Citation du jour
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Re: Citation du jour
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Citation du jour
Nous évoluons dans un espace entièrement
quadrillé, entièrement occupé, d’un
côté par le Spectacle, de l’autre par le
Biopouvoir. Et ce qu’il y a de terrible dans
ce quadrillage, dans cette occupation, c’est
que la soumission qu’ils exigent de nous
n’est rien contre quoi nous puissions nous
rebeller en un geste définitif de rupture,
mais avec quoi nous ne pouvons que composer
stratégiquement.
Le régime de pouvoir sous lequel nous vivons
ne ressemble en rien à celui qui a pu
avoir cours sous les monarchies administratives,
et dont le concept périmé est demeuré
jusqu’à une date récente, c’est-à-dire
au sein même des démocraties
biopolitiques, le seul ennemi reconnu par
les mouvements révolutionnaires : celui
d’un mécanisme d’entrave, de coercition
purement répressif.
La forme contemporaine de la domination
est au contraire essentiellement productive.
D’une part, elle régit toutes les manifestations
de notre existence – le Spectacle ;
de l’autre, elle gère les conditions de celle-ci
– le Biopouvoir.
Le Spectacle, c’est le pouvoir qui veut que
vous parliez, qui veut que vous soyez quelqu’un.
Le Biopouvoir, c’est le pouvoir bienveillant,
plein d’une sollicitude de pasteur pour son
troupeau, le pouvoir qui veut le salut de ses
sujets, le pouvoir qui veut que vous viviez.
Pris dans l’étau d’un contrôle à la fois totalisant
et individualisant, murés dans une
double contrainte qui nous anéantit dans le
mouvement même où elle nous fait exister,
le plus grand nombre d’entre nous adopte
une sorte de politique de la disparition :
feindre la mort intérieure et, comme le
Captif devant le Grand Inquisiteur, garder
le silence. En soustrayant et en se soustrayant
à toute positivité, ces spectres dérobent
à un pouvoir productif ce sur quoi
il pourrait s’exercer. Leur désir de ne pas
vivre est tout ce qu’ils ont la force d’opposer
à une puissance qui prétend les faire
vivre. Ce faisant, ils demeurent dans le
Bloom, souvent s’y enterrent.
Tiqqun, Théorie du Bloom, P.33
Invité- Invité
Re: Citation du jour
Robinson Jeffers.La vie et la mort ne sont pas vaines ; et le monde est comme un vol de cygnes.
Invité- Invité
Re: Citation du jour
Un lecteur parle aux lecteurs :
François Caradec, citation liminaire de Paul Fournel à La liseuseIl y a une foule de livres qu’il faut avoir lus, que tout le monde a lus, que je n’ai pas lus, estimant sans doute qu’ils avaient été assez lus sans qu’ils aient besoin que je les lise ; pendant ce temps-là, je lisais d’autres livres.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Citation du jour
Il faudra bien ouvrir un jour ce fil sur la marche... On en a déjà pas mal parlé, mais à gauche, à droite...« Ce n'est que dans la marche que les espaces s'ouvrent et que dansent les espaces intermédiaires. Ce n'est qu'en marchant que je tourne avec les pommes dans l'arbre. Une tête ne pousse que sur les épaules de celui qui marche. […] Seul le marcheur se rattrape et s'atteint lui-même. Seul vaut ce que pense le marcheur. »
Peter Handke, « L'absence »
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Citation du jour
Tristram a écrit:« Ce n'est que dans la marche que les espaces s'ouvrent et que dansent les espaces intermédiaires. Ce n'est qu'en marchant que je tourne avec les pommes dans l'arbre. Une tête ne pousse que sur les épaules de celui qui marche. […] Seul le marcheur se rattrape et s'atteint lui-même. Seul vaut ce que pense le marcheur. »
Peter Handke, « L'absence »
Tiens tiens je la pique cette citation !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Citation du jour
Tristram, je ne vois pas l'utilité... Ce fil existe déjà. Les flâneries littéraires se font en marchant mais bon, si on déborde de la thématique pour rentrer dans les voyages, je comprendrais que... en tout cas, je vous encourage à nourrir le fil des flâneries littéraires!
Merci pour cette belle citation, Églantine, je suis sûr qu'il y en a plusieurs qui apprécient par ici...
Merci pour cette belle citation, Églantine, je suis sûr qu'il y en a plusieurs qui apprécient par ici...
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Citation du jour
la marche et la flânerie c'est différent chez moi...
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Keep on keeping on...
Re: Citation du jour
" L' amour, selon l’un de nos poètes, est un privilège que deux êtres se donnent, de se faire réciproquement beaucoup de chagrin à propos de rien." Honoré de Balzac in " Les petits bourgeois".
Diogène- Messages : 750
Date d'inscription : 14/02/2017
Age : 36
Re: Citation du jour
@ animal et tristram,
Il y a une différence entre les deux, c'est clair. Si on parle de Nietzsche, Thoreau, Rimbaud et d'autres, il y a des marcheurs là-dedans sans qu'ils soient des flâneurs urbains. Cingria à la limite, serait entre les flâneurs et les écrivains voyageurs. Nicolas Bouvier est un pur écrivain voyageur. Henri Michaux tiendrait plus de l'écrivain voyageur, mais son écriture est complexe. Fernando Pessoa est plus proche de la sensibilité d'un flâneur urbain puisqu'il a erré à Lisbonne - ville portuaire - une bonne partie de sa vie.
Il y a une différence entre les deux, c'est clair. Si on parle de Nietzsche, Thoreau, Rimbaud et d'autres, il y a des marcheurs là-dedans sans qu'ils soient des flâneurs urbains. Cingria à la limite, serait entre les flâneurs et les écrivains voyageurs. Nicolas Bouvier est un pur écrivain voyageur. Henri Michaux tiendrait plus de l'écrivain voyageur, mais son écriture est complexe. Fernando Pessoa est plus proche de la sensibilité d'un flâneur urbain puisqu'il a erré à Lisbonne - ville portuaire - une bonne partie de sa vie.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Citation du jour
"Après quelques tours du monde, seule la banalité m'intéresse encore"
Chris Marker
Chris Marker
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Citation du jour
Jeune, je revais de tout mettre sens dessus dessous. Je suis arrivé à un age où l'on ne
renverse plus, où l'on est renversé.
Entre les eux extrémités que s'est-il passé ?
Quelque chose qui n'est rien et qui est tout : cette évidence informulée qu'on n'est plus
le meme, qu'on ne sera plus jamais le meme.
Cioran
renverse plus, où l'on est renversé.
Entre les eux extrémités que s'est-il passé ?
Quelque chose qui n'est rien et qui est tout : cette évidence informulée qu'on n'est plus
le meme, qu'on ne sera plus jamais le meme.
Cioran
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Citation du jour
La chasse au lion est chaque fois une entreprise parfaitement belle.
C'est un profond et brulant désir mutuel, une respectueuse entente entre deux créatures
sincères et indomptables, créatures de nature très différente, mais dont es aspirations
sont identiques.
Karen Blixen : Ombre sur la prairie
Bel exemple de mauvaise foi anthropomorphiste et cruelle. Aussi répréhensible que les
safaris d'Hemingway ou les glorificateurs de la corrida et de la chasse.
C'est un profond et brulant désir mutuel, une respectueuse entente entre deux créatures
sincères et indomptables, créatures de nature très différente, mais dont es aspirations
sont identiques.
Karen Blixen : Ombre sur la prairie
Bel exemple de mauvaise foi anthropomorphiste et cruelle. Aussi répréhensible que les
safaris d'Hemingway ou les glorificateurs de la corrida et de la chasse.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Citation du jour
Entendu dans une émission aujourd'hui , cité par Sylvain Tesson :
Nous cherchons partout l'absolu mais nous ne trouvons que des choses . Novalis
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Citation du jour
bix_229 a écrit:La chasse au lion est chaque fois une entreprise parfaitement belle.
C'est un profond et brulant désir mutuel, une respectueuse entente entre deux créatures
sincères et indomptables, créatures de nature très différente, mais dont es aspirations
sont identiques.
Karen Blixen : Ombre sur la prairie
Bel exemple de mauvaise foi anthropomorphiste et cruelle. Aussi répréhensible que les
safaris d'Hemingway ou les glorificateurs de la corrida et de la chasse.
de ton avis Bix !
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― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Citation du jour
J'ai dû me désinscrire de ce fil par mauvaise manipulation ; ça m'arrive souvent, quand je clique alors que ce cher réseau de communication n'a pas encore fini de rafraîchir la page (...) ; maintenant, ça devrait me flatter d'aller plus vite que tous ces micro-processeurs !
Donc c'est avec mes excuses les plus minces que je réponds en retard à JHB, devant constater que j'ai loupé le fil des flâneries littéraires, n'ayant pas pensé à flânerie comme synonyme de marche (urbaine). J'abonde aussi dans le distinguo d'Animal.
Mais je ne suis pas Bix et Bédoulène dans leur charge (quasi cynégétique) sur notre chère Karen, qui à ma connaissance n'était d'ailleurs pas chasseuse. Elle exprime en grande écrivaine des vues qui ne sont peut-être pas les nôtres (ni même les siennes), mais qui peuvent cependant nous intéresser sans être taxées de "mauvaise foi anthropomorphiste et cruelle". Elles font référence à d'autres sociétés (et d'autres époques) que la nôtre.
Et maintenant, l'exocet du jour, tiré d'un ouvrage publié en 1847, mais semblant toujours opérationnel :
Donc c'est avec mes excuses les plus minces que je réponds en retard à JHB, devant constater que j'ai loupé le fil des flâneries littéraires, n'ayant pas pensé à flânerie comme synonyme de marche (urbaine). J'abonde aussi dans le distinguo d'Animal.
Mais je ne suis pas Bix et Bédoulène dans leur charge (quasi cynégétique) sur notre chère Karen, qui à ma connaissance n'était d'ailleurs pas chasseuse. Elle exprime en grande écrivaine des vues qui ne sont peut-être pas les nôtres (ni même les siennes), mais qui peuvent cependant nous intéresser sans être taxées de "mauvaise foi anthropomorphiste et cruelle". Elles font référence à d'autres sociétés (et d'autres époques) que la nôtre.
Et maintenant, l'exocet du jour, tiré d'un ouvrage publié en 1847, mais semblant toujours opérationnel :
J'ai décidément beaucoup de mal à respecter la presse en général...« Il en est en Polynésie comme ailleurs ; accusez quelqu’un d’un grave méfait et l’on va rechercher toutes ses peccadilles pour l’accabler. »
Melville, Omoo : récits des mers du Sud
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Citation du jour
Jean Van Hamme en préface à La maison des veilles de Stanislas-André Steeman :
Bon, d'accord, me direz-vous, mais le roman policier, c'est tout de même un genre mineur, non ? Mouais. Vieux débat. Et d'abord, c'est quoi, exactement, un roman policier ? Simplifions. Au départ, c'est une histoire dans laquelle il y a au moins un crime (de préférence un meurtre), un enquêteur (flic, privé ou simple particulier) et un coupable. Le tout formant une intrigue menant le second au troisième à partir du premier. Si l'on suit les efforts de l'enquêteur pour découvrir le coupable, il y a énigme. Si l'on suit les efforts du coupable pour échapper à l'enquêteur, il y a thriller. Dans les deux cas, en fonction du savoir-faire de l'auteur, il peut y avoir suspense. Mais il est évident qu'il en va du roman policier comme de toute oeuvre de création : la plage de qualité s'étend du coeur de charolais à la boîte de Canigou.
Mineur, le roman dit "policier" ? Mon œil ! Pas quand c'est Simenon qui l'écrit. Ou Steeman. Ou Demouzon. Ou Ellery Queen. Même niveau, même combat. Pas question, ici, de camoufler son manque d'imagination derrière des verbes précieux et de phrases à encorbellements. Il faut savoir raconter. Et raconter efficacement. Choisir ses mots comme un tireur d'élite ses cartouches. Tailler ses phrases jusqu'à la rigueur d'une aiguille pour en larder le lecteur juste au bon moment. Surtout, il faut posséder la maîtrise nécessaire pour conduire jusqu'au bout l'attelage d'une intrigue dont les acteurs existent vraiment. C'est tout ça, le talent. Un truc à peu près aussi rare qu'un cheveu blond sur le col d'un Esquimau. Au risque de m'attirer les foudres de bilieux exégètes, je prétendrai jusqu'à mon dernier souffle qu'il est plus difficile d'être (et de rester) Boileau-Narcejac que J.-M.G. Le Clézio
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Keep on keeping on...
Re: Citation du jour
Qu'est-ce qu'il ramasse en ce moment, J.-M.G. ?!
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Citation du jour
Tristram a écrit:Qu'est-ce qu'il ramasse en ce moment, J.-M.G. ?!
Tu m'as enlevé les mots du clavier !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
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