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Patrick Deville

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Message par Ouliposuccion Lun 20 Fév - 18:23

Patrick Deville
Né en 1957


famille - Patrick Deville Tylych22

Né à Saint-Brévin en 1957, Patrick Deville suit des études de littérature française et comparée à Nantes où il obtient deux Maîtrises. À 23 ans, il devient attaché culturel dans le Golfe Persique. Deux ans plus tard, il est titulaire du CAPES de philosophie et enseigne à l'étranger. Il débute alors une série de nombreux voyages qui le mènent à séjourner longuement en Algérie, au Nigéria, au Maroc, à La Havane...

Taraudé par son projet d'écriture, Deville regagne périodiquement la France pour publier : son premier roman, Cordon bleu paraît aux Editions de Minuit en 1987. Paru un an plus tard, Longue vue, son premier succès, est traduit dans une dizaine de langues. Remarqué par la critique universitaire pour son approche du minimaliste, Deville poursuit ses voyages en France et ses séjours à l'étranger, au gré de résidences d'écrivain. Il s'investit dans l'organisation d'événements littéraires et, parallèlement, publie Le feu d'artifice (1992), La femme parfaite (1995), Ces deux-là (2000) aux Editions de Minuit.

En 2001, de retour sur la côte atlantique, il déploie toute son énergie à la direction de la MEET (Maison des Ecrivains Etrangers et des Traducteurs), située à Saint-Nazaire, au sein de laquelle, passionné par l'Amérique du Sud, il a créé un Prix littéraire latino-américain.
[source Babelio]

Bibliographie :

1987 : Cordon-bleu
1988 : Longue Vue
1992 : Le Feu d'artifice
1995 : La Femme parfaite
2000 : Ces deux-là
2004 : Pura vida
2006 : La Tentation des armes à feu
2009 : Equatoria
2011 : Kampuchéa
2011 : Vie et Mort sainte Tina l'exilée
2012 : Peste et Choléra : Page 1
2014 : Viva
2018 : Taba-Taba : Page 1

màj : le 25/02/2019
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Message par Ouliposuccion Lun 20 Fév - 18:27

Peste et Choléra

famille - Patrick Deville Tylych10

Parmi les jeunes chercheurs qui ont constitué la première équipe de l’Institut Pasteur créé en 1887, Alexandre Yersin aura mené l'existence la plus mouvementée. "Ce n'est pas une vie que de ne pas bouger", écrit-il. Très vite il part en Asie, se fait marin, puis explorateur. Découvreur à Hong Kong, en 1894, du bacille de la peste, il s’installe en Indochine, à Nha Trang, loin du brouhaha des guerres, et multiplie les observations scientifiques, développe la culture de l’hévéa et de l’arbre à quinquina. Il meurt en 1943 pendant l’occupation japonaise.
Pour raconter cette formidable aventure scientifique et humaine, Patrick Deville a suivi les traces de Yersin autour du monde, et s’est nourri des correspondances et documents déposés aux archives des Instituts Pasteur.


Il fut un homme épris de liberté qui n'eut pas peur de tout quitter pour explorer le monde , dernière résidence: Vietnam.
Un gentilhomme passionné par les sciences , la médecine , la botanique , qui n'eut pas peur de tourner le dos à tous les honneurs afin de vivre son essentiel.
Un chevalier solitaire avide de connaissances , perfectionniste et méticuleux , il fut le découvreur du bacille de la peste.
Personnage de l'ombre , pilier de l'Institut Pasteur , sa fidélité et sa loyauté en fit d'avantage qu'un génie , mais un philanthrope émérite que la sédentarité paralysait.
Alors que cet homme devrait illuminer chaque esprit , amorcer l'ébauche d'un souvenir , il reste pour la plupart inconnu , mais afin de réparer cette lourde perte , il renaît, réapparaît dans ce livre que lui dédie Patrick Deville , triomphant et insoumis.
Ceci est un hymne.
un hommage.
Une révérence à un homme libre.
A l'excellence.
Il s'appelait Alexandre Yersin.


mots-clés : #biographie #pathologie


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Message par shanidar Lun 20 Fév - 20:43

Après Ceux-là et Pura Vida, je vais sans doute laisser une dernière chance à Deville avec Peste et Choléra ! famille - Patrick Deville 2441072346
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Message par topocl Mar 21 Fév - 11:43

Réfléchis quand même avant: je n'avais pas du tout aimé.

Peste et choléra  


famille - Patrick Deville Tylych10

Que de prix, que de bruit!
Je n’ai pas aimé ce roman que je n’ai terminé que pour m’autoriser à écrire un commentaire portant sur une vision complète.

Pour le style, j'hésite entre pesant, pompier, pédant. Il ne faut pas craindre les phrases nominales, ni les phrases définitives et encore moins celles qui font  famille - Patrick Deville 575154626  ou  famille - Patrick Deville 2042282828 :

C'est toujours le paradoxe de l'universalité française, pour un Suisse, déjà dans leur Déclaration : cette idéologie française qui paraît toujours à ce point curieuse aux étrangers qu'elle montre bien, par là même, qu’elle ne l'est pas tant que ça, universelle.(sic)

Alourdi par tout ce fourbi sous le panache noir de ses cheminées, le bâtiment pèse de ses trois mille huit cent tonneaux sur les eaux vertes et parfois la pluie cinglante et brève est déjà le soleil fait relire le bois mouillé . (re-sic)


Si on est indulgent, on se demande s'il n'y a pas eu une faute de relecture. Si on ne l'est pas, je vous laisse tirer les conclusions…Et je suis honnête, toutes les phrases ne sont pas comme ça.

Quand il a une idée, Deville est fier de sa trouvaille et ainsi ses personnages sont tous des orphelins désignés par le nom de leur ville natale ("l’orphelin de Morges", "l’orphelin d’Aurillac"…), l’avion qui emmène une dernière fois Yersin hors de France en 40 s’appelle définitivement une "petite baleine blanche au ventre rond", etc..C’est un peu lassant
Un peu irritante aussi cette façon de raconter l’avenir et de nous révéler que Yersin, lui, ô surprise, l’ignore.

Deville aime donc montrer qu'il écrit bien, croit-il, il aime aussi montrer son érudition et nous assomme de détails inutiles qui ont certainement été très jouissifs quand il les a découvert dans ses recherches. Malheureusement j’y suis totalement indifférente : le nombre de noms propres de personnes ayant laissé une trace plus ou moins marquante dans les archives est impressionnant. C’est comme si à travers Yersin, Deville voulait écrire – excusez du peu - une histoire du monde du XIXème siècle finissant au XXème commençant.

Deville juge utile de se mettre en scène observant Yersin en « invisible fantôme du futur » prenant des notes sur son « carnet en peau de taupe », et on le voit passer au fil du récit. Bon . On ne sait pas bien ce que cela apporte : on n’avait pourtant pas besoin qu’il nous explique à quel point il avait bien travaillé à recueillir ses informations.

S’égarant entre afféterie et coquetterie, pour masquer sa technique narrative qui n’est souvent que l’ énumération d’un enchaînement de faits qu’il rend fastidieux, l'auteur a le mérite d’avoir choisi pour sujet Yersin personnage atypique, protestant consciencieux gagné par la folie de l’exploration et de la navigation, génie découvreur en bactériologie lassé par les mondanités , touche-à-tout acharné à satisfaire sa boulimie d'activité, de connaissance et d'exotisme. Ce matériau alléchant permet au récit, après un début particulièrement poisseux d’échapper par moment à l’ennui, en particulier quand il mène sa campagne contre le bacille de la peste, prodigieuse course contre la montre et la mort. Le parallèle avec Rimbaud, autre voyageur fou d’Orient, est malheureusement insuffisamment approfondi. Ces quelques bons moments n’arrivent pas quoi qu'il en soit à sauver ce roman biographique pesant et peut-être vaguement prétentieux

Il se trouve que Yersin ne sait pas raconter une histoire et qu’il ennuie son public dans les salons à égrener ses aventures : « C’est vite la barbe » Curieuse identification de l’auteur à son personnage. Yersin, personnage haut en couleurs, aurait mérité mieux que cette enflure factuelle. Le lecteur aussi.

(commentaire récupéré)


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Message par shanidar Mar 21 Fév - 11:49

Aïe !
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Message par Gnocchi Mar 21 Fév - 18:54

Aîe ! (bis)
Dommage ! Il m'intriguait beaucoup. confused
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Message par topocl Mar 21 Fév - 19:31

Cependant il a plu à Ouliposuccion, donc, ça mérite peut-être de le tenter.

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Message par ArenSor Mar 21 Fév - 19:49

Quelqu'un a lu "Kampuchea" qui traîne dans l'une de mes PAL ?
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Message par topocl Mer 6 Déc - 16:22

Vais-je me réconcilier avec Patrick Deville?

Taba-Taba

famille - Patrick Deville Images52

Qu'est ce qui a fait Patrick Deville, ce petit garçon, cette "crevette", qui a vécu ses premières années derrière les murs du Lazaret de Mindin, en face de St Nazaire, cet hôpital psychiatrique où son père anime une troupe de théatre, éprouvant une étrange fascination-amitié pour un pensionnaire, "solitaire ténébreux", scandant sa solitude de l'obscure litanie taba-taba-taba/taba-taba-taba, alexandrin parfait adressé à l'adversité?

Est-ce sa famille dont il déroule un historique tout à la fois romanesque et scrupuleux, grâce aux 3 m3 des archives de cinq générations, léguées par la tante Monne, rescapées de combien de pertes et de hasards ? Journaux d'époque, correspondances, photographies, journaux intimes, répertoires, factures, courriers administratifs lui permettent, une année durant, d'organiser un grand jeu de piste à travers la France, au volant de sa Passat : il n’est pas du genre à se contenter de la paperasse, Deville, il veut retrouver les lieux, il veut voir, il veut sentir, il veut rêver. Il veut imaginer ces fantômes d'ancêtres se glissant dans les rues, pêchant dans les ruisseaux, échappant aux obus, se cachant au maquis...

Est-ce notre histoire française, ses guerres sans cesses enchaînées, ces der-des ders préparant la suivante,  dont le traumatisme se transmet au-delà des mots, trouvant son apogée dans les actes terroristes qui frappent nos territoires paysagers et intimes?

Est-ce l'histoire mondiale, de conquêtes en colonies, à la rencontre desquelles il s'envole en alternance avec son périple des campagnes et villes françaises (Wikipedia nous l'expliquant puisqu'il est directeur littéraire de la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs de Saint-Nazaire, )?

C'est bien sûr tout cela qui l'a fait, fruit de tant de hasards qu'il aurait tout aussi bien pu ne jamais être là. C'est ce qui a fait cet esprit curieux, passionné, érudit, avide de détails inutiles qu'il rend indispensables, d'histoires et de souvenirs, de lectures et de voyages, organisés dans des digressions, des associations temporelles ou spatiales, livrés au lecteur dans un feu d’artifice  foisonnant : émotions,  noms célèbres ou inconnus,  citations, lieux, événements historiques ou intimes étroitement mêlés. Dans la luxuriance et l'emportement, rares sont les instants où l'on frôle la noyade face à ce déferlement.

Le récit emporte brillamment la gageure d'une ambition folle qui cherche à l'exhaustivité : décrire un homme, c'est décrire le monde. Et cet homme, amalgame de tant de choses, de tant de gens, de tant de lieux, de tant de siècles, cet homme lucide se veut optimiste quand le monde part en vrille: et alors, ce monde ne le fait-il pas depuis des siècles et des siècles? C'est par un charme fou, un humour malin, une fantaisie jamais épuisée, un sens du romanesque captivant, une attention à l'autre et un amour partagé que Patrick Deville donne sens à tant de sacrifices  dans les diverses boucheries des siècles passés.

Ici, la littérature,  modelant habilement réalité et fiction entremêlées (il parle de roman sans fiction), répond à nos interrogations essentielles, en quelque sorte. Arrivée éblouie au terme de ce roman universel et intime, je ne sais plus au final si la question est : qu’est ce qui a fait Patrick Deville, ou : qu'est ce qui fait le monde.


mots-clés : #autobiographie #famille #guerre #historique #terrorisme


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Message par Bédoulène Mer 6 Déc - 18:18

merci topocl, je te lirai attentivement plus tard car j'ai commencé ce livre ! grâce à toi parce que comme tu l'as dit sur le fil "nos lectures de décembre" "je me régale" ! Smile


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Message par Bédoulène Dim 17 Déc - 17:06

Après le beau commentaire de topocl, que je viens de lire, je ne vais être que très pâle.

famille - Patrick Deville Taba10

Taba Taba


Une histoire de famille que nous découvrons avec l'auteur, au rythme des lectures des archives récupérées chez sa tante Monne. Mais aussi l'Histoire avec ses soubresauts, en France, en Europe, dans le monde ; des lieux où se croisent à distance dans le temps des hommes célèbres, écrivains, poètes, politiques... au gré des voyages du narrateur.
Des voyages qui sont pour lui vitaux, tant qu'il peut se déplacer c'est une revanche sur des années difficiles et des mois d'immobilité, dans un corset de plâtre, après une opération sur une hanche  ; une malformation qui a fait de l'enfant un "petit monstre" qui se rapproche d'un malade amnésique surnommé Taba Taba parce que c'est la litanie qu'il murmure sans cesse, assis sur les escaliers du Lazaret devenu Hôpital psychiatrique.

j' ai dressé succinctement la généalogie de la famille, les événements n'étant pas chronologiques

                        Lorian Eugène  X  Joséphine Thérion
                                                 
                                            
                        Eugénie-Joséphine Lorion X Pathey Alexandre (Instituteur)
                                                 
                                                                           
              2 enfants DCD    Eugène/Alexandre           Eugénie/Alexandrine Pathey X Paul Deville (professeur Gymnastique)
                                                                                                             
                                                                                     
                                                                                  Simone (Monne)     Paul/Eugène (loulou)  X  fille brune
                                                                                                                               
                                                                                                                      Patrick Deville

Pourquoi l'auteur s'est-il intéressé aux archives détenues par Monne ? je pense qu'il a récolté quelques graines de ses aïeux qui pour certains notaient leurs lectures sur un carnet, lisaient régulièrement la presse, conservaient tous documents administratifs et personnels, les correspondances, les photos, les vêtements, les jouets... Il retrouve sur les lieux qu'il visite  leurs traces, il voit parfois ce qu'ils ont vu, il interroge, il recherche ce que le temps a effacé ou transformé.

J' ai aimé suivre l'auteur dans ses recherches, ses nombreux voyages où il rencontre hors du temps tant de personnes disparues. On se rend bien compte dans ce livre que l' Histoire s'inscrit en boucles qui reviennent inlassablement ; les événements ne nous sont pas inconnus, ils se sont déjà produits.
Par contre le dernier voyage décrit et son but m'ont désagréablement interpellée ; vérité ou fiction ?

Malgré quelques redites, ce fut une lecture intéressante cette histoire familiale dans la grande Histoire.

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Message par topocl Mer 20 Déc - 8:14

Bédoulène, tu peux maintenant écouter L'heure bleue, où Deville parle de Taba-taba.

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Message par Bédoulène Mer 20 Déc - 14:09

merci topocl j'écouterai !

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Message par Tristram Dim 9 Déc - 19:17

« En règle générale, tout s’use beaucoup plus vite en Afrique mais dure beaucoup plus longtemps. »
Patrick Deville, « Equatoria »
Vision piquante de l'Afrique...
Il me reste à lire Taba-Taba... Bientôt peut-être ?

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Message par Tristram Lun 17 Déc - 20:26

Taba-Taba

famille - Patrick Deville Taba10
S’ouvrant et se fermant sous les auspices de Moravagine (Cendrars), ce roman a pour fil conducteur Taba-Taba, proche de l’auteur qui n’a pas voulu lui imaginer une vie antérieure à sa condition de « cinglé ».
Correspondances et recoupements dans les événements et biographies, « ces manigances des dieux marionnettistes » de l’« obnubilé par les éphémérides, les coïncidences de dates et de lieux » qui collecte sur toute la planète et dans l’Histoire des « traces » de la France (coloniale), tel est le procédé de mises en relation romanesques, avec une large part d'autobiographie et une dose d’actualité commentée.
Je sais que c’est la mode du roman "non fictionnel" ou "témoignage", mais je sature avec les chroniques historico-familiales à l’époque contemporaine et autres reconstitutions généalogiques de gens de peu. J’ai cependant apprécié, entr’autres témoignages et anecdotes historiques, les journaux croisés du père et du fils lors de l’exode de 1940. Mais la recette s’use, et après Carrère et autres lectures du même moût, Enard, les Rolin, y compris Michon, les suiveurs lassent vite.
Le style, soutenu, assez élégant, m’a paru un peu bancal par endroits (ainsi que discutable un certain usage des temps passés des verbes être et avoir), la composition cédant à la facilité, sans amener rien de nouveau au firmament littéraire. Par moments, le lecteur a l’impression de lire un guide touristique, ce qui agace et/ou ennuie quand on n’a pas le paysage sous les yeux (et que l'auteur n'est ni Magris, ni Stevenson, ni Stendhal).
Soupçons de suffisance et d’élitisme (contamination de la précédente lecture, d’Ormesson ?), voire d’infatuation avec ses voyages de dilettante à faire baver un gilet jaune, où il croise à l’occasion un pair de privilèges, sinon une célébrité quelqu’un de connu. (Véronique) Yersin, qu’il rencontre régulièrement dans une histoire d’amour juste suggérée, est ainsi une figure récurrente, d’ailleurs la descendante d’Alexandre Yersin auquel Deville consacra Peste et Choléra.
Aussi collection des numéros de chambre et nom des hôtels de passage de l'auteur (la postérité ne perd rien pour attendre).
Un point de vue original sur les causes de la deuxième Guerre Mondiale :
« L’Allemagne qui fut l’envahisseur ne sera pas envahie quand tout le nord de la France est détruit, les terres et les usines ravagées. Poincaré et Clemenceau, qui reçoivent en juillet dix-neuf le général Pershing à Paris, devant le monument à La Fayette, se doutent bien déjà que le Traité ne fait que repousser à plus tard les nuages, et puis l’orage. »
De ces phrases énigmatiques, ou douteuses :
« Les citadins découvrent l’odeur enivrante de l’herbe coupée qui est celle du bonheur, une manière de révolution culturelle à la chinoise, un retour vers la campagne ou l’Âge d’or. »

« Les ports de mer attirent les écrivains comme le phare appelle à lui la tempête. »
Observation juste de jeunes étudiants africains :
« Comme un peu partout dans le monde, ils étaient convaincus que les Français devaient chaque jour se réjouir de leur passeport, de vivre dans un pays où rien ne manquait, ni les cinémas ni les librairies. Cet enthousiasme pourrait un jour les amener à courir des risques insensés pour gagner l’Europe, à se retrouver enfermés dans un camp de migrants ou un centre de rétention aéroportuaire. »

Au total, je pense en revenir à une règle trop tôt délaissée, celle d’attendre que le temps fasse le tri des piètres dans la littérature contemporaine. Sans doute n’y a-t-il rien d’étonnant à ce que rien n’étonne dans ladite littérature contemporaine ; on est peut-être trop pris dans l’air du temps pour pouvoir y respirer son rêve, on s'y reconnaît probablement trop.


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Message par animal Lun 17 Déc - 20:51

(... et la pire phrase relevée ?)

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Message par Bédoulène Lun 17 Déc - 23:20

oups ! contrarié le Tristram !

" mais je sature avec les chroniques historico-familiales à l’époque contemporaine et autres reconstitutions généalogiques de gens de peu" c'est pas sympa ça

j'ai trouvé très intéressant que les aînés aient conservé tant de preuves de vie et notamment l'échange de correspondances.

seule la fin m'a interpellée désagréablement, comme je l'ai dit dans mon petit commentaire.

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Message par Tristram Mar 18 Déc - 0:05

Surtout déçu ! Et je ne lis pas pour ça ! Mais là, je suis retourné à Giono, et le moral est revenu au beau fixe vitesse grand V !
Concernant Deville, j'ai l'impression d'être injuste, méchant, voire bête ou un mix des trois, et ça me contrarie effectivement un peu...
Les gens de peu est une expression de l'auteur dans ce livre, très exactement "fils de peu".
L'historique des archives est plus ou moins expliqué dans le roman : stockage dans un coffre sans possibilité de tri préalable, ce qui fait que le moindre bout de papier a été sauvegardé. Mais comme bien souvent, sans le traitement que leur a fait subir Deville, elles auraient été vaines.
« Tout est dit. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. », comme l'a redit à son tour Nathalie Sarraute, après l’Ecclésiaste et La Bruyère : écrire c'est donc redire, et c'est la façon de le dire qui fait la différence, d'où ce besoin de renouveau dans le style qui caractérise la littérature dans le temps.
Et parfois de vieux lecteurs fatigués sont lassés de tours qu'ils ont déjà (trop) lus...
Peut-être l'écrivain ne peut-il pas être prophète dans son époque...

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Mar 18 Déc - 16:09

alors si le moral est revenu Smile

c'est vrai que sorti du contexte (je ne me souviens pas évidemment du Fils de peu) l'expression m'interpellait

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Message par Tristram Mar 18 Déc - 16:22

Homme de peu n'est d'ailleurs pas particulièrement d'un emploi péjoratif, tout comme homme de bien, son antonyme (sauf sensibilité différentes localement ?)
De toute façon, là comme ailleurs, j'utilise (pratiquement) toujours des mots que j'ai trouvé chez d'autres !

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