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Akira YOSHIMURA

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Message par Baleine Jeu 27 Juil - 18:27

Akira Yoshimura
1927–2006


Akira YOSHIMURA Yoshim10

Akira Yoshimura est un écrivain d’origine tokyoïte. Il est l’auteur de plusieurs romans et de nouvelles/romans courts qui dépeignent généralement la période d’occupation après la seconde guerre mondiale, ou un Japon rural imaginaire, hors du temps.

Bibliographie en français


Romans

• Le Convoi de l'eau (1967)
• Mourir pour la patrie. Higa Shinichi, soldat de deuxième classe de l’armée impériale (1967)  
• Le Grand Tremblement de terre du Kantô (1973)
• Les Drapeaux de Portsmouth (1979)
• La Guerre des jours lointains (1979)
• L’Arc-en-ciel blanc (1979)
• Liberté conditionnelle (1988)

Recueils de nouvelles/novellas

• La Jeune Fille suppliciée sur une étagère (1963), recueil avec « Le sourire des pierres » publié en France en 2002
• Voyage vers les étoiles (1974), recueil avec « Un spécimen transparent» publié en France en 2006
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Message par Baleine Jeu 27 Juil - 18:31

J’aime beaucoup Yoshimura, et on me signale qu’il y a ici d’autres admirateurs. Je lui ouvre donc un fil.

Malheureusement, ma lecture de ses romans n’est pas assez récente pour faire un commentaire propre, et est trop récente pour que j’aie envie de les relire (je n’ai même pas encore fini d’explorer sa biliographie). Je fais donc une macédoine, j’espère que c’est lisible.

J’aime particulièrement Le convoi de l’eau, et, dans une mesure un peu moindre, Naufrages. Ces deux romans me semblent appartenir à la même veine : l’action se déroule dans un Japon rural imaginaire, plus ou moins hors du temps (malgré quelques indications, surtout dans Le convoi si j’ai bonne mémoire, les villages décrits semblent figés dans le passé). Je trouve que Yoshimura excelle lorsqu’il choisit ces décors… son écriture un peu froide acquiert un caractère ethnographique vraiment étonnant, qui est particulièrement intéressant lorsqu’on est dans la contemplation de ‘l’autre dans son pays’. Le japonais ‘moderne’ est-il observateur-anthropologue du Japon ‘hsitorique’ (devenu une fiction) ? En tant qu’anthropologue, peut-il émettre un jugement ? Ce jugement peut-il lui être renvoyé ? Des questions particulièrement intéressantes pour Yoshimura qui écrit durant l’après-guerre.
De Naufrages, je retiens une poésie particulière de la saison, et des scènes de pêche vraiment très belles. De Le convoi, je retiens une atmosphère de mystère glacé⸺car le comportement énigmatique des villageois est relaté par un narrateur externe (dans Naufrage, le narrateur est un enfant né dans le village) lui-même froid et énigmatique. L’ambiance m’a un peu rappelé le film (pas vraiment le roman) La femme des sables.

La guerre des jours lointains m’a moins marquée ; j’en garde un bon souvenir, mais l’ai trouvé moins vibrant et brillant. Pourquoi, je ne sais plus.

Ses nouvelles/romans courts sont très intéressants aussi. « La jeune fille suppliciée sur une étagère » est vraiment curieux : la narratrice est une jeune fille morte qui parle non en tant que ‘fantôme’ mais en tant que ‘corps’ vendu à la science. Mais j’ai personnellement un faible pour  « Voyage vers les étoiles », à cause de ses dernières pages que j’ai trouvées inoubliables…

En attendant de connaître vos impressions !
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Message par bix_229 Jeu 27 Juil - 18:51

Merci beaucoup, Baleine !

Yoshimura est l' un des romanciers japonais que je préfère.
Je ne peux résumer des lectures déjà anciennes, mais c' est bien d' en parler,
ça donne envie de poursuivre sa lecture.
De toute façon qui a lu Le Convoi de l' eau aura envie d' en lire davantage.
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Message par Exini Ven 4 Aoû - 19:59

"Le convoi de l'eau" m'a aussi marqué. Mais je n'en ai retenu que les grandes lignes et, comme tu dis, cette écriture froide. Il faudrait que je le relise.
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Message par bix_229 Mer 3 Avr - 18:44

Akira YOSHIMURA Yoshim10

La Guerre des jours lointains

Ce romanl baigne de bout en bout dans une atmosphère sinistre de fin du monde.
C' est à peine exagéré, car le Japoni vit les derniers temps de la 2e Guerre mondiale sous les bombes, larguées par les B 29 américains sur les
populations civiles.
Et ensuite la bombe atomique larguée sur Hiroshima et Nagazaki.

C'est dans cette atmosphère-là, qu'un homme, un jeune militaire japonais, essaie de se soustraire au jugement de l'autorité occupante des américains.
Il a exécuté un prisonnier, un homme d'équipage américain dont l'avion a été abattu.
Son action est horrible, injustifiable, mais commise sous le coup de la colère et de l'impuissance, après avoir vu les bombardements aveugles
sur son pays.
Plus que le remords, c'est la peur qui le domine : la peur de la mort.
Son arrestation après une fuite éperdue de deux années, mettra fin à ses craintes incessantes et à son indécision.

Dans ce roman terrible, ce sont les sentiments primaires qui dominent :
la vengeance, la sauvagerie, la lacheté, la nécéssité de survivre à tout prix.
Ceci dit, j'ai préféré Le Convoi de l'eau dont Baleine a excellemment parlé.

Citation :

"J’aime particulièrement Le convoi de l’eau, et, dans une mesure un peu moindre, Naufrages. Ces deux romans me semblent appartenir à la même veine : l’action se déroule dans un Japon rural imaginaire, plus ou moins hors du temps (malgré quelques indications, surtout dans Le convoi si j’ai bonne mémoire, les villages décrits semblent figés dans le passé). Je trouve que Yoshimura excelle lorsqu’il choisit ces décors… son écriture un peu froide acquiert un caractère ethnographique vraiment étonnant, qui est particulièrement intéressant lorsqu’on est dans la contemplation de ‘l’autre dans son pays."

Mots-clés : #culpabilité #deuxiemeguerre #historique
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Message par Tristram Mer 3 Avr - 20:10

Le Convoi de l'eau

Akira YOSHIMURA Le_con10

Le narrateur fait partie d’un groupe de reconnaissance du site d’implantation du futur barrage hydro-électrique sur la rivière K, là où fut découvert un hameau ancestral isolé dans les montagnes. Enfant malheureux et cruel, il a massacré sa femme qui le trompait, et sa peine de prison achevée, il a commencé à fuir les lumières de la ville, qui le fascinaient autrefois. L’humidité de la vallée lui fait recouvrer la sérénité carcérale. Prenant soin de se tenir à l’écart, les villageois préservent leur existence séculaire, les vertes mousses de leurs toitures pentues qu’ils semblent révérer, et les innombrables stèles funéraires de leurs aïeux. Un ouvrier viole une villageoise qui est découverte pendue avant que le fautif ne soit retrouvé mort. Expropriés, ayant perçu leur indemnité sans commune mesure avec le préjudice subi, les habitants évacuent leurs morts.
« Les ossements étaient sortis des trous, posés sur la terre, et leur blancheur s’étendit aussitôt sur toute la surface du cimetière.
La montagne, enveloppée de feuillage rouge vif, présentait un contraste remarquable avec la blancheur des os. »
Les évènements passés de la vie du narrateur prennent une étrange résonnance avec les actes de la communauté montagnarde ; il a enlevé autrefois quelques osselets du pied de sa femme enterrée, et sa macabre blessure intime trouve un soulagement dans les gestes de la société villageoise. C’est d’ailleurs une forme de regard ethnologique qui est porté sur celle-ci et ses agissements imprévisibles, une sorte de perspective sur l’incommunicabilité.
« L’habitude d’inhumer ou d’incinérer les morts était peut-être due à la sagesse humaine de vouloir cacher habilement la laideur intrinsèque des cadavres. »
A cette lecture, viennent rapidement et restent à l’esprit ces estampes typiques du Japon, vues de montagnes escarpées dans les brumes.



Mots-clés : #traditions

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Mer 3 Avr - 21:12

Il faut que je me décide un de ces jours à lire des auteurs japonais, que j'ai très peu lu (un livre social, le bateau et peut-être des nouvelles ?)

merci Tristram !

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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