Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Le Deal du moment : -15%
(Adhérents) LEGO® Icons 10318 Le Concorde
Voir le deal
169.99 €

Tommy Orange

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Tommy Orange Empty Tommy Orange

Message par Avadoro Mer 30 Oct - 23:30

Tommy Orange
Né en 1982

Tommy Orange Tommy-10

Né en 1982, Tommy Orange a grandi à Oakland, en Californie, mais ses racines sont en Oklahoma. Il appartient à la tribu des Cheyennes du Sud. Diplômé de l’Institute of American Indian Arts, où il a eu comme professeurs Sherman Alexie et Joseph Boyden, il a fait sensation sur la scène littéraire américaine avec son premier roman.
(source : Editions Albin Michel)


Oeuvres traduites en français

Roman

2018 : Ici n'est plus ici
Avadoro
Avadoro

Messages : 1385
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Tommy Orange Empty Re: Tommy Orange

Message par Avadoro Jeu 31 Oct - 0:02

Tommy Orange Ici10

Ici n'est plus ici

A l'approche du grand pow-wow d'Oakland, Tommy Orange s'attache à suivre la trace, à travers une oeuvre polyphonique, d'Indiens urbains à la recherche d'eux-même et d'un avenir. L'évènement, rassemblement festif et instrument de transmission d'un héritage culturel, représente un catalyseur qui va lier des destins entre promesses et tragédies, espoirs et chutes.

Ce premier roman de Tommy Orange a connu un fort écho critique, en raison de la rigueur passionnée et souvent bouleversante de son style, qui interroge et bouscule dans un même élan, confrontant l'humain à ses peurs, ses doutes et ses désespoirs.
Ici n'est plus ici évoque de pages en pages l'impossibilité même des communautés amérindiennes à "être", face à un passé destructeur reçu comme un poids qui absorbe chaque instant. Les morts, les silences, la haine de soi sont autant d'ombres qui envahissent les protagonistes de l'intérieur, et nourrissent une colère bien trop souvent enfouie.
La description d'un quotidien est rude, poignante, remplie d'amertume, mais Tommy Orange parvient à repousser un pessimisme en donnant vie par l'écriture à des aspirations, à des connexions affectives, à des projets. Une forme de détresse reste omniprésente mais la possibilité d'une présence, d'une création, laisse jusqu'au bout une perspective, aussi fragile soit-elle.

Ici n'est plus ici est donc un roman particulièrement intense et éloquent. Mon avis est légèrement nuancé par l'impression que la construction chorale manquait parfois de fluidité, et l'épilogue, à la fois immensément douloureux et libérateur, peut apparaitre un peu trop prévisible. Mais la découverte reste très marquante.
Avadoro
Avadoro

Messages : 1385
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Tommy Orange Empty Re: Tommy Orange

Message par Bédoulène Jeu 31 Oct - 7:13

à découvrir donc, merci Avadoro !

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Tommy Orange Empty Re: Tommy Orange

Message par topocl Jeu 31 Oct - 8:43

Tu me convaincs, Avadoro (comme je lis moins, j'ai besoin de lectures plus nourrissantes)

_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl
topocl

Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Tommy Orange Empty Re: Tommy Orange

Message par Tristram Ven 21 Avr - 13:06

Ici n'est plus ici

Tommy Orange Ici10

Prologue :
« Nous sommes nombreux à être urbains, désormais. Moins parce que nous vivons en ville que parce que nous vivons sur Internet. Dans le gratte-ciel des multiples fenêtres de navigation. On nous traitait d’Indiens des rues. On nous traitait de réfugiés urbanisés, superficiels, inauthentiques, acculturés, on nous traitait de pommes. Une pomme est rouge à l’extérieur et blanche à l’intérieur. Mais nous sommes le résultat de ce qu’ont fait nos ancêtres. De leur survie. »
Dans la première partie, Reste, sont présentés quatre protagonistes :
Tony Loneman, Cheyenne de 21 ans, porte sur le visage le « Drome », syndrome d’alcoolisation fœtale. Avec sa grand-mère, Maxine, il vit à Oakland, et c’est sa terre. Et il projette le braquage d’un pow-wow…
Dene Oxendene, d’ascendance cheyenne et arapaho, projette quant à lui de recueillir les témoignages filmés d'Indiens urbains.
« Cette citation est importante pour Dene. Ce « là, là ». Il n’avait pas lu Gertrude Stein en dehors de cette citation. Mais pour les Autochtones de ce pays, partout aux Amériques, se sont développés sur une terre ancestrale enfouie le verre, le béton, le fer et l’acier, une mémoire ensevelie et irrécupérable. Il n’y a pas de là, là : ici n’est plus ici. »
There is no there there. » Le titre original du livre est There There).
Opale Viola Victoria Bear Shield, douze ans, son Teddy Bear Two Shoes, sa sœur aînée Jacquie et sa mère à Alcatraz, pendant l’occupation de l’île par des militants des Premières Nations en 1969-1971. La mère, qui semble faire référence à Storytelling, de Christian Salmon :
« Elle m’a dit que le monde était fait d’histoires et de rien d’autre, juste des histoires, et des histoires qui ont pour sujet d’autres histoires. »
Edwin Black est également un Indien-Américain, titulaire d’un master de littérature comparée dans le domaine de la littérature des Indiens d’Amérique. « Bébé trentenaire » obèse, il feuillette Internet à la recherche de son père, et lui aussi incarne le mal-être amérindien. Octavio lui montre son flingue imprimé en 3D, indétectable par les détecteurs de métaux.
Dans la seconde partie, Réclamation, voici d’autres personnes impliquées :
Bill Davis, beau-père d’Edwin, balaie le stade Coliseum, quand il avise un drone et tente de l’abattre.
« Il adorait Vol au-dessus d’un nid de coucou. Ça l’avait mis en rogne quand on en avait fait un film et que l’Autochtone, qui était le narrateur tout au long du livre, n’y tenait plus que le rôle de l’Indien taiseux, cinglé et stoïque qui balance le lavabo contre la baie vitrée à la fin. »
Calvin Johnson, pris dans une affaire de drogue et d’argent, est contraint de participer au braquage, avec notamment Octavio.
Jacquie Red Feather, sœur d’Opale, conseillère diplômée en toxicomanie et alcoolique en sevrage (l’alcool est omniprésent chez les Amérindiens, et la drogue est aussi fort présente chez ces "mal assimilés", généralement miséreux), participe à une conférence sur la prévention du suicide, fréquent chez les jeunes Indiens. Elle rencontre Harvey, qui l’a violée à Alcatraz, et dont elle a eu une fille qu’elle a placée. Son autre fille, héroïnomane, s’est suicidée, et elle a laissé les trois fils de celle-ci à sa sœur.
Orvil Red Feather est l’aîné des trois enfants. Il recherche son identité, car on ne lui a rien transmis, et témoigne devant Dene. Des pattes d’araignée sont sorties d’une grosseur qu’il a sur la jambe, et il va au pow-wow avec ses frères.
Dans Entracte, comme dans le prologue, Orange donne des précisions sur l’histoire des Premières Nations. Suivent deux autres actes de ce drame annoncé.
Puis la narration se resserre sur la préparation du « Grand Pow-Wow d’Oakland », qui réunit la plupart des protagonistes tandis que Tony introduit sur site les balles du pistolet en plastique – des pistolets, car il y en a cinq.
Opale s’est aussi sorti des pattes d’araignée de la jambe, lorsqu’elle était enfant (il y a de nombreuses références aux « médecines »).
« Un mot cheyenne : Veho. Il signifie « araignée », « escroc », et « homme blanc ». »
Le pow-wow, avec le tambour central dans le récit et la culture amérindienne, lieu de retrouvailles notamment familiales, culmine dans un massacre, en écho de l’Histoire de la conquête de l’Ouest.
Il y a quelque chose de viscéral (peut-être le sang) dans ce roman à la fois très dense et éclaté (comme les familles) qui parcourt les aspects particuliers aux Premières Nations, et où s’unissent des voix du présent comme du passé.

\Mots-clés : #amérindiens #colonisation #historique #minoriteethnique #romanchoral #social #traditions #violence #xxesiecle

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Tommy Orange Empty Re: Tommy Orange

Message par Bédoulène Ven 21 Avr - 14:22

tu recommandes cette découverte, comme Avadoro ?

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Tommy Orange Empty Re: Tommy Orange

Message par Tristram Ven 21 Avr - 17:25

C'est un roman plein de mérite, mais la forme éclatée pourrait décevoir...

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Tommy Orange Empty Re: Tommy Orange

Message par Bédoulène Ven 21 Avr - 17:37

ok ! merci

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Tommy Orange Empty Re: Tommy Orange

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

 Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum