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Marcel Cohen

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Message par topocl Dim 8 Jan - 10:05

Marcel Cohen
Né en 1937


Marcel Cohen Marcel11

Marcel Cohen est un écrivain français né en 1937 à Asnières-sur-Seine. Il a étudié à l'École supérieure de journalisme de Paris et à l'École du Louvre. En octobre 2010, il publie le troisième et dernier livre des Faits, dont le premier livre est paru en 2002 et le deuxième en 2007.
L'œuvre de Marcel Cohen est traduite en américain, en grec, en norvégien, en danois, en hébreu et en espagnol.

Bibliographie :

   Galpa, 1969
   Malestroit, Chroniques du silence, 1973
   Voyage à Waïzata, 1976
   Murs, 1979
   Miroirs, 1980
   Du désert au livre. Entretiens avec Edmond Jabès, 1981
   Je ne sais pas le nom, 1986
   Le Grand paon-de-nuit, 1990
   Lettre à Antonio Saura, écrit en judéo-espagnol et publié en édition bilingue illustrée, 1997
   Assassinat d'un garde, 1998
   Faits. Lecture courante à l'usage des grands débutants, 2002
   Tombeau de l'éléphant d'Asie, 2002
   Deux textes sans titre et huit photos (en collaboration avec Jacques Le Scanff), 2003
   Métro, 2004
   Faits, II, 2007
   Trente-cinq minutes, 2008
   L'Ombre nue (avec des photos d'Aurore de Sousa), 2008
   Tauromachiev (avec des photos de Jean Bescos et des superpositions d'Antonio Saura), Archives Antonio Saura Genève, 2008
   Faits, III. Suite et fin, 2010
   Sur la scène intérieure. Faits, 2013
   A des années-lumière, 2013

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Flore Vasseur
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Message par topocl Dim 8 Jan - 10:06

Sur la scène intérieure

Marcel Cohen Produc18

Qu'est-ce qui reste, à 80 ans, de son histoire familiale ? De ses parents, de sa sœur, de ses grands-parents ? Que ceux là ont été embarqués par les Allemands sous vos yeux alors que vous aviez cinq ans et demi ? Et que dans votre famille seul le silence aidait à survivre ?

Quelques histoires racontées et mises en correspondance, quelques éléments biographiques glânés çà et là, des photos, de rares objets rescapés du désastre, auxquels leur insignifiance-même donne  un sens.

Et des souvenirs propres, en même temps fort peu et beaucoup plus qu'on n’imaginerait, des scènes, des flashs, des impressions, des images, des odeurs (oh ! combien d’odeurs !). Et des comportements inexplicables qui trouvent leur sens des années après : un trottoir qu'on évite, une café où on n'entre pas…

Tous ces trésors minutieusement préservés au fil des années, Marcel Cohen nous les livre dans un minutieux assemblage.  Dans ce puzzle de son intimité familiale et personnelle, certaines pièces s’assemblent, d’autres sont perdues à jamais. L’auteur l’accepte, il ne cherche pas à inventer ou recréer, il ne veut que ce qui est resté, sachant déjà que le souvenir et la remémoration ont certainement modelé la vérité. Les personnalités se dessinent, des vies cherchent à se raconter, mais il en manque tellement : ce qui n’a pu être vécu, ce qui n’a pu être transmis, ce qui a été oublié. Cette petite sœur de six mois, pour laquelle il a des preuves de son existence, mais aucun souvenir.

Si la tragédie est, évidemment, toujours en filigrane, si ce livre  est un cri déchirant face à l’abomination, Marcel Cohen, parle finalement plus des bonheurs partagés, des gestes résolus pour conserver une vie normale, et de la solidarité  aussi, il revient souvent sur de nombreuses personnes, amies ou obscures, qui ont apporté leur aide au passage. Tout ce qui fait que la vie aurait dû être autrement.

Nous aussi, lecteurs, nous avons notre propre puzzle, auquel nous ajoutant patiemment des pièces. Nous savons que notre tentative de comprendre et de tout saisir est désespérée, mais ce n'est pas une raison pour renoncer.  Sur la scène intérieure est une pièce qui s'imbrique avec celles que nous avons déjà acquises, et nous fait avancer d'un petit pas.

(commentaire récupéré)

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Message par Marie Dim 12 Mar - 3:04

Marcel Cohen 518tsy10

Sur la scène intérieure
Faits

J'ai découvert Marcel Cohen grâce à ce livre, Prix Wepler 2013.

Vieillir , quelle étrange aventure pour un petit garçon .
Cette phrase, extraite d'un poème de l'américain George Oppen, trotte dans la tête de Marcel Cohen , quand , le 23 mai 1996, il assiste au dévoilement d'une plaque à la mémoire des jeunes mères et des nourrissons internés à l'hôpital Rotschild.
On reste toute sa vie un petit garçon, avec ses souvenirs .
Des souvenirs, il lui en reste peu, il les fait alterner dans des chapitres concis avec des faits racontés.
Des moments, des impressions, des odeurs, sans cesse recherchés.
Quelques photos, quelques objets, sans cesse étudiés à la loupe.
Ce peu, beaucoup trop peu , qui lui fait rechercher encore et encore toute sa vie. Ce n'est qu'en 1996, par exemple, qu'il comprendra pourquoi sa mère n'ouvrait pas la fenêtre quand elle le regardait sur le trottoir.
Mais aussi éviter certains endroits ( dont ce fameux trottoir de la brasserie Wepler) qui lui sont encore trop douloureux.

Je ne voulais pas refermer ce livre.
Je l'ai terminé partagée entre son chagrin éternel qu'il m'a communiqué, mélangé chez moi à une grande colère. Et, en particulier, colère contre tous ceux qui ont participé à garder prisonnières dans des conditions effroyables des mères et leurs bébés jusqu'à ce que ceux-ci aient atteint l'âge requis pour aller brûler dans les fours crématoires. Quel âge fallait-il pour y être autorisé? Qui avait fixé cet âge?
Ah... comment-ont-ils pu?

Une petite note quand même pour dire qu'ils n'étaient pas tous ( toutes) les mêmes. L'histoire d'Annette , 14 ans, la petite bretonne placée comme bonne dans cette famille juive et que le grand-père avait renvoyé à l'école, car à 14 ans, on va à l'école. Annette, la concierge, Monsieur Petitcolin et sa famille ont sauvé le petit Marcel Cohen.

Ce livre, il faut le lire, le faire lire, le donner, le faire acheter, le donner à lire en classe. Des exemples individuels , l'histoire de chacun des personnages à partir de choses très simples, marque beaucoup plus les esprits qu'une accumulation de chiffres.
C'est Charlotte Delbo qui, dans Le convoi du 24 janvier, retrace brièvement l'histoire de chaque être humain que comportait ce convoi.
A la déshumanisation du langage de l'horreur humaine il faut opposer l'humain de chacun.
C'est ce que fait Marcel Cohen dans ce livre. Une lutte contre l'oubli.

Maria Cohen, née le 9 octobre 1915 à Istanbul. Convoi n°63 du 17 décembre 1943
Jacques Cohen, né le 20 février 1902 à Istanbul . Convoi n°59 du 2 septembre 1943
Monique Cohen, née le 14 mai 1943 à Asnières ( 92). Convoi n°63 du 17 décembre 1943
Sultana Cohen née en 1871 à Istanbul. Convoi n°59 du 2 septembre 1943
Mercado Cohen, né en 1864 à Istanbul. Convoi du 2 septembre 1943
Joseph Cohen, né le 10 août 1895 à Istanbul. Convoi du 2 septembre 1943
Rebecca Chaki, née le 13 avril 1875 à Istanbul. Convoi n°59 du 2 septembre 1943
David Salem, né le 29 avril 1908 à Constantinople. Convoi n°75 du 30 mai 1944

Les écrivains n'accordent-ils pas un pouvoir exagéré aux petits parallélépipèdes de papier qui s'accumulent autour d'eux? Ce qu'il paraissait si nécessaire de garder ne s'y noie-t-il pas aussi sûrement que dans le silence? Un écrivain n'accepte pas l'idée que ces petites stèles, adossées les unes aux autres dans les bibliothèques, puissent perdre toute signification. Il suffit même de promener le regard sur le dos des livres pour comprendre que la volonté de trouver une forme pour l'informe reste un message clair, quand bien même les volumes seraient devenus inaudibles.

En exergue:
Tenter de reconstituer ce qui, en deçà du langage, dans le ressassement interne, peut encore être communiqué à autrui.
Georges- Arthur Goldschmidt

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Message par Bédoulène Dim 12 Mar - 9:02

c'est noté ! merci pour vos commentaires

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Message par shanidar Lun 13 Mar - 11:38

Je pense que ce livre pourrait beaucoup t'intéresser Bédou (d'ailleurs je croyais que tu l'avais lu, déjà !)

Sur la scène intérieure, Faits

Marcel Cohen Cohenm10

Impuissance et nausée,sont les deux sentiments qui m'étreignent à la lecture du livre de Marcel Cohen, lequel est allé chercher dans les malles enfouies de sa toute petite enfance les souvenirs ténus lui permettant de ramener à la lumière l'histoire de sa mère, son père, sa sœur d'à peine sept mois, ses oncles, ses grands-parents, morts, assassinés.
C'est en se servant des matériaux fragiles que sont des photos, des objets, des témoignages, des souvenirs olfactifs, des réminiscences et d'improbables retrouvailles que Marcel Cohen écrit comme on coud une étoile jaune, l'histoire de son passé.
On ne peut pas revenir en arrière, on ne peut pas effacer le passé et pourtant on voudrait qu'aucun n'ai pu connaître, ne puisse connaître demain, l'histoire de Marcel Cohen.

Mais comment exprimer, comment donner à voir, comment lever le voile sur l'indicible ?La tragédie peut-elle se dire, s'écrire, se penser ? Sans que cela soit obscène, insultant, sacrilège ?Marcel Cohen répond, que c'est dans l'interstice du silence laissé derrière eux par tous les absents de son présent, qu'il peut écrire. Avec amour et avec rage.

Impuissance et nausée donc, à la lecture de ses pages, à regarder les photos d'hommes et de femmes détruits, anéantis, qu'un petit garçon cherche à rappeler à lui, alors qu'il est devenu homme et que le présent ne peut se dire qu'à l'aune de ce passé.

Pour ceux qui se souviennent, la mémoire ne relève ni du devoir, ni d'une fraternité posthume. Toute injonction à se tourner vers le passé ne paraît pas seulement risible, elle est presque insultante. p.53

Et se pose pour moi la question du titre choisi par Cohen : Sur la scène intérieure ? Car nous sommes bien loin d'un théâtre de marionnettes personnel (une scène intérieure) ou de toute forme de volonté 'romanesque' dans ce recueil de souvenirs et bien de Faits et plus encore, puisqu'il s'agit de notre histoire, à chaque page, chaque frisson, à chaque effroi.

Merci à Marie d'avoir attiré mon attention sur ce livre.
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Message par Bédoulène Lun 13 Mar - 15:15

oh je dois encore en lire de ces livres Shanidar, dès que je peux me procurer celui-ci (et d'autres cités par Marie) je le lirai.


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