Ossip Mandelstam
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Ossip Mandelstam
Ossip Mandelstam
(1891/1938)
(1891/1938)
Ossip Mandelstam (russe : О́сип Эми́льевич Мандельшта́м) est un poète et essayiste russe.
Son père est un commerçant en maroquinerie et sa mère enseigne le piano. A Saint-Pétersbourg, il suit les cours de la prestigieuse école Tenishev (1900-1907), puis à la Sorbonne à Paris (1907-1908) et en Allemagne (1908-1910), où il étudie la littérature française ancienne à l’Université de Heidelberg (1909-1910).
De 1911 à 1917, il étudie la philosophie à l’Université de Saint-Pétersbourg. Mandelstam est membre de la Guilde des poètes à partir de 1911. Ses premiers poèmes paraissent en 1910 dans la revue Apollon.
Avec Anna Akhmatova et Mikhaïl Kouzmine, il est l'une des principales figures de l'école acméiste fondée par Nikolaï Goumilev et Sergueï Gorodetsky.
Dans les années 1920, Mandelstam pourvoit à ses besoins en écrivant des livres pour enfants et en traduisant des œuvres d'Upton Sinclair, de Jules Romains, de Charles De Coster, entre autres. Il ne compose plus de poèmes de 1920 à 1925, et se tourne vers la prose.
Quelques années plus tard, alors qu'il est de plus en plus suspecté « d'activité contre révolutionnaire », il part en Arménie (Voyage en Arménie) et revient à la poésie après un silence de cinq ans. Son recueil sur l'Arménie est violemment critiqué par la Pravda.
À l'automne 1933, il compose un bref poème (une épigramme) contre Staline, Le Montagnard du Kremlin. Mandelstam fut arrêté pour la première fois en 1934 pour ce poème. Il fut exilé à Tcherdyne. Après une tentative de suicide, la sentence fut commuée en exil à Voronej, jusqu’en 1937. C'est de cette période que date des derniers vers écrits par Mandelstam et regroupés sous le titre les cahiers de Voronej.
Après trois ans d'exil, Mandelstam est arrêté pour activités contre-révolutionnaires en mai 1938, et condamné à 5 ans de travaux forcés.
Après avoir subi les pires humiliations, il meurt de faim et de froid, du côté de Vladivostok pendant le voyage qui le conduit dans un camp de transit aux portes de la Kolyma, après avoir subi de multiples privations. Son corps est jeté dans une fosse commune.
Cet immense poète ne sera pleinement connu et enfin reconnu internationalement que dans les années 1970, plus de trente ans après sa mort.
Wikipedia
Oeuvres traduites en français
Poésie
Tristia et autres poèmes,Gallimard, 1975
Tristia et autres poèmes, Gallimard, 1982
Poèmes, 1991
Tristia, Paris, 1994
Simple promesse (choix de poèmes 1908-1937)1994
Poésie complète de Mandelstam en 4 volumes bilingues (traduction et commentaires de Henri Abril) :
Cahiers de Voronej (1935-1937), Circé, 1998
Poèmes de Moscou (1930-1934), Circé, 2001
Le Deuxième livre (1916-1925), Circé, 2002
(La) Pierre : Les premières poésies (1906-1915), Circé, 2003
Les cahiers de Voronej, 2005
Nouveaux poèmes 1930-1934, éd. Allia, 2015
Prose
Le Sceau égyptien, l'Age d'Homme, 1968
La Rage littéraire, Gallimard, 1972
Voyage en Arménie, L'Age d'Homme, 1973
Entretien sur Dante, l'Age d'Homme, 1977
Physiologie de la lecture, Fourbis, 1989
De la poésie, traduit, Gallimard, 1990
Le Timbre égyptien, Actes Sud, 1995
Lettres, Solin/Actes Sud, 2000
Entretien sur Dante, précédé de la Pelisse 2002
Eté froid & autres textes,Actes Sud, 2004
Voyage en Arménie, Mercure de France, 2005
La 4e prose et autres textes, Christian Bourgois éditeur, 2006
Le Bruit du temps, Christian Bourgois éditeur, 2006
Piotr Tchaadaev, Humanisme et contemporanéité Harpo &, 2006
Le Timbre égyptien, éditions Le bruit du temps, Paris, 2009
De la poésie, Éditions La Barque, 2013
ARMENIE - Voyage en Arménie & Poèmes Éditions La Barque, 2017
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ossip Mandelstam
oui Bix mais pas de commentaire ?
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21745
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Ossip Mandelstam
Pas évident de laisser un mot sur le Bruit du temps.
Souvenirs de jeunesse mais pas tout à fait, un rapport de deux mondes. Celui d'une image d'Épinal de la Russie d'un côté et d'un autre une moderne et politique, révolutionnaire, concrète, palpable. Avec des ombres qui se recoupent : famille, amis, personnalités, professeur. Une distance ironique, un flou léger comme un trop plein de lumière tellement l'écriture est précise.
En parlant de presque tout sauf de lui-même dans cette série de courts textes autobiographiques il rend une situation très présente, la sienne, ce qui pourrait être des circonstances de sa construction morale.
Très vif, sagace, prémédité. Notamment dans le rapport teigneux à la littérature et à des facilités d'esprit, d'imagerie en fait.
ça mérite d'être laissé à reposer.
(petite récup pour l'occasion).
_________________
Keep on keeping on...
Re: Ossip Mandelstam
J' ai lu pas mal de textes de lui.Bédoulène a écrit:oui Bix mais pas de commentaire ?
J' ai beaucoup lu. En général. Mais beaucoup oublié aussi.
De plus en plus.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ossip Mandelstam
La solution, partielle, est peut-être de noter (en ligne) ?
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15964
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Ossip Mandelstam
Quelques bribes sauvées du temps !
C'est mal commode de de parler de ce livre, Le Bruit du temps, où le narrateur affiche un détachement certain par rapport à lui-même. D'autre part, il y a en arrière fonds l'aspect historique de la Russie de 1905 à 1926 et la sociologie d' une ville, Saint Petersbourg où voisinent une bourgeoisie huppée et un milieu juif en voie d'aculturation.
Tout un milieu saisi à un moment où il va disparaitre.
"Je n'ai jamais envie de parler de moi-même, mais de suivre mon siècle, le bruit et l'espace du temps. Ma mémoire est hostile à tout ce qui m'est personnel."
Mais il y aura quelqu'un qui parlera quand même d' Ossip Mandelstam après sa mort. Sa femme Nadejda. Un témoignage à la fois précieux et précis, sur lui et la poésie de son époque. Lire Nadejda Mandelstam c'est lire un prolongement de l'oeuvre du poète. Et les difficultés d'écrire et même, seulement de vivre à cette époque écrasante où Staline décidait de tout.
Son livre Contre tout espoir. - Gallimard.
C'est mal commode de de parler de ce livre, Le Bruit du temps, où le narrateur affiche un détachement certain par rapport à lui-même. D'autre part, il y a en arrière fonds l'aspect historique de la Russie de 1905 à 1926 et la sociologie d' une ville, Saint Petersbourg où voisinent une bourgeoisie huppée et un milieu juif en voie d'aculturation.
Tout un milieu saisi à un moment où il va disparaitre.
"Je n'ai jamais envie de parler de moi-même, mais de suivre mon siècle, le bruit et l'espace du temps. Ma mémoire est hostile à tout ce qui m'est personnel."
Mais il y aura quelqu'un qui parlera quand même d' Ossip Mandelstam après sa mort. Sa femme Nadejda. Un témoignage à la fois précieux et précis, sur lui et la poésie de son époque. Lire Nadejda Mandelstam c'est lire un prolongement de l'oeuvre du poète. Et les difficultés d'écrire et même, seulement de vivre à cette époque écrasante où Staline décidait de tout.
Son livre Contre tout espoir. - Gallimard.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ossip Mandelstam
Et puis cette citation extraite du recueil La Rage littéraire
"Je me rappelle bien les années encloses de la Russie, les années 90, leur lent affaissement, leur calme maladif, leur provincialisme des fins fonds, eau dormante, dernier refuge du siècle agonisant.
Bavardages sur Dreyfus au thé du matin, évocations des colonels Esterhazy et Picquart, dicussions brumeuses au sujet de je ne savais quelle Sonate à Kreutzer et changements de chefs d' orchestre au dominant pupitre de la gare vitrée de de Pavlovsk, qui prenaient à mes yeux l' importance d' un changement de dynastie.
Marchands de jornaux figés au coin des rues sans un cri, sans un mouvement, gauchement cloués à leur trottoir, fiacres étriqués avec le strapontin pour le troisième.
L' une dans l' autre, les années 90 s' agencent dans mon esprit à partir d' images éparses, mais intérieurement reliées par la douce indigence et le provincialisme souffreteux, condamné à l' avance, d' une vie sur le déclin."
Musique à Pavlovsk
"Je me rappelle bien les années encloses de la Russie, les années 90, leur lent affaissement, leur calme maladif, leur provincialisme des fins fonds, eau dormante, dernier refuge du siècle agonisant.
Bavardages sur Dreyfus au thé du matin, évocations des colonels Esterhazy et Picquart, dicussions brumeuses au sujet de je ne savais quelle Sonate à Kreutzer et changements de chefs d' orchestre au dominant pupitre de la gare vitrée de de Pavlovsk, qui prenaient à mes yeux l' importance d' un changement de dynastie.
Marchands de jornaux figés au coin des rues sans un cri, sans un mouvement, gauchement cloués à leur trottoir, fiacres étriqués avec le strapontin pour le troisième.
L' une dans l' autre, les années 90 s' agencent dans mon esprit à partir d' images éparses, mais intérieurement reliées par la douce indigence et le provincialisme souffreteux, condamné à l' avance, d' une vie sur le déclin."
Musique à Pavlovsk
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ossip Mandelstam
Tristram a écrit:La solution, partielle, est peut-être de noter (en ligne) ?
Heureusement pour moi il y a les bribes de l' ancien forum.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ossip Mandelstam
CQFD !
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Tristram- Messages : 15964
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Ossip Mandelstam
bix_229 a écrit:J' ai lu pas mal de textes de lui.Bédoulène a écrit:oui Bix mais pas de commentaire ?
J' ai beaucoup lu. En général. Mais beaucoup oublié aussi.
De plus en plus.
comme beaucoup de lecteurs Bix !
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Bédoulène- Messages : 21745
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Ossip Mandelstam
Correspondances correspondances...
Au moment où j' ouvre un fil pour Mandelstam,
je reçois le dernier n° du"Matricule des anges"
avec un dossier sur Mandelstam !
Au moment où j' ouvre un fil pour Mandelstam,
je reçois le dernier n° du"Matricule des anges"
avec un dossier sur Mandelstam !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ossip Mandelstam
Pour la gloire à venir, la gloire héréditaire,
La haute lignée des humains,
J'aurai perdu ma coupe à la table des pères,
La gaieté, l'honneur, tout enfin ...
Le siècle, loup-cervier, bondit sur mes épaules ...
Ô siècle, je ne suis point loup et je t'en prie,
Comme on fourre un bonnet dans une manche molle,
Mets-moi sous ta pelisse au chaud en Sibérie.
Cache à mes yeux la boue aux lâchetés cruelles,
Ainsi que cette roue aux sanglants ossements,
Pour que je voie, en leur splendeur originelle,
Les chiens bleus consteller l'immense firmament.
Emporte-moi là-bas où coule l'Iénisséi,
Où vers l'étoile d'or un haut sapin s'allonge,
Car je n'ai pas la peau d'un loup et je ne sais
Sans déformer ma bouche énoncer des mensonges.
La haute lignée des humains,
J'aurai perdu ma coupe à la table des pères,
La gaieté, l'honneur, tout enfin ...
Le siècle, loup-cervier, bondit sur mes épaules ...
Ô siècle, je ne suis point loup et je t'en prie,
Comme on fourre un bonnet dans une manche molle,
Mets-moi sous ta pelisse au chaud en Sibérie.
Cache à mes yeux la boue aux lâchetés cruelles,
Ainsi que cette roue aux sanglants ossements,
Pour que je voie, en leur splendeur originelle,
Les chiens bleus consteller l'immense firmament.
Emporte-moi là-bas où coule l'Iénisséi,
Où vers l'étoile d'or un haut sapin s'allonge,
Car je n'ai pas la peau d'un loup et je ne sais
Sans déformer ma bouche énoncer des mensonges.
(Dernier poème rapporté en Europe occidentale par une amie)
Anthologie de la poésie russe, traduction Katia Granoff
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ossip Mandelstam
merci Bix !
_________________
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Bédoulène- Messages : 21745
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Ossip Mandelstam
Arménie
Voyage en Arménie & poèmes
Voyage en Arménie & poèmes
Lu dans l'édition La Barque parue en 2015, qui réunit à la fois "voyage..." et les poèmes afférents à l'Arménie.
Il reste tentant de lire "voyage..." dans la traduction d'André du Bouchet, ce sera sans aucun doute pour une autre fois.
Voyage entrepris comme une bouffée d'air chipée à nuit totalitaire du Kremlin.
Mandelstam, sentant sa fin proche, est-il déjà le condamné qui couchera les seize vers de l'Épigramme contre Staline ?
La thèse se tient, Mandelstam, en passeur, tente en effet de transmettre quelques bribes d'une Arménie millénaire ou éternelle, une Arménie culturelle, dirait-on aujoud'hui, aussi irrémédiablement vouée à destruction par rouleau compresseur soviétique que ne le fut le peuple arménien de Turquie, victime du génocide que l'on sait quelques années auparavant, incluant aussi la Géorgie (terre natale de Staline, soit mentionné en passant), l'évocation des Kurdes (chapitre Alaguez).
L'Arménie ?
C'est l'exotisme extrême, les confins au midi de l'Empire, une culture, un héritage et une langue non russes.
Mandelstam dévie de son propos, en coq-à-l'âne, pour nous confier quelques admirables pages dans ce curieux fourre-tout, chapitres "Moscou", "Les naturalistes", "Les français"...
Le poésie n'est pas sans sourdre de ces pages, témoin les deux premières phrases de l'extrait ci-dessous, quant aux termes utilisés pour eau et village, ils ont marqué André du Bouchet, dans le recueil "Ici en deux", peut-être en bafouillerai-je trois mots sur son fil un de ces jours:
Chapitre Sevan a écrit:Tout autour frisaient des copeaux. Le sel rongeait la terre, et les écailles de poisson clignaient de l'œil comme des éclats de quartz.
À la cantine de la cooprétavie, toute en rondins comme partout à Noradouz, et dans un style allemand cher à Pierre le Grand, on mangeait côte à côte d'épais chachlyks de moutons élevés en artel.
Les ouvriers remarquèrent que nous n'avions pas de vin et, comme il sied à de vrais hôtes, ils remplirent nos verres.
Je bus en mon for intérieur à la santé de la jeune Arménie, à ses maisons de pierre orange, à ses commissaires du peuple aux dents blanches, à la sueur de ses chevaux, au piétinement des files d'attente et à cette langue que nous ne sommes pas dignes de parler, tenus de rester à l'écart dans notre infirmité.
Eau en arménien se dit: djour.
Village: gyouk.
Mots-clés : #lieu #poésie #regimeautoritaire #voyage
Aventin- Messages : 1985
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Ossip Mandelstam
Précieux levain de ce monde :
Les sons , les larmes , l'effort ....
Accents pluvieux et accords
Du malheur qui bout et monte ,
Sons perdus qui tant nous manquent ,
Où vous retrouver , dans quelle gangue ?
La mémoire , cette gueuse ,
A pour la première fois des trous
Que remplit une eau cuivreuse ,
Mais tu les suis malgré tout ,
A toi-même , étranger , vide
Les sons , les larmes , l'effort ....
Accents pluvieux et accords
Du malheur qui bout et monte ,
Sons perdus qui tant nous manquent ,
Où vous retrouver , dans quelle gangue ?
La mémoire , cette gueuse ,
A pour la première fois des trous
Que remplit une eau cuivreuse ,
Mais tu les suis malgré tout ,
A toi-même , étranger , vide
A la fois aveugle et guide .
Cahiers de Voronej
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ossip Mandelstam
je note, j'ai lu pas mal de livres sur le génocide Arménien et le voyage de Vassili Grossman.
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21745
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Ossip Mandelstam
J'ai été subjugué par les poèmes relatifs à l'Arménie qui suivent le Voyage, dans cette édition.
.
Ai-je raté ma vie ? Je ne lirai jamais Mandelstam en langue originale.
Sans entrer dans tout ce qu'il y a de singulier, sans pontifier, sans acméisme vs symbolisme, sans rien, simplement:
Je me suis longument bercé au mois d'août de vers d'Ossip Mandelstam et de Marina Tsvetaïeva (c'est la faute à Vénus Khoury-Ghata).
Avec l'impression de parcourir un continent nouveau, dont j'avais à peine entr'aperçu la silhouette des contours à la lunette.
Avec Anna Akhmatova, Vladimir Maïakovski et consorts, et si c'était la langue russe, la première langue de la poésie au XXème ?
.
Ai-je raté ma vie ? Je ne lirai jamais Mandelstam en langue originale.
Sans entrer dans tout ce qu'il y a de singulier, sans pontifier, sans acméisme vs symbolisme, sans rien, simplement:
Je me suis longument bercé au mois d'août de vers d'Ossip Mandelstam et de Marina Tsvetaïeva (c'est la faute à Vénus Khoury-Ghata).
Avec l'impression de parcourir un continent nouveau, dont j'avais à peine entr'aperçu la silhouette des contours à la lunette.
Avec Anna Akhmatova, Vladimir Maïakovski et consorts, et si c'était la langue russe, la première langue de la poésie au XXème ?
Ossip Mandelstam, novembre 1930 a écrit:Je ne te reverrai plus jamais,
Ciel myope de l'Arménie,
Je ne verrai plus, plissant les yeux,
La tente de nomade de l'Ararat,
Et dans la bibliothèque des auteurs potiers
Plus jamais je n'ouvrirai
Le livre vide de la terre splendide
Où s'instruisirent les premiers hommes
Aventin- Messages : 1985
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Ossip Mandelstam
Aventin a écrit:
Ai-je raté ma vie ? Je ne lirai jamais Mandelstam en langue originale.
Pour rejoindre ta remarque, peut-être que cette émission t'intéressera, je l'avais trouvée passionnante.
https://www.franceculture.fr/emissions/poesie-et-ainsi-de-suite/a-la-recherche-dossip-mandelstam
Invité- Invité
Re: Ossip Mandelstam
Merci Janis .
Un poème d'internement et de fin de sa vie, un de ceux que Nadedja Mandesltam a dû apprendre par cœur afin qu'il parvienne jusqu'à nous sans laisser de trace papier (on le trouve, lui aussi je pense, dans les Cahiers de Voronej) - merci Nadedja, le feuillage des sables, les rives ébréchées, les cercles de fibres... tout ce qu'il a semblé important de ne pas nous priver, douillets petits amateurs de poésie que nous sommes...
Un poème d'internement et de fin de sa vie, un de ceux que Nadedja Mandesltam a dû apprendre par cœur afin qu'il parvienne jusqu'à nous sans laisser de trace papier (on le trouve, lui aussi je pense, dans les Cahiers de Voronej) - merci Nadedja, le feuillage des sables, les rives ébréchées, les cercles de fibres... tout ce qu'il a semblé important de ne pas nous priver, douillets petits amateurs de poésie que nous sommes...
16 janvier 1937 a écrit:Ô cette lente, cette suffocante étendue !
J'en ai eu ma part à satiété !
L'horizon en reprenant souffle bée-
Ah ! un bandeau sur mes deux yeux !
Je supporterais mieux le feuillage des sables
Sur les rives ébréchées de la Kama,
Je m'accrocherais à son bras timide,
À ses ronds, à ses marges, à ses trous.
Comme on s'entendrait bien - pour un siècle, un instant -
Et jaloux de ses rapides limoneux
J'écouterais sous l'écorce de bois flottés
Grandir leurs cercles de fibre.
Aventin- Messages : 1985
Date d'inscription : 10/12/2016
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