Gustav Hasford
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Gustav Hasford
Gustav Hasford
(1947 – 1997)
RomansIncorporé dans le corps des Marines, Gustav Hasford fut correspondant de guerre lors de la guerre du Vietnam. Il participa notamment aux batailles de Hué et de Khe Sanh lors de l’offensive du Tet en février 1968. Il tira de cette expérience un livre « The Short Timer » (traduit sous le titre « Le Merdier ») qui a servi comme point de départ au film de S. Kubrick, « Full Metal Jacket ».
Gustav Hasford était aussi une sorte de kleptomane de livres. Il eut quelques ennuis pour avoir stocké des quantités énormes d’ouvrages empruntés à des bibliothèques et jamais rendus.
Il est mort prématurément des suites d’un diabète non soigné.
- « The Short-Timers » (1979), aussi publié sous le titre « Full Metal Jacket » (Le Merdier)
- « The Phantom Blooper » (1990)
- « A Gypsy Good Time » (1992) (« Le Coup du gitan »)
ArenSor- Messages : 3366
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Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Gustav Hasford
Le Merdier
Dans un style direct, parfois très cru, Hasford nous plonge au cœur de la guerre dans toute son horreur et son absurdité. Le récit est glaçant et fait froid dans le dos. Une sorte de témoignage coup de poing, probablement salutaire pour ne pas oublier les aspects abjects de la guerre…
\Mots-clés : #guerre #guerreduvietnam
Dans un style direct, parfois très cru, Hasford nous plonge au cœur de la guerre dans toute son horreur et son absurdité. Le récit est glaçant et fait froid dans le dos. Une sorte de témoignage coup de poing, probablement salutaire pour ne pas oublier les aspects abjects de la guerre…
« A des milliers de mètres sous l’appareil, le Vietnam est une mince bande de merde de dragon séchée sur laquelle Dieu a posé des tanks, des avions et beaucoup d’arbres, de mouches et de Marines. »
Le conducteur se retourne. Son visage est dur : « J’les ai pas vus, enfoirés, et puis qu’est-ce-qui leur prit de ne pas s’écarter ? Est-ce que ces bouseux de Chinetoques ne savent pas que les tanks ont la priorité ? » Le visage du conducteur est recouvert d’une fine couche d’huile et de sueur ; l’acier a pris possession de son âme. Il est devenu un rouage du tank. Il transpire de l’huile pour en lubrifier les engrenages et les pignons. »
« C’est une enfant, elle n’a pas plus de quinze ans ; un ange eurasien, svelte, aux beaux yeux noirs. Des yeux qui sont aussi les yeux durs d’un grognard. Elle ne fait pas un mètre-cinquante. Ses cheveux longs, noirs, brillants sont attachés en queue de cheval par un cordon en cuir. Sa chemise et son short, couleur kaki moutarde, ont l’air tout neufs. Un sac de tissu blanc rempli de riz est accroché en bandoulière sur sa poitrine et sépare ses deux petits seins. Ses sandales « Gooodyear » ont été découpées dans de vieux pneus. Autour de sa taille de guêpe, accrochées à sa ceinture, des grenades à main artisanales avec des poignées en bois, des boîtes de Coca bourrées de poudre noire, un couteau de pêcheur, et six poches en toile contenant des chargeurs en forme de banane pour le fusil d’assaut AK-47 pendu à son dos. [….] Nous faisons cercle autour du franc-tireur. Elle respire à grand-peine. Ses entrailles colorées se déversent à travers ses blessures. Une partie de sa jambe droite a été arrachée. Elle serre les dents et gémit comme un chien qui vient d’être écrasé par une voiture. »
« Chaque coup de feu devient un mot prononcé par la mort. La mort nous parle. La mort veut nous raconter un secret marrant. Nous n’aimons peut-être pas la mort mais la mort nous aime. »
« Du jour où j’ai tué un ennemi, les conversations avec les cadavres sont devenues plus intéressantes que les discussions avec des gens qui étaient encore en vie. »
« Les gens que nous avons butés aujourd’hui sont les meilleures personnes que nous connaîtrons jamais. Quand nous reviendrons dans le Monde, ça va être dur de ne plus avoir quelqu’un qui mérite d’être flingué. Ces gars-là sont le sel de la terre, ils vont nous manquer. »
« Les civils ne retiennent de l’horreur de la guerre que les tripes et l’hémoglobine. Mais la laideur de l’être humain… La laideur du sourire qui a intégré la mort… La guerre est laide parce que la vérité est parfois laide et que la guerre est tout ce qu’il y a de plus sincère. »
- Spoiler:
- En 1968, j’étais au collège. A la récréation, nous écoutions la radio sur de petits transistors, impatients de connaître les exploits des athlètes français aux jeux olympiques de Grenoble : Jean-Claude Killy, Marielle Goitschel, Annie Famose… De brefs annonces parlaient d’une guerre qui nous semblait bien lointaine, aux noms exotiques : Da-Nang, Hué, Khe-Sanh, qui bizarrement sont restés gravés en moi.
\Mots-clés : #guerre #guerreduvietnam
ArenSor- Messages : 3366
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Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Gustav Hasford
Ça me ramentoit Putain de mort, de Michal Herr (pas encore lu Hasford).
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Gustav Hasford
merci Arensor !
j'écoutais aussi ton spoiler !
j'écoutais aussi ton spoiler !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
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