Lecture Commune Thoreau

A la demande j'ouvre le fil de LC Thoreau...
On peut s'y inscrire et proposer un ouvrage de cet auteur, on peut décider de choisir plusieurs ouvrages de cet auteur, on peut  désobéir et choisir un ouvrage non encore choisi de cet auteur, en fait c'est une LC libre et ouverte, comment pourrait on choisir un système dirigiste pour un auteur ayant écrit sur la désobeissance ?

le fil sur Thoreau : c'est ici

Très bien !
Pour ma part, je vais picorer dans son Journal.
(mais pourquoi pas relire ensuite Walden ?)

ok si je garde les idées fraîches je poursuivrais sur Walden, là j'ai commandé La désobéissance civile, mais ensuite tout est possible..

J'ai reçu le Journal, et j'ai commencé à lire quelques pages. Vraiment nourrissant, je vais mettre des extraits tout bientôt.

Et un très bel objet-livre, agréable à feuilleter, content de mon investissement !



Edition Le mot et le reste, sélection de textes par Michel Granger, traduction de Brice Matthieussent (souvent dans les bons coups).

Il y a quelques jours sur Fr cult:
Le phénomène Henry David Thoreau

yep !!!

Je vous rejoins pour la LC avec Walden ou la vie dans les bois si vous le voulez bien.


Et merci, églantine, pour l'émission : je l'écouterai cette semaine.

Bonjour Kashmir et bienvenue sur la LC...

kashmir a écrit:Je vous rejoins pour la LC avec Walden ou la vie dans les bois si vous le voulez bien.


Et merci, églantine, pour l'émission : je l'écouterai cette semaine.

C'est du condensé , 5 mn , donc tu peux la programmer facilement .

Merci Eglantine pour permettre cette première approche qui contribue à rendre l'auteur séduisant

Ce qui est cocasse, c'est le fait que Thoreau est en mal d'un idéal pratiqué par ceux que lui et des générations de colons ont expropriés, chassés, annihilés. Mais il semble lucide, proche de la vision des Amérindiens sur le rapport à la nature.

Thoreau a écrit: 16 mai 1851 :

S'il existe un clair de lune plus splendide que d'habitude, seul le voyageur tardif l'observe. Quand je suis dehors, à la lisière du village,
pour savourer la majesté paisible de la lune, je pense volontiers que tous les hommes ont conscience de ce miracle, qu'eux aussi,
ailleurs, adorent en silence cette manifestation de la divinité. Mais en rentrant dans la maison, je ne suis pas dupe ; ils sont absorbés par leur partie de dames ou d'échecs, ou encore plongés dans un roman, même si la clarté de la nuit à travers les volets aurait dû leur mettre la puce à l'oreille.

Et quelque un siècle plus tard, Tatanga Mani, Indien Stoney :

Les collines sont toujours plus belles que les constructions de pierre. On mène à la ville une existence artificielle. La plupart des gens ne sentent jamais la terre sous leurs pieds, ne voient pas pousser les plantes autrement qu'en pots, et leurs regards ne se portent pas au-delà des lumières de la ville, pour saisir le charme d'un ciel de nuit parsemé d'étoiles. Quand on vit à l'écart des accomplissements du Grand Esprit, on oublie vite ses lois.

Pensées universelles devant la beauté de la nature

églantine a écrit:
C'est du condensé , 5 mn , donc tu peux la programmer facilement .

Ah, ah , je pensais l'écouter en repassant, ce matin...je vais juste avoir le temps de faire un demi tee-shirt !

Je te réponds ici @dreep à propos de la difficulté à lire Thoreau, et pour prévenir @kashmir de ne pas avoir peur du Monsieur ( ).
Dans mes souvenirs, qui remontent à 10 ans, Walden fut une lecture laborieuse, avec des passages indigestes, mais également entrecoupée d'éclaircies. Cela dit, il faudrait que je le relise avec toute ma sagesse actuelle.
Néanmoins, Thoreau est tout à fait limpide dans son journal ; en tout cas dans la sélection de textes proposée, car dans la préface ils avertissent tout de même d'avoir mis aux oubliettes certaines portions peu comestibles.
Et de ce que j'ai pu en lire, c'est surtout dans la traduction française que Walden devient parfois obscur. Avis aux anglophones, ce serait plus lisible dans le texte.

Je vous propose aujourd'hui deux extraits du journal :

Thoreau a écrit:Que dire de cette habitude d'observation attentive - chez Humboldt, Darwin et d'autres ? Restera-t-elle longtemps, cette science ? Ne marchez pas sur les talons de vos expériences. Soyez impressionné sans prendre de notes. La poésie met un intervalle entre l'impression et l'expression, - elle attend que la graine germe naturellement.

Thoreau a écrit:Nous pouvons seulement écrire bien ou sincèrement ce que nous écrivons avec verve. Le corps, les sens, doivent conspirer avec l'esprit. L'expression est acte de l'homme tout entier, pour que notre discours devienne vasculaire. L'intellect seul est impuissant à exprimer la pensée sans l'aide du coeur, du foie, et de tous les membres. J'ai souvent l'impression que ma tête dépasse et reste au sec, quand elle devrait s'immerger. Un écrivain, un homme qui écrit, est le scribe de toute la nature ; il est le maïs et l'herbe et l'atmosphère écrivant. Il est toujours essentiel que nous aimions faire ce que nous faisons, de le faire avec coeur. Néanmoins, la maturité de l'esprit s'accompagne peut-être d'une certaine sécheresse.

Merci Arturo !
Autant que la parole -et l' écriture de Thoreau, il y a ce que tu en as retenu...

Arturo a écrit:
Néanmoins, Thoreau est tout à fait limpide dans son journal ; en tout cas dans la sélection de textes proposée, car dans la préface ils avertissent tout de même d'avoir mis aux oubliettes certaines portions peu comestibles.
Et de ce que j'ai pu en lire, c'est surtout dans la traduction française que Walden devient parfois obscur. Avis aux anglophones, ce serait plus lisible dans le texte.

Obscur je ne sais plus, peut-être pas effectivement mais il y a des passages qui restent indigestes.

Intéressante la citation sur les naturalistes !

Une fois de plus, l'abstrus chez Thoreau (comme chez d'autres) est souvent dû à une mauvaise traduction ; préférer Matthieussent à Fabulet...

Tristram a écrit:Une fois de plus, l'abstrus chez Thoreau (comme chez d'autres) est souvent dû à une mauvaise traduction ; préférer Matthieussent à Fabulet...

Exact .
Je l'ai lu il y a fort longtemps en traduction Fabulet , Editions Gallimard . Avant tout ce ramdam médiatique autour de ses oeuvres .
Et même si il est longtemps resté un livre de chevet , nombreux passages me sont restés obscurs dans une traduction franchement indigestes .
J'ai d'ailleurs en projet d'acquérir un jour la traduction de Brice Matthieussent. Bien que l'engouement actuel autour de Thoreau ne me rend pas prompte à concrériser cet achat .

L'instant facétieux du jour :

Thoreau a écrit:La Nature ne se livre jamais aux exclamations, elle ne dit jamais Ah ! ni Hélas ! Elle n'a pas d'ascendance française.
Elle est un écrivain plat, elle utilise peu de gestes, elle n'embellit pas ses verbes, emploie peu d'adverbes et aucun explétif.