Elena Lappin
Page 1 sur 1 • Partagez
Elena Lappin
Elena Lappin est née à Moscou, a grandi à Prague et à Hambourg, a vécu en Israël., au Canada et aux Etats-Unis. Elle s'est installée à Londres en 1993. Elle a édité " the Jewish Quarterly" de 1994 à 1997. Elle vit actuellement à Londres avec son mari et collabore au Guardian. Elle est la sœur de écrivain allemand Maxim Biller
Bibliographie française
La marche nuptiale, éditions de l'Olivier, 2000
L'homme qui avait deux têtes, éditions de l'Olivier, 2000
Le nez, éditions de l'Olivier, 2002
Dans quelle langue est-ce que je rêve?, éditions de l'Olivier, 2017
Source : éditions de l'Olivier
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Elena Lappin
Dans quelle langue est-ce que je rêve?
Quand elle avait 3 ans, les parents d'Elena , tous deux Juifs laïques profondément attachés à leur culture, ont fui Moscou et son régime totalitaire pour Prague. Enfant, elle par russe avec ses parents, et tchèque avec son frère et à l'école. En 1968 , après le Printemps de Prague, ils s'enfuient à Hambourg où elle va enfin se confronter à son identité juive. Elle a au passage appris l'anglais, la voilà qui s'initie à l'allemand.
Jeune fille elle s'installe en Israël, vit l'aventure des kibboutz, perfectionne son hébreu, épouse un Juif canadien, puis vit à Ottawa, à New York… Elle finit par s'installer pour sa vie de femme à Londres.
Dans ce très attachant récit autobiographique Elena Lappin parle, bien évidemment, de l'exil, une façon d'être et de vivre pour elle, où les déchirements se partagent la place avec l'ouverture à d'autres paysages, d'autres cultures, d'autres mondes. L'apprentissage des langues est une façon pour elle de vivre pleinement ce destin, si particulier mais si représentatif d'un siècle, et c'est finalement l'anglais qu'elle choisira pour ses travaux d'écriture en temps que le journaliste d'investigation ou auteure, alors que son frère Maxim Biller, devient écrivain en Allemagne. Des langues chacune primordiale, "moyen de sentir la réalité d'une certaine manière, distincte de celle des autres »; des langues si nombreuses que "les explorer(...) revenait à révéler la structure narrative de ma vie". Des langues qui pour une écrivaine ont un sens particulier, élément constitutionnel qui interfère avec les racines, les lieux, les évènements et les personnes qui tissent une vie.
Mais là où le croyait s'être enfin posée, le destin la rattrape en 2002 quand elle apprend qu'elle a un père biologique scrupuleusement gardé secret, un juif russe qui vit maintenant aux États-Unis. Et cette histoire est un nouvel exil, là encore la vie a été comme volée. L'attachement fébrile que met Elena Lappin à retrouver cet homme, sa famille pléthorique, l'histoire personnelle de ses nouveaux ancêtres, montre bien que seules les racines permettent de survivre à l'exil, qu'il soit regretté, assumé ou revendiqué.
mots-clés : #autobiographie #communautejuive #exil #famille #regimeautoritaire
Tous les immigrés ont la même histoire à raconter : il y a cette petite mort lorsqu'ils quittent leur patrie, puis cette euphorie fugitive lorsqu'ils s'imaginent avoir trouvé une chance inespérée de réécrire leur existence dans une société libre, et, enfin, la triste qui ne les quittera plus dès l'instant qu'ils comprennent qu'ils ont choisi de se couper irrémédiablement de leurs racines. Ils ont beau rencontrer le succès et mener une vie plutôt passionnante, ils se considéreront toujours comme des citoyens de seconde zone, où qu'ils aillent. Et le grand vide en eux ne sera jamais, jamais comblé.
Quand elle avait 3 ans, les parents d'Elena , tous deux Juifs laïques profondément attachés à leur culture, ont fui Moscou et son régime totalitaire pour Prague. Enfant, elle par russe avec ses parents, et tchèque avec son frère et à l'école. En 1968 , après le Printemps de Prague, ils s'enfuient à Hambourg où elle va enfin se confronter à son identité juive. Elle a au passage appris l'anglais, la voilà qui s'initie à l'allemand.
Jeune fille elle s'installe en Israël, vit l'aventure des kibboutz, perfectionne son hébreu, épouse un Juif canadien, puis vit à Ottawa, à New York… Elle finit par s'installer pour sa vie de femme à Londres.
Je commençais à comprendre que l'Histoire n'était pas cette matière noble qu'on analyse au file d'interminables volumes aux ambitions descriptives. C'était simplement - ou pas si simplement - le récit de ce qui arrive aux gens à mesure qu'ils vivent leur vie selon, ou contre, les règles édictées par d'autres individus.
Dans ce très attachant récit autobiographique Elena Lappin parle, bien évidemment, de l'exil, une façon d'être et de vivre pour elle, où les déchirements se partagent la place avec l'ouverture à d'autres paysages, d'autres cultures, d'autres mondes. L'apprentissage des langues est une façon pour elle de vivre pleinement ce destin, si particulier mais si représentatif d'un siècle, et c'est finalement l'anglais qu'elle choisira pour ses travaux d'écriture en temps que le journaliste d'investigation ou auteure, alors que son frère Maxim Biller, devient écrivain en Allemagne. Des langues chacune primordiale, "moyen de sentir la réalité d'une certaine manière, distincte de celle des autres »; des langues si nombreuses que "les explorer(...) revenait à révéler la structure narrative de ma vie". Des langues qui pour une écrivaine ont un sens particulier, élément constitutionnel qui interfère avec les racines, les lieux, les évènements et les personnes qui tissent une vie.
Tout le monde laisse une enfance derrière soit pour entrer dans le monde adulte. Pour les émigrés, la différence est que l'enfance perdue est davantage perdue encore, elle n'est pas seulement un souvenir mais une blessure, Car même l'enfance la plus heureuse représente - ainsi que je l'ai raconté dans mon histoire - une sorte de mort. En tant qu'écrivain, je suis morte quand mes parents ont décidé d'émigrer, et je le savais. Mais ensuite et venu le miracle d'une renaissance dans l'anglais.
Mais là où le croyait s'être enfin posée, le destin la rattrape en 2002 quand elle apprend qu'elle a un père biologique scrupuleusement gardé secret, un juif russe qui vit maintenant aux États-Unis. Et cette histoire est un nouvel exil, là encore la vie a été comme volée. L'attachement fébrile que met Elena Lappin à retrouver cet homme, sa famille pléthorique, l'histoire personnelle de ses nouveaux ancêtres, montre bien que seules les racines permettent de survivre à l'exil, qu'il soit regretté, assumé ou revendiqué.
mots-clés : #autobiographie #communautejuive #exil #famille #regimeautoritaire
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Elena Lappin
L'homme qui avait deux têtes
Bref texte qui relate l'enquête d'Elena Lappin à propos de Fragments, une enfance (1939-1948) où Binjamin Wilkomirski relate ses souvenirs d’enfance à Riga, puis dans divers camps nazis, accusant la Suisse d'avoir effacé son passé, falsifié son identité et de l'avoir fait adopter comme petit Suisse abandonné par sa mère.
Après que ce récit ait été adulé comme bouleversant, il est ensuite accusé de n'être qu'une invention de l'auteur.
Alors: réalité ou fiction, souvenirs ou mensonge, délire ou arnaque?
Elena Lappin rencontre l’auteur, des éditeurs de ce succès mondial, des survivants, des historiens... S'il semble avéré que Binjamin Wilkomski n'a pas pu exister, que le vrai enfant était bien Bruno Grosjean, il parait plus difficile de trancher entre traumatisme et mensonge ?
Le livre d'Elena Lappin, quoique très documenté, est intéressant mais incomplètement abouti.
mots-clés : #autofiction #campsconcentration #devoirdememoire #identite
Bref texte qui relate l'enquête d'Elena Lappin à propos de Fragments, une enfance (1939-1948) où Binjamin Wilkomirski relate ses souvenirs d’enfance à Riga, puis dans divers camps nazis, accusant la Suisse d'avoir effacé son passé, falsifié son identité et de l'avoir fait adopter comme petit Suisse abandonné par sa mère.
Après que ce récit ait été adulé comme bouleversant, il est ensuite accusé de n'être qu'une invention de l'auteur.
Alors: réalité ou fiction, souvenirs ou mensonge, délire ou arnaque?
Elena Lappin rencontre l’auteur, des éditeurs de ce succès mondial, des survivants, des historiens... S'il semble avéré que Binjamin Wilkomski n'a pas pu exister, que le vrai enfant était bien Bruno Grosjean, il parait plus difficile de trancher entre traumatisme et mensonge ?
Le livre d'Elena Lappin, quoique très documenté, est intéressant mais incomplètement abouti.
mots-clés : #autofiction #campsconcentration #devoirdememoire #identite
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Documents et essais :: Histoire et témoignages
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|