Ruth Ozeki
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Ruth Ozeki
Ruth Ozeki est née et a grandi à New Haven dans le Connecticut d’un père américain et d’une mère japonaise. Après avoir fait des études anglaises et asiatiques au Smith College, elle part au Japon où elle étudie la littérature classique japonaise à l’université de Nara. Elle apprend le théâtre Nô, la composition florale, la sculpture de masques, fonde une école de langues et enseigne au département d’anglais à la Kyoto Sangyo University. En 1985, elle revient à New York et entame une carrière cinématographique en tant que directeur artistique. Elle se tourne vers la production télévisuelle et dirige des programmes documentaires pour une entreprise japonaise. En 1994 sort son premier film Body of Correspondence qui a remporté le New Visions Award au Festival du Film de San Francisco. Halving the Bones (1995), film autobiographique, a été projeté au Festival du film de Sundance, au Montreal World Film Festival et au Margaret Mead Film Festival. Les films de Ruth Ozeki sont projetés dans les universités, les musées et lors de manifestations artistiques. Ses deux premiers romans Mon épouse américaine (My Year of Meats, 1998) et All Over Creation (2003) ont reçu de nombreuses récompenses. L’écrivaine donne fréquemment des conférences dans les collèges et les universités et partage son temps entre New York, où elle fait partie du comité de rédaction de l’Asian American Literary Review, de Hedgebrook, et de la Colombie Britannique où elle réside. Elle pratique le bouddhisme zen, est l’éditeur du site Everyday Zen, et a été ordonnée prêtre Zen Soto en 2010. En 2013, elle publie son nouveau roman" En même temps, toute la terre et tout le ciel"
[source babelio]
Bibliographie:
1998: Mon épouse américaine
2013: En même temps , toute la terre et tout le ciel
Dernière édition par Ouliposuccion le Sam 18 Fév - 10:36, édité 1 fois
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Ruth Ozeki
En même temps , toute la terre et tout le ciel
Baie Desolation, Colombie britannique, Canada, 2011
Écrivain privée d’inspiration, Ruth découvre sur une plage un sac abandonné. Sans doute un des multiples restes du tsunami de 2011, qui s’échouent régulièrement sur les plages canadiennes.
A l’intérieur, un bento Hello Kitty qui renferme un journal intime, reprenant la couverture originale de À la recherche du temps perdu, mais aussi un vieux carnet et quelques lettres illisibles.
Ruth entreprend de résoudre l’énigme et de traduire le journal. Elle découvre l’histoire de Nao Yasutani, adolescente japonaise de seize ans.
Ruth et son mari, Oliver plongent dans l’intimité d’une jeune fille déracinée qui a dû regagner Tokyo, sa ville natale, terre inconnue dont elle ne maîtrise pas les codes.
Un retour brutal, le début du calvaire pour Nao : humiliée par ses camarades, la jeune fille se réfugie un temps chez son arrière-grand-mère, Jiko, fascinante nonne zen de 104 ans, ancienne anarchiste féministe, qui vit dans un temple près de Fukushima. Là, Nao apprend à être attentive à l’instant présent, à écouter les fantômes. Celui de son grand-oncle, Haruki Ier.
Nao va mieux, jusqu’à ce jour tragique à l’école. Privée de tout lien avec ses parents, la jeune fille dérive de nouveau. Au risque de se perdre complètement…
À des milliers de kilomètres, Ruth n’a qu’une obsession : sauver Nao. Mais comment la retrouver ? De quand date ce journal ? Ce peut-il que la jeune fille ait disparu, emportée par le tsunami ?
Voilà une lecture qui me laisse en proie à deux sentiments.
Comparée à Haruki Murakami , il est vrai qu'on peut y reconnaître un univers assez similaire. Japon , fantastique , mysticisme , monde parallèle, voyage initiatique.
J’ai envie de dire que c’est un livre d’une richesse pénétrante et d’une érudition surprenante en vue des divers sujets exploités et creusés :
- La société japonaise actuelle, entre violence et philosophie ancestrale.
- Guerre , enrôlement des jeunes étudiants dans l’armée japonaise et les maltraitances extrêmes qui forgeront les kamikazes
- l‘Environnement, faune et flore
- Questionnements métaphysiques/quantiques, réflexion sur le temps (avec l’œuvre de Proust à l’appui)
- Philosophie zen et bouddhisme mêlés aux philosophes classiques (Heidegger en prime)
- Parcours initiatique et imaginaire
- Individualisme , totalitarisme et humanisme
- Prise de conscience du mal-être et méditation sur le suicide
I novel d’une grande subtilité alliant la pensée occidentale à celle du soleil levant, habile et éclairé, c’est la sagesse des grands de ce monde qui est romancé et qui habite ce livre étonnant, un message à l‘humanité chaotique aux divers langages afin que cette phrase d’Heidegger dans « être et temps » prenne toute son ampleur
Mais , complexe et accessible à la fois, ce livre est une source d’échos parfois parlants, parfois obscurs…
J’avoue avoir décroché par moment tant la trame passe de la fluidité à son inverse. On ne peut pourtant pas lui retirer une profonde maîtrise qui ne laisse pas indifférent, qui nous interroge sans réussir à saisir toujours toutes les informations qui restent sibyllines mais captivantes.
On vole, tourbillonne , virevolte sur cette notion de « temps », « d’être temps » au gré des références de Dogen zenji , maître zen japonais éclairée mais dont je n’ai pas toujours reçu les lumières… puis de la quantique , des mondes parallèles.
J’ai refermé ce livre de 600 pages, que j’ai dévoré il faut le dire, avec un tas de questionnements et finalement, que de dualités, de paradoxes dans ce roman, jusqu’à cet avis. Mais ne serait ce alors pas là l’équilibre du tout, du vide, du temps ?
En conclusion, cette œuvre est contenance et mesure des mots, je ressors troublée et impressionnée par cette lecture et n’arrive décidément pas à l’égratigner en vue de toute sa force et de sa spiritualité.
Baie Desolation, Colombie britannique, Canada, 2011
Écrivain privée d’inspiration, Ruth découvre sur une plage un sac abandonné. Sans doute un des multiples restes du tsunami de 2011, qui s’échouent régulièrement sur les plages canadiennes.
A l’intérieur, un bento Hello Kitty qui renferme un journal intime, reprenant la couverture originale de À la recherche du temps perdu, mais aussi un vieux carnet et quelques lettres illisibles.
Ruth entreprend de résoudre l’énigme et de traduire le journal. Elle découvre l’histoire de Nao Yasutani, adolescente japonaise de seize ans.
Ruth et son mari, Oliver plongent dans l’intimité d’une jeune fille déracinée qui a dû regagner Tokyo, sa ville natale, terre inconnue dont elle ne maîtrise pas les codes.
Un retour brutal, le début du calvaire pour Nao : humiliée par ses camarades, la jeune fille se réfugie un temps chez son arrière-grand-mère, Jiko, fascinante nonne zen de 104 ans, ancienne anarchiste féministe, qui vit dans un temple près de Fukushima. Là, Nao apprend à être attentive à l’instant présent, à écouter les fantômes. Celui de son grand-oncle, Haruki Ier.
Nao va mieux, jusqu’à ce jour tragique à l’école. Privée de tout lien avec ses parents, la jeune fille dérive de nouveau. Au risque de se perdre complètement…
À des milliers de kilomètres, Ruth n’a qu’une obsession : sauver Nao. Mais comment la retrouver ? De quand date ce journal ? Ce peut-il que la jeune fille ait disparu, emportée par le tsunami ?
Voilà une lecture qui me laisse en proie à deux sentiments.
Comparée à Haruki Murakami , il est vrai qu'on peut y reconnaître un univers assez similaire. Japon , fantastique , mysticisme , monde parallèle, voyage initiatique.
J’ai envie de dire que c’est un livre d’une richesse pénétrante et d’une érudition surprenante en vue des divers sujets exploités et creusés :
- La société japonaise actuelle, entre violence et philosophie ancestrale.
- Guerre , enrôlement des jeunes étudiants dans l’armée japonaise et les maltraitances extrêmes qui forgeront les kamikazes
- l‘Environnement, faune et flore
- Questionnements métaphysiques/quantiques, réflexion sur le temps (avec l’œuvre de Proust à l’appui)
- Philosophie zen et bouddhisme mêlés aux philosophes classiques (Heidegger en prime)
- Parcours initiatique et imaginaire
- Individualisme , totalitarisme et humanisme
- Prise de conscience du mal-être et méditation sur le suicide
I novel d’une grande subtilité alliant la pensée occidentale à celle du soleil levant, habile et éclairé, c’est la sagesse des grands de ce monde qui est romancé et qui habite ce livre étonnant, un message à l‘humanité chaotique aux divers langages afin que cette phrase d’Heidegger dans « être et temps » prenne toute son ampleur
"Le langage est la maison de l’être ».
Mais , complexe et accessible à la fois, ce livre est une source d’échos parfois parlants, parfois obscurs…
J’avoue avoir décroché par moment tant la trame passe de la fluidité à son inverse. On ne peut pourtant pas lui retirer une profonde maîtrise qui ne laisse pas indifférent, qui nous interroge sans réussir à saisir toujours toutes les informations qui restent sibyllines mais captivantes.
On vole, tourbillonne , virevolte sur cette notion de « temps », « d’être temps » au gré des références de Dogen zenji , maître zen japonais éclairée mais dont je n’ai pas toujours reçu les lumières… puis de la quantique , des mondes parallèles.
J’ai refermé ce livre de 600 pages, que j’ai dévoré il faut le dire, avec un tas de questionnements et finalement, que de dualités, de paradoxes dans ce roman, jusqu’à cet avis. Mais ne serait ce alors pas là l’équilibre du tout, du vide, du temps ?
En conclusion, cette œuvre est contenance et mesure des mots, je ressors troublée et impressionnée par cette lecture et n’arrive décidément pas à l’égratigner en vue de toute sa force et de sa spiritualité.
Dernière édition par Ouliposuccion le Sam 18 Fév - 13:11, édité 1 fois
Ouliposuccion- Messages : 377
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Localisation : ubiquiste
Re: Ruth Ozeki
Ouliposuccion, ou la cause directe de l'inflation calamiteuse des PAL et autres LAL...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
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Re: Ruth Ozeki
...Et je ricane...
Ouliposuccion- Messages : 377
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Re: Ruth Ozeki
Ah ça fait un moment que tourne autour de ce roman, voilà qui relance l'envie (en effet !).
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Ruth Ozeki
En même temps toute la terre et tout le ciel
Ayant accepté de ne pas tout comprendre (la physique quantique, la philosophie en rapport avec le temps, certaines considérations géologico-écologiques...) j'ai lu avec un plaisir certain ce roman épais mais accueillant, tendre et réfléchi, plein d'humour et d'intelligence.
Ruth Ozeki, écrivain japono-américaine, se met en scène sur son île retirée de Colombie-Britannqiue, en panne d’écriture et recevant comme un message salvateur un petit paquet ramassé sur la plage, dont le mystère va se lever peu à peu. Journal d'une adolescente japonaise en pleine crise existentielle, il offre une ouverture pleine de dynamisme sur un Japon écartelé entre tradition et modernité . C'est ainsi qu'on y croise une nonne bouddhiste centenaire surfant sur le net, ou un pilote kamikaze aux commandes de son avion bombardier sacrifiant sa vie à l'honneur et aux valeurs patriotiques
L’alternance des deux récits est habilement menée, ménageant interrogations et suspense, avec, pour moi, une meilleure accroche pour l'histoire japonaise et ses rebondissements.
Ruth Ozeki, elle-même bouddhiste, a un faible que j'ai volontiers partagé pour la mise à distance, qui est un point commun de bien des personnages : celle de la grand-mère bouddhiste, de la mère Alzheimer, du père suicidaire, de l'auteur retirée sur son île, de la femme qui regarde un aquarium pendant des heures... La magie et un certain occultisme rôdent, vecteurs de poésie et de sagesse. Et l'ensemble donne au récit, cependant très ancré dans la réalité, un charme assez envoûtant.
Une initiation à l'univers du bouddhisme, à une autre perception du temps et des êtres, se dessine entre les lignes et donne sa singularité au roman. J'ai moins aimé les incursions en physique quantique, en géologie, en écologie ..., insuffisamment décryptées, qui a mon sens ne constituent pas un approfondissement, mais plutôt un survol, un éparpillement, comme un maniérisme dans l'idée d'approcher une espèce d' universalité et d'omniscience, sans y parvenir malheureusement.
Merci à Ouliposuccion!
mots-clés : #psychologique #religion
Ayant accepté de ne pas tout comprendre (la physique quantique, la philosophie en rapport avec le temps, certaines considérations géologico-écologiques...) j'ai lu avec un plaisir certain ce roman épais mais accueillant, tendre et réfléchi, plein d'humour et d'intelligence.
Ruth Ozeki, écrivain japono-américaine, se met en scène sur son île retirée de Colombie-Britannqiue, en panne d’écriture et recevant comme un message salvateur un petit paquet ramassé sur la plage, dont le mystère va se lever peu à peu. Journal d'une adolescente japonaise en pleine crise existentielle, il offre une ouverture pleine de dynamisme sur un Japon écartelé entre tradition et modernité . C'est ainsi qu'on y croise une nonne bouddhiste centenaire surfant sur le net, ou un pilote kamikaze aux commandes de son avion bombardier sacrifiant sa vie à l'honneur et aux valeurs patriotiques
L’alternance des deux récits est habilement menée, ménageant interrogations et suspense, avec, pour moi, une meilleure accroche pour l'histoire japonaise et ses rebondissements.
Ruth Ozeki, elle-même bouddhiste, a un faible que j'ai volontiers partagé pour la mise à distance, qui est un point commun de bien des personnages : celle de la grand-mère bouddhiste, de la mère Alzheimer, du père suicidaire, de l'auteur retirée sur son île, de la femme qui regarde un aquarium pendant des heures... La magie et un certain occultisme rôdent, vecteurs de poésie et de sagesse. Et l'ensemble donne au récit, cependant très ancré dans la réalité, un charme assez envoûtant.
Une initiation à l'univers du bouddhisme, à une autre perception du temps et des êtres, se dessine entre les lignes et donne sa singularité au roman. J'ai moins aimé les incursions en physique quantique, en géologie, en écologie ..., insuffisamment décryptées, qui a mon sens ne constituent pas un approfondissement, mais plutôt un survol, un éparpillement, comme un maniérisme dans l'idée d'approcher une espèce d' universalité et d'omniscience, sans y parvenir malheureusement.
Merci à Ouliposuccion!
mots-clés : #psychologique #religion
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Ruth Ozeki
Ravie que tu aies pris du plaisir à cette lecture , Topocl
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique
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