, réparateur de montres, le prend un temps comme apprenti, une expérience reflétée dans son livre Tinkers (Les Foudroyés). Il étudie à l'Université du Massachusetts à Amherst où il décroche une licence, puis à l'Iowa Writers' Workshop — l'atelier académique d'écriture le plus ancien des États-Unis et l'un des plus prestigieux — où il obtient un master. Il enseigne ensuite l'écriture créative à Harvard.

Harding publie des nouvelles dans Shakepainter et l'Harvard Review. Son premier roman, Tinkers, un « petit livre, publié par un petit éditeur » (selon l'auteur lui-même), remporte le Prix Pulitzer de la Fiction 2010. C'est l'histoire de la relation entre un père et son fils, évoquée durant l'agonie de ce dernier. L'œuvre avait été acheté 1 000 dollars par l'éditrice Erika Goldman pour s'écouler finalement à plus de 500 000 exemplaires.

Bibliographie

2011 Les Foudroyés
2014 Enon
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Message par shanidar Mer 8 Fév - 13:20

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Les Foudroyés (traduit par Pierre Demarty)

Mais que c'est-il passé ?  Pourquoi a-t-il fallu attendre cinquante, peut-être même quatre-vingt pages pour qu'enfin la voix de Paul Harding parvienne jusqu'à moi ? Pourquoi l'auteur s'est-il ingénié à aligner des mots, écrire des paragraphes, former des chapitres, sans queue ni tête, sans liens tangibles et pourtant sans volonté de perdre son lecteur alors que la suite du récit (qui reprend pourtant exactement la même méthode) fonctionne parfaitement ?

Il faut attendre un récit de colporteur et de dent pourrie pour qu'enfin les personnages prennent formes et donnent un peu de satisfaction au lecteur. C'est très étrange. Très étrange car les premières pages ressemblent aux dernières et il est inexplicable pour moi qu'à un moment donné, ce qui me paraissait beau mais sans lien, détaché, totalement évanescent prenne les allures d'un très tendre récit de filiation. C'est comme si Paul Harding avait accroché les uns aux autres des wagons disparates jusqu'à ce qu'il ait finalement réussi à trouver la locomotive qui pourrait les tracter jusqu'à la prochaine gare. Mais une fois cette locomotive attelée, le roman de Harding prend une tournure absolument délicieuse et piquante ; racontant sans forcer, les relations qu'un fils n'a pas eu avec son père, d'un père dont on cache la maladie comme s'il s'agissait d'une tare terrible (l'épilepsie d'où le titre en rapport avec ce coup de foudre pas si éloigné de la maladie) et de ces crises qui jalonnent une vie. Il est question de la manière dont on regarde le monde à fleur de terre, comme à genou, fixant d'un œil serein, la goutte glacée se transformant en eau sur l'herbe rase. Et de détails en détails, Harding nous propulse dans un univers plein de poésie, non pas celle des rêves mais celle d'une nature qui de saison en saison offre d'impalpables nuances et des trouées de silence. De ce silence, les hommes de la famille de George se nourrissent et parfois en meurent ; parfois ils luttent contre et parfois ils s'enfuient, laissant derrière eux femme et enfants et parfois ils reviennent, en catimini. Il y a dans ce roman des moments de purs délices, des instants de grâce, quand il est question du mécanisme d'une horloge, de la roublardise du vieux George, de la souffrance foudroyante de Howard (le père épileptique), du silence, du terrible silence des femmes, des mères, des sœurs et de cette famille américaine à la fois unique et universelle, tellement pauvre et vorace, tellement tendre et maltraitante. Bah, une famille, quoi.


Frustrant mais pas si mal.


mots-clés : #famille #pathologie
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Message par shanidar Mer 8 Fév - 13:30

L'extrait qui vous manquait :

Howard frissonna, soudain transi de froid. L'été détremperait la terre mouillée, mais, pour l'heure, l'eau était si minérale et dure qu'elle semblait résonner. Howard entendait la réverbération de l'eau sillonnant le sol et s'enroulant autour des racines. L'eau baignait l'herbe jusqu'à hauteur de cheville. Des flaques ondulaient, scintillant dans la lumière qui perçait les nuages pour s'y refléter : on aurait dit des cymbales en étain. On aurait dit qu'au moindre effleurement elles pourraient tinter. Les flaques résonnaient. L'eau résonnait. Howard laissa tomber sa tapisserie d'herbe et de fleurs. Les abeilles se mirent à bourdonner à l'unisson d'un même accord résonnant, une pulsation. Le champ se mit à résonner et tournoyer.
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Message par topocl Mer 8 Fév - 13:49

r bien pour moi, cela avait surtout été frustrant...

Les foudroyés

Paul Harding Paul_h11

Georges est sur son lit un lit médicalisé, au milieu de son salon, entouré par sa famille et de ses horloges (c'est un ancien horloger). Entremêlées à des moments de délire et de confusion, il revoit des séquences de sa vie et de celle de son père, colporteur épileptique.

J'avais déjà commencé et abandonné ce livre à sa sortie. Il m'a été signalé par une amie, alors pourquoi pas, à période différente, réception différente...Mais non, la première impression était la bonne.

Il y avait pourtant là plein de bon matériau, et cela donne d'excellents moments dans le livre : la vie proche de la nature du père, tirant sa carriole de ferme en ferme, les crises d'épilepsie qui terrorisent son épouse et qu'ils cachent aux enfants, l’indifférence de la mère qui ne voit que son devoir, les horloges autour de lui...
Cependant, tous ces thèmes étaient peut-être trop nombreux, j'ai souvent eu impression d'une certaine incomplétude qui m' a laissée sur ma faim. Le thème de l'agonie en particulier est vraiment laissé de côté, aucune personnalité de l’époque contemporaine n'est plus qu'ébauchée .

Comme  si cette matière, Paul Harding l'avait insuffisamment travaillée considérant que son écriture suffisait.

Et justement, le style envahissant à force de se vouloir éblouissant, m'a gênée. Il y a de beaux élans, magnifiques même, notamment dans les descriptions de la nature et de la folie, mais qui deviennent vite des emballements, le cavalier Harding part au galop et ne maîtrise plus rien tant il veut faire démonstration de son éclat. C'est trop souvent que je me suis dit : « Mais qu’est ce qu'il veut dire, là, », que j’ai du reprendre la phrase, voire le paragraphe au début .
En outre je crois bien que c'est ce qu'on appelle l'effet « atelier d'écriture », Paul Harding intercale à son récit, qui est déjà à deux temps , des extraits d'un livre sur l'horlogerie, et d'un texte plutôt obscur (journal d'un des deux protagonistes?) dont je n'ai pas vu ce qu'ils apportaient au reste, qui ont été pour moi autant d'invites à sauter des pages. Une espèce de dimension poétique surréaliste avec une recherche de cahrme et d'humour qui échouerait.

(commentaire récupéré)

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Message par shanidar Mer 8 Fév - 14:06

Je pense que les extraits du journal sont ceux du grand-père de George et père d'Howard, l'espèce de pasteur méthodiste qui perd peu à peu pied dans la réalité et se retrouve interné ; parce qu'il y a aussi dans ce livre la question de la frontière entre maladie et maladie mentale, épilepsie et folie, réalité d'un danger pour soi et pour les autres et l'impossibilité de l'enrayer autrement qu'en enfermant le 'malade'.

mais je te rejoins quand même topocl pour dire que ce livre aurait gagné à être plus retouché, plus traversé, travaillé…

mots-clé : #pathologie
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