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Valerio Varesi

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Message par Armor Lun 10 Aoû - 16:57

J'en ai lu deux, Le fleuve des brumes et Les ombres de Montelupo, ma préférence allant à ce dernier.

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Message par Bédoulène Lun 10 Aoû - 23:25

mais tu recommandes les deux malgré ta préférence ?

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Message par Tristram Ven 12 Aoû - 11:34

La Maison du commandant

culpabilité - Valerio Varesi - Page 3 La_mai14

De nouveau la brume, celle du Pô, à Sacca, petit port à la hauteur de Parme, plus généralement dans la bassa, écosystème ici aussi, ici encore, mis à mal par l’activité humaine incontrôlée, pollutions diverses, extraction du sable, et ces pêcheurs des pays de l’Est qui ratissent ce qu’il reste de poisson.
« La bassa est un territoire d’eau. »

« Ils sont comme la peste : ils salissent, ils bivouaquent, ils réduisent les berges en bouillie, et en plus, ils sont arrogants. Ils pillent le peu qui reste au fond du fleuve. Ils prennent de tout avec leurs chaluts : des silures évidemment, mais aussi des carpes, des ablettes, des poissons-chats, des brochets… Ils ne laissent rien. Personne ne les emmerde. Aucun carabinier, alors qu’ils n’ont même pas un semblant de permis. »
On retrouve l’inspecteur Soneri, avec entr’autres « l’ami », Nocio, Nanetti le chef de la Scientifique, le vieux Lumén avec son Ukrainienne muette, et cette aventure renoue avec l’atmosphère du premier livre de la série, Le Fleuve des brumes − et bien sûr grana, culaccia et anolini au bouillon… et la sempiternelle rivalité d’extrême droite et gauche, fascistes et communistes, qui remonte à la guerre.
« Sans doute était-ce en de pareils moments que naissaient les histoires du Pô, quand le brouillard exalte l’imagination. Parce qu’il faut bien rêver lorsque l’on n’y voit rien. »

« La réalité changeait en permanence, il ne servait à rien d’essayer de l’expliquer à ceux qui ne la connaissaient pas. »

« Était-ce pour cette raison qu’il aimait le brouillard ? La nébulosité, la surprise d’un chemin, le dévoilement inattendu et l’intériorité comme unique horizon rappelaient les trajectoires de vie d’où surgissaient sans cesse de nouvelles perspectives. »

« Certaines générations grandissent dans l’espoir, d’autres, dans la désillusion. Les changements balancent toujours entre les deux. Vous, par exemple, vous avez grandi dans l’espoir. Ceux d’aujourd’hui ont perdu toutes leurs illusions. La destruction est porteuse d’espoir, et la désillusion nous rend conservateurs. Vous et vos contemporains aviez envie d’abattre tout ce que vos pères avaient construit, mais les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas de père. Ils ne connaissent pas l’autorité, ils ne peuvent pas la contester. Ils n’ont aucun repère, ils cherchent désespérément quelqu’un qui leur ressemble. Voilà pourquoi ils rêvent d’un chef de meute, du discours unique. »

« Ici, la terre n’appartient pas aux hommes, elle appartient au fleuve. »

« La bassa est une terre de visions et de monstres [… »

« Vous n’imaginez pas tout ce qu’on trouve sur les arbres, après une crue. Il faut venir sous les peupliers pour s’en rendre compte : culottes, soutanes, casquettes, pots de chambre, enseignes, tables de nuit, des jouets, des vélos, des poêles à bois… Comme si le Pô se faufilait dans les maisons des gens pour voler tout ce qu’il peut… »

« Je voudrais retenir le passé, et fuir la nostalgie qui pue toujours la mort. »

« C’est une erreur de penser que la peur, la colère ou l’envie, les passions, sont le mal absolu. Le vrai mal, c’est la raison. Rien n’est plus inhumain que de l’appliquer à notre monde au service d’un objectif. Car malgré nous, le monde continue de pourrir en suivant de sombres instincts. Il vaut mieux le laisser aller comme on le fait avec le fleuve, chercher à contenir sa fureur, le seconder plutôt que d’en dévier le cours… »

« Rien ne l’agaçait davantage que le dogmatisme. La chose la plus stupide qu’on pût imaginer dans le bouillonnement chaotique de l’existence. »
Je suis au moins d’accord avec Varesi, outre sur le goût des fleuves et des brumes, avec l’exécration de ce qui peut être résumé par l’adage "la fin justifie les moyens".

\Mots-clés : #lieu #merlacriviere #polar

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Message par Bédoulène Ven 12 Aoû - 13:55

merci Tristram, encore un qui me tente.

tu préfère "pas d'omelette sans casser des oeufs" ? clown

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Message par Tristram Ven 12 Aoû - 15:59

Je préfère éviter le coûte que coûte, surtout quand les oeufs sont humains !

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Message par Bédoulène Sam 13 Aoû - 11:25

culpabilité - Valerio Varesi - Page 3 2126147062

je retiens ta citation ! mais est-ce toujours possible ou souhaitable ? il y a des oeufs qu'il ne faut pas laisser à ponte ni à éclore (surtout certains spermatozoïdes Hithérien ou Stalinien) Wink

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Message par Tristram Sam 13 Aoû - 11:38

Houlà, le terrain devient glissant ! Le revers des métaphores ! Quant à commencer à mirer les oeufs...

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Message par Bédoulène Sam 13 Aoû - 11:51

Wink

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Message par Tristram Jeu 19 Oct - 18:19

La Main de Dieu

culpabilité - Valerio Varesi - Page 3 La_mai10

Suivant la piste d’un cadavre, Soneri remonte la Parma vers les Apennins et s’installe dans un village de montagne « mutique et hostile », tant pour les besoins de l’enquête qu’à cause des conditions climatiques (on est en janvier, et la météo est prépondérante dans sa perception, entre redoux dû au sirocco et recrudescence du froid avec enneigement). Là tout est en voie d’abandon et de ruine dans une petite société en microcosme de la nôtre, avec une bande de chasseurs brutaux, le curé communiste révolté par l’époque, les Faunes, idéalistes qui vivent dans les bergeries des hauteurs, le garde forestier qui soigne la forêt pour le futur, de vieux sentiers de partisans et de vendeurs ambulants par lesquels des Marocains acheminent de la drogue, un destructeur projet de piste de ski, et surtout la forêt, notamment les hêtraies.
« C’est quoi un petit bout de vie comparé à cette forêt éternelle ? Nous manquons du sens des limites, à notre époque. Si vous l’avez, vous pensez à plus grand que vous. Si vous ne l’avez pas, vous restez un enfant qui veut tout. »

« On marche beaucoup, c’est le meilleur moyen de connaître les lieux. Il n’y a qu’en marchant qu’on les habite vraiment. »
Ce roman m’a ramentu un de ceux de Fred Vargas (peut-être Temps glaciaires). J’ai plusieurs fois constaté des tournures de phrases obscures (peut-être dues à la traduction). Et j’ai apprécié l’atmosphère de malaise en partie métaphysique (mais aussi politique et sociétal).

\Mots-clés : #actualité #huisclos #nature #polar #ruralité #xxesiecle

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Message par Bédoulène Jeu 19 Oct - 19:56

mais qu'est-ce que j'attends moi pour faire sa connaissance ?

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Message par Pinky Ven 26 Jan - 21:56

La maison du commandant

culpabilité - Valerio Varesi - Page 3 La-mai10

Le Pô, ses marais, ses mariniers, son brouillard, des gens de l’Est qui pèchent le silure pour les Chinois et le fascisme qui rôde mais aussi des pauses dans les trattoria où le commissaire Soneri retrouve son amie Angela, l’avocate quand ils ne partent pas fouiller des lieux théoriquement abandonnés.
Il est difficile d’en dire plus. C’est mon premier Varesi et j’ai apprécié le rythme, les questionnements politiques voire éthiques du commissaire et de Nocio qui habite littéralement sur le fleuve
« Ils montèrent tous ensemble sur la digue comme s’ils allaient en procession sur les berges du Pô pour prier la Madone. Il ne manquait que le curé à la tête du cortège, mais à Sacca, les curés n’officiaient plus depuis longtemps.
- Le voilà !
Montesano indiqua le ponton d’où l’on apercevait une lueur tremblotante.
- Il reste sur l’eau, attaché à ses deux peupliers.
On distinguait un halo de lumière, une timide aurore au-dessus du courant. La musique s’entendait maintenant dans toute sa puissance, et elle envahissait l’immensité du fleuve, cet espace infini que l’eau s’était creusé dans le brouillard épais de la plaine campagne.
- La force du destin ! s’exclama Carega avec emphase, et Soneri reconnut l’interprétation incomparable de Pavotti.
C’était comme si les notes donnaient voix à l’instant qu’ils vivaient, comme si elles surgissaient du fleuve. Tout suivait le courant, tout était emporté par une force obtuse, irraisonnée et indomptable.
- S’ils m’envoient des renforts, j’interviens, menaça Montesano.
- - Et pourquoi ? réagit Carega. Puisqu’on est au spectacle, il faut bien une bande-son. »

Partisans, Brigades rouges, remontée du fascisme, c’est toute l’histoire de l’Italie depuis la guerre qui remonte à la surface dans la boue que charrie le Pô.

Une auberge, témoignage de la sédimentation des contextes politiques et culturels :
« Ils firent exactement comme il avait prévu. Soneri fit demi-tour au rond-point, se gara sur le parking de l’Osteria della Becca, descendit et entra. L’établissement avait quelque chose d’ambigu, un curieux mélange de passé authentique et d’objets à la mode qui n’allait pas ensemble. De grandes fresques murales représentant des scènes de luttes ouvrières avaient survécu, mais la décoration du bar en acier chromé, ainsi que le téléviseur allumé sur une chaîne de clips faisaient penser à une boîte de nuit. Les gens aussi étaient mal assortis : entre la tenue sans apprêts de certains cinquantenaires et le dépenaillement savamment étudié de personnes jeunes et m’as-tu-vu. »

Des personnages attachants qui témoignent de prises de position variées  allant de la conviction politique à la désillusion en passant par le doute face à un contexte politique et social difficile voire explosif
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Message par Bédoulène Sam 27 Jan - 8:11

merci Pinky, encore un auteur sur ma liste et ton commentaire me confirme l'envie

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Message par Pinky Jeu 7 Mar - 21:22

Or, encens et poussière

culpabilité - Valerio Varesi - Page 3 97827510

Un immense carambolage sur l'autoroute près de Parme, un camp de Roms à proximité et un corps calciné sur un remblai. Une fille superbe, rom et roumaine, enflamme le cœur des notables de la ville ; une entreprise d'orfèvrerie destinée en majorité au clergé tenue par une femme à poigne dont le mari volage est juste entretenu. Le commissaire Soneri est  secoué par la découverte de cette morte enceinte comme l'était son épouse qu'il a perdue. Angela sa compagne craque pour un confrère avocat et le fragilise un peu plus. Heureusement la Marcotti, la juge réconfortante, l'accompagne dans l'enquête.
Un dénouement plein de rebondissements, encore une lecture très agréable. J'oubliais Sbarazza, le marquis philosophe et pique assiette.

Roman sensible et passionnant opposant roms roumains et italiens et entrainant dans leur sillage la bonne société de Parme.

Un petit regret qu’on n’ait pas les recettes des plats préférés du commissaire.
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Message par Bédoulène Ven 8 Mar - 7:05

merci Pinky, un livre qui sent bon l'Italie, oui dommage pour les recettes !

Quand je lirai le livre je connaîtrais les plats !

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Message par Tristram Hier à 11:17

Ce n'est qu'un début commissaire Soneri

culpabilité - Valerio Varesi - Page 3 Ce_n_e10

Suicide d’un Roumain, puis meurtre d’un ancien communiste, idéaux déçus d’une lutte qui s’avéra finalement inutile, sur toile de fond du typique antagonisme avec les fascistes (qui semblent eux avoir encore de l’avenir).
« — Supporteur ultra de La Spezia, néofasciste, spécifia l’autre.
— Ça va souvent ensemble.
— Toujours, mon cher. L’extrême droite est en train de conquérir une bonne partie des clubs de supporteurs. Une stratégie, pourrait-on dire. Il n’y a pas de meilleur entraînement au squadrisme et à la guérilla. »
Toujours à Parme, mais aussi en Ligurie et dans les Apennins. Sinon, une Vespa et au menu, des pisarei e fasò, « Petits gnocchis de farine et de chapelure (pisarei) servis dans une sauce aux haricots (fasò), au lard (ou couenne, ou saucisse, ou tout à la fois), à la tomate et aux oignons » !
« — La seule chose qui se maintienne, c’est ce qu’on a dans l’assiette, nota Soneri. Le reste, c’est terminé. Je crois que c’est pour ça que j’aime bien manger. Mes sensations gustatives sont les seules à ne pas avoir muté, depuis toutes ces années. »
Et bien sûr la brume.
« Le brouillard dégageait une vapeur inquiète en caressant de ses ailes grises le pare-brise.
— Quand les nuits sont brumeuses, on se croirait seuls au monde, médita Angela à voix haute. Tu crois que c’est ça qui nous fait peur ?
— On l’est toujours, sauf qu’on ne s’en rend pas compte. Le brouillard nous le rappelle, répondit le commissaire en regardant droit devant lui. »

« Il s’arrêta pour contempler l’horizon aussi loin que la pureté du ciel le permettait et constata qu’il ressentait la même impuissance que devant le brouillard. Il comprit alors le malaise qu’il éprouvait dans les villages côtiers, pourquoi il finissait toujours par fuir afin de se réfugier dans les brumes de la plaine. Ici, dans la limpidité propre aux matins d’hiver où le regard plongeait jusqu’à ce que ciel et mer se touchent, il n’entrevoyait rien derrière les apparences. La clarté supprimait tout espoir d’une intimité, même si, derrière le rideau de la brume, on ne la percevait qu’au travers d’ombres ou de sensations. Sans le brouillard, le monde paraissait vide, impitoyable, géométrique, et bien trop vaste. »
Une revisitation du communisme à l’italienne, et surtout la mélancolie, l’amertume « de perdants complètement désillusionnés. »
« — On a perdu, on doit l’admettre, s’épancha tout à coup Soneri. Culturellement, je veux dire. C’est un échec.
— On a trop fait confiance à nos idées, observa Angela. Croire que les gens sont disposés à devenir meilleurs est la plus grosse connerie qu’on puisse imaginer. Comme de refuser d’admettre que les instincts sont plus puissants que tout notre arsenal culturel. La majorité des individus ne pense qu’au sexe, à la bouffe et au désir de domination. Biologie pure et simple, comme pour les autres animaux. Si on en avait pris acte, on ne se serait pas obstinés à prêcher. Rester du côté des idées, ça veut dire vivre avec la rage. »

« À partir de là, la majorité s’est vendue au plus offrant. On est passés des projets collectifs aux projets individuels, et la consommation a remplacé les idéaux. Les années 80 ont tout balayé. C’est là que le désir de posséder a pris le dessus, imposé par la dictature de la télé. On n’a pas compris que les places où on continuait de se rassembler étaient devenues des sites archéologiques. Le vrai rassemblement, c’étaient les millions de gens devant la télé au moment du dîner qui croyaient que le bonheur, c’était de s’acheter une bagnole et un téléviseur, acheva Monti. »

« — J’ai l’impression d’être dans un roman-photo, ronchonna-t-il. La mer, la lune, nous à nous embrasser à la fenêtre… La télé nous a matraqués avec ses messages à la con, on ne se rend même pas compte qu’on est comme des acteurs de télénovelas.
— À force de galvauder le langage et les sentiments, ils ont banalisé tout ce qu’on a de plus précieux. Ils ont détruit toute authenticité, c’est ça le pire, admit Angela. »

« Des années entières à lutter… Pour quel résultat ? Aucun. »

« Il n’y a plus de continuité entre générations, tout est à recommencer. Même les enfants des révolutionnaires sont de droite. »

\Mots-clés : #polar #politique

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Message par Bédoulène Aujourd'hui à 13:07

très tentée, je note ! et pour la cuisine !

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