Silvio Huonder
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Silvio Huonder
D’origine suisse, scénographe, metteur en scène, scénariste, écrivain et dramaturge, Silvio Huonder vit à Berlin. Il dirige un atelier d’écriture à l’université de Berne. Il a obtenu plusieurs prix, dont celui de la Fondation Schiller suisse pour Adalina.
source éditeur : la dernière goutte
Bibliographie
2009 Adalina
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Silvio Huonder
Adalina, traduit de l'allemand (Suisse) par Dina Regnier Sikiric et Nathalie Eberhardt
Un bien étrange roman que celui-ci, qui me laisse un peu sur ma faim et en même temps m'a fait passé un moment un peu décalé, un peu bizarre et pas désagréable.
L'histoire se déroule sur deux temps mélangés (temps présent et temps de l'enfance-adolescence) et sur deux modes distincts pour exprimer cette temporalité : le présent est brut, parfois vulgaire, nauséeux, le passé est envisagé sous le prisme d'un onirisme troublant, pas vraiment poétique mais volontairement aérien.
Au début du livre, on découvre notre narrateur errant dans la ville de Berlin, hanté par un souvenir, mal dans sa peau, mal dans sa sexualité et mal dans son boulot. Pour échapper à ce malaise, par instinct, il s'engouffre dans un train qui le ramène à la ville suisse de son enfance. Sur les lieux où il a souffert, aimé, été martyrisé par ses petits camarades et là où sa sexualité naissante l'a torturée.
Adalina est la cousine de Johannes avec laquelle il entretient une relation ambiguë jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est amoureux d'elle et que la tragédie (car tragédie il y a) ne s'enclenche. L'univers qui entoure Johannes est un univers mortifère, blessant, toxique. Qu'il nous raconte les jeux pervers de l'enfance entre garçons se haïssant ou la domination d'Adalina sur sa vie (alors qu'elle a deux ans de moins que lui) ou de ses relations conflictuelles avec un père buté et une mère sans amour, rien ne semble positif dans ce monde de l'enfance. Pas plus que dans celui de l'adulte, confronté à sa propre misère sexuelle, aux amours tarifées, aux rencontres vulgaires et à la solitude pesante qui trouve sa pâture dans l'errance dominicale et lugubre du personnage.
Cependant, si le tableau peut paraître profondément déprimant, l'écriture de Huonder, sa précision, son renoncement à toute forme d'apitoiement et ses échappées belles dans des rêves récurrents de corps volant par-dessus les montagnes apporte une respiration bien venue.
Ceci dit, cela ne fait pas d'Adalina un roman incontournable.
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Silvio Huonder
merci Shanidar ! je note pour plus tard car ton commentaire m'intrigue.
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
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