La pensée du jour

Toute vie humaine est un roman non écrit, et se termine avec elle.


J' avais aimé cette réflexion d' Hamadou Hampathé Ba, oui, celui qui écrivait aussi que "chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brule."
Et je me suis souvent dit, en pensant à la vie de gens que j' ai connus ou dont j' ai entendu parler que leur vie aurait fait un roman très convenable. Bon ou mauvais je ne sais pas. Mais la matière brute était là déjà.

Telle l' histoire de cet ami, fils de russe "blanc" et qui quitta la Russie de Lénine en 1919, en meme temps que les armées "blanches" chassées par l' Armée Rouge de Trotzki.
Il aurait pu dans sa fuite croiser aussi cet anarchiste ukrainien qui mena une guerilla victorieuse contre les tzaristes avant d' etre lui-meme pourchassé par l' Armée rouge et contraint à l' exil.
Qui traversa l' Europe avant d' attérir dans les Cévennes où, en tant qu' ingénieur, il prospectait des mines. C' est là qu' il rencontra une institutrice et qu' il l' épousa.

Ou cet autre, un Polonais, que j' ai connu enfant, qui fut raflé par l' armée allemande et envoyé illico sur le Front Russe, déjà en débandade. Il devait avoir alors tout juste 17 ans.
En 1945, il fut  fait prisonnier avec les allemands et envoyé en France avec eux. On les fit travailler chez des paysans ou en  usine. Et  au bout de 2 ou 3 ans, je ne sais plus, il purent rentrer chez eux.
Mais le Polonais resta à la fonderie où il avait été envoyé. Il épousa une française, mais comme tout exilé, il n' oublia jamais son pays, sa famille et leur écrivit régulièrement.
Avant de revoir sa mère bien plus tard en France où elle était venue le voir.
Mais ceci est une autre histoire.
Celle du Polonais était riche d' évènements nombreux, mais dont il parla seulement après de longues années de silence. Et encore partiellement.
Son frère ainé s' était passé dans la Résistance en Pologne. Un jour, il confia une mission secrète à son ado de frère et il disparut à jamais.  Et le Polonais songeait sans cesse avec douleur à son destin à lui. Il se sentit toujours coupable envers son peuple, envers son frère et envers les Français qui l' avaient accueilli.

Des histoires comme celles-là qui n' en a connu ? Tout aussi exceptionnelles, mais parfois beaucoup plus banales. Du moins en apparence. On a la vie qu' on peut.
Et les plus humbles ne sont pas forcément les moins interessantes.

C' est ce que pensait en tout cas un écrivain. Selon lui, on devrait inciter les gens à tenir un journal.
Il pensait, je suppose, à tous ces journaux qu' on a trouvé ici ou là et qu' on a parfois publiés parce qu' ils étaient des témoignages humains en détresse. Souvent bouleversants et parfois touchés par la grace de l' écriture.

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Etre toujours du bon coté de la kalache.

Plaît-il ?

Si tu es du mauvais coté, tu meurs, c' est tout !
Si tu as le choix, évite.

Mais si je n'aime pas non plus l'autre côté ?
Pas d'alternative, selon toi ?

De toute façon, quelque soit le choix, tu meurs, soit physiquement soit moralement

Je préfère de loin mourir littérairement.

C'est déjà fait

Faudrait déjà être né...

Tant qu' à mourir, j' aimerais mourir VIVANT !
Il y a tellement de gens qui sont morts et qui ne le savent pas...

Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.

Cela me convient tout à fait !

Y a-t-il une vie avant la mort ?

cela dépend de ce qu'on appelle vivre !

"La pensée est parfois comme une lumière trop faible pour nous permettre de lire, juste assez forte pour nous empêcher de dormir."

En tout cas, ça vaut pour un insomniaque comme moi.

Don Quichotte, en tant que personnage, a été désavoué par son créateur.
Comme par son entourage.
Et déclaré temporairement fou.
Cervantes, on le sait, voulait de démystifier un genre à la mode, le roman
de chevalerie.
Mais il ne pouvait pas savoir que Don Quichotte deviendrait un héros, un héros modeste, mais immortel dans l'imaginaire des reveurs, des losers et des
enfants.

bix_229 a écrit:Y a-t-il une vie avant la mort ?

les boudhistes y croient...