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Jaume Cabré

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Message par églantine Jeu 1 Mar - 11:51

Même si j'ai adoré lire les romans de Cabré , c'est typiquement le genre de lectures que je ne relirai pas . Pourquoi ? scratch
Peut-être parce que je n'ai qu'un goût modéré pour les "conteurs" et que je préfère la littérature qui ne raconte pas .
Ou peut-être que c'est autre chose .
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Message par topocl Jeu 1 Mar - 12:57

églantine a écrit:e je n'ai qu'un goût modéré pour les "conteurs"
...dit la fille qui a aimé le dernier Auster contemporain - Jaume Cabré - Page 3 1390083676

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Message par églantine Jeu 1 Mar - 13:20

Et même adoré. Razz
N'empêche que je ne retire pas ce que j ai dit .Parce que ça me semble un peu vrai.
Mais bon.Demain ma vérité sera peut-être autre.
C est souvent comme ça. Je m ennuie donc jamais. Il faut s adapter à soi chaque seconde.
Et le temps n'en finit pas de passer.
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Message par bix_229 Jeu 1 Mar - 15:32

C' est peu court pour s' adapter, non ?
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Message par églantine Jeu 1 Mar - 16:44

bix_229 a écrit:C' est peu court pour s' adapter, non ?
Là est bien la difficulté de vivre .
On a toujours un temps de retard .
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Message par Bédoulène Ven 2 Mar - 10:28

églantine tu me surprends toujours, deux églantines (plus ?) semblent vivre dans une parfaite et intéressante antinomie !

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Message par Tristram Dim 1 Avr - 16:00

Confiteor

contemporain - Jaume Cabré - Page 3 51qlyx10

Adrià Ardèvol y Bosch, prodige polyglotte, observateur et violoniste, enfant unique et mal aimé de Fèlix, paléographe, collectionneur et vendeur d’antiquités plus ou moins volées, ainsi que dénonciateur franquiste (« ce fut une erreur de naître dans cette famille »), adresse à son (ultime) amour, Sara (subitement partie), ces « coupons de mémoire » témoignant de sa vie de « lâche » : amitié avec son condisciple Bernat, découverte d’une demi-sœur italienne, études en Allemagne, mort brutale et mystérieuse du père, dont on apprend qu’il profitait des biens juifs avec les nazis (culpabilité d’être le fils de son père), et dont il partagera la « folie des objets » (notamment, outre un violon historique et une médaille chargée de souvenirs tous deux volés, des manuscrits d’auteurs célèbres)... C’est que simultanément viennent entremêler leurs veines de vieux monastères, de camps d’extermination, l’histoire de bûcherons qui connaissent la vie du bois en l’écoutant chanter, et savent choisir le matériau des luthiers, des instruments auxquels on appartient…
Mais le comble de l’entrelacement des fils est celui des SS et de l’inquisition (l’Hobersturmbannführer Rudolf Höss et Son Excellence fra Nicolau Eimeric ; selon le cas l’ennemi est appelé « danger interne » ou hérétique), dans un rapprochement intuitif des barbaries dans le temps, une réitération, une continuité ‒ une banalité ‒ du mal (ici l’antisémitisme). Subtil paradoxe de l’affirmation que les Juifs sont des rats non humains, et cependant médecin vous soignant, servante qu’on aime…
« Et là où, nous autres frères prêcheurs, nous avions un rôle essentiel, c’est précisément dans l’éradication des dangers internes. Pour la vraie foi, la présence d’un hérétique est mille fois plus dangereuse que celle d’un infidèle. L’hérétique a été nourri des enseignements de l’Église et vit en son sein, mais en même temps, par sa nature empoisonnée et pestiférée, il pourrit les éléments sacrés de l’institution. À partir de 1941, la décision qui fut prise pour résoudre le problème une fois pour toutes fut de laisser la Sainte Inquisition aux enfants de chœur et de programmer l’extermination de tous les juifs sans exception. Et là où il devait y avoir de l’horreur, que cette horreur soit infinie. Et là où il devait y avoir de la cruauté, qu’elle soit absolue, parce que maintenant c’était l’histoire qui prenait la parole. »

« C'est pour ça que je suis juif, pas de naissance, que je sache, mais volontairement, comme beaucoup de Catalans qui nous sentons esclaves sur notre propre terre et qui avons un avant-goût de ce qu'est la diaspora, seulement parce que nous sommes catalans. Et depuis ce jour je sais que moi aussi je suis juif, Sara. Juif par la tête, les gens, l'histoire. Juif, sans dieu et avec une envie de vivre sans faire le mal, comme monsieur Voltes, parce qu'essayer de vivre en faisant le bien est, je crois, trop prétentieux. Mais ce fut peine perdue. »

« ‒ La perfide race juive, comme nous l’enseigne la Bible.
‒ Non, Excellence, c’est l’Église catholique qui nous le dit. La Bible a été écrite par des juifs.
‒ C’est bien vu, Ardèvol. Je vois que vous êtes un homme cultivé, comme moi. Mais ça n’enlève rien à la perfidie des juifs. »
Dans ce roman, il s’agit d’une approche différente, d’un éclairage réflexif de la littérature sur l’Histoire. Mais l’esprit critique pourrait peut-être reprocher à cet exercice de ne prêcher que les convaincus, ne faisant que reprendre ce que nous savons d’une manière bien incapable d’éveiller les indécis, les inconscients, les incultes ?
C’est donc la confession (d’où le titre, "je confesse, j'avoue") d’Adrià (personnage central, mélange d’esthète et d’érudit, à nette dimension autobiographique) dans un effort de mémoire défaillante et le sentiment d’être coupable, à tort ou à raison (baignant dans un athéisme incertain), et encore de la corruption du pouvoir, des spoliations (celle qui est ultimement révélée, concernant Bernat, me paraît étonnante).
« Je suis impliqué dans tout. Je crois que je suis coupable de la dérive peu enthousiasmante de l’humanité. »
De beaux passages, tels que l’organisation de la bibliothèque comme création du monde, l’amoureux-démarcheur d’encyclopédies éconduit, ou les principaux protagonistes (sur quatre siècles en Europe) se retrouvant dans le métro barcelonais pour être volatilisés dans un attentat islamiste (seul personnage venu de hors la sphère européenne, sauf erreur de ma part). Des épisodes poignants, comme le docteur nazi qui essaie de racheter le mal fait (en Afrique), ou la musulmane lapidée.
« Jaume Cabré passe ainsi de l'intimité des personnages à l'histoire européenne, il vous montre avec force les relations de causalité dans l'Histoire, il vous montre comment les choix et les actions agissent dans le monde, un monde de conséquences, de résonances, où chaque acte compte pour lui-même et pour les multiples échos qui en résulteront, dans le temps et dans l'espace. »
Laurent Mauvignier, « L'art de la fugue. "Confiteor", de Jaume Cabré » in Le Monde des livres
Il est donc fait référence à la littérature des camps :
« ‒ Comme Primo Levi ? […] je veux dire qu’il s’est suicidé alors qu’il était âgé. Il aurait pu le faire avant, dès le moment où il est sorti de l’horreur. Ou Paul Celan, qui a attendu des années et des années.
‒ Ils ne se sont pas suicidés parce qu’ils avaient connu l’horreur, mais parce qu’ils l’avaient écrite.
‒ Je ne te suis pas.
‒ Ils l’avaient écrite ; ils pouvaient mourir. Je vois ça comme ça. Mais il y a autre chose : ils se sont rendu compte qu’écrire c’est revivre, et passer des années à revivre l’enfer, c’est insupportable. Ils sont morts d’avoir écrit l’horreur qu’ils avaient vécue. Et à la fin, toute cette douleur et toute cette panique réduites à mille pages ou à deux mille vers ; faire tenir tant de douleur dans quelques centimètres carrés de papier imprimé, cela a l’air d’un sarcasme. »
Le récit d’Adrià présente une sorte de curieux dédoublement de la personnalité (il passe alternativement du "je" au "il"), qu’a déjà signalé Bédoulène : en fait, il s’agit d’allers-retours de la subjectivité à l’objectivité, dans une mise au point variable au cours de la narration :
« Mon intention était de provoquer une sensation de zoom avant et arrière. Je travaille là-dessus depuis l’Ombre de l’eunuque, en 1996. A l’époque, je fais lire à un ami 50 pages écrites à la troisième personne. Il me dit : tu te trompes, ce devrait être écrit à la première. Je réécris comme ça, mais ça ne marche pas. Je me suis alors aperçu que dans un récit, il y a des moments plus objectifs, et c’est le « il », et des moments plus subjectifs, et c’est le « je ». En écrivant Confiteor, j’ai pensé que je pourrais le justifier par la maladie d’Adriá. Au moment où il confesse sa vie, il sait qu’il est atteint d’Alzheimer et qu’il va bientôt tout perdre. Il est pressé, il veut finir, sa pensée va et vient et il ne corrige rien ‒ moi si, hélas ! Mais, en réalité, pas besoin de cette explication. Le rythme et la musique des phrases, si c’est réussi, suffisent à tout justifier. »
Jaume Cabré, entretien avec Philippe Lançon, Libération du 25 septembre 2013
Cabré est décidément le virtuose de cette composition musicale de fils narratifs entretressés, rapprochements sans amalgame, et sans (trop) égarer le lecteur ! L’auteur entretient aussi un certain suspense, qui n’est peut-être pas même nécessaire (autour de Sara notamment).
C’est une sorte de dialectique du pouvoir et de l’art, de la vie et de la mort, de la passion et de la réflexion (comme le recto-verso du manuscrit d’Adrià, deux encres différentes, et d’un côté l’étude du mal, de l’autre sa confession personnelle), inextricablement liés comme bien et mal.
Les objets emblématiques, chargés de passion et d’histoire (violon, médaille), sont les fils ou l’aiguille qui donne sa cohérence aux étoffes temporelles jointes (voir la serviette de table partagée entre deux fillettes emmenées à Auschwitz, et recousue dans les mains de l’escroc).
Dans cette œuvre musicale, les leitmotive font revenir les thèmes, les phrases, avec ou sans modulations : « le jour du Seigneur arrivera en pleine nuit comme un voleur » ; dialogues dubitatifs du narrateur avec Aigle-Noir le chef arapaho et le shérif Carson, ses imaginaires compagnons d’enfance ; la terre qui redevient plate dans les périodes d’obscurantisme (belle métaphore !) ; la graphie accentuée « pputain » (de vie, de hasard, etc.)…
« …] en ce temps où Franco commandait et où, pour nous, la terre était à nouveau plate [… »
Le finale est déroutant : Adrià disparaît, et semble être réincarné dans un moine du passé, évoqué dès le début. Pour illustrer le propos de Cabré, qui évoque la bouteille de Klein dans Confiteor :
contemporain - Jaume Cabré - Page 3 Klein_10
« J'ai cherché dans ce roman à faire en sorte que mon personnage entre dans sa propre histoire, qu'il puisse y disparaître ou y être caché comme je le laisse penser à la fin du roman. »
Jaume Cabré, entretien avec Philippe Lefait, Magazine littéraire n° 537, novembre 2013
En accord avec Eglantine, je ne suis pas certain que le Confiteor surpasse Les voix du Pamano ‒ ce gros roman est peut-être moins resserré, d’une structure plus dispersée que L’Ombre de l’eunuque ? Des pistes s’ouvrent, ne sont pas explorées (Adrià est auteur de La Volonté esthétique et, comme Quasimodo, j’aurais aimé en savoir plus ; sa recherche des racines du mal n’aboutit pas sur un point de vue original ‒ mais ce n’est ni une thèse ni un essai).
« La réalité des choses de la vie ne peut être déchiffrée, approximativement, qu’avec l’aide de l’œuvre d’art, même si elle est incompréhensible. – Il les regarda, se retournant pour les embrasser tous de son regard.
– Le poème hermétique est l’écho du conflit non résolu. […] Peut-être lui demanderait-elle si, à travers l’art moderne, on peut saisir tout ce à quoi l’homme a dû renoncer pour construire un monde objectif. […]
‒ Cela ne peut être transmis que par l’art, par l’artifice littéraire, qui est ce qu’il y a de plus proche de l’expérience vécue.
‒ Purée.
‒ Oui. Il faut de la poésie, plus que jamais, après Auschwitz.
‒ C’est une bonne fin.
‒ Oui, je crois que oui. Ou peut-être pas. Mais je pense que c’est une des raisons de la persistance de la volonté esthétique dans l’humanité. »
Petite remarque :
« Je n’ai fait celle-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte. »
Cette citation en français, vers la fin du livre, est à imputer à Blaise Pascal (dans Les Provinciales).

Petit florilège :
« ‒ Le pater Faluba nous a dit que les hommes n’habitent pas un pays mais une langue. »

« Ce n’est pas que je voulais apprendre les langues. C’est elles qui m’apprenaient. »

« C’était un son qui n’avait pas encore de parfum mais qui ressemblait déjà au velours. »

« Et ce que je ne sais pas, je l’invente et c’est également vrai. »

« Maintenant j’étais un adulte, mais j’avais du mal à accepter que la vie se fait à coup de morts. »

« Et ensuite, d’une voix plus basse, il dit je ne crains pas la mort ; je me fâche contre elle, c’est tout. La mort m’ennuie mais elle ne me fait pas peur. Quand on est quelque part, la mort n’est pas là ; où il y a la mort, on n’y est pas soi-même. Par conséquent, c’est perdre son temps que d’avoir peur d’elle. Et il en parlait tellement que je suis sûr qu’il avait peur d’elle, mais peut-être pas autant que moi. Et alors il ajoutait Wittgenstein disait que la mort n’est pas un événement de la vie. »

« …] digne du privilège de la relecture.
‒ Et qu’est-ce qui rend digne de ce privilège ? […]
– La capacité de fasciner le lecteur ; de le faire s’émerveiller de l’intelligence qui se trouve dans le livre qu’il relit, ou de la beauté qu’il génère. Cela dit, la relecture, par sa nature même, nous entraîne dans une contradiction. […] Un livre qui ne mérite pas d’être relu ne méritait pas davantage d’être lu. »

« Et tous ces signes minuscules que je ne sais pas reproduire mais qui font qu’un visage, comme si c’était un violon, devient le paysage où se reflète le long voyage d’hiver avec tous ses détails, avec toute son impudeur, mon Dieu. »

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Message par topocl Dim 1 Avr - 16:38

Ils sont très différents, Les voix du Panamo et Confiteor, non? Pour moi il est difficile de les soupeser et de les comparer...

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Message par Tristram Dim 1 Avr - 16:52

Tout à fait ! quoiqu'on reconnaisse dans les deux la pâte de Cabré, notamment sa composition musicale, dont on pourrait étudier l'évolution ou variation. Confiteor n'est pas "mieux" dans l'absolu, et je ne sais pas si je n'ai pas eu plus de plaisir avec Les voix du Panamo... Bref, les deux sont à lire (et seront à relire)...

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Message par topocl Dim 1 Avr - 18:26

Tristram a écrit:Tout à fait ! quoiqu'on reconnaisse dans les deux la pâte de Cabré, notamment sa composition musicale, dont on pourrait étudier l'évolution ou variation.

C'est ça, pareil et pas pareil!
Du même auteur, mais renouvelé.


Tristram a écrit:Bref, les deux sont à lire (et seront à relire)...

Ouiiii!

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Message par Bédoulène Dim 1 Avr - 20:51

merci Tristram pour ce commentaire argumenté et pointu. Je vais relire mon commentaire pour voir ce qu' éventuellement m'a échappé. Smile

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Message par Tristram Dim 1 Avr - 21:01

J'ai relu ce qui était sur le forum avant de rédiger mon commentaire : tout ça me semble plutôt complémentaire.

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Message par Tristram Dim 7 Oct - 0:11

Voyage d’hiver

contemporain - Jaume Cabré - Page 3 Voyage10


Dans ce recueil de nouvelles écrites entre 1982 et 2000, on retrouve beaucoup des topos de l’œuvre de Jaume Cabré (avec en première place la musique, et Schubert) en un chassé-croisé de sujets et d’éléments repris avec une évidente malice. Et en premier lieu, le « voyage d’hiver », image de l’existence humaine (id est vieillissante) dans Confiteor :
« Et tous ces signes minuscules que je ne sais pas reproduire mais qui font qu’un visage, comme si c’était un violon, devient le paysage où se reflète le long voyage d’hiver avec tous ses détails, avec toute son impudeur, mon Dieu. »
Instantanés de personnages qui bougent encore (ou déjà) dans l’esprit de l’auteur, tel Adrià Ardèvol (de Confiteor), vivant character (personnage, mais aussi caractère, c'est-à-dire substrat d’un trait caractéristique qu’il incarne), parti-pris de la structure en boucle fermée, renvois d’échos, le recueil pourtant disparate (plusieurs genres sont utilisés, comme le polar austerien ou la sordide violence burgessienne) révèle peu à peu une telle cohérence que l’on se demande si le principal ne nous a pas échappé, entre deux références érudites.
Mais dans son épilogue, Cabré à l’élégance de nous éclairer sur la genèse du recueil :
« Les dernières rédactions, les nouvelles versions de la plupart des quatorze nouvelles, m’ont apporté de nombreuses surprises. La plus spectaculaire est peut-être le constat que dans la vie toutes les choses sont en rapport les unes avec les autres. Je pensais que j’étais en train d’élaborer un recueil de récits totalement indépendants, car les atmosphères de chaque histoire réclamaient cette indépendance à grands cris. Mais le seul fait de les travailler, pendant ces derniers mois, dans une même durée, m’a permis de voir les fils, certains secrets et d’autres plus évidents, qui les relient tous entre eux. J'ai commencé à connaître, et d'une certaine façon à aimer, des personnages qui existaient bien qu'ils ne jouissent pas des mêmes avantages que les personnages de roman : car vivre dans une nouvelle, c'est comme passer toute sa vie dans un de ces hôtels japonais dont les chambres ressemblent à des caissons de décompression pour plongeurs. Mais ce n'est qu'une apparence. Les personnages des nouvelles, comme leurs histoires, se fondent beaucoup sur ce qu'on n'a pas pu dire d'eux, mais qui est là. »

« Parfois, les coïncidences sont voulues et parfois elles ne le sont pas, et alors elles peuvent gêner, bien qu’elles soient inévitables. »
J’ai particulièrement prisé Poussière, celle des livres dans cette savoureuse évocation de la bibliothèque où Adrià collecte nombre d’ouvrages anciens, médiocres et méconnus (comme Voyage d’hiver de Gaston Laforgue, Lyon, 1902), y décelant des pensées qu’il préserve en fiches (un chercheur de citations, quoi) :
« — Vous lisez ces livres parce que ça vous fait de la peine que plus jamais personne ne les lise. L’oubli et les gens oubliés vous font de la peine. […]
— Vous voulez les ressusciter par la lecture. »
Finalement, ce qui fait l’unité de ce recueil, sinon de ton, mais d’esprit, c’est celui de l’auteur, qui nous dit d’ailleurs dans Poussière :
« Si un ouvrage est bien écrit, ses mots contiennent la personne qui l’a créé. »

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Message par Nadine Dim 20 Jan - 9:45

Quasimodo a écrit:Décidément les chaînes de lecture m'auront bien traité !

Je me pose encore une question : vous vous souvenez du matricule de la femme dont Höss s'est ... "épris" ? C'est le même nombre que la combinaison du coffre de Fèlix Ardèvol où il range le Vial. On connaît le lien entre les deux hommes, mais comment le matricule a pu se transmettre de l'un à l'autre ? Ou c'est un pur hasard, un signe de la faiblesse de l'un et de l'autre ?

@uasimodo : je lis Confiteor depuis quelques semaines, avec grand plaisir, regardant le fil ce matin je te lis : lorsqu'il lui rachète le violon, Ardévol est au courant de l'identité cachée de Höss, il lui assène en menace celle ci. Je ne suis pas foutue de me rappeler comment il apprend le détail de tout cela, sinon par le moine son contact mais ce point de passation du matricule, n'est pas explicité.Nous, lecteurs, en avons connaissance, ainsi que Höss et son supérieur. Höss a noté ce chiffre lors de la confidence alcoolisée de son supérieur du camp, pour le faire chanter. Lui même n'a pas eu de rapport intime avec la jeune prisonnière. Je me rappelle qu'Ardévol a compris qu'il est aux abois, c'est tout.Il n'intervient qu'après le démantèlement du camp, lors de la fuite du docteur. En tous cas il semble que se rappelant l'origine de son acquisition , si sombre quant à son contexte, il ait utilisé ce chiffre pour son coffre. je n'aurais pas fais le lien, bravo à ton sens de l'observation. Si je lis autre chose là dessus plus tard je te dirai. je suis à la moitié seulement du roman. Sara est partie à Paris, on ignore dans quelles circonstances, le fils d'Ardévol s'exile à son tour, désespéré.
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Message par Quasimodo Dim 20 Jan - 12:29

Eh bien oui, tout s'explique ! Merci Nadine, ça m'avait complètement échappé, et c'est une question au sujet de laquelle je n'attendais plus d'éclaircissements ! cheers
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Message par Nadine Sam 9 Fév - 21:23

contemporain - Jaume Cabré - Page 3 51qlyx10

Confiteor

J'ai enfin fini cette lecture fleuve, je regrette beaucoup d'avoir dû la mener sur un temps si long et morcelé, car cela a dû participer des contradictions que ce retour ici soulève. J'ai en effet goûté l'expérience, car on peut sans doute parler de cela ainsi, l'expérience d'une immersion dans un mode narratif très singulier. J'ai apprécié la souplesse que l'on éprouve à intégrer très rapidement la règle du jeu discursif.
J'ai été sans aucun doute transportée bien des fois. Un peintre, dis-tu, Quasimodo, je crois. En effet Cabré est un bon conteur, il y a des fulgurances dans les aspirations temporelles, et j'ai beaucoup voyagé, avec Adrià. Et puis il y a deux-trois passages terribles, d'une cruauté dépeinte effroyable. J'en ai été ébranlée, et l'on ne peut nier que la construction littéraire de ce roman est complexe et efficace, très créative, passeuse de beaucoup de choses par ce kaléidoscope réitéré des leitmotivs.
Je conseille aussi sa lecture. la copine bibliothécaire qui m'a enregistré le prêt m'a dit "lecture exigeante" : c'est vrai. Je suis certaine d'avoir confondu parfois les protagonistes, ou dumoins ai-je parfois suivi des scènes sans me rappeler tout à fait l'arborescence des liens. Ce n'est pas grâve, on reçoit tout de même énormément.

Pourtant, l'avis final est mitigé pour moi, pour une raison très ténue, difficile à circoncir d'ailleurs . Et une raison peut-être née de cette lecture trop entrecoupée .
Mon bémol pourrait s'énoncer comme une frustration à l'égard de l'alibi central narratif, l'histoire entre Sarah et Adrià. Je l'ai trouvée faible, surtout au dernier quart du livre. C'est donc un ressenti intime qui n'a pas trop à voir avec l'intérêt général du livre, qui remplie parfaitement d'autres objectifs relatifs à l'entremèlement des destins individuels.
Oui, j'ai pas aimé la manière qu'a Cabré de choisir un destin tragique à Sarah, j'y sentais une complaisance dévalorisant la charge terrible de ses autres tableaux, parce que Adrià en ses réactions et formulations y perdait sa texture fictive si bien ficelée durant plus de la moitié du livre pourtant. Livrant peu à peu les pourquoi du comment de leur histoire, il m'aura prise à bailler un peu.Comme si Cabré était bon sur le plan épique , tragique, historique, mais pas sur le plan des véracités émotionnelles sentimentales. Bien sûr il n'est pas dans le tout faux, tout ça est pas mal, cohérent, mais c'est un peu flop, cela me donne envie qu'il ait choisi d'écrire tout cela sans cet alibi, car le violon pouvait être dur à rendre même sans ce ruban rouge amoureux. Justement, précisément parce que les psychologies sont aussi complexes qu'il le dépeind. Le lien entre ces deux personnes ajoute d'une manière un peu mélo un truc maladroit.
Voilà.

Je pense que d'ici un ou deux ans, j'aurai envie de lire un autre ouvrage de Jaume Cabré. En tous cas. Ses fulgurances, bien dosés, bien noyées dans une masse-transe sensible, sont trop aigües pour ne pas saluer le grand écrivain et vouloir le suivre à nouveau un jour.
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Message par Aventin Dim 10 Fév - 6:17

Merci beaucoup Nadine, beau commentaire sensible, du coup tu m'as donné envie, un peu par contraste, de rapatrier un vieux commentaire moins enthousiaste mais respectueux du monumental écrivain catalan.
Spoiler:



Sa Seigneurie

contemporain - Jaume Cabré - Page 3 Sa_sei10
Titre original: Senyoria

Roman, composé (en catalan) entre 1986 et 1990, publié en 1991, traduit en français (par Bernard Lesfargues) en 2004, 425 pages environ.

Fin de l'année 1799, et aussi du XVIIIème siècle, à Barcelone. L'intrigue démarre par le récital d'une chanteuse française, dans le salon le plus en vue de l'aristocratie bourbonienne de la ville. Celle-ci périt assassinée la nuit même de ce récital. Le coupable idéal selon les autorités est dépeint par Cabré en innocent non moins idéal, jeune, poète, pur, etc... tandis que le lecteur a déjà sa petite idée sur le vrai assassin, mais Andreu Perramon, le jeune homme, est en possession tout à fait fortuite d'un document explosif....

Alors, Sa Seigneurie, un polar en costume d'époque ?  
Non, pas en vérité. Une peinture de moeurs et d'interrogation sur la culpabilité/responsabilité, le poids de la faute, et une réflexion sur la justice humaine (cas d'Andreu bien sûr, superbement illustré avec les dialogues au cachot, cas de Ciset et de Remei, et de Don Rafel Masso - voir, entre autres, la confession avec le franciscain dans les ultimes chapitres et tout ce qui l'amène).

Par ailleurs Cabré s'est délecté, à mon ressenti, à narrer cette Catalogne des cartons de l'Histoire, cette Barcelone toute préoccupée des célébrations du changement de siècle.
Certains catalanismes sont peut-être perdus à la traduction, ce n'est pas moi qui ira vérifier ! Ni non plus si, de çà, de là, traînent ou non quelques anachronismes (il me semble, pourtant, enfin, ce n'est pas important).

J'ai mis une bonne centaine de pages à m'acclimater au style, à la forme choisie pour ce roman, qui mêle préciosité, raffinement, conjugaisons à des temps de haut vol et, tout à la fois, imbriqué étroitement, une trivialité allant jusqu'au parler familier et au-delà, tirant sur le grossier. Et même en passant la quatre centième page je n'étais toujours pas à l'aise avec cela; mais, passons.

Les temps forts de l'action sont bien amenés, la construction, la charpente du livre, sont une réussite. Le rythme général est plutôt soutenu.
Et cette Barcelone-là, pataugeant dans la boue, nimbée de pluie, de bruine, de brouillard et tintant du son des cloches des églises tout au long des pages, habille à merveille le récit.
Y éclatent arbitraire, ambitions, duplicité, dissimulation, soif de l'or et de pouvoir, bas instincts, réparties, violence sourde (ou plutôt le côté impitoyable, implacable), servilité, veulerie, rouerie, et, par contraste, de braves et bonnes gens.
Cabré parle sexe aussi, et, à dessein, c'est surtout sous l'angle de la lubricité, plutôt que de consentir à de l'érotisme "positif".

Les caractères principaux sont sculptés de main de maître et certains personnages secondaires, quand Cabré décide de s'attarder un peu, sont campés avec une solide fermeté suggestive.
Quelques bizarreries, comme cette façon de faire finir chaque chapitre de la première partie par une lettre de Nando Sorts à Andreu Perramon, que ce dernier ne lira jamais...

Un mot sur le découpage, en trois "livres" inégaux d'ampleur, ainsi intitulés:
Sous le signe d'Orion (250 pages)
L'effroi des Pléiades (40 pages)
Pluton erratique (135 pages)
Le roman est illustré d'un frontispice en tête, consistant en une page tirée du Traité de base d'auscultation céleste, de l'astronome catalan Jacint Dalmases paru en 1778.
L'astronomie est la marotte de Don Rafel Masso, qui se sert aussi de son télescope pour reluquer sa voisine au déshabillé, à l'heure de la sieste.

Cette astronomie d'époque revue à la sauce Jaume Cabré, censée donner un peu de hauteur, de dimension poétique et de force symbolique à l'ensemble, en convaincra peut-être d'autres que moi, mais je ne m'arrête pas à cela: oui, j'ai apprécié l'ouvrage...



(exhumé - message du 15 décembre 2013 sur Parfum)


Dernière édition par Bédoulène le Dim 10 Fév - 7:59, édité 2 fois (Raison : taille miniature)
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Message par Nadine Dim 10 Fév - 18:57

Ton commentaire allèche assez malgré ses réticences pesées, Aventin.
je remarque que dans cet ouvrage le nom du protagoniste a aussi des consonnances très belles, Quasimodo le faisait remarquer et c'est vrai ces noms (catalans ? ) sont magnifiques.
Enfin à te lire et à relire mon commentaire, force m'est de constater qu'il est vraiment difficile d'émettre un retour mitigé sans se remettre en cause , car.
Car finalement, je repense à Confiteor : l'union , moins "sacrée" , d'Adrià et Laura ? je crois qu'elle s'appelle Laura ? son amante de substitution ? est, elle, assez bien rendue dans sa subtilité. Aussi je précise que ce qui m'aura gènée, c'est la complaisance romantique des couleurs que pose Cabré à la relation Sarah/Adrià, avec une nette propension à faire de Sarah une figure affligée émotionnellement, mais trop pour le coup. Ou simplement tout bonnement ennuyeuse à force de douleur discrète ? Ce qui fait de ma réserve un point hautement subjectif, qui se doit d'être traité comme tel. Si j'écrivais je ricanerais aussi sûrement beaucoup lors de mes salves romantiques. n'ai je pas été hautement sensible à la figure interprétée par Harvey Keitel dans la leçon de piano, de Campion, au cinema ? cette bouffonerie d'homme , "gentil sauvage du côté des faibles, frustre mais sensible "? Alors... alors, que cabré kiffe sa figure de Sarah lisse , aimant sans condition sauf éthique, et finissant éclopée par transfuge bouc-émissarial, est-ce si faible ? Le romantisme est faible mais il a toujours raison lorsqu'il parle à nos âmes les plus ...romantiques. Fin de l'aparthé. jocolor
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Message par Tristram Ven 24 Juil - 1:16

Quand arrive la pénombre

contemporain - Jaume Cabré - Page 3 Quand_10


Durs (endurcis), tueurs très professionnels ou moins, un milieu de plus en plus polar (et fantastique).
« Je commençais à comprendre qu’être délinquant peut impliquer que l’on vive des moments très durs, qu’ils soient provoqués ou fortuits. »
Surtout, un fil court d’une nouvelle à l’autre ‒ le cadavre d’un voleur d’agneaux, une toile de Millet ou d’un autre peintre, où on peut parfois entrer et se perdre. Jaume Cabre explique dans une postface cette recherche de cohérence dans le travail de composition (et de retouches) d’un recueil axé sur la banalité du mal et l’inéluctabilité de la mort.
La démarche est une continuation de celle de Voyage d’hiver ; le narrateur de Buttubatta est d'ailleurs un livre de bibliothèque, témoin d'un double crime particulièrement saugrenu.
Ce jeu si moderne de mises en abyme, de reprises et d’échos, c’est finalement une brillante démonstration d’intertextualité dans un même ouvrage, une virtuose manipulation d’écrivain à peine masqué (avec humour, voire cynisme) qui tend à faire conjecturer au lecteur qu’un sens général existerait dans cette structure (pour le moins d’une géométrie non euclidienne)…

Mots-clés : #nouvelle

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Message par topocl Ven 24 Juil - 7:39

Nouvelles, pas nouvelles, telle est la question scratch scratch scratch ...

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