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Alexandre Sergueïevitch Pouchkine

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ruralité - Alexandre Sergueïevitch Pouchkine Empty Alexandre Sergueïevitch Pouchkine

Message par tom léo Jeu 4 Oct - 22:01

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine
1799 - 1837

ruralité - Alexandre Sergueïevitch Pouchkine 10957710

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine (en russe : Александр Сергеевич Пушкин) est un poète, dramaturge et romancier russe né à Moscou le 26 mai 1799 (6 juin 1799 cal.grég.) et mort à Saint-Pétersbourg le 29 janvier 1837 (10 février 1837 cal. Grég.).
Il est né dans une famille de la noblesse russe relativement aisée, férue d'art et de littérature, où l'on parle le français. À dix ans, il lit Voltaire et La Fontaine dans le texte. Par sa mère, Nadejda Ossipovna Pouchkina (1775-1836), une des beautés de Saint-Pétersbourg, il descend d'une des plus brillantes familles de la noblesse de service instituée par l'empereur Pierre Ier, remontant à Abraham Hannibal, son arrière-grand-père africain affranchi et anobli par Pierre le Grand, dont il fut le filleul et l'ami fidèle; Abraham Hannibal mène une carrière d'ingénieur militaire qu'il termine comme général.

Cliquer ici pour en apprendre plus sur l'enfance et la scolarité de l'auteur:

En 1817, il intègre le ministère des Affaires étrangères ; une sinécure. Suivent trois années de vie dissipée à Saint-Pétersbourg. Durant ce temps, il rédige des poèmes romantiques inspirés par les littératures étrangères et russes. Il rencontre aussi les grands noms des lettres russes contemporaines, comme Karamzine ou Vassili Joukovski. Ses poèmes sont parfois gais et enjoués, et ils peuvent aussi être graves, notamment lorsqu'ils critiquent l'autocratie, le servage et la cruauté des propriétaires fonciers. Bien qu'incontestablement libéral, Pouchkine n'est pas révolutionnaire, ni même véritablement engagé politiquement, contrairement à nombre de ses amis qui participent aux mouvements réformateurs qui culminent avec la révolte décabriste.

En 1820, ses poèmes étant jugés séditieux, Pouchkine est condamné à l'exil par l'empereur Alexandre Ier.
Cliquer ici pour plus de détails sur cet exil.:

Ces six années d'exil sont essentielles pour l'inspiration de Pouchkine : voyage dans le Caucase et en Crimée, découverte de la campagne russe profonde, discussions avec divers aventuriers, contes de sa nourrice. Ce sont aussi celles des premières grandes œuvres, encore fortement marquées par l’influence romantique de Byron : Le Prisonnier du Caucase (1821) décrit les coutumes guerrières des Circassiens ; La Fontaine de Bakhtchisaraï (1822) évoque l’atmosphère d'un harem en Crimée ; Les Tziganes (1824) est le drame d'un Russe qui tombe amoureux d'une Tsigane ; la Gabrieliade (Gavriliada, 1821), dont il devra plus tard se défendre avec acharnement d'être l'auteur-pour échapper à la Sibérie, est un poème blasphématoire qui révèle l’influence de Voltaire. Surtout, Pouchkine entame son chef-d'œuvre, Eugène Onéguine (1823-1830), écrit sa grande tragédie Boris Godounov (1824-1825), et compose les « contes en vers » ironiques et réalistes.
Le retour en grâce et la maturité

En 1826, une fois matée l'insurrection décabriste, Nicolas Ier, nouvel empereur de Russie, fait revenir le poète à Moscou. En audience privée, il lui offre le pardon, à condition qu'il renonce aux débordements de sa jeunesse. Et, puisque le poète se plaint de la censure, l'empereur, posant au protecteur des arts, lui propose d’être son censeur personnel. Pouchkine n’avait pas le choix, il accepte pour éviter l'exil.

Ainsi débute pour le poète une nouvelle phase de persécution politique. Pouchkine doit rendre compte de ses moindres déplacements aux autorités.
Pouchkine reprend sa vie oisive et dissolue. Il accompagne aussi l'armée russe de Ivan Paskevitch dans sa campagne militaire de 1828-1829 contre l'Empire ottoman. Cette aventure lui inspire un récit, Voyage à Erzurum, mais lui vaut aussi de nombreux démêlés avec les autorités, qu'il n'avait pas jugé bon d'informer de ses déplacements. Sur le plan littéraire, il achève Poltava (1828), poème à la gloire de Pierre le Grand.

Cependant, l'idée de se marier commence à obséder Pouchkine et il va épouser Natalia Nikolaïevna Gontcharova. D'abord installé à Moscou sur la rue Arbat, le couple déménage rapidement à Saint-Pétersbourg. Pendant cette période de sa vie, Pouchkine, en pleine maturité littéraire, entame son œuvre en prose et déploie également une intense activité de journaliste, notamment dans le cadre de la revue littéraire Le Contemporain.

Son épouse Natalia, avec qui il a eu quatre enfants, se révèle aussi particulièrement dispendieuse. Comme les activités de Pouchkine sont constamment contrôlées et interdites par les autorités, il n'a d'autre ressource que de solliciter l'assistance financière de l'Empereur, assortie de nouvelles contraintes et vexations.

Suite à des rumeurs sur la conduite de sa femme et celle de son prétendu amant d’Anthès, il exige le duel et meurt à la suite de celui-ci.
source : Wikipédia (raccourci)

OEUVRES :

Contes (en vers)
- Du Tsar Saltan, de son fils Gvidon le preux et puissant chevalier et de la belle princesse cygne, mis en opéra par Rimski-Korsakov (1900)
- Du pêcheur et du petit poisson
- Du Pope et de son valet Balda
- Conte de la Princesse morte et des sept chevaliers
- Le Coq d'or (1834), mis en opéra par Rimski-Korsakov (1909)

Drames
- Boris Godounov, tragédie historique (1825), mis en opéra par Moussorgski (1874)
- L'Invité de pierre (1830), sur le thème de Don Juan, mis en opéra par Dargomyjski (1872)
- Mozart et Salieri (Pouchkine) (1830), mis en opéra par Rimski-Korsakov (1897)
- Le Festin en temps de peste (1830), mis en opéra par Cui (1901)
- La Roussalka (1832), mis en opéra par Dargomyjski (1856)
- Le Chevalier avare (1836), mis en opéra par Rachmaninov (1906)

Nouvelles :
- Le Nègre de Pierre le Grand (1827), (roman inachevé, relatif à son ancêtre Abraham Hanibal : premier roman historique russe)
- Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine :
       Le Coup de pistolet
       La Tempête de neige
       Le Marchand de cercueils
       Le Maître de poste
       La Demoiselle paysanne (1831)
- Histoire du bourg de Gorioukhino (1830), écrite en 1830, publiée en 1837
- Roslavlev (1831), écrite en 1831, publiée en 1836
- La Dame de pique, nouvelle (écrite en 1833, publiée en 1834), mis en opéra par Tchaïkovski (1890)
- Kirdjali (1834)
- Nuits égyptiennes (1835), inachevée
- Un Pelham russe (1835), inachevée
- Voyage à Arzroum, autre traduction Voyage à Erzeroum, récit (1836)
- Alexandre Radichtchev (1836)

Romans et prose :
- Eugène Onéguine (1823-1831), roman en vers, mis en opéra par Tchaïkovski (1879)
- Un Roman par lettres (1829), roman commencé en 1829 et resté inachevé, publié en 185730
- Doubrovsky (1832-1833), roman publié en 1841
- Histoire de la révolte de Pougatchev (1834)
- La Fille du capitaine, roman (1836)
- Itinéraire de Moscou à Pétersbourg

Poésie
- Poésies, recueil de poèmes
- Souvenirs à Tsarskoïe Selo (1814)
- Ode à la liberté (1817)
- Rouslan et Ludmila, Poème épique (1817-1820), mis en opéra par Glinka (1842)
- Le Prisonnier du Caucase (1821)
- La Gabrieliade (Gavriliada, 1821)
- La Fontaine de Bakhtchisaraï (1824)
- Les Tsiganes (1824), mis en opéra par Rachmaninov (1893)
- Le Comte Nouline (1825)
- Le Fiancé (1825)
- La Tempête (1827)
- Au fond des mines sibériennes (1827)
- Le Noyé (1828)
- Le Matin d'hiver (1829)
- L'Avalanche (1829)
- Poltava, poème (1828), mis en opéra par Tchaïkovski (1884)
- La Petite Maison de Kolomna (1830), mis en opéra par Stravinsky (1922)
- Le Cavalier de bronze, nouvelle en vers (1833)
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Message par tom léo Jeu 4 Oct - 22:16

Il me semble qu’un fil sur Pouchkine s’impose : encore aujourd’hui il est probablement considéré par une majorité de Russes comme LE poète nationale. Encore aujourd’hui on trouvera des compétitions de récitations de ses poèmes, et pas mal de Russes vont pouvoir réciter « leur » poème préféré. Bien sûr, la poèsie est parfois pas traduisible, et des Russes ont dit de traductions que ce qui sonne magnifiquemment bien en Russe, arrive dans la langue étrangère comme un bruit incompréhensible dont on n’arrive pas à apprécier la juste valeur.

Connaissant le Russe un peu, j’aime lire alors bilingue : en Russe pour la mélodie et la beauté de la langue, et en traduction pour la compréhension.

Bien sûr – et on le voit en haut alors dans l’énumération de ses œuvres, Pouchkine était aussi dramaturge, prosaiste, journaliste etc. Mais au-délà de son œuvre proprement dit, je pense que beaucopup de Russes ont pu se reconnaître dans cet homme, si dissolue d’un coté, puis persecuté, mais aussi d’une profondeur stupéfiante, voir d’une foi profonde. Ces contradicitions réunies dans une même personne a de quoi attirer certains…

Ce fil peut comprendre les commentaires sur des œuvres, ou des citations. Je vais prochainement parler un peu d’un recueil de poèmes.
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Message par bix_229 Jeu 4 Oct - 23:38

Les Russes, d' accord.
Mais existe-t-il des traductions françaises qui rendent compte de son génie poétique ?
Sa prose, en revanche, et pour ce que j' en ai lu, est belle.
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Message par tom léo Sam 6 Oct - 9:55

1830
Поэту/Au poète

Поэт! не дорожи любовию народной.
Poète ! Détache-toi de l’amour d’autrui
Восторженных похвал пройдет минутный шум;
Les louanges ne sont qu’un bruit que la minute efface
Услышишь суд глупца и смех толпы холодной,
Tu entendras la moquerie et tu sentiras la foule glaciale
Но ты останься тверд, спокоен и угрюм.
Mais tu resteras fort, calme et pensif.

Ты царь: живи один. Дорогою свободной
Tu es roi. Ta voie est libre,
Иди, куда влечет тебя свободный ум,
Va où le désir libère ton esprit,
Усовершенствуя плоды любимых дум,
Goûte aux fruits qui poussent sur le malheur,
Не требуя наград за подвиг благородный.
Sans exiger jamais nulle récompense.

Они в самом тебе. Ты сам свой высший суд;
Tu es toi-même ta seule cour suprême ;
Всех строже оценить умеешь ты свой труд.
Evalue justement le fruit de ton travail.
Ты им доволен ли, взыскательный художник?
As-tu la satisfaction exigeante de l’artiste ?

Доволен? Так пускай толпа его бранит
Satisfait ? Laisse la cohue te balloter
И плюет на алтарь, где твой огонь горит,
Laisse cracher sur l’autel où le feu brûle,
И в детской резвости колеблет твой треножник.
Et, dans leur espiègleries d’enfant, laisse-les secouer ton trépied.

июля 1830/Juillet 1830

(Source: http://artgitato.com/alexandre-pouchkine-1830-au-poete/ )
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Message par tom léo Mer 17 Oct - 8:10

L’heure de la nuit


Poèmes, choix, traduction , présentation et notes de Christiane Pighetti
Avec des desseins d’Alexandre Pouchkine

4ème de couverture : a écrit:Après une vie de désordres, après les clubs révolutionnaires, les innombrables duels, les écrits séditieux et tout ce qui lui valut l'exil de ses jeunes années, c'est-à-dire, l'assignation à résidence hors de la capitale sous Alexandre 1er, Pouchkine, en dépit du succès foudroyant de ses premières œuvres, lance le jour de son 29e anniversaire : " Vie, don inutile, don fortuit / à quoi bon m'es-tu donnée ". La conscience, le remords et la conviction intime de son iniquité, hantent l'œuvre des dernières années. Il se sent poursuivi par un homme noir, menacé par un malheur qu'il ne peut ni éviter ni prévoir.
Lecteur assidu de la Bible à laquelle, en filigrane, il fait partout référence, il a la conviction que l'inspiration est authentique révélation et, jusqu'à la veille de sa mort, souligne le caractère sacré de l'œuvre poétique.
Les poèmes publiés en version bilingue sont extraits de l'ensemble de son œuvre et illustrés de croquis souvent plein d'humour de l'auteur.


Le titre du livre annonce l’orientation de Pighetti dans le choix (excellent!) des textes, poèmes. Elle en prend à partir de la période commençant autour de 1826. Alors Pouchkine fût (mais certes depuis toujours) spécialement poursuivi par une sorte d’angoisse existentielle qui parfois produit des œuvres majeures. Qui dit cette angoisse pourrait dire : « vocation, destin, folie... » On sent à travers de ses lignes une interrogation existentielle, aussi parfois la vie devant, avec la mort (lui qui avait perdu autour de l’année 1830 plusieurs êtres très proches). Interrogations qui portent le poète vers ce qu’on pourrait presque appeler une vocation « sacrée ».

J’ai beaucoup aimé le choix de ces poèmes, l’un plus fort que l’autre. On y trouve un homme en quête, en doute, quelqu’un qui nous est proche. Et alors les Russes qui l’aiment, ne se trompent pas...


mots-clés : #poésie
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Message par tom léo Mer 17 Oct - 11:51

О сколько нам открытий чудных
Готовят просвещенья дух
И опыт, сын ошибок трудных,
И гений, парадоксов друг,
И случай, бог изобретатель.

Ô que de merveilleuses découvertes
nous réservent : un esprit éclairé,
l’expérience née d’erreurs cuisantes,
le génie, ami des paradoxes,
le hasard, dieu de l’invention.
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Message par Bédoulène Mer 17 Oct - 21:24

merci Tom Léo !

une ou deux photos des dessins ?

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
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Message par tom léo Jeu 25 Oct - 14:39

СТИХИ,
СОЧИНЕННЫЕ НОЧЬЮ
ВО ВРЕМЯ БЕССОННИЦЫ


Мне не спится, нет огня;
Всюду мрак и сон докучный.
Ход часов лишь однозвучный
Раздается близ меня,
Парки бабье лепетанье,
Спящей ночи трепетанье,
Жизни мышья беготня...
Что тревожишь ты меня?
Что ты значишь, скучный шепот?
Укоризна, или ропот
Мной утраченного дня?
От меня чего ты хочешь?
Ты зовешь или пророчишь?
Я понять тебя хочу,
Смысла я в тебе ищу…

Vers composés de nuit
au cours d’une insomnie


Je ne dors pas. Aucune lueur.
Rien que ténèbres, songes importuns.
Toutes proches dans la nuit
les heures sonnent, monotones :
balbutiement de Parques,
palpitations de nuits endormies
ou trot de souris de la vie…
Triste murmure, que veux-tu dire ?
Pourquoi venir m’alarmer ?
Est-ce un reproche ? Plainte d’un jour
par ma faute à jamais perdu ?
Qu’attends-tu de moi enfin :
Tu appeles ? Tu prophétises ?
J’aimerais comprendre,
trouver un sens…

Octobre 1830, Boldino
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Message par Nadine Dim 12 Mai - 14:11

La fille du capitaine

ruralité - Alexandre Sergueïevitch Pouchkine 00498110


C'est avec grand plaisir que j'ai lu ce livre, dans le cadre d'une chaîne de lecture. merci à Quasimodo pour sa proposition.
Je n'avais lu, de Pouchkine, que Boris Godounov, dans le cadre d'une lecture thématique sur la figure du tyran, en litterature comparée, lors de mes années de faculté. (Et je n'en ai que peu de souvenirs malheureusement.)

Piotr Andréievitch Griniov est envoyé par son père dans un fort, pour se frotter à la vie d'homme. Ce dernier espère ainsi l'écarter des premieres tentations de débauche et de boisson. Avant d'arriver sur le site, en compagnie de son valet Savélitch , le jeune homme commence son apprentissage du monde extérieur. Des tavernes, des voyous, des tempêtes, son voyage n'est pas de tout repos, et Savélitch, fidèle et bienveillant, s'avère précieux pour le guider, le réprimander, ou l'accompagner tout simplement. La libéralité de l'un compense la grande prudence de l'autre et vice versa. ils aideront pourtant un homme, en route, enigmatique.Arrivés au fort, recommandation en main, Piotr croit déchanter, quelle tranquilité, quel simulacre guerrier l'attend. Le chef cosaque Pougatchev, qui se fait instituer empereur Pierre III à la force du combat, a beau être dans la région, et se rappeler au souvenir du capitaine et ses troupes, le hâvre ne semble promettre aucun véritable drame . La femme et la fille du Capitaine  vivent parmis les hommes, sagement, et l'esprit familial prédomine sur le militaire. Une romance pudique nait entre Piotr et Maria, des jalousies s'en mêlent, Chvabrine, un autre militaire, n'a de cesse de perturber l'idylle. Mais la menace la plus grande est arrivée et se révèle sans fard, le fort tombe aux mains des troupes de Pougatchev.
Griniov et sa bien-aimée échappent seuls au massacre, avec le valet et quelques villageois.
Je ne raconte pas la suite car ce serait divulgâcher, mais disons que le roman d'apprentissage se corse de douleur et de decillages.

Le contexte :

Ecrit un an avant la mort de l'auteur.

Wikipédia :
"Pouchkine s'est documenté sur la révolte de Pougatchev, avec comme objectif d'en rédiger un compte-rendu historique : l'Histoire de Pougatchev, restée à l'état d'ébauche. C'est ce qui lui permet de mêler ici réalité historique et invention romanesque (...) Il brosse aussi un tableau de la société russe de la fin du XVIIIe siècle : organisation sociale et situation politique (soulèvements populaires, contestation dynastique, expansion de l'empire vers l'est). Le tableau de la Russie, de ses immenses steppes et de son climat extrême, constitue un autre centre d'intérêt du roman.
(...) Pougatchev est (...) complexe, cruel et magnanime à la fois, contrairement à la représentation officielle de l'époque. C'est sans doute que, comme Mazeppa ou le faux Dimitri, autres personnages historiques apparaissant dans l'œuvre de Pouchkine (respectivement dans Poltava et dans Boris Godounov), il est un symbole de l'impossible résistance à l'autocratie, un thème qui a toujours fasciné un écrivain constamment opprimé par les empereurs Alexandre Ier puis Nicolas Ier."

Je confirme, ce roman est l'occasion de réaliser une page d'histoire, et de plonger dans une société dont j'ignorais quasiment tout.

J'ai beaucoup apprécié. Je ne sais si c'est bien traduit (par Raoul Labry) mais cette prose est d'un élégant classicisme.
Le fil de narration est épuré de toute scorie, très relié à la voix centrale du protagoniste, que l'on accompagne au fil du récit qu'il nous fait comme en "conscience".
Du coup, l'initiatique perd sa valeur traditionnellement demonstrative, il est certes induit, mais est particulièrement inclusif à la vie. Piotr conte en effet toujours au même rythme, qui repose sur une sincérité et une candeur, une sorte d'objectivité , non maniériste, Du coup nous est transmis implicitement que la vie initie tout bonnement, car le narrateur ne prend pas lui même compte de ces révélations pour nous en faire un laïus particulièrement appuyé. Le rythme prime, et le ton de Piotr est remarquablement stable.. Aucun changement stylistique, de valeur, entre le jeune homme du debut et de la fin , et pourtant son discours , etroitement relié à la trame vécue, continue d'être vrai.
On est plongé dans une ecriture qui traduit l'évolution intime en n'en prenant pas acte formellement, et c'est fabuleux. ça produit un sentiment de dépaysement, de désuetude, qui à bien réfléchir doit valoir plus que cela : comme un paradis perdu où l'Ego , au centre de la réception, ne ramènerait sa fraise qu'à bon escient.

Enfin, il y a dans mon édition librio un supplément au chapitre final.

Ce dernier est clôs par une "fausse" note d'éditeur "ici s'arrêtent les souvenirs de P.A.Griniov " etc.

Le supplément, lui, développe et dépeint une tentative de massacre survenue lors d'une étape de leur avancée vers le bonheurs. C'est fait selon ce même prisme du narrateur, qui reflète plutôt que réfracte ou disperse. C'est très violent, émotionnellement, on réalise que l'auteur aurait pu sans doute décrire "historiquement" bien plus de carnages, c'est en cela que j'en ai été particulièrement touchée. Je n'ai pas d'explication à cet appendice, je ne sais si il a été censuré ou s'il a été sciemment ôté par l'auteur. Mais c'est un fragment qui donne à voir avec encore plus d'écho l'humanisme certain de Pouchkine. Je devrais relire pour commenter, car l'émotion porte un peu d'imprecision , du coup, mais tant pis. Ce supplément vient après une sorte de "happy end", aussi il replace les enjeux societaux, et politiques, que Pouchkine  incluait certainement dans son oeuvre. C'est touchant.

J'ai aimé qu'il distorde les manichéismes, il dépeind la violence, les raisons supérieures, mais aussi les nuances en chaque personnage. Ses personnages sont clairement situables, certes (gentils, méchants etc) mais il sait donner à chacun la touche qui relativise et contextualise l'argument de chacun.
Impressionnée.


Final du chapitre XI :
Pougatchov eut un sourire amer. "Non, répondit-il. Il est trop tard pour me repentir. Pour moi il n'y aura pas de miséricorde. Je continuerai comme j'ai commencé. Qui sait ? Peut-être aussi réussirai-je ! Grichka Otrepiev a bien règné sur Moscou.
- Mais sais-tu comment il a fini ? On l'a jeté par la fenêtre, dépecé, brûlé, on a chargé de sa cendre un canon et tiré !
-Ecoute, dit Pougatchov, avec une sorte d'inspiration sauvage. Je vais te conter un conte, que dans mon enfance j'ai entendu d'une vieille Kalmouke. Un jour l'aigle demanda au corbeau : " Dis-moi, oiseau corbeau, pourquoi vis-tu sous le soleil 300 ans et moi 33 seulement en tout et pour tout , - c'est parce que toi, mon cher, répondit le corbeau, tu bois du sang frais, tandis que moi je me nourris de charogne." L'aigle réfléchit : "Allons, essayons nous aussi de nous nourrir de même." Bon. L'aigle et le corbeau prirent leur vol. Et voilà qu'ils aperçurent un cheval crevé. Ils descendirent et se posèrent. Le corbeau se mit à becqueter et à louer la pitance. L'aigle donna un premier coup de bec, en donna un second, battit de l'aile et dit au corbeau : "non, frère corbeau; plutôt que de me nourrir 300 ans de charogne, je préfère me gorger une seule fois de sa&ng frais; et puis , à la grâce de Dieu !" Que dis-tu de ce conte Kalmouk ?
-Il est ingénieux, lui répondis-je. Mais vivre de meurtre et de brigandage, c'est pour moi becqueter de la charogne.
Pougatchov me regarda avec étonnement et ne répondit rien. Nous nous tûmes tous les deux, chacun plongé dans ses réflexions. Le tatare entonna une chanson plaintive; Savélitch, sommeillant, vacillait sur le siège. La kibitka volait sur la route d'hiver toute lisse. Soudain je vis le petit village, sur la rive escarpée du Yaïk, avec sa palissade et son clocher, et un quart d'heure après nous entrions dans le fort de Biélogorsk.


Mots-clés : #exil #guerre #historique #independance #initiatique #insurrection #ruralité #trahison
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Message par bix_229 Dim 12 Mai - 14:53

Merci Nadine !
Tu me donnes envie de relire ce livre.
Pougatchev, la plus grande révolte paysanne de tous les temps (on parle de 1 millon de révoltés) vue et revisitée par Pouchkine.
Et ça donne à se souvenir que les paysans russes ont joué un grand role dans l'histoire.
Ils étaient le moteur de l'histoire parceque la Russie du début du
20e siècle était paysanne et non prolétaire comme voulut nous
le faire croire Lénine and Co.
Faire coller une théorie à une réalité, c' est l'invention et l'absurdité
des bolcheviks.
A l'époque d'ailleurs, d'autres mouvments révolutionnnaires
étaient beaucoup plus proches de cette réalité-là.
Mais ils furent anéantis sans etre écoutés.

Meme si l'uKraine était alors partiellement russe, elle était aussi composée de paysans
libertaires qui luttèrent contre tous ceux qui voulaient l'asservit.
Citation :
L’Ukraine libertaire, ou Makhnovchtchina, est un mouvement révolutionnaire paysan d'inspiration anarchiste visant à l'établissement d'une société sans état sur un territoire situé dans le sud de l'Ukraine actuelle, pendant la guerre civile russe. Des communes libres se forment à Gouliaï Polie et ailleurs sous la protection de l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne organisée par Nestor Makhno, qui lutta d’abord contre les troupes d'occupation austro-hongroises, après la signature du traité de Brest-Litovsk, puis contre les blancs. En 1920 elle fut déclarée hors-la-loi et éliminée par les bolcheviks, avec lesquels elle s'était précédemment alliée contre les blancs. Les derniers combattants cessent le combat l'année suivante.
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Message par Tristram Dim 12 Mai - 16:25

Merci Nadine pour ce passionnant commentaire, bien fait et complet ! J'ai dû lire La Fille du capitaine, sans doute dans une précédente incarnation...

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Nadine Dim 12 Mai - 18:34

Pour ceux qui ne le connaissent pas, il faut dire aussi que l'histoire d'amour tendre a une place réelle, qui sera trouvée gnangnan peut-être, mais bon, j'ai aimé tout du livre, le ton y est trop bien tenu pour y échapper.

(ruralité - Alexandre Sergueïevitch Pouchkine 992762890 J'espere maintenant avoir le temps de vous lire, vous, sur d'autres fils .J'ai encore deux retours de lecture à faire et vive la liberté)
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Message par Tristram Dim 12 Mai - 18:36

Les "retours de lecture" font partie de la liberté d'expression !

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Message par Bédoulène Dim 12 Mai - 23:51

merci Nadine, je pense que ce livre me plairait !

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Message par Nadine Lun 13 Mai - 19:59

Je pense aussi. Il est très court, si tu le rencontres, en tous cas, il sera vite lu Smile
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Message par bix_229 Ven 11 Juin - 17:49

André Markowicz a trafuit Dostoievski et aussi d'autres auteurs russes.
Mais il a révélé que le but de sa vie était de traduire Pouchkine et qu'il ne savait pas,
malgré de longues années à y penser.
Il a quand meme traduit Eugene Onéguine et, récemment La Fille du capitaine.
Je n'avais pas sa traduction quand j'ai lu la nouvelle, j'y reviendrai.

Un poème qu'il a lu, traduit et commenté publiquement.

Au jour quand pour moi étaient nouvelles
Toutes ces impressions de l’existence –
Et le regard des belles et le bruit des forêts,
Et la nuit, le chant du rossignol –
Quand des sentiments élevés,
La gloire, la liberté, l’amour
Et les arts inspirés
Bouleversaient si fort mon sang, –
Assombrissant par une angoisse soudaine
Les heures d’espoir et de jouissance,
Une espèce de génie méchant
Se mit alors à me rendre visite secrètement.
Tristes étaient nos rencontres :
Son sourire, son regard merveilleux,
Ses discours narquois et sarcastiques
Emplissaient l’âme d’un froid poison
Par une calomnie insatiable
Il tentait la providence ;
Le beau il l’appelait le songe ;
Il méprisait l’inspiration ;
Il ne croyait pas à l’amour, à la liberté
Il regardait la vie avec ironie –
Et rien dans toute la nature
Il ne voulait bénir.
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Message par bix_229 Jeu 24 Juin - 20:15

ruralité - Alexandre Sergueïevitch Pouchkine Pouchk10

Il est dommage qu'on ne puisse lire la poésie de Pouchkine traduite en français, sans avoir
l'impression de lieux communs et d'artifices.
Mais tous les traducteurs l'ont déploré et récemment encore André Markowicz, qui pense à
la traduire à son tour.

Heureusement ses nouvelles sont exemptes de ces défauts et on les lit avec plaisir et facilité.
On croirait preque lire un écrivain français, mais du 18e siècle.
On n'est pas surpris d'apprendre que Pouchkinel connaissait le français et qu'il s'en est inspiré.
En retour, Mérimée qui l'admirait énomrmément, a appris le russe exprès et il a meme traduit
La Dame de pique.

Doubrowski  est un roman social dans la Russie du servage. La population en souffre mais
se tait.
Aux yeux de voyageurs blasés ou ignorants, elle semble extraordinairement patiente et meme
soumise. Mais sous cette apparence, il y a une vraie colère qui couve et la révolte n'est pas loin.
C'est peut etre pour cela qu'un brigand (en fait, un nobliau désargenté et ruiné par un un
voisin omnipotent et rancunier), obtient le soutien des paysans.
On peut dire que le roman est prophétique et Pouchkine devra prendre des précautions d'écriture
pour éviter la censure.
On retiendra de ce roman un récit rapide et remarquablement conté  et aussi une vision de la
campagne russe à l'époque du servage.


Plus interessante est La Dame de pique.
L'histoire est très loin de se résumer à l'action qui se déroule ni meme au fantastique qui
la nourrit.
A Saint Petersbourg, Hermann, un jeune officier désargenté, assiste aux partie de  cartes
auxquelles ses compagnons jouent toutes les nuits.
Mais il ne fait qu'assister. Il est désargenté, aux abois, désespéré.
Au point qu'il croit une vague histoire selon laquelle une vieille comtesse connaitrait un secret
pour gagner aux cartes. Une sorte de martingale   pour joueurs crédules.
Une histoire accrédité par le fait que la comtesse, joueuse elle-meme, fut très belle et courtisée,
riche en intrigues et en espèces.

Une nuit, Hermann se rend à son chevet, essaie de lui arracher son secret, mais elle meurt de frayeur.
Et c'est son spectre qui lui dévoilera le secret des trois cartes qu'il doit jouer.
Mais au moment de jouer, troublé, il se trompe et  se suicide.

Tout est fantastique dans cette nouvelle, mais d'une vérité criante : la vieille comtesse, relique
d'un passé dont elle est maléfique, maniaque et tyrannique.
Il y a surtout Saint Petersbourg, dont l'atmosphère de brume et de fantasmes n'a jamais été
aussi présente, sauf chez Gogol.
Il y a cette hallucinante présence du fantome de la comtsse, qu'on peut attribuer à l'état d'excitation
d'Hermann, mais lui est tout à fait convaincu de l'avoir rencontrée.
Et seule une fatale distraction l'a empeché de jouer la bonne carte.
Il s'est trompé et se suicide.
Fin de l'histoire, mais pas de la forte impression que l'on ressent.
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Message par Dreep Mer 24 Nov - 13:36

Le Nègre de Pierre le Grand

ruralité - Alexandre Sergueïevitch Pouchkine Alexandre_pouchkine_le_negre_de_pierre_le_grand-205x300-1

Ce récit est écrit un peu avant 1830 par un Pouchkine encore très jeune (mais il ne mourra pas vieux : en 1837, il avait 37 ans) et qui laissera Le Nègre de Pierre le Grand inachevé. Je ne le savais pas, je ne m’attendais pas à être aussi frustré, d’autant que ce n’est même pas seulement qu’il est inachevé, mais c’est qu’en l’état, il n’est que le commencement de quelque chose (de grand ? ― peut-être…). D’abord il y a Ibrahim, qui n’est autre que Abraham Piétrovitch Hannibal, arrière-grand-père maternel de Pouchkine, que l’Histoire a surnommé Le Nègre de Pierre le Grand*. Pouchkine s’inspire librement de la vie de son ancêtre, et créé un caractère rêveur, peu décidé mais surtout solitaire. Ibrahim ne se sent chez lui ni en Russie, ni en France (où il séjourne au début du récit, pendant quelques années). Il y a Ibrahim, bien sûr, mais Pouchkine ne s’arrête pas là : il aborde un personnage, puis un autre, puis un autre, puis un autre… des caractères finement tracés, soit avec humour soit avec tendresse, autant d’ébauches de ce qui aurait pu être le grand roman du poète que tous les russes considéraient comme exceptionnel, un être qui par sa vie et par sa poésie, donne aussi l’impression** d’avoir été très seul.

*: « Abrahm Piétrovitch Hannibal (1697 – 1781), originaire d’Éthiopie selon la légende, ou plus vraisemblablement de l’actuel Cameroun. Mis en vente, encore enfant, comme esclave à Constantinople, il y fut racheté en 1704 pour le compte de Pierre le Grand, qui en fit son filleul l’année suivante. »
**: C’est en tout cas la mienne, ayant lu Le Soleil d’Alexandre, d’André Markowicz… et que dire du fait que si Abraham était "le nègre de Pierre le Grand", Nicolas Ier, lui, prit Pouchkine au piège en lui accordant un honneur que le poète ne put refuser...?
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Message par bix_229 Mer 24 Nov - 15:33

«  Mais il est triste de se dire/ Qu’en vain jeunesse fut donnée, /Qu’on l’a trahie comme on respire, / Et que c’est nous qu’elle a bernés, / Que nos désirs les plus sincères, / Nos rêves les plus téméraires, / Se sont fanés, se sont pourris, … »


Oneguine, traduction de Markowitz

Oui, Pouchkine se sentait seul, était seul. De par son statut racial et social, avec sa femme qui fut la cause indirecte de son duel. Et aussi en tant qu'artiste et créateur dans un univers qui ne l'était pas.
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