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Colette

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Message par Nadine Mer 27 Nov - 18:20

Colette
(1873-1954)

Colette Colett10

Colette, de son vrai nom Sidonie-Gabrielle Colette, est une femme de lettres française, connue surtout comme romancière, mais qui fut aussi mime, actrice et journaliste.

Après une enfance heureuse entre ses parents, ses deux frères et sa sœurs, la future romancière est encore adolescente lorsqu'elle rencontre celui qui deviendra son premier mari : Henry Gauthier-Villars (1859-1931), mieux connu sous son pseudonyme de Willy. Les noces ont lieu le 15 mai 1893 : Colette a tout juste vingt ans.

C'est Willy qui introduit Colette dans les cercles mondains et littéraires de la capitale, où sa beauté et son esprit font merveille. Et c'est lui encore qui, en l'incitant à écrire ses souvenirs d'école, lui fait mettre en chantier son premier roman, "Claudine à l’école" (1900), qui paraît sous la signature de Willy. Le texte rencontre un tel succès qu'il est à l'origine d'un type littéraire et qu'il engendre une suite en trois volumes, qui remporta un grand succès public. Mais il faut attendre 1905 pour qu'elle publie son premier roman en son nom, "Dialogues de bête", mettant fin à son mariage. Plus tard, ayant récupéré les droits des "Claudine", Colette écrira "La Maison de Claudine" (1922), recueil de souvenirs sur son enfance.

Après sa séparation (1905) et son divorce (1910) avec Willy, Colette se fait actrice dans des pantomimes dont beaucoup font scandale car elle y paraît non pas nue, contrairement à la légende, mais moulée dans un maillot couleur chair qui fait parfaitement illusion. En outre, elle se met en ménage avec une lesbienne célèbre, Mathilde de Morny, surnommée "Missy", fille du duc de Morny et de la princesse Troubetzkoï.

Remariée en 1912 avec Henri de Jouvenel, qui lui donnera une fille, Bel Gazou, Colette entre au "Matin." Mais elle continue à écrire. À plus de quarante ans, alors que son mari la trompe, elle couche avec le fils de son époux, Bertrand de Jouvenel, qui a alors seize ans. Cette relation qui dure cinq années nourrit les thèmes et les situations dans "Le Blé en herbe" (1923). D'elle, on citera encore "Chéri" (1920), "Sido" (1930), hommage à sa mère, "La Chatte" (1933), sur l'éveil des sentiments amoureux, "La Fin de Chéri" (1926), "Julie de Carneilhan" (1941) ou encore "Gigi" (1944).

En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l'académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. Elle finit ses jours à Paris, le 3 août 1954, auprès de son troisième et dernier mari, Maurice Goudeket.


Bibliographie :

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Message par Nadine Mer 27 Nov - 18:21

Copie d'un "one shot" :

Julie de Carneilhan de Colette

Colette S-l22510

C'est dans cette jolie édition ci dessus que j'ai trouvé ce court roman de Colette, chez mon bouquiniste du coin. Alors que j'ai 4 livres en train j'ai cédé à la boulimie et l'ai lu très vite (il est court) et avec grand plaisir : parce que Colette est une très bonne styliste, et parce que ce livre, parait-il écrit avec douleur, est tout léger à lire, mondain, mordant et bluetteux. Il a été écrit en pleine guerre et édité en plusieurs parties dans un organe de presse collaborationniste (glups).  Et lis-je sur le net, écrit, donc, dans la douleur parce que transposant le suc d'un grand chagrin d'amour de Colette.


On suit donc Julie de Carneilhan sur 15 jours , au coeur de son quotidien, une femme habituée au luxe mais désargentée, calculant ses bouchées et ses écus, toute tendue vers ses sorties, inscrites au coeur d'un jeu social étudié.
Son caractère est fier, cynique. J'ai eue le sentiment aigü de lire un texte parent de ceux de Sagan, je ne crois pas me souvenir que cette dernière ait jamais revendiqué cet héritage mais il est flamboyant et flagrant. La psychologie, le milieu, et le style, tout concourt à faire le lien.

Sous ses atours cyniques donc légers, ce texte m'a assez touché pour ce qu'il dit de l'aveuglement : la narration est soumise aux impressions , énonciations et actions du personnage, nous donnant le sentiment d'être en lui, et la mauvaise foi avec laquelle Julie ignore et néglige tous les signes les plus grâves (la guerre à venir, la mort à venir de son dernier époux) est touchante, et le travail d'écrivain ciselé autour de cette orchestration du déni : il est montré sans ostentation, et en découle toute la teneur dramatique.

Pour autant, moins recueilli sur la finesse, posée à légères touches ici et là, on pourrait tout à fait juger assez médiocre cet opus là.
Voilà pour le retour. J'aimerais bien un fil Colette, mais pas l'inaugurer ainsi, aussi : one shot !
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Message par Nadine Mer 27 Nov - 19:54

La femme cachée

Colette La-fem10


Recueil de nouvelles,
de 1924, pour la date de première édition. Elle avait donc 51 ans.
Ce receuil est inégal, c'est à dire que chaque nouvelle a toujours des fulgurances, mais la perfection de leur construction est variable , la moitié est épatante, l'autre juste très agréable.

Le point commun du recueil, comme son nom l'indique, un biais sur l'"éternel féminin" , en couple ou non. Excepté une nouvelle, appelée "Le renard", qui met en scene deux hommes proprietaires l'un d'un renard apprivoisé, l'autre d'un couple de poules/coqs.
Je reste très impressionnée par le style de cette femme.
Du coup je vous recopie une des nouvelles. Tout simplement. Je ne sais pas quoi dire en commentaire, Colette c'est Colette, quoi. On connait.

Hop. je recopie ci dessous "La femme cachée", la nouvelle qui donne son titre au recueil.


Mots-clés : #nouvelle


Dernière édition par Nadine le Mer 27 Nov - 20:02, édité 1 fois
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Message par Nadine Mer 27 Nov - 20:02

(libre de droit de toute façon)

La femme cachée

« Il regardait depuis longtemps le remous des masques devant lui, souffrant vaguement du mélange de leurs couleurs et du synchronisme de deux orchestres, trop voisins. Sa cagoule lui étreignait les tempes ; une douleur nerveuse naissait à la racine du nez. Mais il savourait, sans impatience, un état de malaise et de plaisir qui autorisait la fuite insensible des heures. Il avait erré dans tous les couloirs de l’Opéra, bu la poussière argentée du parquet de danse, reconnu des amis ennuyés et noué à son cou les bras indifférents d’une fille très grasse, déguisée comme par humour en sylphide. Embarrassé de son domino, trébuchant à la manière des hommes enjuponnés, ce médecin en cagoule n’osait pourtant retirer ni domino, ni capuchon, à cause de son mensonge de collégien :

– Je passerai la nuit prochaine à Nogent, avait-il dit à sa femme, la veille. On vient de me téléphoner, et j’ai bien peur que ma cliente, tu sais, la pauvre « vieille dame... J’avais une envie enfantine de ce bal, figure-toi. C’est ridicule, n’est-ce pas, un homme de mon âge qui n’est jamais allé au bal de l’Opéra ?

– Très, mon chéri, très ridicule ! Si je l’avais su, je ne t’aurais peut-être pas épousé...

Elle riait, et il admirait son étroite figure, rose, mate et allongée comme une dragée fine.

– Tu... tu ne veux pas y aller, toi, au bal vert et violet ? Même sans moi, si ça t’amuse, chérie...

Elle avait frémi d’un de ces longs frissons dégoûtés dont tremblaient ses cheveux, ses mains délicates, sa gorge dans sa robe blanche, à la vue d’une limace ou d’un passant très sale :

– Oh ! moi... Tu me vois dans une foule, et livrée à toutes ces mains... Qu’est-ce que tu veux, je ne suis pas bégueule, je suis... je suis hérissée ! Il n’y a rien à y faire !

Accoté à la balustrade de la loggia, au-dessus du grand escalier, il songeait à cette biche frémissante, en contemplant devant lui, sur le dos nu d’une sultane, l’étreinte de deux mains énormes, carrées, onglées de noir. Jaillies des manches « onglées de noir. Jaillies des manches passementées d’un seigneur vénitien, elles creusaient la blanche chair féminine comme une pâte... Parce qu’il songeait à elle, il tressaillit vivement d’entendre, à côté de lui, un petit « ha-ham », un toussotement familier à sa femme... Il se détourna et vit, assis en amazone sur la balustrade, un long et impénétrable travesti, Pierrot par la souquenille à vastes manches, le flottant pantalon, le serre-tête, le blanc de plâtre qui enduisait le peu de peau visible au-delà du masque barbu de dentelle. L’étoffe fluide du costume et du serre-tête, tissée de violet sombre et d’argent, brillait comme l’anguille marine qu’on pêche, la nuit, au croc de fer, dans les barques à fanal de résine. Saisi d’étonnement, il attendit le retour du petit « ha-ham » qui ne revint pas. Le Pierrot-anguille, assis, insouciant, battait d’un talon pendant les balustres de marbre, et ne montrait de lui que deux souliers de satin, une main gantée de noir, pliée sur une hanche. Les deux fentes obliques du loup, soigneusement grillagées de tulle, ne lais« saient passer qu’un feu étouffé d’une couleur indistincte.
Il faillit appeler :

– Irène !...

Et se retint, se souvenant de son propre mensonge. Malhabile aux comédies, il renonça aussi à déguiser sa voix. Le Pierrot se gratta la cuisse, d’un mouvement libre et populacier, et le mari inquiet respira.

– Ah !... Ce n’est pas elle.

Mais le Pierrot tira d’une poche une boîte d’or plate, l’ouvrit pour y prendre un bâton de rouge, et le mari inquiet reconnut une tabatière ancienne, ornée d’un miroir intérieur, le dernier cadeau d’anniversaire... Il posa, d’un geste si brusque et si involontairement théâtral, sa main gauche sur la région douloureuse du cœur, que le Pierrot-anguille l’aperçut.
– C’est une déclaration, Domino violet ?
Il ne répondit pas, à demi étouffé de surprise, d’attente, de mauvais rêve et écouta un long moment la voix à peine déguisée – la voix de sa femme. L’Anguille le regardait, cavalièrement assise, la tête penchée comme un oiseau ; elle haussa les épaules, sauta à terre et s’éloigna. Son mouvement libéra le mari inquiet, qui, rendu à une jalousie active et normale, recommença de penser, et se leva sans précipitation pour suivre sa femme.

« – Elle est ici pour quelqu’un, avec quelqu’un. Dans moins d’une heure, je saurai tout.

Cent cagoules, violettes ou vertes, lui garantissaient qu’il ne serait ni remarqué ni reconnu. Irène marcha devant lui, nonchalante, il s’étonna de constater qu’elle roulait mollement des hanches et traînait un peu les pieds comme si elle portait des babouches. Un byzantin, d’émeraude et d’or brodé, la saisit au passage, et elle plia, amincie, dans ses bras, comme si l’étreinte allait la couper en deux. Le mari fit quelques pas en courant, et atteignit le couple au moment où Irène criait flatteusement :

 – Grande brute !...

Elle s’éloigna, du même pas veule et tranquille, s’arrêtant souvent, musant aux portes des loges ouvertes, ne se retournant presque jamais. Elle hésita au pied d’un escalier, bifurqua, revint vers l’entrée des fauteuils d’orchestre, s’inséra dans un groupe bruyant et serré avec une adresse glissante, avec le mouvement juste d’une lame qui remplit son étui. Dix bras l’emprisonnèrent, un lutteur presque nu la plaqua durement contre le rebord des loges du rez-de-chaussée et l’y retint. Elle cédait sous le poids de l’homme nu, renversait la tête pour un rire que les autres rires couvraient, et l’homme à la cagoule violette vit briller ses dents sous la barbe du loup. Puis elle s’échappa facilement et s’assit sur les degrés qui conduisaient au parquet de danse. Debout derrière elle, à deux pas, son mari la regardait. Elle rajusta son masque, sa souquenille froissée, resserra l’enroulement du serre-tête. Elle semblait aussi tranquille que si elle eût été seule, et repartit après quelques minutes de repos. Elle descendit, mit ses bras sur les épaules d’un guerrier qui la priait, sans paroles, de danser, et dansa, collée à lui.

« C’est lui », se dit le mari.

« Mais elle ne dit pas un mot au danseur bardé de fer et de peau moite, et le quitta paisiblement, après la danse. Elle s’en fut boire une coupe de champagne au buffet, une seconde coupe, paya, assista immobile et curieuse à un commencement de rixe entre deux hommes, parmi des femmes hurlantes. Elle s’amusa aussi à poser ses petites mains sataniques, toutes noires, sur la gorge blanche d’une hollandaise coiffée d’or, qui cria nerveusement.
Enfin l’homme inquiet qui la suivait la vit s’arrêter, comme heurtée au passage, contre un jeune homme qui affalé sur une banquette, hors de souffle, s’éventait de son masque. Elle se pencha, prit dédaigneusement par le menton un beau visage brutal et frais, et baisa une bouche haletante, entrouverte...
« Mais son mari, au lieu de s’élancer et d’arracher l’une à l’autre les deux bouches jointes, s’effaça dans la foule. Consterné, il ne craignait plus, il n’espérait plus la trahison. Il était sûr à présent qu’Irène ne connaissait pas l’adolescent, ivre de danse, qu’elle embrassait, ni l’hercule, il était sûr qu’elle n’attendait ni ne cherchait personne et qu’abandonnant comme un raisin vide les lèvres qu’elle tenait sous les siennes, elle allait repartir l’instant d’après, errer encore, cueillir quelque autre passant, l’oublier, et goûter seulement, jusqu’à l’heure de se sentir lasse et de rentrer chez elle, le monstrueux plaisir d’être seule, libre, véridique dans sa brutalité native, d’être l’inconnue, à jamais solitaire et sans vergogne, qu’un petit masque et un costume hermétique ont rendue à sa solitude irrémédiable et à sa déshonnête innocence. »

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Message par Tristram Mer 27 Nov - 20:29

Oui, jolie, cette nouvelle ; la femme libérée par le carnaval...

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Mer 27 Nov - 20:38

merci Nadine, j'ai lu quelques livres mais il y a vraiment trop longtemps................ Smile

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Plume Lun 20 Jan - 14:06

Je vais commencer cette semaine L'ingénue libertine... Avis aux amateurs!
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Message par Nadine Lun 20 Jan - 17:26

Je te lirai Plume ! J'aime beaucoup Colette, ce sera un plaisir de te suivre .
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Message par Nadine Lun 20 Jan - 17:27

(je ne sais plus si j ai lu celui là)
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Message par Plume Lun 20 Jan - 19:24

Entendu Nadine; super!
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Message par Nadine Dim 23 Aoû - 14:33

in La mise à mort, de Aragon :
Sur Fougère, chanteuse, qu'il aime sombrement:

"Je vais vous dire comment elle est, avec la musique : c'est comme il y a des écrivains, ils se donnent un mal à trouver du nouveau, ils font des voyages au diable pour décrire des gens et des paysages qu'on ne puisse comparer à ce que nous connaissons, ils torturent leur âme et leurs phrases, ils leur donnent étrangeté, et puis prenez, je ne sais pas moi, Colette, avec trois mots on est tout de suite entré dans une maison, il y a des coussins sur le canapé, la trace partout des habitudes, une ombre de femme sur des objets vulgaires, je suis pris je ne peux plus partir. C'est ça, la voix de Fougère.Et que meure Isolde, ou que ce soit Le temps des cerises, j'y crois. Cet art de s'effacer plus grand que tout autre, l'art des choses banales qui vous entrent dans le coeur sans qu'on semble y avoir rien ajouté."
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Message par Dreep Lun 16 Aoû - 19:51

Le pur et l'impur

Colette 71jwy-xeds

Il y a là de quoi déconcerter toute lecture intéressée par le sujet, crayon-papier et stabylo en main*, un lecteur venu vers ce livre afin d'y piocher des idées sur "le pur et l'impur", à propos du plaisir physique. Si Colette expose sa vision des choses ― plutôt anti-conventionnelle, au moins pour l'époque ― celle-ci est noyée dans un bavardage tissé par des rencontres nocturnes, des confidences faites à Colette et livrées par elle de façon plus ou moins voilée. Des histoires qui ne sont souvent qu'un aléas très ennuyeux d'espoirs brisés et de tromperies, ou bien, comme avec les Dames de Llangollen, un bonheur imaginé (pour ne pas dire supposé) cristallisé par le lyrisme et l'empathie de la romancière-essayiste. Peu à peu, plutôt à l'appui des images qu'elle propose qu'à celui de ses arguments, elle dévoile sa vision du pur et de l'impur : l'amour vrai, contre les frivolités insincères, les attitudes (auto)destructrices. Il n'est pas toujours facile de suivre les détours et les allusions de cette langue, mais surtout lorsqu'elle s'épuise en pure perte dans des méandres sentimentaux dont l'intérêt est très limité, ou bien à l'image de l'ensemble : trop anecdotique.

*: Mon propre exemplaire était grafigné au premier tiers avant que je me le procure

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Message par Louvaluna Lun 16 Aoû - 22:12

Ah, tiens, "grafigné", j'adore ! Suis allée voir dans un dictionnaire pour en connaître le sens exact. :-)
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Message par Tristram Ven 1 Avr - 1:02

Colette a-t-elle écrit toute seule Claudine à l'école ? Ou est-ce en collaboration avec Willy ? Ou un autre encore ?
https://dictionnaire.lerobert.com/dis-moi-robert/raconte-moi-robert/style-ecriture/l-affaire-colette.html

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