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Jorge Semprun

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Message par chrysta Mer 1 Mar - 16:55

Jorge Semprun
10 décembre 1923, 7 juin 2011

Devoirdemémoire - Jorge Semprun Sempru10

Jorge Semprún Maura est un écrivain, scénariste et homme politique espagnol dont l'essentiel de l'œuvre littéraire est rédigé en français.

En 1937, pendant la guerre d'Espagne, sa famille s'exile en France. A Paris, après ses études secondaires, il étudie la philosophie à la Sorbonne.

En 1941, il adhère à l'organisation communiste de la Résistance des Francs Tireurs et Partisans. En 1942, il entre au Parti communiste espagnol. En 1943, il est arrêté par la Gestapo et envoyé au camp de concentration de Buchenwald. Il rentre à Paris en 1945. Jusqu'en 1952, il sera traducteur auprès de l'Unesco. A partir de 1953, il coordonne les activités clandestines de résistance au régime de Franco au nom du Comité Central du Parti communiste espagnol en exil puis il entre au Comité Central et au bureau politique.

De 1957 à 1962, il anime le travail clandestin du parti communiste dans l'Espagne de Franco sous le pseudonyme de Frederico Sanchez. En 1963, il reçoit le prix Formentor pour "Le grand voyage". En 1964, il est exclu du parti en raison de divergences sur la ligne du parti. Il se consacre alors à son travail d'écrivain et de scénariste. En 1969, il reçoit le prix Fémina pour "La deuxième mort de Ramon Mercader".

De 1988 à 1991, il est Ministre de la culture du Gouvernement espagnol. En 1994, il reçoit le Prix de la Paix des Editeurs et Libraires allemands. Le Prix Fémina Vacaresco 1994 et le Prix Littéraire des Droits de l'Homme 1995 lui ont été décernés pour "L'écriture ou la vie". Il a également reçu le prix de la ville de Weimar en 1995 et le prix Nonino (Italie) en 1999.

Il est élu à l'Académie Goncourt en 1996. Le 31 mai 2005, Jorge Semprun reçoit le second prix Dialogo décerné par l'Association d'amitié hispano-française. Il récompense le 'rôle politique et intellectuel' que l'écrivain a joué 'pour l'amélioration des relations' entre les deux pays.

L'œuvre romanesque de Jorge Semprun se répartit autour de quelques thèmes et des grands événements qui ont émaillé son existence. Beaucoup de ses ouvrages éminemment autobiographiques sont des témoignages, des réflexions sur la terrible expérience qu'il a vécue dans les locaux de la Gestapo à Paris, puis dans le camp de Buchenwald et sa difficile réadaptation.


Œuvres littéraires

1963 : Le Grand Voyage - prix littéraire de la Résistance : Page 2
1967 : L'Évanouissement : Page 2
1969 : La Deuxième Mort de Ramón Mercader - prix Femina
1976 : Autobiografía de Federico Sánchez (Autobiographie de Federico Sánchez)
1980 : Quel beau dimanche
1981 : L'Algarabie
1983 : Montand la vie continue, Denoël
1986 : La Montagne blanche
1987 : Netchaïev est de retour
1993 : Federico Sánchez vous salue bien
1994 : L'Écriture ou la Vie - prix Femina Vacaresco : Page 1, 2
1995 : Mal et Modernité
1995 : Se taire est impossible, avec Elie Wiesel
1998 : Adieu, vive clarté
1998 : Le Retour de Carola Neher et le Manteau d'Arlequin
2001 : Le Mort qu'il faut : Page 2
2002 : Les Sandales
2003 : Veinte años y un día (Vingt ans et un jour)
2005 : L'Homme européen, avec Dominique de Villepin
2008 : Où va la gauche ?
2010 : Une tombe au creux des nuages. Essais sur l'Europe d'hier et d'aujourd'hui
2012 : Exercices de survie
2013 : Le langage est ma patrie

màj le 01/12/2023
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Message par chrysta Mer 1 Mar - 16:58

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Résumé :
Déporté à Buchenwald, Jorge Semprun est libéré par les troupes de Patton, le 11 avril 1945. L'étudiant du lycée Henri lV, le lauréat du concours général de philosophie, le jeune poète qui connaît déjà tous les intellectuels parisiens découvre à Buchenwald ce qui n'est pas donné à ceux qui n'ont pas connu les camps : vivre sa mort. Un temps, il va croire qu'on peut exorciser la mort par l'écriture. Mais écrire renvoie à la mort. Pour s'arracher à ce cercle vicieux, il sera aidé par une femme, bien sûr, et peut-être par un objet très prosaïque : le parapluie de Bakounine, conservé à Locarno. Dans ce tourbillon de la mémoire, mille scènes, mille histoires rendent ce livre sur la mort extrêmement vivant. Semprun aurait pu se contenter d'écrire des souvenirs, ou un document. Mais il a composé une œuvre d'art, où l'on n'oublie jamais que Weimar, la petite ville de Goethe, n'est qu'à quelques pas de Buchenwald.


Mon avis :

J’ai d’emblée été séduite par ce roman, dès les premières pages quand l’auteur se trouve face aux soldats américains et s’interroge sur le regard qu’il perçoit chez eux, regard d’effroi, d’épouvante, affolé, rempli d’horreur, et conclut : « c’est l’horreur de mon regard que révèle le leur ».
D’emblée, la plume de Semprun m’a emportée, bercée presque, au fil des pages que j’ai avalées avec facilité, sans sentiment de lourdeur, grâce la fluidité de son écriture. Je redoutais me confronter de nouveau aux camps, et à certains écrits « exhibitionistes » de leur horreur, j’ai trouvé un récit qui ne s’y apesantit jamais, tout autant qu’il en parle et fait ressentir le décalage entre représentation de l’horreur des camps vu de l’extérieur et vécu des camps qui ne peut être réellement transmissible, tant l’expérience est personnelle et échappe en partie dès qu’elle passe en mots.

C’est l’incommunicable de l’expérience vécue que Semprun nous fait percevoir, et il y réussit. Il nous fait percevoir l’horreur banale, insolite, comment elle s’infiltre un peu partout dans le rythme des journées, les violences , le quotidien, les odeurs, l’environnement… Au-delà il nous permet d’entendre d’autres moments, ceux de jazz, de cinéma, entre les déportés, etc … petits moments insolites au milieu du Mal quotidien. Cela m’a fait penser à un autre livre que j’avais lu jeune, où l’auteur disait combien on ne se sent jamais autant en vie que quand la mort rôde autour de nous chaque jour. Semprun, d’ailleurs, nous dit bien comment son sentiment de vie s’est ancré là-bas, et comment il n’a eu depuis que l’impression de ne pas exister, de survivre.  La vie fraye avec la mort et il semble que l’un ne peut être réellement perceptible sans l’autre. Toutes les années qui ont suivi les camps, Semprun nous exprime comment il s’est confronté au choix de ne pas écrire car il lui était impossible d’écrire sur autre chose que les camps, mais qu’écrire à ce sujet  le renvoyait à la mort. Il nous fait ressentir au travers de ses lignes, comment il a choisi de vivre en s’éloignant de la mort, en n’écrivant pas, tout en même temps que cela l’éloignait de la vie.

Il lui aura fallu nombre d’années pour poser sur papier des bribes de cette partie de sa vie, celle qui a encombré par la suite toutes les années qui lui restaient. Mais, comme il le dit bien, ce travail de mémoire qu’il a engagé ramène juste à un impossible car ramener les camps au présent ne peut être réalisable.
Page après page, en nous amenant à traverser différents moments et époques de manière un peu éclatée mais en suivant le fil rouge de la poésie qui le ramène à différents moments et souvenirs, Semprun reconstruit quelque chose de son expérience des camps et de l’homme qu’elle a construit, qui en est sorti, imprégné de ce qu’il y a vécu. LA poésie, les livres, cela semble dans ce roman être un fil du souvenir tout autant qu’un pare feu contre la folie de l’horreur vécue ; comme si cette horreur était habillée, fil par fil, de mots, de souvenirs liés à des auteurs qui lui ont permis de reconstruire les coordonnées de son trauma en les habillant autrement, une reconstruction longue et progressive de sa mémoire, une acceptation de la regarder peu à peu en face. Longtemps dans ces pages, il dit comment dans la vie d’après, il n’a jamais été sûr d’être là, d’être revenu, et comment d’une certaine manière, il n’en est pas vraiment revenu. Il raconte comment il a évité cela jusque tard dans sa vie, comment de toute façon c’était incommunicable, comment de plus les gens ne voulaient pas entendre.
« Rien n’est vrai que le camps », dit-il, et toute sa vie semble avoir été tournée vers  comment y retourner, comment se confronter à cela de nouveau, autrement, tant dans la réalité que dans sa tête, pour enfin pouvoir vivre. Cela lui aura pris une bonne partie de sa vie.

Ce livre m’a vraiment touchée, émue, fait réfléchir à nombre de choses dont je ne pourrai pas rendre grand-chose ici, mais je crois que c’est une expérience à traverser avec Semprun de bout en bout pour entendre un peu quelque chose de ce cheminement qui a été le sien et, peut-être, nous permettre de cheminer aussi,  à ses côtés, dans une autre manière de percevoir certaines choses.



mots-clés : #autobiographie #campsconcentration
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Message par Armor Mer 1 Mar - 17:52

Merci chrysta pour ce très beau commentaire !
Encore un témoignage qu'il me faut lire. J'avais lu que le texte pouvait être d'un abord un peu ardu, est-ce bien le cas ?
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Message par chrysta Mer 1 Mar - 18:07

Ardu, je ne sais pas... personnellement si je ne parle que de la lecture j'ai trouvé que ça se lisait assez facilement. Ce qui est plus complexe c'est à mon sens de saisir les références littéraires et poétiques (et notamment dans leur engagement, voire leur langue car tout n'est pas traduit), certains contextes politiques aussi (un brin d'histoire ne ferai pas de mal). Il s'appuie pas mal sur des auteurs et des écrits dont le manque de connaissance à leur sujet ne permet pas forcément de saisir toute l'ampleur du message. Après, je dirai que c'est un livre à lire et relire et que, si le texte se lit assez facilement, le sens qu'il a peut, quant à lui, mener à moults relectures, réflexions et analyses.
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Message par shanidar Mer 1 Mar - 18:21

Oh oui, merci pour ce commentaire qui fait remonter des souvenirs très vivaces d'une lecture puis d'une relecture absolument incontournable, car, comme tu le soulignes chrysta chaque lecture apporte ses nuances. Et tu as une très belle manière de nous montrer ce qui fait la texture, la trame d'un récit basé sur des souvenirs qui s'enchevêtrent les uns les autres et n'ont pas de linéarité temporelle. Il me semble, d'ailleurs, que Semprun fait partie des arpenteurs, ces écrivains voyageurs qui ne cessent de bousculer l'espace et le temps parce que la mémoire est elle-même fluctuante et nécessaire l'oubli.
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Message par chrysta Mer 1 Mar - 18:35

Il bouscule effectivement comme tu le dis si bien la trame spatio-temporelle au rythme de ses associations d'idées et de l'émergence de souvenirs. Quant à l'oubli qu'il souhaite, auquel il aspire tant, il ne peut advenir il me semble que lorsqu'il a accepté de se confronter à ce qu'il a, toutes ces années, non oublié mais plutôt évité, dénié parfois, refoulé, anesthésié.
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Message par shanidar Mer 1 Mar - 18:40

Oui, il a dû, pendant des années, mettre à distance son 'expérience' pour pouvoir vivre presque normalement la vie qui lui était donnée mais cet oubli volontaire, cet effacement provisoire de la mémoire ne pouvait pas s'étendre indéfiniment.

Je reste sidérée par l'incroyable culture et la curiosité d'un homme qui, interné à Buchenwald a soutenu dans la mort des hommes qu'il admirait et dont, à la fin, il ne restait plus qu'un squelette et je pense comme toi que son amour pour la poésie l'a plus ou moins sauvé de la folie et du suicide.
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Message par Bédoulène Mer 1 Mar - 18:41

Chrysta, merci pour ton commentaire et pour avoir mis « exhibitionistes » entre parenthèses car ce mot me gêne par rapport aux autres autobiographies sur les camps.

Je précise que j'ai comme toi été très touchée par les mots de l'auteur, mais je l'ai été autant pour les autres autobiographies lues.

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Message par Armor Mer 1 Mar - 18:51

Comme toi bédou, je pense qu'aucun témoignage ne peut être taxé d'exhibitionnisme, parce que ces témoignages parlent d'un vécu indicible que l'humanité doit connaître. Ils sont indispensables.

Mais en parlant d'écrits "exhibitionnistes", je pense que chrysta visait plutôt certaines fictions ; je pense notamment un roman Les Bienveillantes, de Jonathan Little, qui, apparemment (je ne l'ai pas lu), surfe sur des sentiments parfois troubles et donne au lecteur la position inconfortable du voyeur.
Mais chrysta te répondra certainement mieux que moi. Wink
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Message par Bédoulène Mer 1 Mar - 19:04

Devoirdemémoire - Jorge Semprun Bm_62110

" l'écriture ou la vie"

Dans ce récit l'auteur n' exploite pas l'horreur, au contraire chaque évènement majeur est accompagné de poèmes, de paroles  d'écrivains comme des pansements (des antalgiques), et c'est à leur qualité, leur quantité que s'imagine le Mal, profond, radical.
Mais l'indicible nous est difficilement  acceptable et pourtant Semprun sait que "les droits de la mort sont imprescriptibles".
Les vivants ne peuvent voir au-delà du miroir sans tain, ne peuvent sentir les odeurs du camp, toucher la mort, nos fumées ne portent pas d'âme et notre neige n' aura jamais le même pouvoir que la sienne.

Semprun est le passeur du savoir, de ce passé,  nous en sommes les destinataires et la lecture de ce livre est un hommage à tous les morts et les "revenants" de Buchenwald.


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Message par chrysta Mer 1 Mar - 19:08

Bédoulène a écrit:Chrysta, merci pour ton commentaire et pour avoir mis « exhibitionistes » entre parenthèses car ce mot me gêne par rapport aux autres autobiographies sur les camps.

Je précise que j'ai comme toi été très touchée par les mots de l'auteur, mais je l'ai été autant pour les autres autobiographies lues.

Oui, c'est un terme dont je vais peut être m'expliquer car je l'emploie au sens psychanalytique en tant qu'il fait appel à son pendant : le voyeurisme. Ce dans le sens où l'horreur peut susciter chez l'homme un certain penchant à vouloir voir (il suffit de regarder les alentours d'un accident pour voir combien ralentissent et tente d'apercevoir la scène). Le regard est souvent tant rebuté qu'attiré par l'horreur. Semprun, dans ce livre, parle (entre autre) des réactions de gens, de ceux qui veulent savoir, entendre, de ceux qui viennent voir, etc.

Loin de moi l'idée de vouloir taxer aucun écrit relatif à cette partie terrible de l'histoire et de ceux qui l'ont vécue d'exhibitionniste, et si mon choix terminologique a pu prêter à penser cela, je m'en excuse, ce n'était pas mon intention ni le fond de ma pensée.
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Message par chrysta Mer 1 Mar - 19:36

Après je peux aussi changer le terme si cela risque d'être mal interprété
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Message par Tristram Mer 1 Mar - 20:42

Les Bienveillantes, de Jonathan Littell, que j'ai beaucoup apprécié, a été dénigré par certains à sa sortie pour faire de la fiction complaisante, fascinée voire voyeuriste. Dans cet article ici, on évoque bien l'apport de la fiction, différent du travail de l'historien. On y dit aussi qu'évidemment la compréhension de la shoah ne peut pas venir des témoignages des victimes, mais du "discours" des bourreaux. On peut craindre un goût morbide d'un certain lectorat pour les nazis, mais il est surtout important de comprendre comment ils en sont venus là.
L'année suivante, c'était Camille Laurens qui accusait Marie Darrieussecq de plagiat psychique pour avoir repris le thème d'un de ses livres (la mort de son enfant) sans avoir jamais connu un tel deuil. L'approche des sujets sensibles est bien sûr délicate, mais je ne crois pas qu'il y ait de chasse gardée (du genre : "moi j'y étais, pas toi"), et qu'il n'y a pas de zone interdite _ heureusement _ à la littérature. Nous pensons que celle-ci apporte (au moins parfois) "quelque chose", il faut donc qu'elle puisse s'intéresser à tous les sujets. Au lecteur de faire le tri...

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Jeu 2 Mar - 8:16

pas de souci Chrysta, dois-je  donc comprendre que tu parlais plus des lecteurs dans ce qualificatif (je voulais dire des lecteurs voyeurs) ?

tu peux si tu préfères changer le terme  mais garde celui-ci entre (exhibitionnistes)car sinon les messages qui suivent seraient incompréhensibles

merci d'avoir répondu


Dernière édition par Bédoulène le Ven 3 Mar - 10:01, édité 1 fois

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Message par shanidar Jeu 2 Mar - 12:26

avec l'explication de chrysta c'est à mon avis bien comme ça.

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L'Ecriture ou la vie

Parler ou bien se taire.
Témoigner. Mais comment ?
A travers quel prisme raconter ce qui ne peut être ni dit ni entendu.

A ces questions, Semprún répond par l'utilisation de l'artifice de la fiction. Mais avant ça, il se sera tu, longtemps, jusqu'à ce que, incapable de continuer à rester silencieux il prenne la parole pour raconter Buchenwald, raconter la vie de la mort, le lieu où le 'Mal radical' a vécu, le lieu où la neige est une pluie de cendres et où la fraternité a quand même brui.

Pour raconter, Semprún n'hésite pas à malmener la chronologie pour permettre l'émergence d'un récit synchrone qui correspond exactement aux tours et détours mémoriels. La flèche du temps quand elle s'appuie sur le souvenir ne peut pas se livrer sans de nombreux allers retours, sans des oublis, et l'importance quasi obsessionnelle pour l'écrivain des dates et des noms, sorte de jalons posés comme des balises qui font échos et références.

On ne sera pas étonné non plus, que Semprún invite à ses côtés ceux qui l'ont aidé à vivre la mort, écrivains, philosophes, militants de toutes les nationalités et aux langues multiples, il évoque tour à tour Goethe et Heidegger, Kafka et Faulkner, Malraux et Aragon, Char et les chansons dominicales de Zarah Leander.

Il n'est pas question ici de suivre jour après jour un jeune homme de vingt ans libéré d'un camp nazi, il est question d'art et de mort, de vie et de littérature, de philosophie et de mémoire.

Il est question d'un choix : vivre ou écrire et de l'impossible résolution du dilemme. Il est question et ce n'est pas le plus simple à dire de plaisir, plaisir de lire un écrivain qui sait raconter même l'horreur, plaisir de rencontrer un passeur de livres, homme-bibliothèque qui récite des poèmes à ceux qui vont mourir, il est question de vie par delà la mort et de la nécessaire vigilance d'un être qui a connu l'horreur.

Je voudrais pour finir, citer cette parenthèse écrite en 1994 et qui aujourd'hui résonne d'un écho bien sinistre :

l'intégrisme islamique accomplira les ravages les plus massifs si nous n'y opposons pas une politique de réforme et de justice planétaires, au XXIème siècle.

(Il s'agissait pour moi d'une relecture initiée par Bédoulène, qu'elle en soit remerciée car ce livre ne s'épuise à mon avis jamais)
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Message par chrysta Ven 3 Mar - 16:43

Je reviens sur ce terme d’« exhibitionisme » pour tenter de donner le sens avec lequel je l’ai employé, qui n’est pas à entendre du côté de la connotation péjorative que peut lui donner le sens commun, et encore moins au sens un peu pervers que l’on peut lui attribuer, mais plutôt du côté des ressorts de la pulsion scopique qui recouvre l’idée de voir, faire voir, être vu et se faire voir. Après ces déclinaisons sont à penser au cas par cas. « Exhiber » a différentes acceptions avec, entre autres, le sens de « montrer, présenter, faire voir ».

Témoigner, raconter…. Cela est du côté des personnes qui ont vécu l’expérience des camps, chacun à sa manière, et en fonction de la place dans laquelle il l’a traversé (déporté, soldat allemand), du lieu (tous les camps ne sont pas à amalgamer sur un même modèle), etc… Les protagonistes font preuve il me semble d’œuvre de mémoire empreinte de l’expérience vécue, déposant dans leurs témoignages partie de leur fardeau, transmettant ce qu’ils ont traversé chacun à leur manière. Lorsqu’ils évoquent les camps, même aux endroits où certains peuvent relater de manière très crue ce qui s’y passait et s’y voyait, cela ne relève pas d’une forme de monstration. Plutôt d’un souhait de faire comprendre, de faire témoignage de la réalité qu’ils ont vécue, des récits parfois encore pris dans la sidération. Semprun raconte à un moment comment, accompagnant des dames désireuses de visiter Buchenwald, il les amène devant un charnier. Il n’y a là aucune volonté d’exhiber quoique ce soit, ni de choquer, mais ce qui va faire horreur aux dames et entrainer leur fuite n’a pas sur lui le même effet, il ne le perçoit pas tout à fait comme elle, parce qu’il a vécu avec cela comme paysage quotidien depuis au moins une année. Cela modifie d’une certaine manière le rapport au monde. C’est un peu comme s’il se trouvait dans une forme de sidération, d’anesthésie qui lui a permis de traverser l’horreur. Il montre sa réalité des camps.

D’autres personnes que celles qui ont vécu les camps ont-elles aussi fait le choix d’en rendre compte à leur manière. Leurs motivations à écrire ce type de récit sont à mon sens très diverses, de la même manière que le sont les formes qu’ils ont choisi pour le faire.
Je vais faire un parallèle pour essayer d’avancer sur ce que je souhaite expliquer, et pour cela je vais prendre un exemple tiré d’un dossier de presse de 2011 sur l’histoire de la résistance et de la déportation qui mentionne (entre autres) les photographies qui ont été faites des camps. Les images visuelles n’ont pu être prises avant 1945. Avant, les gens connaissaient l’existence des camps sa savoir à quoi ils ressemblaient. A partir de 1945, des photographes professionnels ont commencé à documenter la vie des camps, et n’ont pas été les seuls. Certains ont tenté de produire une documentation factuelle, d’autres de représenter symboliquement Buchenwald, d’autres encore ont fait plutôt preuve de voyeurisme en cherchant à produire des clichés spectaculaires.

Il faut savoir que dans toute œuvre (peinture, photo, écriture…) le regard de l’artiste transparaît d’une part et que, d’autre part, l’objectif (conscient ou non) de celui-ci influe sur ce qu’il présente ou raconte, un de ces objectifs étant de susciter quelque chose chez la personne qui va découvrir son œuvre.

Des scènes et images telles que celles des camps (mais pas que) renvoient à nos angoisses archaïques, et nous avons tous des mécanismes de défense pour se préserver de s’y confronter. Ainsi, les deux premiers photographes semblent tenter de mettre du sens, expliquer, rendre compte, rationnaliser … en faire un récit qui met à distance toute l’horreur visuelle sidérante.
Parfois aussi, on reste dans une espèce de « fascination » de la mort et de l’horreur de celle-ci.
(Je ne vais pas aller plus loin mais que cherchent à voir les personnes qui essaient de voir les victimes d’accident ? Les personnes qui ont pris des clichés de victimes du bataclan ? Et même quand nous regardons un film d’horreur ?)

La manière de traverser un moment d’horreur impacte la manière de le transmettre. Chez chaque photographe il y a une part de lui-même sur laquelle peut aussi jouer la demande qui lui a été faite. Une de ces demandes peut être de choquer, marquer les esprits, montrer l’horreur et l’indicible. De ce fait toutes les photos n’ont pas la même connotation car elles dépendent de choix individuels influencés des objectifs sensiblement différents.
Le public sera aussi interpellé, touché, choqué… différemment par ces photos en fonction de son individualité, de son histoire, de ses angoisses… Ainsi certains seront agréablement horrifié par des images atroces, d’autres les fuiront, etc…

Je dirai qu’il en est un peu de même pour l’écrit. Le choix fait dans la manière de raconter les camps (et je parle ici de ceux qui ne les ont pas vécu mais ont produit des écrits basés dessus) peut être très divers comme les photos. Il est entre autres possible que le choix de descriptions, crues et sans filtre viennent parler de l’auteur tout autant que de comment il veut agir sur le lecteur, un lecteur n’est pas forcément à percevoir comme voyeur, même si une partie entre dans cette catégorie. Il est à cet endroit important de comprendre que les raisons qui poussent chacun à la lecture de témoignages sur les camps sont individuelles. Certains peut être se complairont dans la stimulation d’une imagination excitée par le morbide, d’autres y chercheront une manière de se confronter à certaines de leurs angoisses archaïques, d’autres seront en quête d’une certaine manière d’un pan de leur histoire familiale, ou encore y accorderont un intérêt historique… les raisons qui poussent à ouvrir ce genre de livre sont multiples et variées, on ne peut pas prétendre qu’elles soient identiques pour chacun, comme ne seront pas les mêmes les réactions à ce genre de lecture.

Bon, je pense que je pourrai disserter longuement sur le sujet, mais il m’est d’avis que cela suffit car je ne vais pas polluer le sujet de cet auteur par ces considérations et explications plus avant. J’avais néanmoins le souhait d’en dire quelque chose suite aux remarques constructives que vous avez pu faire. Je vous remercie d'avoir soulevé cette question.
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Message par Armor Ven 3 Mar - 16:59

J'ai appris une nouvelle expression : "pulsion scopique." Very Happy

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Message par Bédoulène Ven 3 Mar - 17:30

merci Chrysta pour ces explications pointues et pour mettre à notre portée (du moins à la mienne) ton savoir.
C'est très clair et abordable ; cela nous questionne aussi utilement en tant qu'individu, tout autant que lecteur.

à tantôt pour une nouvelle rencontre.

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Message par églantine Ven 10 Mar - 12:08

L'écriture ou la vie

Devoirdemémoire - Jorge Semprun Sempru10

Si la précédente lecture de Kinderzimmer de Valentine Goby fut pour moi un véritable choc, renversant mes à-prioris concernant les limites à imposer à l'oeuvre fictionnelle, je ne me doutais point encore qu'elle me conduirait à poursuivre le travail de démolition de mes murs de défense.
Et donc me voilà de retour de la librairie, "L'écriture ou la vie " en poche.
L'écriture ou la vie ....
A-t-on jamais imaginé un tel dilemme ? Car, à contrario, il est bien entendu que toutes formes artistiques, écriture associée proposent des chemins salvateurs et inscrivent dès lors, dans la mémoire collective, les grands douleurs de l'humanité par la transcendance, qui permet de se confronter à l'impossible, l'indicible, l'inimaginable, le mal absolu. Chemins classiques de résilience.
Pour Jorge Semprun il en sera autrement.
" Il me fallait choisir entre l'écriture ou la vie, j'avais choisi celle-ci. J'avais choisi une longue cure d'aphasie, d'amnésie délibérée pour survivre."
Rescapé de Buchenwald , il lui faudra attendre 40 ans pour pouvoir raconter. Rescapé ? Revenant plutôt avec
"La sensation , en tous cas , soudaine , très forte , de ne pas avoir échappé à la mort mais de l'avoir traversée.D'avoir été , plutôt traversé par elle .De l'avoir vécue en quelque sorte .D'en être revenu comme on revient d'un voyage qui vous a transformé : transfiguré, peut-être ."

Alors oui, puisque il faut bien vivre, puisque la sève du jeune homme revenu, revenant, le propulse dans le corps des femmes, puisque ce regard étrange du revenant lui confère un pouvoir de séduction ( merci Buchkenwald ? ), puisque se joue autour de lui la comédie humaine et qu'il faut bien trouver une place dans ce décor, puisqu'il est Jorge Semprun intellectuel engagé, il se laisse désormais traverser (après la mort ) par la vie, avec son cortège de plaisirs, de cauchemars, de brusques résurgences du passé non convoquées, de sensations beaucoup, de nourritures intellectuelles beaucoup, de doutes, de tentatives et de renoncements, du questionnement lancinant du "comment dire l'indicible, témoigner de "l'expérience du mal absolu".

Chacun son chemin. Avec ses outils à lui, l'intellectuel insatiable, l'homme de terrain engagé pour des convictions plus humanitaires que politiques finalement, avec sa liberté revendiquée d'apatride, avec aussi et surtout une source émotionnelle volcanique, avec forte introspection et capacité de saisir les synchronicités, L'écriture ou la vie naîtra.
Non pas un simple témoignage, non pas une fiction protectrice, non pas non plus un devoir de mémoire.
Juste l'histoire d'une vie, avec Buchenwald et le linceul en cadeau mais aussi Buchenwald et la fraternité dans les latrines, Buchenwald et la musicalité des poèmes d'Aragon ou de René Char, Buckenwald et ses fours crématoires, fumées d'horreur s'élevant dans le ciel avec le chant du kaddish ou de la Paloma, Buchenwald avec les copains et Nietzsche, Goethe, Kafka et Faulkner, Malraux, présent à l "Appell" pour aider à survivre et jouir du plaisir dans la fraternité.
Toute une vie durant Jorge Semprun a cherché sa voie pour revenir parmi les vivants, elle finit pas s'imposer à lui, unique, surprenante, tissée par les détours de sa mémoire émotionnelle et de son bagage intellectuel dans un récit balayant tout forme chronologique car issu des lambeaux fragmentaires des souvenirs choisis par l'inconscient.
Et il est revenu, plus vivant encore avec cet inclassable ouvrage témoignage de la douleur de son incapacité à traduire "su vivencia" (intraduisible en français ) d'avoir été traversé par la mort, d'avoir retrouvé sa place parmi les vivants, d'avoir ressenti l'immortalité des années durant puisque on ne meurt qu'une fois, d'avoir fait appel au plaisir intellectuel et surtout de la conviction que
"La fraternité n'est pas seulement une donnée du rée Elle est aussi, surtout, un besoin de l'âme : un continent à découvrir, à inventer. Une fiction pertinente et chaleureuse ."
..................…

La quatrième de couverture pour une fois dit vrai : Jorge Semprun a composé une oeuvre d'art. Transcendance suprême.
De mon droit d'affirmer sans sentiment d'indécence que j'ai adoré cette lecture, que j'ai eu un plaisir foudroyant à traverser ces pages.
Merci à Valentine Goby qui m'a amenée à Semprun ( belle preuve de fraternité intemporelle ) par son talent fictionnel exceptionnel. Car comme il écrit très justement : "Il restera les livres , les romans de préférence. Les récit littéraires, du moins qui dépasseront le simple témoignage, qui donneront à imaginer, même s'ils ne donnent pas à voir ..."
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Message par topocl Dim 12 Mar - 9:55

L'écriture ou la vie

Il ne faut pas chercher ici un récit des camps (de Buchenvald plus précisément), mais bien celui de leur empreinte indélébile,et de la notion liquide de la capacité à les raconter.
Tout ceci est très intéressant, je dirais bêtement : évidemment.
La culture de l'auteur, élément de toute évidence salvateur pour lui, m'a malheureusement souvent laissée sur le côté.
Je m'en tiendrai là, car je ne pense pas que ce genre de livre attende mon commentaire, mais plutôt mon écoute.

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