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Céline Minard

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Message par Nadine Sam 3 Déc - 10:05

Céline Minard
Née en 1969

Céline Minard Celine10

Céline Minard est née à Rouen en 1969. Après avoir étudié la philosophie, elle s'attache au travail d'écriture.
Outre la rédaction de fictions, elle travaille régulièrement avec la plasticienne Scomparo. 

Une auteure  à classer d'entrée dans la lignée des Chuck Palahniuk, Martin Amis et autre Will Self ?
Source Babelio

Bibliographie :

R., Comp'Act, 2004
La Manadologie, 2005
Le Dernier Monde, 2007
Bastard battle, 2008
Olimpia, 2010
So Long, Luise, 2011
Les Ales, en collaboration avec scomparo, 2011
Faillir être flingué, 2013 : Page 1
KA TA, emballé par scomparo, 2014
Le Grand Jeu, 2016 : Page 1
Bacchantes 2019 : Page 2

màj le 20/04/2019


Dernière édition par Nadine le Dim 4 Déc - 14:52, édité 3 fois
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Message par Nadine Sam 3 Déc - 10:09

Céline Minard,  Le Grand Jeu

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Si j'avais été élevée non à voir mais à croiser, analyser, décrypter, expérimenter l'environnement- et mes perspectives d'évolution en son sein, je crois que je serais plus efficiente à tous les niveaux, y compris émotionnels. Seulement, je n'ai pas rencontré la langue qui m'aurait décillée sur ces enjeux.

C'est le premier point du livre qui m'a passionnée. Cette langue decille cette possibilité.
Pour mettre en scène cet aspect, Minard a choisi de faire évoluer son héroine dans une vallée bien perdue , à une altitude bien marquée. Le champ lexical de cet environnement allié à celui , technique, de la varappe mettent très bien en scène ces enjeux je dirais hyper-pragmatiques.

Ya pas grand chose, mais il y a beaucoup à faire, à commencer par se créer des pistes sur ce territoire. Comme si l'arpenter était déjà en soi, et en vase clos, une évidence à garantir.

(Entre nous rien que ce postulat se pose là .Je trouve. )

Le deuxième point qui m'a beaucoup nourrie :
Minard nous embarque dans ce "savoir être",
on s'y sent un peu platement embarqué d'ailleurs; la rigueur cognitive de cette femme tente ma dérobade.
MAIS :

une scène fondamentale clôt la leçon pratique :
Spoiler:
Spoiler:

Spoiler
Spoiler:

Troisieme point  :

Minard peint très très très bien ce qui se passe en soi. En toi. En nous. Ce mouvement en soi pour soi, nous tous seuls avec nous même. Elle le peint, et surtout le met en scène grâce au rythme même de sa prose et des épisodes qu'elle lui soumet.
Parce que l'on s'ennuierait presque à suivre la récurrence des  jalons psychiques, les trois ou quatre points de rupture de ceux-ci, soit choisis, soit arrachés avec effort, soit imposés par l'environnement sont extatiques.
Cette écrivaine est maître de sa prose et de son cheminement.
J'ai donc rencontré, en suivant son fil, une image magnifique de ce qu'est un mouvement d'âme.

Je suis très intéressée par le rapport que le corps entretient avec l'esprit, et ce livre en est une description autant qu'une exploration magistrale. La prose en est factuelle, pour la plus grande part, à l'image de la situation narrative, certains lecteurs n'y trouveront pas leur nid préféré, pas question cette fois de se laisser porter par le style sans visualiser ou analyser ce qui est dit. C'est exigeant, pas de fioritures , ou très peu.

Le quatrième point que je soulignerais :
je comprends mieux la nature des foisonnements farfelus que Minard nous offre à travers tous les livres que j'ai lu d'elle. Son personnage use parfois de psychotropes, et il me semble, pour le peu que je connaisse de ces domaines, qu'elle en extrait assez justement l'apport singulier. Cela permet de forcir les schèmes de l'âme qu'elle dépeint. Et la petite folie qui apparait parfois dans les épisodes narratifs sont leur fruit certain, qu'il faut admettre. Ils sont jubilatoires, en tous cas.

Ainsi donc ces quatre "plot'points" que j'ai trouvé à partager sur cette lecture.
Certaine manière de Céline Minard m'aura moins plu qu'autres occasions, mais tout comme certains amis, très chers, peuvent nous enquiquiner alors même qu' ils nous semblent irremplaçables. Je serais bien ingrate de lui reprocher que ce qui l'éclate un max ne fasse pas partie de ma cosmogonie. Parce qu'elle est une passeuse précieuse , un esprit pointu.

#aide à vivre.



mots-clés : #nature


Dernière édition par Nadine le Sam 3 Déc - 10:13, édité 1 fois
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Message par topocl Sam 3 Déc - 10:10

Faillir être flingué

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Une lecture fort réjouissante que ce western dans la plus pure tradition de l'Ouest sauvage.

Céline Ménard développe un récit assez audacieux, commence par sculpter ses pions, les place habilement sur l'échiquier en de nombreux petits récits qui évoluent en parallèle, puis les fait peu à peu s’entrecroiser, pour tous les réunir au final dans une ville en train de prendre son essor,  où tout le monde finit par se retrouver, et où les destins se nouent. Là, tout prend corps, les  dynamiques individuelles qui ont poussé tous les personnages dans ce lieu perdu au milieu de la prairie prennent leur essor, les relations se tissent, les aspirations personnelles servent le destin collectif de la ville dans un sentiment général d’amicalité et de bonhomie joyeuse.

On retrouve avec plaisir tous les clichés et les nombreuses péripéties sans lesquelles un western n'est pas un western,  c'est même ce qui fait l’un des  charmes du livre, que vraiment tous les stéréotypes soient là, (le livre est donc moins surprenant que le titre pourrait le laisser attendre) avec cependant une note d'humour qui n'est jamais bien loin. Les personnages quoique nombreux, sont attachants, les situations ne manquent pas de sel, il y a une pointe de sagesse et un peu de suspens: du tout bon,  on passe un excellent moment.


(commentaire rapatrié)


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Message par Nadine Sam 3 Déc - 10:14

Topocl, te souviens -tu du troupeau de bisons ?
Magni-fique.

Une écriture décidément très sensorielle.
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Message par Nadine Sam 3 Déc - 10:14

Le prochain que je lirai sera sans doute So long, Luise. Shanidar je crois, me l'a chaudement conseillé.
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Message par topocl Sam 3 Déc - 10:29

Nadine a écrit:Topocl, te souviens -tu du troupeau de bisons ?
Magni-fique.

Une écriture décidément très sensorielle.

Si tu aimes les bisons, Nadine, il te faut lire Wild Idea, de Dan O'Brien, un écrivain éleveur de bisons!

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Message par Nadine Sam 3 Déc - 10:42

Ah je vois de qui il s'agit. J'ai entendu une interview de lui, une émission sur France Culture.

C'était intéressant. Il a une posture assez éthique.
Il abordait dans cet entretien, à un moment, assez frontalement la question de la finalité de son elevage : l'abattage et manger ! C'était intéressant qu'il soit honnête sur ces aspects là. Qui m'ont tout de même mise chagrine (coeur d'artichaut. Je mange de la viande en plus, alors vraiment hein...Sadsilent)
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Message par Bédoulène Mar 17 Jan - 8:55

Le grand jeu

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c'est mon premier Minard. J' ai suivi le personnage agréablement dans ses activités, la marche en montagne, le jardinage, ses "loisirs". Par contre sa démarche l'ai-je comprise ? un défi, une promesse qu'elle s'est faite, vivre isolée, suffire à ses besoins (mais elle a à sa disposition un refuge adapté et un minimum de moyens en réserve pour vivre quelque temps avant de pouvoir produire) mais surtout sans relation humaine (soit un ingrat, un envieux, un imbécile...)

Elle va s'adapter au mieux, à cet espace nouveau, à ce temps à maîtriser à s'en faire des alliés. C'est alors que l'impondérable survient, un autre humain joue dans son espace, elle va le côtoyer. Il s'avèrera un guide, et qui n'est ni ingrat, envieux ou imbécile, de quoi s'interroger à nouveau sur ce grand jeu qu'est vivre et comment. Entre les deux humains s'installe aussi ce grand jeu et bien que son "voisin" lui dise que ce lieu n'est pas pour elle notre "réfugiée" se fait une nouvelle promesse et elle le sait les promesses portent le danger, celui de ne pas se réaliser, de s'y perdre.

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Message par Exini Mar 17 Jan - 22:23

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Faillir être flingué

Pas de réel personnage principal, ou plutôt, une foultitude. Par courts chapitres, on fait d'abord leur connaissance durant le voyage qui les mène, volontairement ou presque par hasard, à une ville nouvelle, à peine "née". Chacun a droit à sa présentation et on commence à s'attacher à chacun d'eux, à leurs problèmes, à leurs vies respectives.

Puis l'installation, les premières rencontres, la "pierre" que chacun apporte à la construction de cette ville nouvelle.

Ce chambard, on s'y attache d'autant plus que cette ville naissante, ces personnages uniques, ces amitiés tiennent essentiellement grâce à l'écriture vivante, palpitante de Céline MINARD. Une suite de courtes histoires où le loufoque hilarant côtoie - parfois - la gravité et suivent toutes le même fil directeur : l'essor d'une ville qui se consolide à mesure que se nouent les relations entre ses différents habitants. Une joyeuse bande qui m'a transporté !

Et lorsque violence il y a (les derniers chapitres, par exemple), elle n'est jamais gratuite, esthétique, voyeuriste. Elle est souvent rapide et laisse des marques et des cicatrices, tant sur les corps que dans les esprits.

Mais ce que j'ai aimé le plus, c'est vraiment la première partie, la présentation des personnages et leurs humeurs, les changements à fur et à mesure qu'ils parcourent la nature, douce ou hostile, superbe. Et un style sec, qui fait souvent penser aux westerns crépusculaires. Au fond, la première et la seconde partie sont radicalement différentes.

J'ai refermé le bouquin, le sourire au lèvres et une foule d'historiettes plein la tête.

Spoiler:

Arcadia, contrebassiste au saloon, peut exprimer en musique une ambiance ou un sentiment, et transporte ceux qui l'écoutent, et le lecteur avec (la musicalité du texte, toute en accords mineurs et majeurs ?) :

Spoiler:

Message récupéré
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Message par shanidar Sam 15 Avr - 14:16

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Le Grand Jeu

Un texte compliqué pour moi car même si j'adore la marche et encore plus la marche en montagne, j'ai bien du mal à visualiser les espaces décrits dans les romans 'paysagistes'. A moins de me les faire sentir, je n'arrive pas très bien à voir une crique, une gravière, un surplomb, le passage d'une arête, un ressaut, pour moi tout cela reste très confus, brouillardeux, pas très clair. Et comme le personnage de Minard (et Minard elle-même, peut-être) ne semble pas une adepte de l'empirisme, qui apprend en se brûlant mais bien au contraire un être qui calcule absolument tous les risques avant de se lancer, qui cadenasse les surprises, il paraît évident que je vais avoir du mal à suivre, à m'immiscer, à me frotter à l'histoire.

Et justement, les questions de mise en danger, les questions de menace qui essaiment le texte, qui ramènent étrangement le lecteur à du connu, aux peurs civilisées, aux promesses faites, semblent fêler le bel ordonnancement de notre ermite (à très juste titre Bédou parle de 'réfugiée' dans son com'). Elle qui, a priori, a calculé tous les risques, toutes les nécessités d'une vie recluse, qui est parée pour une vie solitaire, à 2000 mètres d'altitude, en plein désert montagneux, ne cesse de s'interroger sur ce qui menace l'homme, ce qui l'encercle, l'oppresse, le guette, ce qui l'opprime et qui n'est autre que l'homme, l'Altérité. Si finalement, la réclusion est un refuge, un salut, c'est bien dans l'altérité que se trouve tous les dangers du monde. C'est à ce danger que notre héroïne cherche à échapper, c'est contre lui qu'elle construit des défenses, contre la rencontre, contre l'échange, le don, contre l'Autre.

En cherchant à fuir les ingrats, les imbéciles et les envieux notre héroïne fuit également l'ensemble de la communauté humaine. Mais bien sûr, cette belle échappatoire n'est qu'une illusion et la découverte inopinée que son territoire, son royaume n'est pas dépourvu de présence 'humaine', va remettre en question la méthode même du repli sur soi. Car il est impossible d'être insensible à l'Autre.

Après un début compliqué, 70 premières pages ingrates, faites d'installation millimétrée, d'arpentages et de cultures vivrières, le texte se transforme grâce à l'entrée en scène d'un nouveau personnage. Le basculement de l'Un vers l'un + un, oblige la narratrice à contrevenir à ses principes, bouscule sa patience, met en jeu ses impulsions naturelles d'humaine. Car on devine très vite que sous ses allures de guerrière, de froide nature se cache un être blessé, éminemment humain. Et le texte prend alors une tournure toute différente et devient réellement passionnant.

Passionnant dans ses questionnements, dans ce retour sur Soi qui fait retour à l'Autre, question sur la confiscation du don, du jeu, de la promesse, sur la rétention de l'offre pour finalement se heurter à la contingence d'un Autre, pas tout à fait celui qu'on attendait, évidemment un peu décalé par rapport à l'image que l'on a de l'être idéal, celui de l'ultime rencontre, celui qui va nous faire basculer.

L'univers clos et en même temps complètement ouvert de l'aventure donne à chaque mouvement une liberté et une nécessaire contention qu'on retrouve subsumé dans l'escalade (moment d'intense concentration et en même temps sortie de soi) et dans la rencontre (moment de lâché prise et d'intense revitalisation de soi).

La proposition de Minard, audacieuse, paradoxale (s'extraire du monde pour mieux comprendre qu'on ne peut lui échapper totalement) est un roman difficile à aborder, mais qui, pour celui qui s'y attache, prend des dimensions initiatiques absolument essentielles à toute personne en quête d'elle-même et en mal de l'Autre.


Au final, les deux derniers tiers du roman (qui ne fait que 190 pages) m'ont totalement conquise.

N.B. : je trouve la lecture géodésique de Nadine particulièrement pertinente, soulignant la richesse d'intentions et d'explications que le récit propose.
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Message par églantine Sam 15 Avr - 19:19

Le grand jeu

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Le grand jeu : Tout un programme et ça rigole pas avec Céline Minard !
Quand faut y aller , c'est sans demi-mesure pour son héroine des temps modernes qui ne cherche pas l'amour du chevalier-servant mais seulement la rencontre avec elle-même , loin de ses pairs (qu'elle ne semble pas tenir en haute estime ) , volontairement donc .
Par nécessité semble-t-il pour survivre , une femme part vivre en haute montagne , dans ses contrées hostiles à l'homme , à moins d'être solidement équipée d'un matériel technique high tech des plus performants . Un choix insolite , un grand luxe car probablement coûteux mais un luxe vécu sans filet : tel est le but du jeu , le grand jeu ?
C'est avec autant de précision , minutie , calculs , prévision que d'intuition que son camp de base voit le jour . Rien n'est laissé au hasard , la femme connait son affaire et n'admet pas la faille souvent fatale dans de telles conditions : Le mental de grimpeuse comme précieux atout en mode survie , et une quête existentielle bien arrimée dans son bagage intellectuel .
Mais est-ce suffisant pour entendre les réponses ? L'écho de la montagne ne donne pas la réponse. Hors de toute représentation sociale,  il faut malgré tout trouver des points de repères , des ancrages et sans la présence de l'autre , c'est une multitude forme de vie qui sait se faire entendre ,perçue comme menace , danger (dans une perception presque animiste ) :

Le surplomb est une menace, il se tient au dessus de moi et sa taille , son poids ,, sa présence s'imposent et compressent l'espace .Mon oreille interne perçoit un surplomb avant que je ne voie .La menace est un état de fait , un état de masse .un état de gravité de la roche entre la chute et l'accroche , une chute en réalité , une chute imminente , dont le déclenchement va se produire, de façon incertaine , dans un temps proche , imprévisible .Une chute en train de se produire sur une échelle du temps que nous ne pouvons pas percevoir du fait de notre vitesse propre
.

Mais aussi comme l'amie :  
L"eau n'est pas montée au dessus de la tige de ma chaussure quand j'ai traversé et je lui en ai été reconnaissante "Et après que j'ai eu à nouveau traversé le pierrier , le retour fut un rêve .La cascade était apprivoisée ."

Et puis la femme n'a rien d'une évaporée partie à l'aventure en mode "Robinsonnade , on va bien se poiler" : une solide connaissance du terrain non seulement par la pratique des sports de montagne mais aussi géologique lui permet de lire le paysage , se l'approprier en dehors d'une approche espace temps primaire : grâce à tout ce bagage , et une force mentale qui n'est pas sans rappeler quelques approches méditatives orientalistes, son adaptation se fait en relative souplesse , ce qui lui permet de faire surgir en elle "Lhomme paléocéne " ( faite comme moi , chercher sur google ) et de trouver la voie pour sortir , et de dire :
"J'étais toujours dans la concentration .Je sentais les fibres , le goût de chaque aliment était une matière , le goût . L'eau qu'ils contenaient , une source .Ce que j'avalais l'énergie .La pelouse autour de moi , tous les brins , un par un , la puissance .Les nuages sur ma tête , la sauterelle sur ma jambe , dans ma main : la puissance "

Là on atteint un degré de prise au réel multidimensionnel assez exceptionnel et on se dit "respect" :

S'il y a une esthétique dans ce volume , c'est celle de la survie .S'il ya une décision , c'est la mienne , celle de vouloir m'installer dans des conditions difficiles .En grande autonomie" .
Du reste , malgré cette  cette grande maitrise("surmaitrise" ? )  , le ravissement sait surgir , avec forte contention quand même , Céline Minard n'est pas de cette trempe d'écrivain qui laisse discourir dans les herbes folles pour parer son récit de toutes les fleurs d'apparats qui cachent souvent un grand vide (comme je suis en train de faire ??? ) :
"De l'autre côté , tout était ouvert , étalé , érodé , doux .Le soleil glissait partout .Les montagnes étaient emballées de laine tendre , d'un vert rabatuu que le rose rallumait . Les sommets étaient ronds , la lenteur de leur courbe m'apaisait "
.Tout irait pour le mieux dans le meilleur de monde donc , avec la bonne grossefatigue et ce qu'on suppose d'endorphines pour que les questionnements ontologiques prennent leur juste place sans douleur , ni attente et de là à penser
"Je ne comprends pas ce qui m'arrive comme un acte de naiveté .Je comprends "s"en contenter" comme un acte de sagesse .
Ou bien
"La description , sans jugement , sans inclination , est peut être la seule discipline nécessaire .Aquoi ? A l'accueil du monde .Et comme ne saurait-il pas vivre celui qui accueille le monde ? .

Bon mais si le grand jeu finalement n'était pas celui prévu par l'autarcie mais que la grande menace revienne en puissance décuplée par l'hostilité des lieux à travers ce personnage aussi improbable qu'omniprésent qui provoque un brusque changement stylistique :
" Qu'est ce que ce fait ce putain de moine dans mon territoir ? Envahissement , occupation , traversée , trouble ? "
Car
"Dès que je vois un humain , j'ai l'idée d'une relation entre lui et moi"


A fortiori dans cet univers aux frontières minérales .  Et de ce chemin initiatique , menant à l'autre , dans une forme d'altérité incongrue , désocialisée , Céline Minard nous entraine dans une reconnaissance de l'autre au delà du vernis , ce "si fragile vernis d'humanité " que je redoute tant depuis ma dernière lecture de Michel Terestchenko : aux frontières du fantastique , dans les plis de la roche , à travers l'oreille interne , dans une reconnaissance primitive , sans limite , dans l'acceptation du grand jeu , le seul , l'unique , celui qui m'unit à l'autre .Entaché, cependant, ce dernier parcours par un abus de substance euphorisante comme alcool ou autres drogues qui décrédibilisent quelque peu .A ces altitudes , on pourrait penser que l'ivresse des montagnes devraient suffire pour basculer dans une fantasmagorie décoiffante , comme en témoigne les dernières pages .

Néanmoins, un ouvrage insolite , hautement recommandable pour les amateurs d'écritures sèches et perforantes , pour les amateurs de sensations fortes et aux cérébralités en quête d'"accroches pitonesques"pas toujours très fiables (c'est ce qui en fait la saveur ! ) .
On en ressort bourré ( non pas que d'alcool ) de questionnements réveillés , un peu confus , peut-être légèrement agacé par un intellectualisme un peu forcé . Sans réponses mais aussi nourris par un voyage presque expérimental  en bordure des limites habituelles , dans une sorte de délicieux vertige suscitant le soubresaut nécessaire pour inviter le lecteur vers d'autres ailleurs .
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Message par Bédoulène Sam 15 Avr - 22:52

merci églantine !

nous avions confronté nos ressentis dans une lecture croisée Nadine, Shanidar et moi-même ; j'avais relevé aussi "l'accueil du monde"

quelques bribes : traces de son passé urbain quand elle est dans son refuge et qu'elle est dans son lit pelotonnée elle fait allusion, vu sa position à un corps qui épouserait sa forme (c'est bien un souvenir), me semble aussi qu'à un moment elle se rappelle des villes, places ....

de plus le fait de parler de son "traitement" fait pour moi référence, inconsciemment peut-être, à un besoin de "soins", donc la nécessité de ce refuge.

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Message par topocl Lun 17 Avr - 10:42

Le Grand Jeu

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Pfff... ben là... grosse déception.
Il est parfois des livres comme ça que j'attends avec une gourmande impatience, dont l'attente en elle-même est un plaisir... et puis... FLOP...

C'est une femme (sans nom, sans passé, mais pleine de rage contre l'humanité) qui décide de couper tout lien, non pas tant avec la civilisation, qu'avec l'homme. Elle s'achète quelques hectares  en haute montagne, loin de tout, s'y fait construire un abri high-tech, le fait équiper et approvisionner par hélicoptère - pas moins que ça ! Car oui, tout est sous contrôle… Jusqu'aux plaques à induction pour préparer le frichti (alimentées par panneaux photovoltaïques pour la bonne conscience écologique).

Elle s'installe, prend la mesure des lieux et de son choix, dans une écriture clinique toujours maîtrisée. J'ai alors pris plaisir à l'accompagner, non sans quelques pensées pour notre jardinière potagère et notre baladeuse de montagne. Mais comme shanidar, je n'ai pas réussi une seconde à m'orienter dans le paysage, ou à comprendre les trajets d'escalade, noyée sous la pléthore de termes techniques. Cependant, le lieu était sympa,et les ballades séduisantes.

La nature est immense, hospitalière et hostile à la fois: une sourde menace émerge de cet isolement, mais l'individu croit la maîtriser au-delà de ses interrogations introspectives perpétuelles exprimées sous forme de considérations philosophiques absconses sur la menace, la promesse, le danger, le risque ; autant de questionnements spéculatifs cycliques.

Un moment, j'ai cru que ça allait devenir drôble. Des traces éparpillées sur ce territoire sauvage mènent notre héroïne à une curieuse créature pour une rencontre décalée dans une scène pipi-caca à la limite du grotesque… Je me suis alors dit que l'on allait finalement accéder à un poil d'humour au sein de cette salamalec métaphysique… Mais non, c'était toujours aussi sérieux : cette rencontre non désirée avec l'humain nous relance dans  une errance existentielle obscure… Notre héroïne boit de plus en plus,  fume sans doute aussi un peu (beaucoup?), et tout cela dérive vers une séance de lévitation nébuleuse (Transe ésotérique ? Délire éthylique ?) dont on se dit qu'au moins elle va éclairer la réflexion ontologique de notre misanthrope en quête (et, pourquoi pas, la lanterne de notre lectrice désarçonnée par la même occasion…)

Il n'en est rien… Si la métaphore du dur chemin via l'escalade se transforme en  une métaphore du dur chemin via le fil funambulique, je n'ai toujours rien compris à ce charabia métaphysique, tout en étant convaincue que Céline Minard, dans son grand sérieux, son écriture outrageusement travaillée, ses hautes aspirations, a certainement  voulu donner un sens à tout cela. J'ai finalement trouvé cela confus, assez lourd et très intellectuel.

Ou alors  tout est  au second degré et je n'ai rien remarqué…


Dernière édition par topocl le Lun 17 Avr - 18:27, édité 1 fois

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Message par églantine Lun 17 Avr - 10:58

topocl a écrit:Le Grand Jeu

tout en étant convaincu que Céline Minard, dans son grand sérieux, son écriture outrageusement travaillée, ses hautes aspirations, a certainement  voulu donner un sens à tout cela.

Ou alors  tout est  au second degré et je n'ai rien remarqué…
Je suis complètement d'accord avec toi là ! Du reste à un moment elle utilise le mot driède au lieu de drièdre page 14 sur ma liseuse .( je suis allée chercher sur wiki bien sûr ) .
Mais elle a une sacrée maîtrise , trop comme je l'ai dit et ça fait crispette à certains moments .
Quant à sa recherche existentielle , il est vrai qu'elle semble un peu perturbée .On dirait qu'elle a fumé plus que la moquette et ce n'est pas très compréhensible . Mais malgré cela ça renvoie à des intimités , même si éloignées de ces "délires" .
J'ai nettement préféré la première partie , parce que ...la montagne dans une approche technique qui me fascine ,(Pour tout dire , si je devais recommencer une vie , je dirais "quand je serai grande je serai alpiniste  Razz ) ....parce que le suspens au bout de chaque pas avec une ambiance thriller , parce que promesse .... parce qu'elle connait bien le milieu et elle le retranscrit formidablement bien , parce qu'elle fait surgir des sensations ( et surtout des perceptions ) uniques que seules ces conditions géographiques nous en donnent l'accès .....
Mais j'ai parlé d'agacement ....car oui ....Elle a un peu forcé sur le côté pseudo-philosophique et que ça coince ; elle s'en sort par une pirouette basculant dans une forme d'onirisme .
Je n'ai pas été dupe de tout cela . J'ai accepté , parce qu'elle m'a permis de m'immiscer dans son univers ....Je garderai des images de cette lecture . Et je me dis que porté à l'écran , ça pourrait être fantastique .
Ton commentaire ne m'étonne pas et j'adhère même . Même si je n'ai voulu prendre que le positif pour moi .
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Message par églantine Lun 17 Avr - 11:31

Dans Télérama :
 pour Le Grand Jeu, je ne suis pas partie d'un anachronisme ou d'un déplacement, mais de la figure plus classique de l'ermite. J'ai beaucoup pensé à Ludwig Wittgenstein, le philosophe autrichien, installé dans la cabane qu'il avait construite au bord d'un étang en Norvège : voilà un grand penseur, un immense logicien et grammairien, qui décide de s'isoler pour mener une vie rudimentaire et se poser de façon très concrète la question élémentaire : comment doit-on vivre ? A travers la recherche intérieure et les gestes de sa narratrice, qui a choisi de s'extraire de la société pour s'isoler en haute montagne, Le Grand Jeu pose cette même question : qu'est-ce que vivre ? Et d'autres questions liées : où doit-on vivre ? Selon quelle règle ? Quelles relations nouer avec les autres ? Que serait une relation humaine désamorcée à la fois de la promesse et de la menace ? En ce sens, je dirais que Le Grand Jeu relève de l'exercice spirituel, comme les Pensées pour moi-même, le recueil de réflexions dans lequel Marc Aurèle (121-180) s'interrogeait sur les moyens de réactiver le dogme stoïcien dans sa vie, au quotidien.  

La menace, le soin qu'il convient ou non de prendre du monde et d'autrui, le rapport de l'homme à l'animalité et à la nature : des problématiques très actuelles parcourent ce roman, même si ce n'est pas de manière frontale, sous-jacente plutôt...
Le thème de la retraite, la question centrale du comment-doit-on-vivre sont aussi des préoccupations très vives pour nombre de jeunes gens aujourd'hui. C'est vrai que l'actualité n'est pas directement présente dans mes livres, mais, en même temps, je ne suis pas d'une autre époque que la mienne. Si certains thèmes très contemporains affleurent dans mes livres, ce n'est pas à mon insu. Lorsque vous écrivez, vous avez envie, si ce n'est de résoudre, du moins de penser les problématiques qui vous intéressent. J'essaie de les regarder de façon détournée, de les aborder de biais. Peut-être parce que ce sont des questions qui me travaillent de cette façon-là. Ou parce que je suis convaincue qu'on parvient souvent plus facilement à entrer par un coin plutôt que dans ce qu'on croit être le vif du sujet.
Les animaux sont très présents dans “Le Grand Jeu”, comme ils l'étaient déjà dans “Le Dernier Monde”...
Ce que je cherche souvent à approcher dans mes livres, c'est la sauvagerie. Est-ce que nous, humains, avons accès à une certaine sauvagerie du monde ? A une autre forme de perception de l'environnement, la perception animale ? Les animaux ont une conscience et un usage du monde qui ne sont pas les nôtres. Et qui sont pour nous un mystère total. En même temps, entre eux et nous, il y a un partage, puisque nous sommes sur la même terre au même moment. Ces formes de vie différentes sont pour moi des matières à fiction, des propositions pour se dégager de la structure de la pensée humaine. Le romancier peut inventer des personnages extraterrestres, mais il peut aussi vouloir être dans la tête d'un chevreuil. C'est un exercice de transformation, et c'est en cela que consiste l'écriture : changer de point de vue, de focale. Changer d'âge, de corps. Changer de façon de bouger, de façon de considérer un arbre. Qu'est-ce qu'un arbre pour un écureuil ? Une réflexion de ce genre, pour moi, est un ferment de fiction. Ce monde n'est pas fait pour nous. Il n'est fait pour personne, pour rien, et chacun s'adapte. La fleur au pied de l'arbre pousse de tel mois à tel autre, parce que après l'ombre de l'arbre l'empêche de grandir. Le monde n'est fait ni pour la fleur ni pour l'arbre, mais chacun s'arrange. Et c'est bien. Pas la peine de vouloir maîtriser, dominer un monde qui n'est pas fait pour nous. On n'en a pas la charge. C'est la pensée stoïcienne qui parcourt Le Grand Jeu en filigrane : qu'est-ce qui dépend ou pas de nous ? Comment faire la part des choses ? Ça semble simple, mais c'est en fait très compliqué.
“Je n'évolue pas dans l'abstraction.”
Dans “Le Grand Jeu”, comme dans tous vos romans, on sent une imbrication indémêlable entre la dimension narrative et la dimension spéculative...
La pensée est une sensation, il n'y a pas de dichotomie pour moi, et c'est pour cela que dans mes livres, et notamment celui-ci, il n'y a pas une partie active et une partie réflexive, tout est tressé. Wittgenstein a écrit quelque part que comprendre une phrase n'est pas très éloigné de comprendre un thème musical. On sent quelque chose quand on comprend. D'ailleurs, si j'ai étudié la philosophie à l'université, et si j'ai adoré voir ces champs de pensée s'ouvrir devant moi, profondément, je ne suis pas une philosophe. Je n'évolue pas dans l'abstraction. Quand je suis face à un concept, afin de le saisir, je dois en quelque sorte le spatialiser. Je me souviens d'avoir suivi des cours très théoriques sur Kant : pour appréhender sa pensée, je devais me la représenter dans l'espace, comme une sorte de grande machine, avec des rouages, tout un système de poulies et d'engrenages... En fait, transposer ainsi les choses, c'était déjà faire de la fiction.  
Voilà ce que je viens de trouver : j'ai souligné ce que j'ai choisi comme l'un des fils directeurs de ma lecture , inconsciemment ....
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Message par shanidar Lun 17 Avr - 15:43

Merci pour les extraits, églantine, c'est très intéressant cette imbrication de l'intellect et du sauvage, du rationnel et du délirant que chercher à tisser, tresser, Minard.

Son premier roman R., racontait également (sur un mode rousseauiste) les pérégrinations montagnardes d'un individu cherchant à la fois l'extase des grands espaces et l'absolu d'une solitude impossible (parce qu'on est toujours rattrapé par l'Autre). Et dans la plupart des romans de Minard, il y a un moment de total lâché prise en général lié à l'absorption de substances hallucinogènes, je ne sais pas comment elle explique cela mais personnellement j'y adhère complètement, comme une sorte de soupape, de possibilité d'aller au delà du concret, du naturel, de l'évidence pour se piéger soi-même, atteindre sa limite, s'offrir le Grand Saut...
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Message par Bédoulène Lun 17 Avr - 19:04

j'ai aimé la suivre, mais j'aurais préféré qu'elle n'ait pas son cocon de luxe, qu'elle aille jusqu'au bout de sa "sauvagerie".

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Message par Tristram Sam 25 Nov - 10:47

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Faillir être flingué

D’abord, je l'ai lu dans les éditions de la loupe, et la taille de la police, une très bonne intention, est quand même un peu trop grande. J'ai planté le livre dans la grande prairie pour avoir un peu de recul, mais comme je n'ai pas d'appaloosa pour aller tourner les pages, c'est un peu laborieux.
Ensuite, une syntaxe bizarrement cassée/ heurtée par endroits de ce qui semble être des maladresses m'a un peu gêné aussi.
Mais l'histoire avec son rythme _ le Far West, naissance d'une ville _ m'a emballé, au train des personnages et péripéties originales tout en respectant tous les poncifs du genre, ce qui en fait une réussite innovante.
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Message par Bédoulène Sam 25 Nov - 10:50

je ne connaissais pas cette position lecture Tristram ! Céline Minard 1390083676

mais je note "réussite innovante"

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Message par topocl Sam 25 Nov - 11:13

Editions de la loupe, c’est une édition en gros caractères pour malvoyants, Trsitram? Il m'arrive de prendre des ouvrages en gros caractères à la médiathèque, quand l'édition normale est indisponible, et... oui... ça gêne beaucoup la lecture, je trouve. C'est curieux, ce qu'on est attaché à nos petites habitudes.
Mais je vois que les grands espaces de l'Ouest et les grands élans descriptifs de Céline Minard l'ont emporté sur les grands caractères, et que le roman t'a attaché! Ca ne m'étonne pas, c'était à la fois virtuose et touchant, drôle et emporté, dans mon souvenir.

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