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Richard Powers

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Message par topocl Jeu 23 Mai - 11:48

C'est toujours très ambitieux, ses romans, et à part le temps où nous chantions, ça me parait toujours trop chargé.

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Message par Tristram Jeu 23 Mai - 12:55

J'ai bien aimé la mise en place (mais il faut peut-être aimer les nouvelles), les personnages/ destinées sont attachantes, et la surabondance foisonnante fait partie de l'image voulue ; maintenant, surtout dans un pavé de cette taille, on se lasse facilement...

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Message par bix_229 Sam 25 Juil - 21:33



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Message par Bédoulène Sam 17 Oct - 11:25

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Le temps où nous chantions

Un livre déjà bien commenté par les Chosiens, mais j’ai une amicale raison pour m’être plongée dans cette lecture : (page 1)

"merci Shanidar pour ton commentaire pointu et je me demande si finalement j'ai lu ce livre ? (confusion avec la chorale des maîtres-bouchers)
euh 1040 pages ça ne s'oublie pas ?? si ???


Voilà je t'ai rejoint dans cette lecture.

Le narrateur est Joey le fil cadet de la famille, celui qui est plus proche de la mère Délia et celui à qui elle a confié la famille, sans qu'il soit besoin de paroles entre-eux.

"Ses yeux me font faire ce vœu : il faudra que je m’occupe de tout le monde, de toute sa famille dévorée par le chant, quand je serai le seul à me rappeler ce présage des temps à venir. Surveille cette fillette. Surveille ton frère. Surveille cet étranger incapable de surveiller quoi que ce soit de plus petit qu’une galaxie. "

Une histoire de famille, de couleurs et de voix, celles de toute une famille – les Strom – mais aussi celles des Noirs de l’Amérique pour qui le chant et la musique ont toujours été essentiels,  pour prier, se réjouir ou pleurer ;  comme pour la défense de leur identité. Oui une identité que leur pays a nié, refusé, rejeté.

Alors que pouvait-il advenir de cette famille, comme le dit le conte : « L'oiseau et le poisson peuvent tomber amoureux l'un de l'autre, mais ils n'ont pas de mot en commun pour désigner de près ou de loin le nid.
Et qu’en est-il de leurs enfants ? qui sont-ils, de quelle couleur ? ce sont les questions que posèrent ces enfants à leurs parents Délia la noire et David le juif allemand, le blanc. (Ce ne fut qu’en 1967 que furent reconnus les mariages mixtes par la Loi, or c’est à la sortie de la deuxième guerre mondiale que l’ oiseau et le poisson se rencontrèrent, s’aimèrent et fondèrent une famille.)

Le couple cru pouvoir vivre dans un monde à eux, le passé, le présent et l’avenir les détrompèrent. Qu’avaient-ils fait à leurs enfants en se mariant, en leur donnant naissance ? Ils leur avaient dit à chacun : choisissez votre couleur !

Jonah qui avait la couleur de son père, choisit le chant , lui qui était toujours à contretemps de la famille mais dont la voix était exceptionnelle : "Elle et mon père échangent un regard en voyant ce qu’ils ont fait – c’est un constat secret, terrible : notre enfant est d’une race différente de chacun de nous."

Joey, le mulâtre surnommé "Mule" par son frère, l’accompagna au piano de bien nombreuses années, il sacrifia sa propre carrière pour son frère. Ruth elle choisit le noir et le destin d’un noir américain.

Si la famille se désintégra après la mort de la mère Delia, notamment par le départ de Ruth, plus tard celui de Jonah pour l’Europe, et après le décès du Père le départ de Joey qui rejoignit son frère, la fratrie se retrouva un jour,  car comme le disait Da, « le Temps est un changement inchangé, ni plus, ni moins » La boucle ouverte par Délia et Da devant la statue de Lincoln se referma avec Ode le petit-fils en ce même lieu.


C’était une lecture marquante, même si je ne saurais distinguer une seule note de musique, celle du livre m’a captivée, tellement humaine, d’hier et d’aujourd’hui.

Evidemment le racisme et la ségrégation  sont prégnants et les évènements récents aux USA font écho aux émeutes, manifestations du passé.
Cette recherche d’identité des enfants Strom et des autres est capitale pour leur construction et leur avenir, un avenir qui ne leur est pas acquis.

Très intéressant également  les rapports entre la fratrie, le couple et les familles Deley et Strom. Ces incompréhensions car « Nous ne craignons pas la différence. Ce que nous craignons le plus, c’est de nous perdre dans la ressemblance. Voilà ce qu’aucune race ne peut supporter. »

Un autre sujet, le Temps, le Temps qui porte mémoire, comme d'ailleurs le Chant et la musique. Le Temps qui porte la mémoire d'un pays.

Beaucoup d’émotions dans ce livre, notamment lors de l’introduction de Jonah dans la chorale des enfants et les délicates retrouvailles de la fratrie.

Une fois de plus cet auteur m’a accrochée avec son écriture claire et ses portraits  d'hommes et de femmes.

extraits :

"N’ayant aucun moyen de vérifier mes souvenirs, je ne peux me fier à rien. La mémoire est comme la préparation vocale. La note doit être placée mentalement avant que la voix ne s’en empare. Le son qui sort de la bouche a été déclenché bien en amont. Déjà elle se révèle à moi, dans ce regard qui met des années avant de me parvenir : sa terreur en entendant son fils prodige. C’est le souvenir que je projette en avant, l’idée que j’ai de cette femme, quand toutes les autres idées ont disparu depuis longtemps. Elle et mon père échangent un regard en voyant ce qu’ils ont fait – c’est un constat secret, terrible : notre enfant est d’une race différente de chacun de nous."

" Un demi-siècle après la mort de ma mère, j’entends sa cadence, ce jour-là. Ce n’est pas tant qu’elle anticipe ce qui va lui arriver, elle s’en souvient, plutôt. Car si la prophétie n’est que la musique du souvenir qui rejoint l’histoire établie, alors la mémoire contient nécessairement toutes les prophéties appelées ultérieurement à se réaliser."

« américain, american, pour ce que ça pouvait bien vouloir dire, une musique qui avait conquis le monde pendant que les maîtres classiques regardaient dans l’autre direction –, le fait que l’Amérique ait une musique à elle nous échappait complètement, dans ces couloirs où l’on vénérait l’Europe. »

« Pour Jonah, le fait que je continue à étudier avec le même professeur était la preuve que je n’apprenais rien. On en vint à ce choix : Jonah ou les études. M. Bateman était le meilleur professeur que j’aurais jamais. Mais Jonah était mon frère, et l’individu musicalement le plus talentueux avec qui il me serait donné de travailler. S’il ne pouvait pas ramener Maman à la vie, quel espoir me restait-il ?
Je fis une demande de congé exceptionnel. Je dis à M. Bateman qu’il s’agissait d’une urgence familiale. Il signa ma dérogation sans me poser la moindre question. Wilson Hart fut le seul que je mis au courant. Mon ami se contenta de secouer la tête en entendant le projet. « Il sait le sacrifice qu’il te demande de faire ?
— Je pense qu’il y voit une chance. «

"Un homme et  une femme unis pendant des décennies qui avaient constitué leur propre nation : séparés par l'expérience de mes parents."

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Message par Tristram Sam 17 Oct - 11:48

Ah ! je vais sans doute me lancer aussi, malgré le nombre de pages...

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Message par Tristram Ven 30 Oct - 0:06

Le temps où nous chantions

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Joey, Joseph Strom, relate la progression de son aîné Jonah dont il est le pianiste accompagnateur (et l’ombre, pratiquement sans vie propre). Parallèlement, est narrée l’histoire de la famille, notamment leurs parents, David Strom, physicien juif allemand émigré à New York dans les années 1930, et Delia Daley, noire américaine étudiante en musique classique de Philadelphie.
C’est l’occasion de présenter de façon circonstanciée mais fort louable une famille unie et heureuse où l’on musique sans cesse (celle du titre), même si, prévenue par les antécédents, elle suppute un avenir douloureux.
Les thèmes qui s’entrecroisent dans cette magistrale orchestration sont Histoire et art (musique), famille versus politique, culture "blanche" contre injustice raciale…
Powers maîtrise sa matière (la musique, mais aussi et peut-être surtout le temps), et l’écriture : pas une phrase oiseuse, sans originalité, ce qui est remarquable dans un texte aussi long. Le style est congru : lyrique, évidemment, parfois proche de l’outrance, et pas loin du pathos.
À ce propos, la traduction de Nicolas Richard est méritoire, avec cependant quelques doutes (emploi de "clavicule" pour "omoplate" ?)
L’insistance sur les termes « race », « peuple » (noir, juif) m’a surpris, même si elle tend à illustrer cette obsession (qui serait) permanente chez les « gens de couleur ».
« "Très noire ?" Une goutte suffit, ai-je envie de lui répondre. C’est la règle en vigueur. Pas d’échelle, pas de fractions, pas de combien. Dans ce pays, ce n’est pas une chose que l’on vous laisse facilement graduer. Le seul langage que reconnaissent les Américains, c’est celui de la taille unique, de l’oppression unique. »

« La commission Kemer publia son rapport sur la violence dans le pays. "Notre nation est en train de se scinder en deux sociétés, une noire et une blanche, séparées et inégales." »
(Livre publié pour la première fois en 2003.)
Donc étude approfondie du racisme (états-unien).
« Blanc, c’est juste une seule couleur. Noir, c’est tout le reste. Tu vas les élever pour qu’ils aient le choix ? Ce n’est pas à toi de choisir. Ce n’est même pas à eux. Le choix, tout le monde le fera pour eux ! »

« Chacun est un étranger pour les autres. La couleur de peau ne fait que rendre cela plus visible. »
Le thème quand même principal de cette lecture est la musique, surtout "classique" ; il m’a forcément ramentu celles de Canto castrato de César Aira, et surtout de Boussole, de Mathias Enard.
Le langage de Powers est profondément "technique" mais, malgré mon ignardise dans ce domaine, nettement plus compréhensible que le base-ball habituel.
« La musique était censée être cosmopolite – passer librement les frontières. Mais c’était un sauf-conduit plus efficace pour pénétrer dans le dernier des États staliniens que pour se déplacer dans New York. »

« Tout au long de ma vie de musicien classique, le public avait été composé de mécontents et d’agonisants. Essentiellement d’agonisants. »

« C’était le début des années soixante-dix, encore l’apogée de la musique live, même si l’on amorçait la pente descendante, et la musique que je jouais n’offensait personne d’autre que moi. Nous étions en guerre. Non pas le capitalisme contre le socialisme, les États-Unis contre le Vietnam, les étudiants contre leurs parents, l’Amérique du Nord contre le reste des continents connus. Je parle de la guerre de la consonance contre la dissonance, de l’électrique contre l’acoustique, de la partition contre l’improvisation, de la guerre du rythme contre la mélodie, la volonté de choquer contre la décence, les chevelus contre les vieilles barbes, le passé contre le futur, le rock contre le folk contre le jazz contre le metal contre le funk contre le blues contre la pop contre le gospel contre la country, noir contre blanc. »
Certains lieder reviennent fréquemment, comme la transposition du couple David et Delia (dicton juif) :
« L’oiseau et le poisson peuvent tomber amoureux. Mais où vont-ils construire leur nid ? »
Langage mathématique, relativité, physique quantique avec David Strom :
« La lumière, tu vois, circule autour de toi toujours à la même vitesse. Que tu coures vers elle ou que tu t’en éloignes. Donc, il y a certaines mesures qui doivent rapetisser, pour que cette vitesse soit toujours la même. Ce qui signifie que tu ne peux pas dire quand une chose se produit sans dire où, dans quel cadre de mouvement. »
Son sujet d’étude est le temps :
« Il était Orphée à l’envers : Regarde devant toi, et tout ce que tu aimes disparaîtra. »

« La musique elle-même, tous les rythmes auxquels elle répondait, s’inscrivait dans la course du temps. Une œuvre était ce qu’elle était uniquement en fonction de toutes les œuvres qui l’avaient précédée, et de toutes celles qui lui étaient postérieures. Chaque chant proclamait le moment qui lui avait fait accéder à l’existence. La musique se parlait interminablement à elle-même. »

« "Sais-tu ce qu’est le temps ?" Sa voix est si douce que je crois l’avoir inventée. "Le temps est notre manière d’empêcher que tout se produise d’un coup." »

« Au cours des premières années de la vie, tout ce qu’on entend, on l’entend pour la première fois. »

« Le même endroit, mais plus tard : nous pensions encore, malgré les leçons paternelles assenées pendant une vie entière, que le "où" et le "quand", le lieu et le temps, étaient des variables indépendantes. »

« Le temps n’est pas une trace qui se déplace à travers une collection d’instants. Le temps est un instant qui recueille toutes les traces en mouvement. »

« C’est ça, le temps. Da me l’avait expliqué, une fois. C’est ainsi que nous savons dans quel sens va le monde : toujours vers l’aval, de l’affolement à l’engourdissement. »

« Dans le monde où nous vivions, notre avenir était fixé et nous n’y pouvions rien. Mais le passé était infiniment malléable. Nous étions au cœur d’un mouvement qui ne cessait de réviser l’histoire. »
À propos de cette omniprésence du temps, il est heureux que le titre retenu en français ait respecté le sens contenu dans l’original : The Time of Our Singing.
Intéressante aussi la vision que Powers donne de l’Europe, ce continent en décadence depuis l’époque gothique, « ce monde agonisant des plus sélects »…

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Message par Bédoulène Ven 30 Oct - 9:20

merci Tristram ! je suis encore proche, une lecture que je n'oublierai pas (mais le temps fait aussi son oeuvre dans mon cerveau)

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Message par Avadoro Lun 2 Nov - 23:58

Tu as raison de souligner la beauté du langage de Richard Powers, la musique a rarement résonné avec autant de fluidité et de nuances émotionnelles dans l'écriture.
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