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Henry de Montherlant

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Message par topocl Mar 20 Déc - 13:23

Henry de Montherlant
(1895-1972)

Henry de Montherlant Image157

Henry Marie Joseph Frédéric Expedite Millon de Montherlant est un romancier, essayiste, auteur dramatique et académicien français.

Henry de Montherlant est d'une famille, du côté paternel, originaire de la Catalogne. Il fait ses études au lycée Janson de Sailly et à l'école Sainte-Croix de Neuilly. Pendant les vacances il s'initie à la tauromachie, et tue des taurillons. C'est à cette occasion que son nom apparaît pour la première fois dans un journal. "Le Toréro" de Nimes, du 8 octobre 1911, donne le compte-rendu de deux mises à mort qu'il exécute à Burgos. Il a alors quinze ans.

Pendant la guerre, classé service auxiliaire et affecté comme secrétaire à un état-major de l'intérieur, il fait une demande pour être versé dans un régiment d'infanterie du 20° corps, dans un poste du service armé. Muté au 360° régiment d'infanterie, il est grièvement blessé, en 1918.

De 1920 à 1924, il est secrétaire général de l'Oeuvre de l'Ossuaire de Douaumont, présidée par le maréchal Pétain. Rétabli, il s'adonne aux sports athlétiques. En 1925, en toréant à Albacete (Espagne), il est blessé par coup de corne. De 1925 à 1935, il fait des séjours en Espagne, Italie, Afrique du Nord et Sahara.

En 1940, réformé pour blessure de guerre, Montherlant assiste, comme correspondant de guerre, aux combats de la Somme et de l'Oise. Il y est légèrement blessé.

En 1960, Montherlant est élu à l'Académie française sans en avoir fait expressément la demande. Douze ans plus tard, devenu aveugle, il se suicide.

(babelio)

Bibliographie :

Pour accéder à la bibliographie de cet écrivain prolifique, cliquer ici:

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Message par topocl Mar 20 Déc - 13:27

Les jeunes filles

Henry de Montherlant Image152

Montherlant prend ses précautions :

Avertissement.
L'auteur fait observer ici qu'il a peint en Costal un personnage que, de propos délibéré, il a voulu inquiétant, voire par moments odieux. Et que les propos et les actes de ce personnage ne sauraient être, sans injustice, prêtés à celui qui l’ a conçu.

On comprend qu'il cherche à se préserver : le personnage Costal hésite entre le cynisme

Qui a dit (…) cruellement qu'il faut choisir, d'aimer les femmes ou de les comprendre ? Costal les aimait, et n'avait jamais cherché à les comprendre, ne s'était jamais demandé s'il y avait en elles quelque chose à comprendre.

Il y a des femmes qui n'ont rien pour elles, mais ce rien me fait envie. Le rien d'Andrée m'accable Boire cette coupe jusqu'au lit, non, jamais !


… le machisme misogyne,

Le garçon sait que son avenir sera ce qu'il voudra ; la jeune fille sait que son avenir sera ce qu'un homme voudra.

Une femme ne peut jamais se réaliser complètement : elle dépend trop de l'homme.

La femme est faite pour un homme, l'homme est fait pour la vie, et notamment pour toutes les femmes

(et cela sur des pages entières)

…et le racisme.

Éparpillée sur le plancher, autour du lit, comme des crachats autour d'un Arabe, il y avait une grande quantité de monnaie.

Mais il faut bien reconnaître qu'on s'y tromperait volontiers, et que quand l’auteur/commentateur prend la parole, il ne laisse pas sa part au chien. Toutes ces généralités, ces propos péremptoires sur « les femmes » ou « la femme », c'est tellement pontifiant, tellement d'une autre époque : on a le choix entre fulminer et rire (jaune). Même si l'on est dans un jour de bonté, on a du mal à entrer en empathie avec le pauvre Costal, enfermé dans son carcan de préjugés, infatué de lui-même et fier de mépriser le bonheur.

Quel beau salaud quand même. Et face à lui, l’amoureuse rejetée, une sacrée folle. Deux beaux portraits , Une belle tragédie parisienne, avec ses petites intrigues, ses grands sentiments, ses amours et ses détesetations.

Il faut donc prendre le livre en acceptant qu'il développe des idées, des opinions, des comportements assez infâmes, ou sinon, le laisser de côté. Ce « détail » accepté, c‘ est fort bien écrit, dans un classicisme austère et brillant avec ce mélange de récit et de lettres qui devait, je suppose, être assez moderne l'époque, avec un sens certain de la formule.

Ce n'était pas un enfant rebelle, ni méchant, ni seulement pesant, - pesant de légèreté, comme sont les enfants. Pas un de ces enfants dont on interroge avec anxiété le premier regard, à leur réveil, pour savoir s'ils sont bien ou mal éveillés, et si la journée sera possible ou intolérable. Il était un peu assaisonné, mais il était honnête. Il n'était pas pur, mais il était sain. Il zigzaguait fortement, mais sans jamais sortir de la route. Désintéressé ; le cœur sensible ; intelligent, d'une intelligence rase-mottes : tous les efforts de Costal pour lui injecter une conception un peu délirante de l'univers (une philosophie de l'univers) avaient échoué. Et ce quelque chose de reposant qu'il y a dans un jeune garçon qui n'est pas sportif.

Les jeunes filles sont comme ces chiens abandonnés, que vous ne pouvez regarder avec un peu de bienveillance sans qu'il croient que vous les appelez, que vous avez les recueillir, et sans qu’ils vous mettent en frétillant les pattes sur le pantalon.
Le propos gêne aux entournures, mais la prose est brillante et l’histoire de cette pauvre femme, complètement pathétique face à son héros fanatiquement égocentré est prenante au final. Voilà il suffit de prendre ce livre pour le livre d’Andrée et non celui d’un homme exécrable, pour qu’il passe beaucoup mieux.

(commentaire récupéré)

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Message par animal Mar 20 Déc - 21:25

Henry de Montherlant 413bzh11

sacré souvenir de lecture celui-là, Les jeunes filles.

cette fois on va commencer par un extrait :

Ce matin, vous auriez été en flammes sur le palier, à cause de quelque explosion de réchaud, ou de je ne sais quoi, que je crois que n'aurais pas été à votre secours, parce que je n'étais pas rasé. Notez bien que le fait que je fusse nu n'était pour rien dans l'affaire. Vous savez sans doute comment est fait un homme : vous avez bien dû voir des statues. Et d'ailleurs j'étais habillé.
   Votre absurde départ me prive du plaisir de vous emmener à l'exposition Claude Monet, comme je l'avais projeté. Je m'en faisais une vraie joie.
   Cordialement vôtre.


   Combien Andrée, dans cette lettre, le retrouva pareil à ce qu'il était! Gentillesses, plaisanteries, et même cette pointe d'inconvenance, dont elle souriait sans en être troublée. Et toujours ses allusions à sa mère, si émouvantes pour elle... Mais elle ne regrettait pas d'être revenue à Saint-Léonard. Elle pressentait que, si elle fût restée à Paris, il eût continué de la faire souffrir. Tandis que cette lettre était bonne, elle dénouait mystérieusement - oui, vraiment sans raison - sa peine. Toujours pleine des livres de Costals, elle se rappelait une phrase de l'un d'eux : "L'éloignement rapproche." Pourquoi comprenait-il tout si bien dans ses livres, et feignait-il de ne pas comprendre, dans la vie ?

Il est parfaitement insupportable, imbuvable même ce Costals. L'écrivain à succès à travers lettres et récits nous délivre avec style une certaines visions des relations amoureuses et c'est terriblement gratiné.

Sur le grill trois figures de femmes irrémédiablement éprises du spécimen. Trois cibles parfaites pour le mépris et les attentions du séducteur sûr de lui à la personnalité et aux certitudes tellement affirmées ! Tout ce qu'il faut pour grincer des dents tout en se délectant de tant d'esprit si mal employé. Un bonheur.

Mais il n'y aurait que l'exercice de style et une pointe de curiosité subtilement mal placée avide d'apprendre le dénouement de ces histoires, de savoir jusqu'où l'usure peut aller, ça pourrait devenir lassant. Heureusement il y a plus. La trentenaire angoissée, la vingtenaire mystique ou la plus jeune fille le disputent en fait à Costals en matière de conformisme et de soif des apparences... ou l'inverse si vous préférez.

Et je reste convaincu que l'imbu personnage provocateur laisse une belle part à l'humour et à la distance. Vanité, égoïsme et solitude sans doute font le menu partager de ce jeux enlevé de faux semblants. Mal résumé on pourrait parler de beau mariage des grands sentiments et du mensonge. Mariage contraint ? mariage de raison ?

La question reste assez ouverte pour qu'on puisse se contenter de conclure à un cynisme pratique de salon. Dans cette fuite en avant il s'amuse trop du souci et du tourment pour ne pas aussi en avoir le goût, la mauvaise foi se joue aussi avec soi même.

Au final, ce livre extrêmement vache et bien tourné se révèle certainement plus fin qu'il n'y parait parfois souvent. Et puis à lire c'est l'éclate...

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Message par Invité Lun 6 Nov - 19:48

Je suis assez étonné de lire ton avis plutôt positif concernant cet auteur, animal. Laughing
Mais c'est vrai qu'il y a des fulgurances et de l'humour dévastateur (cynique et grinçant) dans le cycle des jeunes filles.
Cycle que j'ai mis en jachère depuis un bout de temps.
Je reprends le cours du récit avec le troisième tome, Le démon du bien.

Eh bien ... Il démarre fort le Henry.
Une charge peu commune à l'encontre du mariage.
Une misogynie assez incroyable, d'une férocité rarement rencontrée dans mes lectures.
Ensuite il reprend son rythme épistolaire. Retour de Solange.
Il faut aussi remettre les choses dans son contexte, difficile (voire impossible) de divorcer à l'époque.
Toutefois, certains propos sont difficilement recevables aujourd'hui, et je me dis qu'il n'est pas à mettre entre toutes les mains, tant ses idées arrêtées sur les femmes ont de quoi déranger.
Reste pour lui un style bien léché.

Il faut aussi noter que Montherlant est un auteur complet, et qu'il a connu des succès théâtraux, notamment avec La reine morte (immense pièce).

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Message par Tristram Lun 6 Nov - 20:55

A vous lire, j'essaie d'imaginer la réception aujourd'hui de ce torero-machiste de la misogynie !

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Message par Barcarole Lun 6 Nov - 21:31

Nous les femmes, observerions ce freluquet nous toiser de haut, sans nous fatiguer à ébaucher même un demi-sourire, cela bas de soie !
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Message par Quasimodo Lun 6 Nov - 21:55

Je n'ai pas remarqué de misogynie dans ce que j'ai lu. Par contre, ça ne m'a pas semblé très réussi Henry de Montherlant 1038959943
Je tempère un avis aussi tranché en ajoutant que ma lecture remonte à plusieurs années, et que je suis vraisemblablement passé à côté. Je ne serais pas contre une relecture... (et qu'on m'aide, si besoin ?)
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Message par animal Lun 6 Nov - 21:57

Moi je suis en pause par qu'il m'en manque un morceau, si je lis le troisième il me manque le quatrième. Drame donc. Je le pense très capable de manier les deux tranchants de l'ironie une fois passé le piquant de la provocation.

Henry de Montherlant 97820710

Pitié pour les femmes (Les jeunes filles II)

On recommence là où s'était arrêté le premier volume. Cette fois cependant il y a plus de récit et de dialogue que d'échanges épistolaires.

On retrouve Costals au bras et dans les bras de Solange, la jeune fille un peu bêbête du premier "épisode". On retrouve Andrée aussi, et on rencontre le père de Solange. C'est un peu plus linéaire mais toujours mordant.

Notre grand cynique est d'ailleurs mordu, terriblement épris, de Solange à laquelle il n'en finit plus de découvrir des qualités et des qualités d'esprit ! Dingue, dans ces emballements on verrait apparaître le mot "mariage". Incroyable.

En gros il nage presque dans le bonheur, il file le fil de la création de son (presque) parfait amour et celui de l'admiration de sa personne dans le même temps. Évidemment s'il peut asticoter Andrée c'est encore mieux, mais nous ne sommes plus surpris quand on le trouve incapable d'aller jusqu'au bout de ses envies...

Andrée donne tout de même l'occasion de développer quelques thèmes de la relation entre individus autour des implications du malheur et de la pitié avec toujours ce beau jeu de la sagacité aux frontières de la cruauté. On a aussi un aperçu du catalogue numéroté des réactions (prévisibles) des femmes.

Mais passons au père mourant de Solange. Deux rencontres avec Costals pour développer une étrange "amitié". Ce n'est pas qu'ils s'intéressent fondamentalement l'un à l'autre mais ils sont conscients d'une ressemblance dans leurs égos et dans leur mépris pas toujours déguisé d'autrui. Et puis M. Dandillot est un peu marginal à sa manière sans pour autant que Costals le considère autrement que comme un raté... ce qui ne l'empêche pas de sentir un peu de vérité quand il lui dit qu'il n'a pas compris (sans le connaître vraiment ou l'avoir lu) grand chose avec ses trente quatre ans.

Pas mal de choses évoquées dans leurs dialogues sur les convenances, la vie en société, le besoin de reconnaissance, mais aussi le besoin de se sentir soi, une liberté, une différence, allons jusqu'à dire une supériorité. Et ce miroir à la fin d'une vie considérée comme ratée donne de drôles d'impressions quant aux dernières pages : une lettre à son fils, une lettre d'une femme plus âgée au valet de Costals.

On reste dans le même ton, les mêmes préoccupations galantes juste un peu "autrement" mais c'est plus complexe, plus sombre aussi. On se marre bien avec le Costals énamouré et ses élucubrations et mises en scène, on sent aussi un gouffre, une mélancolie frappante. Le jeu sans fin du "qui donc rentre dans la description qui suit ou qui précède ?" et la question du sens de ce jeu.

C'est assez fin et intelligent, piquant, impeccable, juste un peu horrible. Le personnage n'est toujours pas particulièrement sympathique de même que certaines thématiques peut-être plus sérieuses (rapport à la "jeunesse") peuvent laisser sur la réserve...

Avis et résumé assez bidons, mais ça se complexifie et je ne suis qu'un animal !

L'indispensable extrait :

Ce cas d'Andrée étant particulièrement remarquable du fait qu'Andrée est une femme très intelligente; enfin, quelqu'un.
Vous savez ce que je pense de l'automatisme des réactions chez la femme. Toutes les réactions que l'on trouve ici sont depuis longtemps classées et décrites. La réaction par laquelle une femme refusée accuse "l'insulteur" d'être un M. de Charlus est la réaction 174. La réaction par laquelle une femme malheureuse veut convaincre l'homme qu'elle aime qu'il est malheureux est la réaction 227 bis. La réaction par laquelle une femme désespérée fait du christianisme est la réaction 89. La réaction par laquelle une femme désespérée dit qu'elle est malade, pour essayer une dernière fois d'exciter chez son ami cette "pitié pour les femmes" que l'on réprouve et que l'on appelle à la fois, est la réaction 214 : elle n'est jusqu'à présent, il faut le reconnaître, qu'esquissée chez Andrée. Enfin il faut reconnaitre aussi qu'une des réactions les plus typiques, la réaction 175, par laquelle une femme refusée accuse "l'insulteur" d'impuissance sexuelle, ne s'est pas encore manifestée ici. Malgré cette lacune, il y a dans la courbe d'Andrée quelque chose de si classique et de si pur, en un mot de si parfait - parfait dans la vulgarité, - que l'esprit en reçoit une satisfaction également parfaite, et aussi délicieuse que peut l'être une sensation : cette sorte de satisfaction que doivent éprouver les astronomes lorsqu'ils contemplent la gymnastique des astres. Je me vois aussi comme le chimiste qui, ayant mis deux corps dans l'éprouvette, observe les avatars successifs de la combinaison; sait ce qui en sortira, quand le profane l'ignore, et que ce sera très improbable pour le profane; et voit enfin les corps prendre exactement la forme, la couleur, la densité qu'ils devaient prendre selon la nature. Et ce qui est le plus beau de tout, c'est que le mouvement d'Andrée, qui est classique, est en même temps absurde. Il y a en lui, à la fois, quelque chose de déroutant, et quelque chose d'attendu. Et c'est par là qu'il est la nature même.

(récup)

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Message par Tristram Lun 6 Nov - 23:02

C'est décidé, je m'y plonge (mais je ne vais jamais m'en sortir !)

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Message par Invité Mar 7 Nov - 10:45

Les jeunes filles, premier volume du cycle a écrit:L’homme et la femme, chacun d’eux est devant l’autre, et la société lui dit : « Tu ne comprends rien à lui ? Tu ne comprends rien à elle ? Eh bien comprends quand même ! Allez, et débrouillez-vous. » Aussi bien, s’il n’y avait pas l’étreinte, chaque sexe resterait de son côté. Non pas farouchement, comme dans le vers de Vigny, mais simplement comme deux espèces imperméables l’une à l’autre, et qui n’ont rien à se communiquer. La nature les a faites antinomiques et telles qu’elles ne peuvent s’accorder, ou ne peuvent s’accorder que sur la ruine de quelque chose, et nous assistons à ce spectacle singulier, d’êtres qui sont poussés l’un vers l’autre, alors qu’ils semblent n’être pas faits l’un pour l’autre.

Pitié pour les femmes, second volume a écrit:- Cela fait du bien, de vous revoir. De voir une femme qui est toujours dans le domaine des réalités. C’est vrai, vous êtes une des rares femmes que j’aie connues, qui ne soit pas folle. Les littérateurs attirent les folles, comme un bout de viande faisandée attire les mouches. Nous bénéficions de toutes les solitudes, de tous les refoulements : elles en veulent pour leur rêves ! Vous êtes l’exception qui confirme la règle, et je vous aime en tant qu’exception.
- Mais aussi, pourquoi leur répondez-vous ?
- Qu’est-ce que vous voulez ! Quand je vois des mouches sur un morceau de viande, je me dis : « Il faut bien que tout le monde mange.

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