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Nicolas Fargues

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Message par Barcarole Ven 6 Avr - 9:09

Nicolas Fargues
(Né en 1972)

exil - Nicolas Fargues Nicola10

Nicolas Fargues est né le 8 mars 1972 à Meulan. Après une enfance au Cameroun, au Liban, puis en Corse, il entame des études de lettres à la Sorbonne et rédige un mémoire de DEA portant sur la vie et l’œuvre de l’écrivain égyptien Georges Henein. Après deux ans de coopération en Indonésie, il revient à Paris. Entre 1998 et 2002, il est tour à tour agent d'accueil à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, lecteur chez Gallimard, pigiste à Nova Magazine et au quotidien québécois Le Devoir, concepteur-rédacteur de bandes annonces pour France 2.

Il publie deux romans, Le Tour du propriétaire (2000) et Demain si vous le voulez bien (2001), avant de rencontrer le succès public et critique avec One Man Show en 2002. Ce dernier roman retrace son expérience dans le monde de l'audiovisuel où il croise des célébrités, « plus petites et plus fatiguées qu'à l'écran ». La même année, il prête son image pour la campagne publicitaire du parfum "Allure Homme" de Chanel.

De 2002 à 2006, il dirige l'Alliance française de Diégo-Suarez à Madagascar. Il publie en 2004 Rade Terminus, s'inspirant de cette expérience d'expatrié.

Le 15 mars 2011, il reçoit le prix France Culture-Télérama pour son roman Tu verras.
Il a deux enfants et vit actuellement à Paris 19e.

Bibliographie :

Le Tour du propriétaire, 2000
Demain si vous le voulez bien, 2001
One Man Show, Paris, 2002
Rade Terminus, Paris, 2004
J'étais derrière toi, Paris, 2006
Beau Rôle, Paris, 2008
Le Roman de l'été, 2009
Tu verras, 2011
La Ligne de courtoisie, 2012,
Au pays du p’tit, Paris, 2015
Je ne suis pas une héroïne, 2018
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Message par Barcarole Ven 6 Avr - 9:17

Rade Terminus

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Rade Terminus est un livre qui parle des expatriés français à Madagascar avec une certaine ironie.

Des couples, des célibataires se préparent d’abord à partir. Ils feront connaissance là-bas, à Diégo-Suarez. Et se préparer pour partir ce n’est pas forcément de la tarte !

Les personnages, qui vont se croiser à Diégo-Suarez, qui n’est autre que la ville d’Antsiranana, sont plutôt caricaturaux, comme Philippe par exemple, qui travaille pour l’association humanitaire Écoute et Partage, une ONG, et qui souffre de ses TOCs. Que ce soit dans le comique – Amaury recruté en France par Philippe pour le seconder – ou dans le dramatique (Phidélyce qui a vraiment baisé la gueule à Maurice qui a tout quitté pour elle).

« À 65 kilomètres d’Ambanja, sans prévenir, Dieu lui donna l’ordre de pousser à 150 kilomètres à l'heure, juste pour voir : “Tu atteins 150 et puis tu redescends, d’accord ?”
– Ah non ! Arrête Dieu ! Ne me fais pas jouer avec le feu sur ce coup-là ! Faut pas déconner, là ! Je suis en bagnole, là, c’est dangereux, tu peux pas me forcer !
Dieu affecta cet air attristé qui cachait une vexation sans appel.
– Bon bon, O.K., O.K. Mais après on arrête, hein ? »

Voilà pour le TOC qui nous amuse et nous inquiète !

La description de la vie des personnages en exil, on sent que c’est du vécu ! parce que Nicolas Fargues a été le directeur de l’Alliance française de Diégo-Suarez à Madagascar, il a dû en voir passer, des expat’s !!! Le ton employé est plein d’humour, il se moque beaucoup de ses personnages (l’air de rien comme ça, un peu pince-sans-rire !).

Les Malgaches en prennent aussi pour leur grade ! Il les a bien connus et nous en décrit le portrait et les caractéristiques, selon leur origine, côtiers ou des hauts plateaux, c’est pas pareil ! Et quand un Malgache vient en France, c’est tragi-comique !

« Les Français, je leur faisais peur dans le métro parce qu’ils me prenaient pour un Arabe. Les Arabes de la cité où je dormais, eux, ils m’agressaient parce que je mangeais du porc. J’avais beau leur dire que j’étais malgache d’origine indienne mais malgache, Madagascar ils avaient jamais entendu parler, ils voulaient savoir et me traitaient de traître ! Pire encore avec les Indiens ! Je parlais pas tamoul, j’allais pas à la mosquée, ils me traitaient de Français ! »

– Tu sais, ici, toutes les filles vont voir le sorcier pour se marier avec un vazaha [un Français]. J’ai jamais vu une ville où de dix à quarante-cinq ans, la recherche du Blanc est aussi ancrée dans les esprits et, surtout aussi généralisée chez les femmes. Je ne connais pas une seule nana ici qui dirait non à un vazaha, même pas spécialement friqué. Je n’exagère pas, pas une ! »

J’ai apprécié de lire ce petit livre, plutôt drôle, et plutôt à lire en été sur une chaise longue, ou dans l’avion, ou dans l’aérogare ! (mais ce n’est pas un roman de gare !)


mots-clés : #exil #humour #lieu
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Message par topocl Ven 6 Avr - 9:47

J'ai eu des expériences pour le moins contrastées avec Nicolas Fargues. Je pourrais réessayer, un jour.

Tu verras

exil - Nicolas Fargues Proxy_16

Un livre choc.
Premier conseil : ne le commencer qu’avec une bonne après-midi ou soirée devant soi pour le lire d’une traite , sans s‘arrêter. (Quitte à le reprendre après par petits bouts pour l’apprécier différemment)

L’histoire d’un type quadragénaire, banale, pas beau, pas spécialement intelligent, avec ses petites faiblesses et ses petites compromissions, qui essaie de s’en sortir honorablement de sa vie (un type comme nous, quoi) ; son enfance écartelée, son mariage échoué, son fils adoré. Ses questions sur la vie, qu’aurait-il pu faire autrement, la responsabilité d’élever un enfant, le rendre heureux ou en faire quelqu’un de bien, de bien tel qu’il le pense ou tel que je le pense moi ? jusqu’ou l’aider ou lui faire confiance, ? Sans l’ abandonner ? Sans trop souffrir soi même ? Comment l’aimer juste et bien ? un questionnement quotidien de chacun de nous parents Et qui prend une acuité folle quand cet enfant de 12 ans meurt, absurdement et plus que ça, la solitude du quotidien devient atroce, chaque détail écorche et étaye en même temps. Se raccrocher aux détails et avancer ? Faut-il vraiment avancer ? Quel sens à tout cela ?
L’insupportable mais parfois salvatrice présence des autres.

Un questionnement fort et déchirant, banalement quotidien mais outrageusement unique sur le sens de la vie, de l’amour et de la transmission dans une douleur et un calme terrifiant.

Voici quelques notes lâchées au détour de cette grande lecture, faite d’émotion et de réflexion. Les larmes aux yeux mais jamais larmoyant. Impression difficile à transmettre qui ne peut être ressentie qu’en lisant ce roman courageux, humble et formidablement quotidien dans son exception. Qui ne fait que me conforter dans une idée que j’ai depuis longtemps (mais ne sais pas toujours appliquer) qu’il faut toujours se comporter avec ceux que nous aimons comme si c’était la dernière fois.




« Car, me suis-je dit tandis que mes paupières crevaient sous le trop-plein de larmes, afin de parer aux moments les plus insoutenables, la nature a bien fait les choses pour les hommes : le corps est ainsi conçu qu’il trouve des solutions pour nous empêcher de mourir de chagrin, un peu comme on finit par s’évanouir sous la torture. »

« Moi qui, un peu moins de trente ans plus tard, à bientôt quarante ans, constatais qu’être père d’un garçon, c’est non seulement ne pas supporter de reconnaître chez son fils ses propres défauts, mais également reproduire avec lui exactement les mêmes erreurs commises avec vous par votre propre père, et ce malgré toute votre volonté de bien faire et de déjouer les mauvais atavismes. J’ai pensé que j’avais passé un temps fou à vérifier les cahiers de Clément et à lui crier de bien se tenir à table, mais sans être fichu de découvrir qu’il écrivait des poèmes. »

récup 2011

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Message par topocl Ven 6 Avr - 9:49


La ligne de courtoisie


exil - Nicolas Fargues Proxy_17

C'est l'histoire d'un pauvre type qui reste un pauvre type et le raconte avec un humour un peu caustique, hésitant entre la complaisance et la dérision.

Le narrateur est un looser : il a été jadis écrivain à succès, il n'a plus rien écrit depuis 3 ans, et son éditeur n’a même plus envie de dîner avec lui. Ses enfants sont une caricature d'ados égocentriques et indifférents ; ses parents sont une caricature de parents médiocres décontenancés par ce grand gars pas vraiment mauvais, mais qu'on ne sait pas comment prendre ; les femmes défilent, bécasses, aussi vite installées que parties. Il ne fait pas grand-chose d'autre dans la vie que les courses et le ménage Il regarde tout ça, avec une petite distance auto-apitoyée, désespérément enfermé dans un isolement qu'un simple mot ou geste, plutôt tourné vers les autres que lui-même, suffirait à apaiser. Plutôt que s'attaquer à ses problèmes, il choisit de fuir en Inde, à Pondichéry, dans une ville inconnue où il ne connaît personne, et le livre nous dira s’il continue à se heurter aux mêmes problèmes de décalage, ou s’il va  trouver sa solution.
Donc : scénario : zéro.

Mais ce n'est sans doute pas cela qui intéressait Nicolas Fargues. Ce dont il a envie, c'est de décrire des attitudes, des comportements. Ses dialogues, ses analyses, ses descriptions révèlent une finesse d'observation et de mise en scène souvent confondantes, mais dont l'accumulation finit par saturer : quelques nuances auraient donné plus de piquant et on regrette un certain manque de tendresse et d'indulgence vis-à-vis de ses personnages, qui aurait sans doute mieux révélé la faille derrière l’ironie. Nicolas Fargues en fait des tonnes là où un quintal aurait suffi.
Il utilise un style excessivement travaillé (on a l'impression qu'il a pris un dictionnaire pour chercher des mots compliqués), qui sature souvent les yeux

Au final, cela produit plutôt un sketch géant, qui pourra peut-être finir en film cocasse, mais certainement pas de la littérature. Trois heures de lecture plutôt marrante, il ne faut pas chercher beaucoup plus loin, mais c'est déjà ça. ,


Recup 2012

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