Laura Kasischke
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Re: Laura Kasischke
C'est bien, Tristam, tu tempères mon omnibulation qui manquait de noblesse. je finis ainsi de m'agripper à l'idée du lien. Un truc futile en moins. Ouf.
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Laura Kasischke
La vie devant ses yeux
La lecture du 1er chapitre m’a passionnée, à tel point que j’ai fait une pause après l’avoir terminé pour le savourer. Il mettait en jeu tant de coordonnées de la scène traumatique, avec cette perception des moindres détails, bruits, images…
J’étais partie avec des à priori sur ce livre, des choses attendues, car j’imaginais qu’il développerait un syndrome de stress post traumatique. Au fil des pages, sont venus doute d’abord puis peu à peu confusion, car il m'a semblé que les choses se décousaient, que des éléments étonnants apparaissaient peu à peu dans un contexte où ils n'auraient pas du être, comme un mélange de passé et présent, comme si les deux se tissaient ensemble dans un "présent" devenant de plus en plus bizarre.
Ce qui se déplie dans ce roman, dans cette alternance entre période de vie de Diana jeune et période de Diana à 40 ans, est tout sauf simple. Après la fin de ce livre je ne saurai vraiment affirmer une hypothèse plus qu’une autre, et il me faudrait le relire je pense pour tenter de faire sens et lien à posteriori.
Pour ceux qui ne l’ont pas lu, je mets la suite en spoiler
- Spoiler:
A mon sens, les choses se délient peu à peu jusqu’au bout, jusqu’au moment où, il me semble dans une seule scène tout se rencontre. Soit Diana a été grièvement blessée lors de la tuerie perpétrée par son camarade de classe, et ce qu’elle perçoit de sa vie à 40 ans est une construction de son cerveau pendant son coma avant qu’elle ne décède.
Soit elle a été grièvement blessée et, dans sa vie à 40 ans, viennent d’un coup se percuter passé et présent.
chrysta- Messages : 568
Date d'inscription : 15/01/2017
Age : 51
Localisation : Var
Re: Laura Kasischke
Merci Chyysta !
Peut etre l'occasion de renouer avec LK...
Peut etre l'occasion de renouer avec LK...
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Laura Kasischke
Les Revenants – 2011
Dans le campus d’une université huppée du middle-west américain, il y a des étudiant (es), Nicole, Josie, Debbye, Greg, Perry ; des professeurs (es) : Shelly, musicologue ; Mira qui tient un séminaire sur la mort, Jeff, Littérature et poète : d’autres personnes qui gravitent autour, parents et amis.
Les étudiants suivent les cours donnés par leurs professeurs, les parents s’inquiètent pour le devenir de leurs enfants. Tout est donc normal dans ce haut lieu de travail, mais aussi de rencontres.
Comme souvent chez l’auteure, l’univers familier va peu à peu se détraquer et laisser entrer de larges bouffées d’irrationnel.
Point de départ : la mort d’une jeune étudiante, Nicolas Werner, tuée dans un accident d’automobile alors que son petit copain Graig Clements-Rabbitt conduisait.
C’est ce qu’a vu Shelly qui fut témoin de l’accident. Mais la version officielle est tout autre : corps méconnaissable, totalement brûlé et jeune homme s’enfuyant en courant….
Pendant près de 700 pages, Laura Kasischke va tisser sa toile afin de conduire le lecteur, d’évènements en rebondissements vers la solution finale, qui n’en est d’ailleurs pas une, ou pas complètement. La subtilité de construction qui s’appuie sur de nombreux personnages, le rôle de l’imaginaire, de l’implicite dans le discours, la large place faite à la critique sociale, font que ce roman s’éloigne du thriller de base, même s’il en reprend des principes de base.
Il est honnête de rappeler la longueur de ce roman. Je le reconnais, le soin pris par Kasischke pour détailler les moindres gestes de la vie quotidienne, peut agacer, comme cet extrait :
Pour ma part, en dehors des aspects formels, j’ai été surtout intéressé par les réflexions sur la mort (qui est une thématique de référence chez l’auteure) et la critique sociale, concernant notamment les campus, sorte de monde en soi, ou des jeunes sont un peu livrés à eux-mêmes. Je ne connaissais pas ces fraternités ou sororités, affublées de lettres grecques, sortes de confréries d’élites, qui peuvent rapidement dériver dans le sordide.
Dans le campus d’une université huppée du middle-west américain, il y a des étudiant (es), Nicole, Josie, Debbye, Greg, Perry ; des professeurs (es) : Shelly, musicologue ; Mira qui tient un séminaire sur la mort, Jeff, Littérature et poète : d’autres personnes qui gravitent autour, parents et amis.
Les étudiants suivent les cours donnés par leurs professeurs, les parents s’inquiètent pour le devenir de leurs enfants. Tout est donc normal dans ce haut lieu de travail, mais aussi de rencontres.
Comme souvent chez l’auteure, l’univers familier va peu à peu se détraquer et laisser entrer de larges bouffées d’irrationnel.
Point de départ : la mort d’une jeune étudiante, Nicolas Werner, tuée dans un accident d’automobile alors que son petit copain Graig Clements-Rabbitt conduisait.
La scène de l’accident était exempte de sang et empreinte d’une grande beauté…. L’astre déversait ses rayons sur la fille, dont les cheveux blonds étaient déployés en éventail autour du visage… Le garçon, qui s’était extrait du véhicule accidenté, franchit un fossé rempli d’eau noire pour venir s’agenouiller à côté d’elle. »
C’est ce qu’a vu Shelly qui fut témoin de l’accident. Mais la version officielle est tout autre : corps méconnaissable, totalement brûlé et jeune homme s’enfuyant en courant….
Pendant près de 700 pages, Laura Kasischke va tisser sa toile afin de conduire le lecteur, d’évènements en rebondissements vers la solution finale, qui n’en est d’ailleurs pas une, ou pas complètement. La subtilité de construction qui s’appuie sur de nombreux personnages, le rôle de l’imaginaire, de l’implicite dans le discours, la large place faite à la critique sociale, font que ce roman s’éloigne du thriller de base, même s’il en reprend des principes de base.
Il est honnête de rappeler la longueur de ce roman. Je le reconnais, le soin pris par Kasischke pour détailler les moindres gestes de la vie quotidienne, peut agacer, comme cet extrait :
« Elle espérait qu’ils passeraient une agréable et paisible soirée. Elle avait acheté deux tranches de thon dans un marché de luxe proche du campus. La poissonnières les avaient emballées dans plusieurs épaisseurs de papier blanc, et Mita, pleine d’espoir les avait rapportées à la maison. Clark aimait bien cuisiner le thon dans de l’huile de sésame – rose au milieu, blanc en périphérie. Il y avait au moins un an qu’il ne l’avait fait, mais elle se souvenait que c’était toujours délicieux. Elle avait pensé qu’il s’y mettrait après le coucher des enfants, pendant qu’elle préparerait une salade et ferait cuire du riz. »
Pour ma part, en dehors des aspects formels, j’ai été surtout intéressé par les réflexions sur la mort (qui est une thématique de référence chez l’auteure) et la critique sociale, concernant notamment les campus, sorte de monde en soi, ou des jeunes sont un peu livrés à eux-mêmes. Je ne connaissais pas ces fraternités ou sororités, affublées de lettres grecques, sortes de confréries d’élites, qui peuvent rapidement dériver dans le sordide.
« En ce temps là, Oméga Thêta Tau était la sororité toute désignée pour les filles désirant faire de la politique ou épouser une politicien. Celle où on se devait d’avoir un parcours sans taches. Shelly était sûre que la femme du gouverneur était une ancienne OTT. Qui d’autre encore ? Les plus influentes confréries entretenaient avec les personnalités les plus importantes de la nation des connexions qui formaient comme un réseau téléphonique. Peut-être toutes les juges femmes du pays en avaient-elles été. Sans doute la moitié des juristes de sexe féminin ambitionnant de devenir juge – ou sénateur ou membre du Congrès – en avaient-elles été. Il est très probable qu’un énorme pourcentage des épouses de sénateur ou de membre du Congrès pouvait se prévaloir d’avoir été d’Oméga Thêta Thau – et qui sait combien de premières dames ? »
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Laura Kasischke
jamais lu cette auteure me semble
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― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Bédoulène- Messages : 21020
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Laura Kasischke
Rose à cœur certes, mais grillé à l'extérieur _ et l'huile de sésame n'est parsemée qu'à froid, dès le sortir des braises.Kasischke a écrit:cuisiner le thon dans de l’huile de sésame – rose au milieu, blanc en périphérie
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
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Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique
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