Tennessee Williams
Page 1 sur 1 • Partagez
Tennessee Williams
Tennessee Williams
(Columbus 1911 – New-York 1983)
(Columbus 1911 – New-York 1983)
Thomas Lanier Williams III, dit Tennessee Williams, est un dramaturge et écrivain.
Il fréquente un temps l'université mais doit abandonner, faute de moyens. Il écrit ses premières pièces et commence à prendre conscience de son homosexualité, qu'il ne consomme pourtant qu'à vingt-huit ans.
Il doit travailler dans la même fabrique de chaussures que son père, déteste ce travail, mais s'y accroche dans le but de réunir assez d'argent pour partir étudier à l'université de l'Iowa. Il réussit à y décrocher une licence en 1938 et sa pièce "Spring Storm" est présentée, malgré les réactions défavorables de ses professeurs.
Il est réformé au moment de l'engagement des États-Unis dans la seconde guerre mondiale à cause de son dossier psychiatrique, de son alcoolisme, de son homosexualité et de ses troubles cardiaques et nerveux. Il est alors embauché par la MGM à Hollywood, pour divers travaux d'écriture.
Il propose un scénario à la MGM, qu'elle refuse. Il en fait alors une pièce, "La Ménagerie de verre" (The Glass Menagerie, 1944), qui devient un grand succès et est adapté au cinéma en 1950. Tennessee Williams devient tout à coup célèbre.
En 1947, "Un tramway nommé Désir" confirme son statut de grand dramaturge et gagne le prix Pulitzer. Ses pièces se succèdent alors sur les planches de Broadway. "La chatte sur un toit brûlant" (1955), "La descente d'Orphée" (1957), "Soudain l'été dernier" (1958), "La nuit de l'Iguane" (1961) entre bien d'autres sont de grands succès, mais sont aussi vus comme des révolutions dans le théâtre américain.
Ses travaux de la fin des années 70 sont parmi ses plus innovants. Pourtant, "Vieux Carré" (1977), "A Lonely Sunday for Crève Cœur" (1978) ou "Clothes for A Summer Hotel" (1980) n'ont pas le succès de ses premières pièces jouées.
Plusieurs de ses œuvres ont été portées sur grand écran dont "Un tramway nommé Désir", réalisé par Elia Kazan, avec Vivien Leigh et Marlon Brando, en 1951, qui gagna quatre Oscars en 1952.
Il meurt étouffé par un bretzel après une nuit d'alcool et de médicaments dans sa chambre de l'Hôtel Elysee à New York. Pour certains, comme son frère, cette mort n'est pas accidentelle.
(source : Babelio)
Ouvrages traduits en français :
Théâtre
• 1938 : Rien à voir avec les rossignols (Not About Nightingales)
• 1940 : Batailles d'anges (Battle of Angels)
• 1944 : La Ménagerie de verre (The Glass Menagerie)
• 1945 : Propriété condamnée (This Property Is Condemned)
• 1946 : 27 remorques pleines de coton (27 Wagons full of Cotton)
• 1946 : Portrait d'une madone (Portrait of a Madonna), pièce en un acte
• 1947 : Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire)
• 1948 : Été et Fumées (Summer and Smoke)
• 1951 : La Rose tatouée (The Rose Tattoo)
• 1953 : Parle-moi comme la pluie et laisse-moi écouter (Talk to Me Like the Rain and Let Me Listen...), pièce en un acte
• 1955 : La Chatte sur un toit brûlant (Cat on a Hot Tin Roof)
• 1957 : La Descente d'Orphée (Orpheus Descending)
• 1958 : Soudain l'été dernier (Suddenly Last Summer)
• 1959 : Doux oiseau de jeunesse (Sweet Bird of Youth)
• 1961 : La Nuit de l'iguane (The Night of the Iguana)
• 1963 : Le Train de l'aube ne s'arrête plus ici (The Milk Train Doesn't Stop Anymore)
• 1968 : Le Paradis sur terre (Kingdom of Earth = The Seven Descents of Myrtle)
• 1969 : Tokyo Bar (In the Bar of a Tokyo Hotel)
• 1969 : Will Mr. Merriweather Return from Memphis?
• 1977 : Vieux Carré
Romans
• Le Printemps romain de Mrs Stone (The Roman Spring of Mrs. Stone), 1950
• Une femme nommée Moïse (Moise and the World of Reason), 1975
Nouvelles
• Sucre d'orge (Hard Candy: A Book of Stories), 1954
• La Quête du chevalier (The Knightly Quest: a Novella and Four Short Stories), 1966
• La Statue mutilée (One Arm and Others Stories), 1967
• La Statue mutilée (One Arm)
• Malédiction (The Malediction)
• Le Poète (The Poet)
• Chronique d'une dispatition (Chronicle of a Demise)
• Le Masseur noir (Desire and the Black Masseur)
• Portrait d'une jeune fille en verre (Portrait of a Girl in Glass)
• La Chose importante (The Important Thing)
• L'Ange dans l'alcôve (The Angel in the Alcove)
• Le Champ des enfants bleus (The Field of Blue Children)
• La Nuit où l'on prit un iguane (The Night of the Iguana)
• L'Oiseau jaune (The Yellow Bird)
• Le Boxeur manchot
• Le Poulet tueur et la folle honteuse
• Un sac de dame en perles
Poésie
• Androgyne, Mon Amour, 1977
• Le Belvédère d'été
Essai
• Le Cri, 1972
Autobiographie
• Mémoires d'un vieux crocodile, 1975[/quote]
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Tennessee Williams
Tennessee Williams fut un auteur « culte » pour moi lorsque j’étais adolescent. Puis je l’ai un peu oublié… Il a suffi d’aller au théâtre vendredi dernier voir une superbe adaptation de « La Ménagerie de verre » (Daniel Jeanneteau) pour que je tombe à nouveau sous le charme.
Comme souvent chez Williams, il s’agit d’un huit clos : une femme et ses deux enfants, une fille et un garçon. Tous les trois sont perdus dans leur propre rêve, en dehors du réel et n’arrivent pas à communiquer entre eux, sauf en de rares occasions, moments magiques !
La mère est restée dans le temps de sa jeunesse, élégante fille de l’aristocratie sudiste, entourée de riches prétendants. Las, elle a choisi le mauvais cheval, l’homme qui part à l’aventure abandonnant femme et enfants. Il enverra une carte postale de Mexico avec quelques mots laconiques « Hello, Good bye » !
Le fils, Tom, narrateur et acteur, est un poète. C’est lui qui fait vivre sa famille dans une vie misérable de manutentionnaire dans une fabrique de chaussures. La misère et aucun avenir. Tom s’évade grâce au cinéma.
Le personnage le plus touchant est incontestablement la fille, Laura, d’une timidité maladive, enfermée dans l’entretien de ses petits animaux de verre (la fameuse ménagerie), qu’elle contemple toute la journée.
- Qu’entends-tu par « ce n’est pas tout » ?
- Laura est très différente des autres jeunes filles.
- J’estime que la différence est tout à son avantage.
- Oui, mais les autres – les étrangers – ne la voient peut-être pas comme toi ; elle est affreusement timide, elle vit dans un monde à part… ce sont des choses qui la font paraître un peu bizarre aux yeux du dehors.
- Ne dis pas « bizarre ».
- Rends-toi à l’évidence. Elle l’est.
- Et peut-on savoir ce qu’elle a de bizarre ?
- Elle se cantonne dans un univers à elle – un monde de … petits bibelots de verre, maman… Elle joue ses vieux disques usés, et c’est à peu près tout.
Laura est un de ces petits animaux de verre, resplendissante de mille feux sous la lumière, mais d’une fragilité extrême
« oh ! attention… un souffle peut le briser ».
Lors de la scène paroxystique, la corne de la petite licorne de verre est cassée.
Je m’imaginerai qu’il a subi une opération. Qu’on lui a enlevé une corne pour qu’il n’ait plus l’impression d’être un phénomène. Maintenant il sera plus à l’aise avec les autres chevaux, ceux qui n’ont pas de corne…
Tout ceci prend un sens particulier en se rendant compte combien la pièce puise dans l’histoire personnelle de l’auteur. En effet, T. Williams avait une sœur schizophrène que sa mère a fait lobotomiser…
A la fin de la pièce, le narrateur s’est échappé de ce milieu castrateur et étouffant, pensant avec regret à sa sœur, peut-être avec une pointe de mauvaise conscience.
Parfois il m’arrive de marcher le soir, dans les rues d’une ville étrangère, en attendant de trouver des compagnons. Je passe devant l’étalage illuminé d’une boutique de parfums. La vitrine est remplie de verre colorié, de minuscules flacons transparents aux couleurs délicates, semblables aux fragment d’un arc-en-ciel pulvérisé… et tout à coup, ma sœur me touche. Je me retourne et je la regarde dans les yeux. Oh, Laura, Laura, j’ai essayé de te laisser derrière moi, mais je suis plus fidèle que je ne voulais l’être.
Ce qui me touche plus particulièrement chez Tennessee Williams est son empathie avec les êtres un peu à part, limite « border-line », dont il parle avec grande délicatesse et sensibilité.
mots-clés : #théâtre
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Tennessee Williams
Excellent nouvelliste aussi !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Tennessee Williams
merci Arensor, vu surtout les adaptations cinématographiques
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Tennessee Williams
Vrai pour ses nouvelles !
« À partir de là, l’histoire prend une étrange tournure, qui semblera très désagréable à certains lecteurs qui pouvaient encore espérer qu’elle ne tomberait pas dans le fantastique. »
Tennessee Williams, « L’oiseau jaune »
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Tennessee Williams
Continuons les coincidences, la jeune classe m'encourageait cette semaine à lire Un tramway nommé désir
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Tennessee Williams
Portrait d'une jeune fille en verre (Portrait of a girl in glass)
Il y a de multiples correspondance entre le théâtre et les nouvelles de Tennessee Williams. Souvent ces dernières préparent le premier. C'est semble-t-il le cas dans avec La Ménagerie de verre alias Portrait d'une jeune fille en verre.
L'histoire est semblable, à l'exception du bris de la licorne de verre qu'on ne trouve que dans la pièce.
Dans la nouvelle, il y a cette très belle phrase :
Il y a de multiples correspondance entre le théâtre et les nouvelles de Tennessee Williams. Souvent ces dernières préparent le premier. C'est semble-t-il le cas dans avec La Ménagerie de verre alias Portrait d'une jeune fille en verre.
L'histoire est semblable, à l'exception du bris de la licorne de verre qu'on ne trouve que dans la pièce.
Dans la nouvelle, il y a cette très belle phrase :
Je ne pense pas que ma soeur ait été réellement folle. Je crois que les pétales de son esprit se trouvaient simplement repliés par la peur, et je ne saurais dire si ce n'était pas là la voie d'une secrète sagesse
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Tennessee Williams
Ah. J'ai eu plus de mal avec les nouvelles que j'ai lu... le boxeur manchot ? Mettre du recueil en français ?
_________________
Keep on keeping on...
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|