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Judith Hermann

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Message par bix_229 Dim 16 Mai - 17:10

Judith Hermann

Née en 1970


Judith Hermann Judith10



Née en 1970 à Berlin, Judith Hermann a reçu de nombreux prix litéraires, parmi lesquels le Prix Kleist (2011) et le Prix Fiedrich-Hölderlin (2009). Nouvelliste de talent, Judith Hermann s'est imposée en 1998 avec un premier livre de nouvelles, "Sommerhaus, später", qui se distingua d'emblée par la densité de l'écriture, la force de la voix et l'art de la narration de l'auteur. Avec la sobriété et la précision d'un photographe, son écriture fixe dans des mots les sensations et les émotions, l'indifférence et l'émotivité, l'espoir et le désespoir. Dans "Alice", un cycle de nouvelles paru en Allemagne en 2009, le vide n'est plus celui du temps, mais celui de l'absence, de la perte causée par la mort. Il ne saurait plus être question de combler ce vide, il s'agit d'en prendre conscience car il touche quelque chose de profondément enfoui en chacun, parfois sans le savoir. Le style de Judith Hermann puise sa force dans son jeu constant - et savant - avec les rythmes et la musicalité des mots, avec les ruptures nées de l'alternance entre les répétitions et la sécheresse des phrases courtes et lapidaires qui donnent au texte relief et singularité.

Bibliographie française

- Maisons d'été la nuit. - 2001
- Rien que des fantomes. - 2005
- Au début de l'amour. - 2011
- Alice. - 2012
- Certains souvenirs. - 2018

Tous chez Albin Michel
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Message par bix_229 Dim 16 Mai - 20:06

Judith Hermann Rien-q10

Rien que des fantomes


Elles sont jeunes ces femmes allemandes des années 90. Elles n'ont pas de problèmes matériels ni
de santé.
Pourtant, elles ont mal dans leur vie, dans leur peau, dans leur couple ou dans leur groupe.
Comme si, malgré leur jeunesse, elles étaient minées par une sorte de fatalité, un sentiment
d'échec et de finitude.
Une félure inexorable comme chez les personnages de Fitzgerald. Une inadéquation au monde.
Elles n'ont pas d'explications
Elles n'en parlent meme pas, sachant que l'essentiel est indicible.
Simplement elles constatent le vide de leur ame.
Leurs relations amoureuses sont mouvantes, instables, quasiment jamais sources
de bonheur ou d'épanouissement.
Elles se souviennent  parfois de leur enfance, mais rapidement leurs souvenirs sont
indésirables et, privées de bases solides, elles tournent en rond.

On pourrait rester insensibles à ces destins, à cette mélancolie inguérissable.
Mais heureusement, il n'en est rien.
J'ai rarement été aussi ému que par ces confessions de femmes.  Confessions qui n'ont rien
d'ostensibles ou de misérabilistes.
Parce que tout est dans le style, un style original, une écriture tenue mais d'autant plus forte.
Une vraie révélation.
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Message par topocl Lun 17 Mai - 9:04

C'est un roman, bix?

_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
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Message par bix_229 Lun 17 Mai - 13:33

topocl a écrit:C'est un roman, bix?
Non, ce sont des nouvelles. C'est l'essentiel de son oeuvre pour l'instant.
A part Alice et Au début de l'amour.
Mais c'est vraiment une oeuvre, cohérente et novatrice.
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Message par bix_229 Mar 18 Mai - 0:22

Je me permets d'ajouter le commentaire de Shanidar sur le meme livre et datant de 2010. B

eauté et tristesse sont les deux sentiments qui viennent immédiatement à l'esprit quand on cherche à définir l'art de Judith Hermann. Il me semble que cette artiste (dans le sens où elle est tour à tour peintre de la durée, photographe de l'instant et écrivain de la sensation) se sert d'absolument toutes les techniques picturales impressionnistes pour atteindre le coeur de la cible. Par petites touches successives, Judith Hermann entraine son lecteur à travers les vies de femmes fragiles, attendrissantes, fantômatiques. Ses femmes sont là sans être là, dans une sorte de présence-absence qui relève d'un art du flou, du non-dit absolument fascinant. A lire Judith Hermann, on pense au coucher de soleil tremblotant d'un Whistler, on pense aux touches d'ombres et de soleil dans les robes des femmes peintes par Monet, il y a dans l'écriture d'Hermann quelque chose de tremblé, de retenu, d'indicible qui touche au drame les plus intimes, aux sensations les plus fugaces et les plus fortes, à ces instants qui passent mais que l'on retient malgré soi car ils sont emblématiques d'une vie.

Quelles soient à Berlin, à Prague, à Austin ou en Islande, les femmes racontées dans les nouvelles de Judith Hermann sont à la fois denses et lointaines, on croit pouvoir leur ressembler dans leurs aspirations au bonheur, dans leur traitrise, dans leur manière tellement effarante de vivre à côté d'elle-même et puis elles nous échappent et on voudrait que les histoires ne finissent jamais. Mélancoliques et tendres, les femmes de ces nouvelles semblent n'avoir aucune prise sur le monde, sur leur vie, et pourtant elles sont en même temps d'une lucidité effrayante, d'une sensualité à fleur de peau, émouvante, palpable, tellement proche de nous... Et puis, il y a les hommes... fantomatiques eux-aussi, peu bavard, souvent même au bord de l'aphasie, fuyant, évitant, renonçant à comprendre...

Voilà, les nouvelles de Judith Hermann racontent les histoires parallèles d'hommes et de femmes qui vivent ensemble et qui ont bien du mal à s'entendre, à se parler, à échanger. Dans cette impossibilité à rejoindre l'autre, il y a comme un constat triste et honnête sur la société actuelle, sur ce que nous faisons de toutes les formes de communication pour aboutir au silence dans un couple, une amitié, une rencontre...

Pour finir, je recommanderais à tous ceux qui aiment les ciels de lire la nouvelle intitulée : Bleu glacier, qui se déroule en Islande. Deux couples, deux solitudes vont se heurter au milieu d'un paysage extravagant et il suffira d'une photo, un matin, à onze heures, avec un ciel tellement changeant, pour que tout bascule... ou rien...
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