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Jáchym Topol

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Message par tom léo Sam 29 Avr - 16:30

Jáchym Topol
né en 1962

Jáchym Topol  Topol10

source : wikipédia.fr. Plus d’infos aussi ici : clic, même si l’article date un peu.

à Prague, est un écrivain tchèque contemporain, appartenant à la littérature underground tchèque, et fondateur du périodique littéraire Revue Revolver. Il est issu d'une famille littéraire bien connue. Son père, Josef Topol, est dramaturge, poète et traducteur de Shakespeare. Les débuts littéraires de Jáchym sont des chansons pour le groupe de rock Psí vojáci (les soldats chiens), mené par son jeune frère, Filip, à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Il écrit également pour le groupe Národní třída.

En 1982, il cofonde la revue samizdat Violit, et en 1985 la Revue Revolver qui est spécialisée dans la littérature tchèque moderne. À cause des activités de dissident de son père, Jáchym ne peut pas entrer à l'université. Après son baccalauréat, il fit plusieurs petits métiers. Il est emprisonné plusieurs fois pour de courtes périodes. Il est également un des signataires de la charte 77. Jáchym participe à la Révolution de velours en 1989, en publiant une feuille indépendante, (Informační servis), qui deviendra plus tard l'hebdomadaire Respekt. Il est le rédacteur en chef de Revolver Revue jusqu'en 1993. Il fait toujours partie de la rédaction de Respekt. Dans les années 90 il étudia aussi l’éthnologie.

Il a aussi écrit les paroles de trois albums de la chanteuse Monika Naceva : Moznosti tu sou (Il y a une chance, 1994), Nebe je rudý (Le ciel est rouge, 1996), et Mimoid (1998).

À présent, Jáchym Topol vit à Prague avec sa femme et ses deux filles.

Jáchym Topol écrit dans un style familier, proche de la rue
. Pendant la première moitié des années 1990, il abandonne la poésie pour se consacrer à la prose et au roman.

Ouvrages traduits en français :

Poèmes :
- Miluji tě k zbláznění (Je t'aime à la folie, 1988) – premier recueil de poèmes publié en samizdat. Il reçoit le Prix Tom Stoppard pour la littérature non officielle.
- V úterý bude válka (Mardi ce sera la guerre, 1993)
- La série de Photos ayant pour titre Manœuvres de la photographe Farova Gabina a vu le jour sous la forme d'un livre édité en 2008 avec un texte de Topol.

Romans
- Výlet k nádražní hale (1994)
- Sestra (1994). Ce roman a gagné le Prix Egon Hostovský en tant que livre tchèque de l'année.
- Anděl (1995) — Traduction française par Marianna Canavaggio : Ange exit (2002)
- Nemůžu se zastavit (Entretiens), Portál (2000)
- Noční práce (2001)/Missions nocturnes (2002)
- Kloktat dehet (2005)/Zone cirque(2009)
- Supermarket sovětských hrdinů (2007)
- Chladnou zemí (2009)/ L’atelier du diable», 2012
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Message par tom léo Sam 29 Avr - 16:40

Jáchym Topol  51wv8d10

L’atelier du diable


Originale : Chladnou zemí  (Tchèque, 2009)
Traduit par Marianne Canavaggio (2012)

CONTENU :
C’est un enfant de Theresienstadt, la tristement célèbre citadelle tchèque dont les nazis avaient fait un lieu de mort. Nous sommes au début du XXIe siècle. Il sort de prison. Il a tué son père, sans le vouloir, dans une dispute. En détention, il servait d’assistant au bourreau. Et pourtant, ce tout jeune homme est encore ingénu, romantique même. De retour chez lui, il retrouve le mentor de son enfance, Lebo, qui est né dans le camp et ne l’a jamais quitté. Ensemble, ils vont s’approprier la citadelle et y créer une improbable communauté New Age. Les touristes occidentaux affluent. Ce sont de jeunes globetrotteurs obnubilés par la possibilité du mal absolu ou venant sur les traces de parents déportés. T-shirts Kafka, « pizzas-ghetto » et thérapies de groupe : l’entreprise est un succès – jusqu’au démantèlement du site par les autorités. Le héros parvient à fuir en Biélorussie où, dans le plus grand secret, un groupe d’opposants au régime se prépare à lancer un projet similaire. Mais les frontières du bien et du mal se troublent soudain jusqu’au vertige.

Les noces abominables de la Mémoire et du Marché, voilà ce que nous dépeint le dernier, passionnant roman de Topol.

REMARQUES :
Voilà un livre qui m’est difficile à « classer », et peut-être tant mieux avec des tels sujets que de se heurter à des limites de la volonté constante de catégoriser : Roman, satire, grotesque, accusation, présentation de façons à faire face à la mémoire... Le narrateur est fils d’une ancienne habitante du ghetto de Theresienstadt, souffrant à un tel point qu’elle ne va pas devant sa propre porte. Et d’un homme, libérateur glorieux du ghetto et directeur d’orchestre militaire, ayant sauvé alors cette femme, et future épouse, d’une fosse commune.

Et le narrateur est alors héritier aussi bien de ceux qui portent – dans la figure de la mère – les blessures et souffrances comme aussi bien de la revolte contre les étroitesses communistes qui suivent alors dans les décennies après la guerre dans cette Tchécoslovaquie.. C’est « par hasard » qu’il tue son père, atterit au prison et devient même co-bourreau dans un pays où s’exercent encore la peine de mort.

Revenant au ghetto, maintenant dans les temps nouveaux d’après les changements, il devient dans ses bas-fonds de son enfance, et ensemble avec son oncle Lebo, un cofondateur d’une autre forme de centre de mémoire, parallèle aux officiels. L’arrivée d’étudiants de partout, de hippies en recherche des traces de leurs grands-parents ou d’émotions fortes (?) les font développer des nouvelles manières de faire, entre adoration du gourou Lebo (survivant du ghetto), danse macabre, drogues et une commercialisation du tout.

Quand des autorités aplatissent avec des bulldozers ce campus, il s’en va avec Alex et Marouchka dans leur Biélorussie natale : c’est là-bas le grand avenir pour des tels centres, et Theresienstadt seulement des « peanuts » face aux horreurs commises et par les nazis et par le NKVD (des forces communistes) envers la population et les juifs, et les uns contre les autres. Là, c’est le vrai « atelier du diable » !

« Est-ce qu’en Biélorussie on a la mer, la montagne, des monuments ? Non, tout a été calciné. Alors on va édifier le Jurassic Park de l’horreur, l’écomusée des totalitarismes. »

Au début du livre, dans le contexte du vécu de la souffrance ET d’une certaine insensibilité, je me suis posé plusieurs fois la question si l’expérience directe ou indirecte (via les parents et plus lointains?) de systèmes dictatoriaux peuvent mener à une distanciation envers la souffrance, l’empathie ? A une confusion des normes ? Est-ce que certaines barrières d’action sont diminuées pour devenir, éventuellement ailleurs, coresponsable et acteur de mal ? Des fois il me semblait que le narrateur unit une forme de naïveté et d’absence de repentir... On dit même une fois, de ces enfants de l’après-guerre, qu’ils étaient faits pour devenir soldats ! (Et la ville est représentée, dans la figure du père, comme une garnison)

Comment est à « juger » cette autre forme de mémorial sur ces lieux qui est proposé par l’oncle Lebo et le narrateur ? Une forme de vivre, de faire de l’argent, car « je ne pouvais rien faire avec le travail de mémoire, je voulais où vivre ». Par quels tours de déviations un tel lieu devient ici lieu bizarre de rencontres, de danses, voir de drogues et de dragues ? Un « Walt-Disney » de l’horreur ?

Dans un commentaire on resumait ainsi : Topol raconte comment « le combat de la mémoire (qui) va échouer dans l’Occident post-socialiste (République tchèque) au commerce et la muséalisation, et à l’Est (ici : Biélorussie) aux insoutenabilités de la réalité, dépassant l’imaginable ».

Ce qui est confondant dans ce livre c’est qu’on arrive pas à distinguer (au moins moi avec difficultés) où le grotesque touche la réalité ou reste l’imaginaire. Façon d’affronter la réalité, car elle est inimaginable ? Est-ce que le tout est beaucoup plus réaliste qu’on ne voudrait ? Et ainsi les remerciements de l’auteur vont vers ceux qui lui ont accompagné aux lieux de Theresienstadt, mais aussi de l’atelier du diable qui se trouve dans les lieux de massacre dans la Biélorussie actuelle... Et il demande pardon qu’il n’arrivait pas à écrire d’une façon totalement réaliste des démons. Ceux d’autrefois, ceux d’aujourd’hui – j’ajouterais.

Comment d’autres liront ce livre ?
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Message par Bédoulène Sam 29 Avr - 18:29

c'est bien tentant, mais beaucoup d'auteurs m'échappent car pas en médiathèque, donc c'est souvent plus tard aux possibilités aléatoires

merci d'avoir porté cet auteur à notre connaissance Tom Léo

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Message par tom léo Sam 1 Juil - 17:02

Jáchym Topol  51lvzt10

Ange exit


Original : Anděl/Tchèque, 1995
Traduction française : Marianne Canavaggio, 1999

CONTENU :
4ème de couverture a écrit:Anděl (Ange) est le nom d'un carrefour et d'une station de métro de Prague près desquels vit Jatek. Côtoyant crapules, paumés, Tsiganes et jeunes, fuyant comme lui dans les paradis artificiels, Jatek oscille sans cesse à la limite de la folie, au sein d'un univers où les êtres humains sont privés de toute compassion. Grâce à une jeune femme, Jatek parvient à s'évader de cet enfer pour atteindre la rédemption finale.

Hyperbole moderne de l'impossible quête du bonheur, ce roman incandescent aux accents satiriques est aussi une interrogation sur le mal contemporain et les issus dont l'homme dispose pour lui faire face…


STRUCTURE :
Vingt chapitres numérotés et titrés de 4-14 pages

REMARQUES :
L'histoire de Jatek sur une période plus longue, inclut des retours en arrière, dans les années 80/90. Dans un premier temps – il doit bien avoir vers les 20/25 ans – il vit entre drogues, dépendance, entre des milieux louches et l'asile psychiatrique, entre les hallucinations, cauchemars et la réalité. Souvent on se « perd » un peu dans le roman : des transitions, des descriptions décrivant justement cette perte de soi (et de sens), d'orientation et au même moment la quête de celui-ci. Ici et là des petits portraits de gens autour de Jatek : un commerçant, une bigotte, une fille maltraitée… Puis, des retours explicatifs vers l'enfance de Jatek dans « des bibliothèques », puis la perte de contact avec ses parents. Ses expériences au travail : aux chaudières avec des hommes sans loi et compassion. Ses amours, surtout Ljouba, qu'il délaisse pour échapper à Paris avec Véra. Puis ? Une sorte de « conversion », de volonté de rompre avec la drogue et « le milieu » ? Retour vers Ljouba, à Prague ?

Derrière tout cela se dessine aussi discrètement la question de quelle sorte de « ruine » (sous le régime communiste) on est tombé dans une autre forme de dépendance (drogue, perte du centre…) Et est-ce qu'il y a pour Jatek un chemin dehors ? On verra bien… Mais la place de la femme semble primordiale dans cette sortie de crise identitaire.

Un livre légèrement déroutant, à moitié en soi déjà un « trip ». Hallucinations sous l'emprise de la drogue et descriptions réalistes et du réel s'alternent, se croisent, se mélangent, donnant au tout une touche sérieuse et réaliste. Puis le desir de laisser derrière soi cette confusion, de trouver une relation stable, de quitter une certaine violence… - perspectif difficile et néanmoins si important.

Donc, cette odyssée a de quoi toucher et de dérouter le lecteur. Le style est bien spécial, me rappelant un Zakhar Prilepine tchèque.

Pour information : Le titre tchèque est tout brièvement  « Anděl », alors « Ange », reprenant le nom de la station de métro, du quartier et d' un carrefour dans le Sud-Ouest de Prague, dans le quartier de Smichov où se joue la plus grande partie du roman. Autrefois cela fut un quartier ouvrier, après les « changements », beaucoup a été détruit, réconstruit : aujourd'hui on y trouve un centre hypermoderne de commerces. Une fresque d'un ange sur une façade d'une vieille maison avait donné le nom à ce carrefour, ce quartier, voir :  http://cs.wikipedia.org/wiki/And%C4%9Bl_Sm%C3%ADchov#mediaviewer/File:FreskaAndel.jpg ). Typique que ce fresque a été retiré pour laisser la place pour un autre batiment?!
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Message par Bédoulène Sam 1 Juil - 17:07

Il semble que tout changement se fasse au détriment de la culture, c'est bien dommage !

merci pour ton commentaire

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