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Herman Melville

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Message par Tristram Mar 30 Mai - 13:56

Herman Melville
1819 - 1891

autobiographie - Herman Melville Herman10

Biographie a écrit:Herman Melville est un romancier, essayiste et poète américain.

Né à New York le 01/08/1819 de parents hollandais et écossais, il est le troisième de huit enfants. Son père décède en 1832, c'est son oncle qui prend en charge la famille. Herman quitte alors le lycée d'Albanie et rentre comme employé dans une banque.

En 1835, à New-York, il s'inscrit au lycée classique de la ville. Parallèlement il travaille comme comptable pour son oncle. Ce dernier fait faillite et la famille doit déménager. Herman Melville retourne dans le Massachusetts où il devient instituteur. Un an plus tard, il rejoint sa famille et prend des cours d'arpentage.

En 1839, ne trouvant pas de travail comme géomètre, il s'embarque comme mousse à bord d'un navire marchand, puis en 1840 sur un baleinier. En 1842, il déserte le bateau. Blessé dans sa fuite il est recueilli par Les cannibales Taïpi, puis embarqué sur un trois mâts australien et rentre au États-Unis. En 1843, il s'engage sur une frégate de guerre. Un an plus tard, il rejoint la vie civile.

Dès 1845, il commence à écrire. Son premier récit d'un séjour aux Marquises est publié en 1846. C'est un succès immédiat. En 1847, il crée avec l'un de ses frères un périodique : Literary World. A la même période il écrit pour le Yankee Doodle. Cette même année il épouse Elizabeth Shaw, fille de magistrat. Ils auront 4 enfants. En 1851, il publie "Moby Dick". La suite de sa carrière littéraire est une longue suite de désillusions.

Durant la guerre civile (1861-1865), il visite le front et écrit un ouvrage de poésie. En 1866, il devient inspecteur des douanes au port de New-York. En 1890, il ressort très affaibli d'une crise d'épilepsie et meurt d'une attaque cardiaque à l'âge de 72 ans à New York le 28/09/1891.
(Babelio)

Bibliographie en français :


• 1929 : Typee
• 1939 : Pierre ou les Ambiguïtés : Page 1
• 1941 : Moby Dick ou la baleine blanche : Page 2
• 1947 : Le Vagabond des îles (suite de Omoo)
• 1950 : Mardi
• 1950 : Redburn ou sa première croisière
• 1950 : Vareuse-blanche : Page 4
• 1950 : Le Grand Escroc (The Confidence-Man : His Masquerade) : Page 4
• 1951 : L'Heureuse Faillite
• 1951 : Moi et ma cheminée : Page 4
• 1951 : Jimmy Rose
• 1951 : Omoo, Page 2
• 1951 : Israël Potter, ou cinquante ans d’exil
• 1951 : Benito Cereno et autres nouvelles : Page 4
• 1952 : Taïpi
• 1980 : Billy Budd, marin (suivi de Daniel Orme) Page 1
• 1991 : Tableaux de bataille et Aspects de la guerre, Poèmes de guerre
• 2006 : Timoléon et autres poèmes.
• 2005 : Trois contes doubles.
• 2006 : Herbes folles et sauvageons, avec une rose ou deux (dernier recueil de poésie posthume)
• 2008 : Le Bonheur dans l'échec précédé de Cocorico .
• 2010 : Derniers Poèmes
•L'Heureux Échec,
• Le Violoneux,
• Coquerico !,
• Le Pudding du pauvre et les Miettes du riche,
• Les Deux Temples,
• Le Paradis des célibataires et le Tartare des jeunes filles,
• Jimmy Rose,
• Les Portos,
• Moi et ma cheminée,
• La Table en bois de pommier
• 2016 : John Marr et autres marins, poème.
• Contes de la véranda  comprenant :
• La Véranda,
• Le Marchand de paratonnerres,
• Bartleby le scribe (Bartleby - Une Histoire de Wall Street : Page 1
• Les Îles enchantées, Page 4
• La Table de pommier et autres esquisses,
• Clarel, poème et pèlerinage en Terre Sainte.

màj le 25/04/2023


Dernière édition par Tristram le Mar 25 Avr - 17:07, édité 5 fois

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Message par Tristram Mar 30 Mai - 14:03

Pierre ou les ambiguïtés

autobiographie - Herman Melville _pierr10

Un pathos limite et une certaine grandiloquence amphigourique (même parodique ?), appuyés d’une insistance déplaisante sur la « noblesse » et la « race » des protagonistes, m’ont fait peiner à entrer dans ce roman, qui suit Moby Dick et ne lui ressemble pas. Puis l’incohérence du héros (présenté comme un modèle d’accomplissement) rend encore plus difficile la progression dans l’ouvrage comme Pierre choisit, alors qu’il est fiancé et aimé de retour, de se déclarer marié à sa secrète sœur adultérine afin de la présenter au monde. Le thème central est la destinée (avec ses ambiguïtés, et non sans équivoques), avec de grands appels à Hamlet et La divine comédie, le tout teinté de fantastique et de romantisme, un portrait y ayant même son importance, comme chez Wilde (sans parler de la guitare hantée). De belles notations cependant :

Ah ! pères et mères du monde entier, soyez prudents, prenez garde ! Peut-être vos enfants ne comprennent-ils point encore la signification des mots et des signes sous lesquels vous pensez déguiser en leur innocente présence la chose sinistre à laquelle vous faites allusion. Pour l'instant ils ne comprennent point ; la plupart des choses extérieures leur échappent ; mais si, plus tard, le Destin place entre leurs mains la clef chimique de l'énigme, avec quelle merveilleuse facilité ils liront les inscriptions les plus obscures et les plus oblitérées de leur mémoire ; avec quelle ardeur ils fouilleront en eux-mêmes pour y trouver de nouveaux graffiti.

L’humour (ainsi que l’ironie) se manifeste franchement lorsque notre héros se confronte avec le monde littéraire (surtout celui qui gravite autour de l’édition), qui encensait dithyrambique ses quelques sonnets de débutant issu de l’élite sociale. La tentative assez hors de propos du jeune écrivain de subvenir à ses besoins en écrivant une œuvre de fond, évidemment vouée à l’échec, éclaire sur l’auteur lui-même :

Or il est à remarquer que bien souvent, de même que la recherche des métaux précieux exige que l’on remue et que l’on rejette à grand-peine une énorme quantité de terre, de même, si l’on creuse au fond de son âme pour y trouver l’or fin du génie, on ramène d’abord à la lumière un amas de matières ternes et banales.

Car plus il écrivait, plus il plongeait dans les profondeurs, et plus il découvrait l’éternelle fugacité de la Vérité, l’universelle insincérité latente des pensées les plus grandes et les plus pures qui aient jamais été écrites. Comme des cartes truquées, les pages de tous les grands livres étaient tricheusement empilées. Il ne faisait qu’empiler ainsi un jeu de plus, un pauvre jeu fatigué. En sorte qu’il n’y avait rien qu’il méprisât davantage que ses propres aspirations ; rien qu’il abhorrât davantage que la plus haute région de lui-même.


À mi-parcours, le livre récompense un peu la persévérance : parti de l’éthérée aristocratie champêtre, on arrive aux aspects populaires de la vie citadine, dépeints avec une élocution bonhomme, où l’on reconnaît plus l’auteur.

La psychanalyse aurait sûrement des suggestions à émettre sur cet individu qui appelle sa mère « sœur », puis sacrifie tout pour faire passer sa (supposée) sœur pour son épouse, y compris en présence de son aimée… Cette trame improbable exposée dans le détail sur près de 600 pages m’empêche d’adhérer en tant que lecteur au pacte tacite avec l’auteur, qui est ici sorti de sa manière usuelle, peut-être par trop d’ambition littéraire. La mère adorée vire subitement à l’orgueil démesuré, l’ami au vil personnage : on a beau consentir à suspendre son incrédulité, voilà qui gâche l’ouvrage, compte-tenu de la façon dont Melville a voulu le présenter (sans second degré me semble-t-il).

Pour bien faire les choses, j’ai visionné Pola X, de Leos Carax (1999) : en incipit, les premières séquences montrent le bombardement de tombes. Puis c’est une transposition tous azimuts (époque, lieu, mœurs, etc. ; sa pseudo sœur est même devenue une émigrée rom), mais l’atmosphère roman noir demeure, ainsi que d’autres allusions au roman de Melville. Cependant, comme souvent dans ces cas-là, c’est une œuvre complètement différente, affiliée sans doute, ayant en occurrence perdu ses non-dits (sexe explicite remplaçant ce qui n’était même pas allusif, par exemple) – autre chose.

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Message par Bédoulène Mar 30 Mai - 14:56

merci Tristram tu n'as pas franchement apprécié, il me semble que tu n'as pas "retrouvé l'auteur"


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Message par Tristram Mar 30 Mai - 15:20

Exact Bédoulène : autant Taïpi, Mardi, Moby Dick, Bartleby ou Moi et ma cheminée m'ont fort plu, autant je suis dubitatif avec Pierre...
Mais il m'a paru qu'ouvrir ce fil était à faire !

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Message par Nadine Mar 30 Mai - 16:43

Ah bah oui, merci !
J'ai lu il y a quelques années Bartleby. J'avais apprécié, un absurde doux je dirais. Je ne pourrais pas en dire plus, "j'aime mieux pas".
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Message par Tristram Mar 30 Mai - 16:51

Mais tu as aussi lu Moby Dick ?!

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Message par bix_229 Mar 30 Mai - 17:03

Je dirai que Batleby est un etre de fiction et que, comme Wakefield d' Hawthorne, il est énigmatique
et déconcertant.
Tous deux échappent à l' analyse, à la raison. A tous ceux qui mettent partout des bornes, des normes, des limites, des grilles de lecture et des garde-fous.
Aux interprétations psychologiques, psychanalytiques... Et au simple bon sens.
Ils sont ce que nous sommes parfois et que nous ne comprenons pas.
Et c' est pour cela qu' ils nous concernent !
Gentiment mais fermement, bravement, Bartleby résiste.
Et ce n' est pas de la révolte passive, mais du courage. Un courage inattendu et émouvant.

Enrique Vila Matas, écrivain perspicace, en a très bien parlé de ces deux-là dans Bartleby et Cie.

Les premiers livres de Melville, Omoo, Typee... sont agréables à lire et pratiquement toutes ses
nouvelles.
Notamment Benito Cereno et Billy Budd.
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Message par Nadine Mar 30 Mai - 18:16

Je n'ai lu que Bartleby. Si je lis moby Dick je vais pleurer tout du long, je ne souhaiterai pas que meure la baleine.. alien Je passerai à côté de l'ouvrage.
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Message par bix_229 Mar 30 Mai - 18:30

Nadine a écrit:Je n'ai lu que Bartleby. Si je lis moby Dick je vais pleurer tout du long, je ne souhaiterai pas que meure la baleine.. alien  Je passerai à côté de l'ouvrage.
Maaais non, Nadine ! Moby Dick est une baleine métaphysique, symbolique...
Mauvaise comme une teigne.
Et  le capitaine Achab est un obsédé. Pire que le Juif errant.
Essaye voir Billy Budd...
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Message par animal Mar 30 Mai - 22:41

Bon, ce n'est pas encore le moment qui va me donner envie de retenter Moby Dick. autobiographie - Herman Melville 575154626

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Message par Tristram Mer 31 Mai - 1:00

Tu as peut-être tort, Animal...

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Message par animal Mer 31 Mai - 6:23

il paraît ! ça remonte à longtemps (je pense que je n'avais pas quinze ans au moment des faits) mais c'est un des rares livres que j'ai laissé tomber. affraid

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Message par Tristram Mer 9 Aoû - 0:29

Billy Budd, marin (récit interne)

autobiographie - Herman Melville Billy_10

Je l’ai lu dans la traduction/ version de Pierre Leyris (il semble qu’il en existe plusieurs, Melville n’ayant pas eu le temps de parachever cette œuvre posthume).
Le récit commence comme une ode à Billy Budd, « Beau Marin », parangon de la « race » anglaise, noble et patriotique, louange assez complaisante du jeune, fort, candide, joyeux, « naturel », zélé, parfait spécimen (hormis un bégaiement sous le coup de l’émotion) des équipages de la glorieuse marine britannique au temps où, ultime recours de la royauté et de la foi peu après la révolution française, cette flotte se voit menacée par un vent de mutineries dans ses rangs. Matelot sur un navire marchand, Les Droits de l'homme (où, adulé de tous, il avait un effet « pacificateur »), il est enrôlé de force comme gabier de misaine sur un navire de guerre, le Bellipotent ("puissant en guerre"), commandé par le brave capitaine Vere. Le capitaine d’armes (chef de la police) Claggart (présenté comme un secret maniaque pervers congénital) nourrit bientôt pour lui une hostilité équivoque (née de son « envie »), et le dénonce pour insoumission. Rendu muet d’émotion par cette calomnie, Billy le tue d’un coup de poing lors de leur entrevue avec le capitaine, qui s’exclame :

« Frappé à mort par un ange de Dieu ! Et pourtant l’ange doit être pendu ! »

Au cours de l’instance sommaire d’une cour martiale qu'il a convoquée d'urgence, le capitaine pèse afin que, contre cœur et conscience, le devoir militaire soit respecté (et que la discipline soit maintenue avec rigueur dans une conjoncture séditieuse) : Billy, à « l’innocence essentielle », est condamné à mort. Il est pendu à l’aube, sans un soubresaut, après avoir lancé « Dieu bénisse le capitaine Vere ! »
Style tragique, références bibliques. Les lectures christique et homosexuelle sont incontestables (sociétale moins), et j’ai pensé à Jean Genet (mais pas pour le style !)

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Message par Tristram Ven 6 Avr - 0:49

Bartleby, commis aux écritures  

autobiographie - Herman Melville Bartle10


En avant-propos au Bartleby et compagnie de Vila-Matas, j’ai relu Bartleby dans la nouvelle traduction de François Bon qui, si elle n’est pas parfaite, redonne vie à l’ouvrage.
Le narrateur de cette nouvelle est le notaire qui engage Bartleby comme clerc chargé de copier des actes ; cet être « blême et bien coiffé, pitoyablement respectable, incurablement solitaire » se montre travailleur et consciencieux, mais refuse bientôt certaines tâches de son célèbre « I would prefer not to » (je préférerais peut-être plutôt la formulation « j’aimerais autant pas » au « je préférerais ne pas » de François Bon). Bartleby ne quitte plus l’étude, puis cesse de travailler, « regardant dehors, à cette insipide fenêtre derrière le paravent, face au mur de briques mortes ». Oscillant entre irritation et compassion, son impuissant employeur ne peut rien faire :
« Bien sûr c’était principalement cette merveilleuse modération, qui non seulement me désarmait, mais m’émasculait, comme c’était le cas. »
Spoiler:

Mais quel texte étrange, dans son style juridique ampoulé ! Déconcertant, désarmant personnage, le non-violent qui dit non, l’ex « commis aux écritures subordonné au Bureau des Lettres Mortes », c'est-à-dire à détruire le courrier perdu...
Précurseur de Kafka, de Bouvard et Pécuchet ‒ de la littérature de l’absurde ‒, parent d'Oblomov, c’est peut-être aussi une parabole de la vanité de toute littérature :
« …] il me dit qu’il avait décidé de ne plus jamais écrire. »

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Message par Bédoulène Ven 6 Avr - 10:08

merci Tristram !

c'est aussi un projet ! mais j'en ai tant que .........

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Message par Invité Ven 6 Avr - 11:20

Sacré Bartleby !
J'ai hâte de savoir ce que tu vas penser du livre de Vila-Matas.

Et Bédou, le livre de Melville est très court.

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Message par colimasson Ven 6 Avr - 11:37

Merci de raviver à mes souvenirs cet adorable Bartleby qui représente parfaitement ma philosophie du travail salarié !
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Message par Bédoulène Ven 6 Avr - 18:04

ah! Arturo tu fais remonter le livre alors !

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Message par Hanta Jeu 26 Avr - 12:57

Bartleby le scribe

autobiographie - Herman Melville Swfxgf10

J'ai beaucoup aimé ce livre mais j'y ai trouvé un sens dont je ne suis pas sur que l'auteur voulut l'y placer. Une interprétation du moins.
Bartleby incarne la personnification de la vacuité existentielle. Il se définit par ce qu'il ne fait pas, ce dont il ne veut pas, ce qu'il n'a pas, ce qu'il préfère ne pas.
Et il est à l'image de l'étude et de son patron c'est le révélateur de cette vacuité, une étude routinière mathématique égale de jour en jour, où les papiers sont reproduits où il n'y a nulle création ni production innovante, dans un monde finalement arrêté ou figé dans les habitudes, sans ressenti autre que les humeurs de chacun. C'est quand Bartleby arrive que les gens se réveillent que la routine s'achève car les personnages réagissent, se rendent compte ressentent enfin par opposition à l'absence de tout ce que représente le personnage éponyme. Cela fait penser à Kafka, à Ionesco aussi un peu et cet existentialisme où finalement l'individu compte sur autrui pour exister est magnifique.

Melville écrit de plus si finement avec une délicatesse telle que l'on est fortement touché par son récit.
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Message par Bédoulène Jeu 26 Avr - 14:23

merci Hanta, ton commentaire me confirme dans cette lecture (en projet)

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