Chad Taylor
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande, Polynésie)
Chad Taylor
Né en 1964
WikipediaChad Taylor est né à Aukland, Nouvelle Zélande en 1964.
Il amorce une carrière en littérature par la publication de nouvelles dans des anthologies et divers magazines, dont Landfall, Metro et Sport. Il a souvent recours aux conventions des genres policier et d'anticipation pour traiter des changeantes et éphémères réalités de la ville moderne.
Il publie ses deux premiers romans en 1994 : Pack of Lies est le récit d'un triangle amoureux ; Heaven met en scène un architecte alcoolique et obsédé par son divorce qui rencontre une strip-teaseuse transsexuelle douée de facultés extrasensorielles qui lui donnent des visions extrêmement précises d'événements futurs violents. Ce dernier roman est adapté au cinéma en 1998 par Scott Reynolds, avec Martin Donovan dans le rôle de l'architecte Robert Marling.
Avec Shirker (2000), roman néo-noir qui associe entropie et roman noir, le héros ramasse le portefeuille d'un homme battu par des policiers dans une ruelle et se lance dans une enquête qui devient une véritable équipée dans la jungle urbaine du futur. Dans le même genre, Electric (2003) évoque un Auckland futuriste et caniculaire qui subit une gigantesque panne d'électricité. Pendant qu'un récupérateur de données informatiques noie son mal de vivre dans l'alcool et la drogue, il se lie d'amitié avec deux mathématiciens camés en quête d'une formule révolutionnaire. L'un d'eux meurt en laissant un message énigmatique que le héros tente de résoudre, l'obligeant à fréquenter des individus excentriques et à vivre des situations aussi bizarres que psychédéliques.
Bibliographie en français
Shirker, Christian Bourgois éd., 2002.
Electric, Christian Bourgois éd., 2004.
Salle d’embarquement, Christian Bourgois éd., 2006.
Ni soleil, ni pluie, nouvelle, in Douze écrivains néo-zélandais, Sabine Wespieser éd., 2006.
L'église de john Coltrane, Christian Bourgeois, 2009
bix_229- Messages : 15439
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Re: Chad Taylor
Robert Marling est un loser et fils de loser.
Le poker l'a rincé et sa femme et sa fille l'ont quitté. Son père vient de mourir à l'hôpital, lui laisssant pour tout viatique une fabuleuse collection de disques de jazz en vinyle.
Musicien raté, il a tout lâché pour aller vivre et mourir dans un immeuble désaffecté d'Aukland.
Marling est au bout du rouleau. Lorsqu'on fait sa connaissance, il essaie de se désintoxiquer du poker.
A son tour, il abandonne tout lien social, toute identité, règle ses dettes de jeu et va se réfugier dans le taudis où vivait son père. La collection de disques est un héritage d'autant plus embarrassant que son père a exigé qu'il veille sur les précieux disques, avec interdiction de les vendre.
Robert et son père ont vécu une vie parallèle sans vraiment se croiser ou se connaître. Mais Robert est un brave type. Un peu trop faible et déboussolé...
Qui oserait lui jeter la pierre...? Pas moi en tout cas !
Robert croit avoir quitté le monde à tout jamais. Mais heureusement pour lui, les vivants vont se rapeler à lui, grâce aux disques du père. Et à partir de ce moment là, Robert va vivre des aventures vraiment folingues, mais plutôt sympathiques.
Si ce livre était un polar, je le verrais assez bien en noir et blanc. Avec peut-être quelques séquences éclairées en bleu nuit ou bleu cobalt. Dans la bande son, il y aurait évidemment du jazz. A commencer par l'immense Coltrane et aussi quelques chanteuses, Billie Holliday et Nina Simone, par exemple...
Et en toile de fond la ville d Aukland en Nouvelle Zélande.
J'ai lu ce livre avec toute la passion que j'ai éprouvé récemment pour Craig Johnson.
Et d'ailleurs, ce livre est un vrai, un excellent polar.
Avec une histoire bien tordue et beaucoup moins simple qu'elle semble au début.
Et puis quelques lignes en souvenir :
"L'homme est supérieur à toute idée qu'il est supérieur à toute idée qu'il est susceptible d'inventer. A vénérer une idée, on perd son humanité. La dévotion à une abstraction... c'est le fanatisme. C'est dangereux." P. 186
"Tu vois ! Qu'est-ce que la musique, hein ?
C'est pas le médium. C'est l'acte d'écouter. Même chose pour l'art. Pas de couleur, pas de bouts de matière collante sur la toile. Pas de mots. Pas de langage... seulement le ressenti. Je crois que tôt ou tard nous avons cette illumination." P. 244
bix_229- Messages : 15439
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Re: Chad Taylor
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21904
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Re: Chad Taylor
Qu'est devenue Caroline May, disparue de chez ses parents vingt ans auparavant sans laisser de trace ? Ni à Auckland ni ailleurs en Nouvelle Zélande.
Telle est la question que pose ce livre. Et l'on n'est pas certain d'avoir la réponse à la fin du livre.
Seuls ceux qui ont connu et aimé la jeune fille de 17 ans n'ont pas oublié.
Ses parents, l'inspecteur chargé de l'enquête et surtout Mark et une autre amie qui l'ont aimée comme on peut aimer entre ados. A la vie à la mort.
Mark est devenu cambrioleur. Il s'introduit chez les gens et dérobe tout ce peut se revendre en fait de matériel audio visuel. Mais il le stocke chez lui au vu et au su de tous et vend rarement.
Un jour il découvre une photo de classe où figurent Caroline May et leur amie commune.
Tout le passé non enfoui lui explose au visage.
La douleur jamais cicatrisée.
Pour les deux amis, comment faire le deuil de celle qui n'est ni morte ni vivante, ni ici ni ailleurs.
Les hypothèses ne manquent pas mais au fil du temps, elles se sont épuisées d'elles mêmes.
Harry Bishop, l'enquêteur, véritablement obsédé par l'échec et l'incompréhension, est devenu alcoolique. Et il se refuse à abdiquer.
Depuis vingt ans, il n'y a que le poids du temps qui passe et qui ne passe pas.
L'attente vaine.
Ceux qui vivent dans l'insomnie de l'incompréhension n'ont qu'un désir :retrouver des traces d'un passage de la vie à rien. Pour ne pas sombrer dans la folie dont ils se sentent proches.
Comment vivre quand quelque chose d'aussi essentiel qu'un être humain leur échappe et qu'ils sont condamnés à revivre toujours ce jour-là.
Comme dans L'Eglise de de John Coltrane, Chad Taylor réussit à nous scotcher d' un bout à l' autre.
mots-clés : #faitdivers #polar
bix_229- Messages : 15439
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Re: Chad Taylor
à la détresse sans fond de ses parents.
bix_229- Messages : 15439
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