Albert Cohen
Page 1 sur 2 • Partagez
Page 1 sur 2 • 1, 2
Albert Cohen
Albert Cohen, né à Corfou, le 16 août 1895, mort à Genève le 17 octobre 1981, est un poète, écrivain et dramaturge suisse romand dont l'œuvre est fortement influencée par ses racines juives. C'était aussi un activiste politique dont l'engagement en faveur du sionisme a été profond.
source wikipédia, pour en savoir plus, ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Cohen
Œuvres
Paroles juives (poèmes), Kundig, 1921.
Solal (roman), Gallimard, 1930.
Mangeclous (roman), Gallimard, 1938.
Le Livre de ma mère (récit autobiographique), Gallimard, 1954.
Ézéchiel (théâtre), Gallimard, 1956 (première version datant de 1930).
Belle du Seigneur (roman, Grand prix du roman de l'Académie française), Gallimard, 1968.
Les Valeureux (roman), Gallimard, 1969.
Ô vous, frères humains (récit autobiographique), Gallimard, 1972.
Carnets 1978 (récit autobiographique), Gallimard, 1979.
Recueils posthumes :
Écrits d'Angleterre (textes rédigés par Cohen en Angleterre entre 1940 et 1949), Les Belles Lettres, 2002.
Mort de Charlot (textes rédigés en revue par Cohen dans les années 1920), Les Belles Lettres, 2003.
Salut à la Russie (textes rédigés par Cohen en 1942 dans la revue française de Londres La France libre), Le Préau des collines, 2004.
Le Roi mystère : entretiens avec Françoise Estèbe et Jean Couturier (entretiens réalisés en 1976 pour France Culture), Le Préau des collines, 2009.
Invité- Invité
Re: Albert Cohen
Il y a une sorte de tétralogie romanesque dans l'oeuvre d'Albert Cohen qui se constitue chronologiquement ainsi :
Solal
Mangeclous
Belle du Seigneur
Les Valeureux
Je vais essayer de la lire dans l'ordre, j'ai aussi Le livre de ma mère dans ma PAL.
Je commence donc ma découverte par Solal.
Et je suis assez surpris par le style Cohen. Il est un peu déroutant. A la fois empreint d'un certain classicisme, d'une forme assez épurée et il y a des pages un peu folles également, une plume qui s'emballe.
Un extrait :
On peut aussi penser à une large inspiration autobiographique quand on lit son parcours et les éléments de ses romans.
Solal
Mangeclous
Belle du Seigneur
Les Valeureux
Je vais essayer de la lire dans l'ordre, j'ai aussi Le livre de ma mère dans ma PAL.
Je commence donc ma découverte par Solal.
Et je suis assez surpris par le style Cohen. Il est un peu déroutant. A la fois empreint d'un certain classicisme, d'une forme assez épurée et il y a des pages un peu folles également, une plume qui s'emballe.
Un extrait :
La vie piaffante jaillissait, haleta en pleur triomphal. La femme tombait de ciel en grand ciel noir, larges ailes battantes. Appels tragiques, avis de joie, avertissements de l'homme à la femme qu'il pénètre et qui sourit avec égarement à ce qui est plus loin. Solal se sentait seul, chassait l'image interposée de sa mère et la mort frissonnait en ses os et la vie s'échappait en tumulte joyeux. Il s'endormit un instant, se réveilla en sursaut, rit de la stupéfiée qui reconnut son maître.
On peut aussi penser à une large inspiration autobiographique quand on lit son parcours et les éléments de ses romans.
Invité- Invité
Re: Albert Cohen
Je n'ai lu que Belle du seigneur, que j'avais adoré. J'ai rarement rencontré un auteur satirique aussi féroce (voir le portrait d'Adrien Deume, tellement outragé qu'on finit par en souffrir, et qu'on souhaiterait volontiers que l'auteur se choisisse un autre bouc-émissaire).
J'aimais aussi le souffle héroïque de son écriture, son emphase, qui me semblaient de la générosité. Et la galerie de personnages : médiocres bureaucrates, farandole de vieillards sortis de légendes, gargouilles obscènes... mais je crois que je commence à inventer.
Je ne sais pas pourquoi, ça a mal vieilli dans ma mémoire. Cet enchantement n'a pas tenu. Et pourtant, il suffit que j'y réfléchisse un peu longuement pour le réanimer, comme en ce moment. Avec l'envie de lire les autres.
J'aimais aussi le souffle héroïque de son écriture, son emphase, qui me semblaient de la générosité. Et la galerie de personnages : médiocres bureaucrates, farandole de vieillards sortis de légendes, gargouilles obscènes... mais je crois que je commence à inventer.
Je ne sais pas pourquoi, ça a mal vieilli dans ma mémoire. Cet enchantement n'a pas tenu. Et pourtant, il suffit que j'y réfléchisse un peu longuement pour le réanimer, comme en ce moment. Avec l'envie de lire les autres.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Albert Cohen
Alors là je suis un peu scotchée . Parce que genre synchronicité .Quasimodo a écrit:Je n'ai lu que Belle du seigneur, que j'avais adoré.
Je ne sais pas pourquoi, ça a mal vieilli dans ma mémoire. Cet enchantement n'a pas tenu. Et pourtant, il suffit que j'y réfléchisse un peu longuement pour le réanimer, comme en ce moment. Avec l'envie de lire les autres.
Hier , enfin cette nuit , à deux heures et demi du matin , fifille grande , qui n'a rien d'une littéraire , et avec qui je ne parle jamais littérature , m'envoie un message pour me demander si j'ai lu Albert Cohen et je lui ai réponds que j'avais adoré Belle du seigneur mais que je ne sais pas s' il résisterait encore aujourd'hui à une nouvelle lecture . Et j'ai pensé qu'il serait bon que je le relise . Mais il faudrait une motiv . LC ?
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Albert Cohen
Chancel Radioscopie
Bon, passons le fait, que je lui reprocherais jusqu'outre-tombe, d'éreinter en termes injustes et choquants Marguerite Yourcenar, et celui, plus pathétique encore, de la posture de sénilité érigée en sagesse, reste les désaccords fondamentaux, nombreux et essentiels, qui me sépareront toujours d'Albert Cohen, auteur que j'ai aimé détester, je me serais déballé, déboutonné loin pour la joie de lui adresser une réplique fracassante (a snappy come-back) aujourd'hui il y a prescription, si l'on ne tire pas sur les ambulances, alors a fortiori encore moins sur les corbillards, et encore-du-encore moins sur les caveaux; paix à son âme est le moins pire que je puisse commettre, quitte à ce que l'on trouve cela amical.
Bon, passons le fait, que je lui reprocherais jusqu'outre-tombe, d'éreinter en termes injustes et choquants Marguerite Yourcenar, et celui, plus pathétique encore, de la posture de sénilité érigée en sagesse, reste les désaccords fondamentaux, nombreux et essentiels, qui me sépareront toujours d'Albert Cohen, auteur que j'ai aimé détester, je me serais déballé, déboutonné loin pour la joie de lui adresser une réplique fracassante (a snappy come-back) aujourd'hui il y a prescription, si l'on ne tire pas sur les ambulances, alors a fortiori encore moins sur les corbillards, et encore-du-encore moins sur les caveaux; paix à son âme est le moins pire que je puisse commettre, quitte à ce que l'on trouve cela amical.
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Albert Cohen
Ça va Aventin, ce n'est pas trop amical
Je serais vraiment partant, mais je n'ai pas de place en ce moment (entre les lectures "scolaires" et la chaîne). Si ça ne t'ennuie pas de m'attendre un peu ? Ou alors je prendrai le train en route.
!! À mon tour !églantine a écrit:Alors là je suis un peu scotchée . Parce que genre synchronicité .
Hier , enfin cette nuit , à deux heures et demi du matin , fifille grande , qui n'a rien d'une littéraire , et avec qui je ne parle jamais littérature , m'envoie un message pour me demander si j'ai lu Albert Cohen et je lui ai réponds que j'avais adoré Belle du seigneur mais que je ne sais pas s' il résisterait encore aujourd'hui à une nouvelle lecture . Et j'ai pensé qu'il serait bon que je le relise . Mais il faudrait une motiv . LC ?
Je serais vraiment partant, mais je n'ai pas de place en ce moment (entre les lectures "scolaires" et la chaîne). Si ça ne t'ennuie pas de m'attendre un peu ? Ou alors je prendrai le train en route.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Albert Cohen
j'ai abandonné "Belle du Seigneur" au bout d'une centaine de pages (environ)c'est loin.
je crois que les tergivergeances m' agaçaient .
Peut-être retenterais-je ?
je crois que les tergivergeances m' agaçaient .
Peut-être retenterais-je ?
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Albert Cohen
D'accord !Quasimodo a écrit:Ça va Aventin, ce n'est pas trop amical!! À mon tour !églantine a écrit:Alors là je suis un peu scotchée . Parce que genre synchronicité .
Hier , enfin cette nuit , à deux heures et demi du matin , fifille grande , qui n'a rien d'une littéraire , et avec qui je ne parle jamais littérature , m'envoie un message pour me demander si j'ai lu Albert Cohen et je lui ai réponds que j'avais adoré Belle du seigneur mais que je ne sais pas s' il résisterait encore aujourd'hui à une nouvelle lecture . Et j'ai pensé qu'il serait bon que je le relise . Mais il faudrait une motiv . LC ?
Je serais vraiment partant, mais je n'ai pas de place en ce moment (entre les lectures "scolaires" et la chaîne). Si ça ne t'ennuie pas de m'attendre un peu ? Ou alors je prendrai le train en route.
Je peux attendre autant que tu veux .
On y pense pour un de ces jours dans l'année !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Albert Cohen
J'avais trouvé Le livre de ma mère très touchant.
Pia- Messages : 135
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 55
Localisation : Utrecht
Re: Albert Cohen
Moi aussi Pia .Pia a écrit:J'avais trouvé Le livre de ma mère très touchant.
Trop contente de te voir là ...
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Albert Cohen
Itou, Le livre de ma mère est poignant. Belle du Seigneur est également un très beau livre de mon point de vue. Je ne sais rien de ses éreintages, si ce n'est qu'il moque quand même le (son) milieu diplomatique.
C'est un grand écrivain, solaire, lyrique, jouissif, avec effectivement une part d'ombre.
C'est un grand écrivain, solaire, lyrique, jouissif, avec effectivement une part d'ombre.
« Elle l’attira et les flots se cabrèrent. Ils échangèrent le grand baiser rouge. Chant des chairs en lutte. »
Albert Cohen, « Solal », première partie, 4
« Combien nous pouvons faire souffrir ceux qui nous aiment et quel affreux pouvoir de mal nous avons sur eux. Et comme nous faisons usage de ce pouvoir. »
« Pauvres mangeurs de viande que nous sommes, nous, avec nos petites blagues d'âme. »
Albert Cohen, « Le livre de ma mère »
« Devenus protocole et politesses rituelles, les mots d'amour glissaient sur la toile cirée de l'habitude. »
Albert Cohen, « Belle du Seigneur »
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Albert Cohen
C'est entenduéglantine a écrit:On y pense pour un de ces jours dans l'année !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Albert Cohen
Cohen, était-il aussi un séducteur dans la vie ?
Ou Solal est-il ce qu'il aurait aimé être ?
Ou Solal est-il ce qu'il aurait aimé être ?
Invité- Invité
Re: Albert Cohen
Je crois que j'ai une partie de ma réponse dans la vidéo postée par Aventin, quand Cohen dit que sa femme a lu ses livres et qu'elle sait qu'il en a aimé d'autres. En tout cas, grosse part d'autobiographie dans ses livres.
Un nouvel extrait de Solal :
Un nouvel extrait de Solal :
Effroi. Des boucles noires ruissellent et un dieu s'élève hors de l'eau. Elle voit les perles d'eau sur l'or bruni de Solal gonflé de force précise. Elle voit le jeu des muscles de Solal, serpents enlaçant leurs rondeurs inégales. Il voit les longues jambes d'Aude et les ombres et les coupes. Il cherche le regard d'Aude, sourit,
se retourne et plonge. L'eau reçoit le fils agile qui reparaît plus loin. Le bras levé,
il rit et chante un long chant de vie, un appel de jeunesse.
Invité- Invité
Re: Albert Cohen
Tiens Bédou pour te donner un peu le ton .( Fadeur plus que relative , pour dire que ça vient de mes lunes ...)
Extrait de Belle du seigneur
Revenu devant elle , il la considéra , sourit à la pauvrette promise à la mort .
_ Dites, tous ces futurs cadavres dans les rues , sur les trottoirs , si pressés , si occupés et qui ne savent pas que la terre où ils seront enfouis existe , les attend . Futurs cadavres , ils plaisantent ou s'indignent ou se vantent . Rieuses condamnées à mort , toutes ces femmes qui exhibent leurs mamelles autant qu'elles peuvent , les portent en avant , sottement fières de leurs gourdes laitières . Futurs cadavres et pourtant méchants en leur court temps de vie , et ils aiment écrire Mort aux juifs sur les murs . Aller à travers le monde et parler aux hommes ? Les convaincre d'avoir pitié les uns des autres , les bourrer de leur mort prochaine ? Rien à faire , ils aiment être méchants . La malédiction des canines . Depuis deux mille ans , des haines , des médisances , des cabales , des intrigues, des guerres . Quelles armes auront-ils inventées dans trente ans ? Ces singes savants finiront par s'entre-tuer tous et l'espèce humaine mourra de méchanceté . Donc se consoler par l'amour d'une femme . Mais se faire aimer est si facile , si déshonorant . Toujours la même vieille stratégie et les mêmes véritables causes , la viande et le social .
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Albert Cohen
merci églantine.
j'en avais lu une centaine de pages me semble, mais je crois me souvenir qu'il m'énervé le gars et que j'avais envie de le secouer, mais c'est déjà loin .
tu te proposais toi églantine il y a déjà 1 an de le relire !
j'en avais lu une centaine de pages me semble, mais je crois me souvenir qu'il m'énervé le gars et que j'avais envie de le secouer, mais c'est déjà loin .
tu te proposais toi églantine il y a déjà 1 an de le relire !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Albert Cohen
Belle du seigneur
Inutile de présenter ce pavé entré dans le grand panthéon de la littérature classique désormais ? Pas si sûr !
On sait qu'il appartient à ces incontournables roman d'amour qu'il faut avoir lu , LE grand roman de la passion amoureuse .
Oui . Non .
Que Solal et Ariane subissent un coup de foudre , rien n'est moins sûr . (Je ne vous en dis pas plus , c'est un grand moment du roman , jubilatoire )
Qu'après une première rencontre des plus grotesques et illusoires leur amour charnel les attachent l'un à l'autre dans une dépendance grandissante , c'est un fait indéniable .
Mais la suite ? C'est l'inexorable chronique du grand déclin intrinsèque à cette folie "amoureuse" alors que les héros aspirent à l'amour absolu , transcendé , au delà des contingences matérielles et de la dimension charnelle qu'Albert Cohen s'applique à décrire sur plus d'un millier de pages . Sans aucune forme de concession , minutieusement tout autant que débordant , exalté et dérisoire , cynique , bouffon, bipolaire : à l'image de Solal , personnage clé de toute l'oeuvre de Cohen pétri de toutes les contradictions et ambivalences de l'homme .
C'est donc le roman de la désillusion , de la douleur expiatoire , de la quête insensée d'amour absolu , vouée à l'échec dès le premier regard , une forme de suicide inconscient pour Solal .
Plus qu'un roman d'amour , c'est celui de la douloureuse condition humaine , dans ses babouineries comme aime à le dire Cohen , ridicule et pathétique jusqu'au bout de ses narines .
Si Solal incarne la position du Don Juan , c'est dans sa plus grande nudité , ôtant le masque vulnérable et cruel , machiavélique assumé face à Ariane , dans sa grande détresse existentielle .
Albert Cohen se vautre dans le narcissisme de ses personnages , sans "vergogne" , sans mesures, outrecuidant , démesuré , jusque dans les interstices les plus triviaux , ricanement et désenchantement au bout de la plume en alternance avec de grands emportements engagés ouvrant le texte sur des considérations mystiques , politiques et sociales . On rit beaucoup , le cynisme est sans limite , l'autodérision aussi .
Truculent , le style est un mélange savoureux de plusieurs écoles littéraires : monologue intérieur inspiré du nouveau roman ( il s'agirait plutôt de soliloque car il fait parler ses personnages à haute voix ) , lyrisme classique , puissance baroque qui n'est pas sans rappeler le réalisme magique . Cohen épuise ses personnages , son lecteur par cette plume boulimique , dans un langage parlé déversé dans un flot et un flux oppressant , (mais toujours brillamment maîtrisé, trop ? ).
De belles pages quasiment érotiques , démenties et moquées par les pages suivantes ( c'est une des grandes forces de ce roman d'ailleurs , cette capacité de changer de regard dans une introspection mouvante ) .
Ecrit dans les années 30 , remanié à maintes reprises , Belle du seigneur sortit en 1968 : Quelle farce là encore ! Et pourtant , pari gagné puisque dans la pleine mouvance de l'amour libre , du "peace and love ",de l'éclatement des institutions , La Belle connut un succès immédiat . Les voies du seigneur sont impénétrables . Et l'homme imprévisible .
C'était une relecture pour moi . De ma lecture de jeunesse il ne restait que quelques miettes qui ne m'appartiennent plus du tout : mon regard a changé , c'est bien évident . Nostalgie .
Une oeuvre monumentale , une sorte de monstre protubérant , inclassable , incontournable pour les passionnés de littérature . A lire , et relire . Même si ça ne changera rien au Schmilblick.
Dernière édition par églantine le Lun 25 Mar - 9:50, édité 3 fois
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Albert Cohen
Bédoulène a écrit:merci églantine.
j'en avais lu une centaine de pages me semble, mais je crois me souvenir qu'il m'énervé le gars et que j'avais envie de le secouer, mais c'est déjà loin .
tu te proposais toi églantine il y a déjà 1 an de le relire !
Si je me souviens bien, Harry dans le Loup des Steppes t'énervait aussi et tu avais aussi envie de le secouer.....il y a des "héros" qui ne connaissent pas leur chance d'être emprisonnés dans un livre.
C'est bien vrai et parfois on ne comprend plus trop pourquoi on était emballé par des trucs qui à l'heure d'aujourd'hui ne nous parlent plus vraiment.églantine a écrit:C'était une relecture pour moi . De ma lecture de jeunesse il ne restait que quelques miettes qui ne m'appartiennent plus du tout : mon regard a changé , c'est bien évident . Nostalgie .
J'ai Solal qui attend d'être lu mais j'hésite vraiment à me lancer dedans....
Cliniou- Messages : 916
Date d'inscription : 06/12/2016
Age : 53
Re: Albert Cohen
Cliniou a écrit:
et parfois on ne comprend plus trop pourquoi on était emballé par des trucs qui à l'heure d'aujourd'hui ne nous parlent plus vraiment.
Ca lui a peut-être parlé différemment à églantine, mais ça a l'air de lui avoir sacrément parlé, cette relecture!
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Albert Cohen
je n'abandonne pas, mais je choisirai le bon moment, j'attendrai que l'envie me titille !
@ Cliniou : oui je crois souvent que je puis intervenir à l'intérieur de mes lectures tant je m'y plonge !
@ Cliniou : oui je crois souvent que je puis intervenir à l'intérieur de mes lectures tant je m'y plonge !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Page 1 sur 2 • 1, 2
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|