Elliot Perlman
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Elliot Perlman
Elliot Perlman, né le 7 mai 1964, est un avocat et écrivain australien vivant à Melbourne. Il est l'auteur de trois romans et d'un recueil de nouvelles.
Descendant d'une famille juive d'Europe de l'Est émigrée en Australie, Elliot Perlman naît à Melbourne le 7 mai 1964.
Son premier roman, Trois dollars, obtient le prix The Age Book of the Year en 1998.
Il vit à Melbourne où il exerce la profession d'avocat.
Œuvres
Romans
Trois dollars, Éditions Robert Laffont, 2006 ((en) Three Dollars, 1998)
Ambiguïtés, Éditions Robert Laffont, 2005 ((en) Seven Types of Ambiguity, 2003)
La mémoire est une chienne indocile, Éditions Robert Laffont, 2013 ((en) The Street Sweeper, 2011)
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
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Re: Elliot Perlman
Simon commet l'acte de folie d’enlever pendant quelques heures le fils de son ex-petite amie qu'il aime encore la folie. Ce geste, que personne, pas même son instigateur, ne saura jamais expliquer, constitue l'élément fondateur du livre, révélateur des dysfonctionnements de chacun. Plus ne sera de jamais pareil pour personne, chacun des personnages du roman va être bouleversé dans ses certitudes, perturbé dans ses valeurs et son sens des émotions .
Dans ce livre, remarquablement résumé par le seul mot du titre Ambiguïtés, Eliott Perlman nous tricotent un imbroglio de personnages dignes d'un vaudeville avec ses incompréhensions et quiproquos, s’il n’était si tragique réfléchi. 7 chapitres, rédigés à la première personne par sept personnages, plus ou moins directement concernés avec le scénario complexe et prodigieusement construit, nous font découvrir sept points de vue sur la même histoire. Celle-ci n'est pas racontée sept fois pour autant, seules certaines scènes reviennent, vues d'un oeil différent, et le récit avance à l'allure de chacun, suit son chemin, sème des fausses pistes, corrige, reprend. Le suspense latent qui nous tient n'est qu'un prétexte pour illustrer la complexité du monde, la fragilité de chacun, l'impossibilité d'arriver à une vérité ; en somme tout ce que la vie peut comporter d'ambiguïtés.
Les constructions psychologiques d’Eliott Perlman sont impressionnantes dans un ami récit extrêmement fouillé, d'une richesse parfois déconcertante. L'auteur décèle les failles de chacun, analyse comment la pression sociétale impose de les cacher, amenant peu à peu chaque personnage à son point de rupture.
On peut regretter une certaine propension aux généralités pédagogique, et une absence de limite dans le souci du détail, qui finit par produire des dialogues qui, quoique d’une grande justesse, auraient gagné à être plus ramassés. Il ressort des moments de lassitude, mais qui laissent finalement peu de traces en fin de lecture. On ne peut que s'extasier devant la grande malice de l'auteur : on a longtemps cru que la fin serait assez banalement prévisible, et quand on arrive à cette fin, se développe toute une complexité plutôt stimulante : l'auteur rebondit et on est emporté par le brio des scènes finales ont toutes les clés nous sont données, plus tortueuses encore que ce qu'on aurait cru.
Un vraiment bon roman, d'une grande intelligence, qui aurait pu être excellent avec 150 pages du moins, plein d'allers et retours et de rebondissements subtils, qui appelle autant la réflexion que l'émotion, interroge sur le sens de nos vies, les dérives que nous nous autorisons, et l'image de ce que nous transmettons à nos enfants.
(récup)
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Flore Vasseur
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Re: Elliot Perlman
Évidemment il faut des romans comme celui-ci. Qui parlent et reparlent de la Shoah pour qu’on n’oublie pas , qui racontent les Sonderkommandos pour qu'on en comprenne vraiment l’ampleur, qui rendent hommage à la résistance à Auschwitz. Et cette partie est vraiment très réussie, sans pathos aucun, avec une profusion de détails qui fait, une fois de plus n’est pas inutile, redécouvrirent l'atrocité et l'envergure du processus.
Il faut reconnaître aussi un talent romanesque certain à Perlman, de faire se rejoindre des destins multiples - multiples par leurs origines géographiques (Australie, États-Unis, Pologne), sociologiques et chronologiques - , de mêler habilement personnages de fictions et personnages obscurs de l’Histoire réelle, unissant dans un même récit la lutte pour les droits civiques, et le destin des Juifs en général, et plus précisément sous le nazisme, sans perdre le lecteur à aucun moment. Mais ce côté roman polyphonique a aussi ses revers, le côté répétitif, reprendre sans cesse des histoires pour en assumer la complexité, réexpliquer qui est qui, resituer les lieux, qui donne une lourdeur plutôt pesante. L'aboutissement du récit est évidemment de faire rejoindre tous les personnages croisés en route, dans un final où l’on croit entendre la bande son où montent les violons, qui n'exclue ni les coïncidences multiples ni le happy end lacrymal.
Il aurait pu y avoir une réelle réflexion sur le sens de l’histoire, la mémoire, l’intérêt et le rôle de l’histoire en tant que spécialité. celle-ci est ébauchée, parfois dans des sermons un peu poussifs émis par certains des personnages. Mais finalement, cet aspect est vite abandonné quand le roman avance au profit de l'élément romanesque.
Il faut donc être prévenu que selon l'humeur et l'exigence du lecteur, il pourra associer cette lecture à Victor Hugo (auquel il est rendu un bel hommage dans le livre) ou à Lelouch. Mais que même si ce parrainage peut en rebuter certains, il vaut peut-être la peine de dépasser ses a-prioris pour découvrir bon nombre d'informations indispensables à une juste vision de l'histoire du monde, et donc de notre monde d'aujourd'hui. Ce préambule accepté, ça se lit vraiment bien.
(récup)
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