Antoine Choplin
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Re: Antoine Choplin
tom léo a écrit:Partiellement nuageuxAlors c’est à nouveau dans un contexte historique concret plutôt sombre : la mort d’Allende, le putch de Pinochet, que Choplin place son histoire entre souvenir, douleur, mais aussi une forme d’espoir, d’une renaissance. Symboles du souvenir sur la terre des Mapuche sont aussi ces totems, regardant l’île des morts : faire face, se souvenir… Et puis ?
mots-clés : #devoirdememoire #mort #regimeautoritaire
Je viens de faire lire ce livre à un proche Chilien, venant non pas loin des régions dont il est questions. Il m'a fait remarquer qu'en fait le livre est fort car il parle de deux sujets, problèmes encore actuels et incrustés dans le peuple chilien:
- donc alors la dictature et la question de la mémoire
- et le peuple mapuche avec leurs revendications de territoire et de respect pour leur culture. Ils luttent depuis 150 ans.
J'aime bien ces regards de gens plus ou moins de l'intérieur...
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
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Re: Antoine Choplin
merci de nous en faire part Tom Léo ! je retiens pour ma prochaine lecture.
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21081
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Re: Antoine Choplin
Partiellement Nuageux.
Ernesto n’est pas un type à déballer ses sentiments. La grande aventure de sa vie actuelle est sa cohabitation avec Walter, un télescope archaïque avec lequel il observerait bien la constellation de Magellan, si sa lentille n’était pas cassée. La grande aventure de sa vie passée est Paulina, dont le portrait orne avec des milliers d’autres le mur du souvenir du Musée de la Mémoire à Santiago.
Son aventure future est sans doute Emma, une jeune femme dont la fossette sur la joue l’émeut, pour laquelle il est capable de faire des centaines de kilomètres en car (et vice versa), mais qu’il vouvoie, à laquelle il demande gentiment de lui prendre le bras, avec laquelle il se promène dans des paysages magnifiques, et dont la filiation avec un ancien bourreau de la dictature chilienne ne l’arrête que le temps d’une longue promenade solitaire. Il y a aussi Diego son ami, indien mapuche.
Partiellement nuageux cache des tourments indicibles sous un simulacre d’apaisement. C’est un livre qui trouve sa délicatesse dans l’effleurement, l’allusion, l’empreinte discrète ou cruciale des choses sur nos vies. C’est plutôt réussi dans une certaine distance qui reste attentive et douillette, si ce n’est que l'effleurement du thème des Indiens mapuches est si allusif qu’il n’éclaire guère leur existence et leur cause.
Ernesto n’est pas un type à déballer ses sentiments. La grande aventure de sa vie actuelle est sa cohabitation avec Walter, un télescope archaïque avec lequel il observerait bien la constellation de Magellan, si sa lentille n’était pas cassée. La grande aventure de sa vie passée est Paulina, dont le portrait orne avec des milliers d’autres le mur du souvenir du Musée de la Mémoire à Santiago.
Son aventure future est sans doute Emma, une jeune femme dont la fossette sur la joue l’émeut, pour laquelle il est capable de faire des centaines de kilomètres en car (et vice versa), mais qu’il vouvoie, à laquelle il demande gentiment de lui prendre le bras, avec laquelle il se promène dans des paysages magnifiques, et dont la filiation avec un ancien bourreau de la dictature chilienne ne l’arrête que le temps d’une longue promenade solitaire. Il y a aussi Diego son ami, indien mapuche.
Partiellement nuageux cache des tourments indicibles sous un simulacre d’apaisement. C’est un livre qui trouve sa délicatesse dans l’effleurement, l’allusion, l’empreinte discrète ou cruciale des choses sur nos vies. C’est plutôt réussi dans une certaine distance qui reste attentive et douillette, si ce n’est que l'effleurement du thème des Indiens mapuches est si allusif qu’il n’éclaire guère leur existence et leur cause.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8407
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Localisation : Roanne
Re: Antoine Choplin
tu es donc restée sur ta faim à propos des Indiens mapuches ?
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Bédoulène- Messages : 21081
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Re: Antoine Choplin
Oui, le problème mapuche n'est qu'effleuré, comme je l'ai dit. Mais je comprends bien que le propos de Choplin est un roman assez poétique à partir de ses thèmes, pas une encyclopédie. Son objectif est d'inciter à aller voir plus loin, lui reste dans sa fiction.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8407
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Localisation : Roanne
Re: Antoine Choplin
Choplin est peut-être toujours dans l'art de l'effleurement. Il va pas frapper des coups: à chacun de se laisser interroger. Néanmoins les sujets du souvenir de la mort et des morts, de l'art ancestrale des totems (ta deuxième photo), le problème de la confiscation des terres et de la lutte contre cela sont mentionnés...
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Antoine Choplin
tom léo a écrit:Choplin est peut-être toujours dans l'art de l'effleurement. Il va pas frapper des coups: à chacun de se laisser interroger.
C'est, en effet, la définition de son écriture et ce qui rend bouleversants ses livres, quel qu'en soit le sujet, je trouve.
Invité- Invité
Re: Antoine Choplin
Nord-Est
Depuis le temps qu’ils sont dans ces camps, que le temps d’avant s’est éloigné de plus en plus, ils sont un groupe de quatre qui décident de partir, tenter l’espoir et l’aventure, retourner dans les plaines du Nord-Est où jadis, la vie était si douce.
Gari, le meneur raisonnable, Emmet le naïf qui remonte le moral à chacun, Saul, le poète devenu mutique et Jamarr le rebelle. Des noms de héros mythologiques pour ces humbles hommes malmenés par le destin.
Des épreuves et d’heureux partages les attendent sur les plateaux et les montagnes, qui soudent la petit équipe, et chacun trouve sa place dans le quatuor, encourage, rabroue, regrette, rassure, espère…
C’est un roman d’aventure qui vaut pour le temps commun partagé - et la solitude au sein de ce partage - , le dialogue pudique et amical entre les hommes (et aussi une femme qui les rejoint), qui savent qu’ils doivent se ménager les uns les autres, pour leurs silences et leurs humeurs. Cette présence attentive à l’autre, même plus faible, m’a parfois fait penser à Des souris et des hommes.
Le texte est très dialogué, fait de phrases humbles et fraternelles. Car encore plus que le cheminement, la nature hostile ou accueillante, c’est par ces personnages subtils et attachants que le livre a tenu la lectrice dans une béatitude émerveillée.
Mots-clés : #aventure #contemporain
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topocl- Messages : 8407
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : Roanne
Re: Antoine Choplin
Ça se passe où ? de nos jours ? (et qui est "la lectrice" ?)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Antoine Choplin
Ça raconte un temps où tout se passe comme de nos jours. Mais il y a eu quelque chose, on ne sait pas quoi, qui fait que les gens vivent dans des camps.
C'est dans un lieu indéfini.
La lectrice est quelqu'une qui pourrait s’appeler La Lectrice si elle aimait les majuscules.
C'est dans un lieu indéfini.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8407
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Antoine Choplin
topocl a écrit:Ça raconte un temps où tout se passe comme de nos jours. Mais il y a eu quelque chose, on ne sait pas quoi, qui fait que les gens vivent dans des camps.
C'est dans un lieu indéfini.
La lectrice est quelqu'une qui pourrait s’appeler La Lectrice si elle aimait les majuscules.
cela m'intrigue, je veux tenter de savoir "quoi"
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Bédoulène- Messages : 21081
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Antoine Choplin
Bédoulène a écrit:topocl a écrit:Ça raconte un temps où tout se passe comme de nos jours. Mais il y a eu quelque chose, on ne sait pas quoi, qui fait que les gens vivent dans des camps.
C'est dans un lieu indéfini.
La lectrice est quelqu'une qui pourrait s’appeler La Lectrice si elle aimait les majuscules.
cela m'intrigue, je veux tenter de savoir "quoi"
Cette certaine impression de flou, de vague est aussi au même moment une forme de garant d'universalité. On peut retrouver des similarités avec des camps d'internement de réfugiés p ex d'aujourd'hui. Ici, ces camps "s'ouvrent", et en théorie les gens pourraient s'apprêter à retourner vers leurs origines. "Nord-Est" est ici le symbole pas seulement du lieu d'origine de Garry et d'autres, mais d'une forme de "paradis" qu'on avait du quitter...
J'ai énormément aimé ce livre, comme par ailleurs tout ce qu'Antoine Choplin fait.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Antoine Choplin
merci du complément Tom Léo !
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