Drago Jancar
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Re: Drago Jancar
Tristram a écrit:Je ne pense pas non plus que l'emprisonnement soit directement lié au ressassage, et plus généralement à la répétition/ reprise.
Tristram je répondais seulement au fait de savoir si Ourednik avait à voir avec l'emprisonnement, par contre oui je pense que c'est un lieu propice au ressassement comme dans tous lieux où on est contraint !
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"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20028
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : En Provence
Re: Drago Jancar
(cherche à voir le lien entre choses communes au sein de la Mitteleuropa et Patrik Ourednik)...
Hanta- Messages : 1591
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 35
Re: Drago Jancar
Je n'ai pas encore passé assez de temps en prison, Bédoulène, mais je crois que tu as raison.
Pour le critère des citations, ce n'est pas tout à fait exact : il y a de bien beaux livres qui ne s'y prêtent pas, comme Le convoi de l'eau par exemple.
Pour le critère des citations, ce n'est pas tout à fait exact : il y a de bien beaux livres qui ne s'y prêtent pas, comme Le convoi de l'eau par exemple.
La Tchécoslovaquie ?Hanta a écrit:(cherche à voir le lien entre choses communes au sein de la Mitteleuropa et Patrik Ourednik)...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14947
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Drago Jancar
Oui j'ai bien compris. Bien que la tchécoslovaquie cela n'existe plus. Au final que veux tu dire sur la Mitteleuropa car cela semble confus.
Hanta- Messages : 1591
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 35
Re: Drago Jancar
Cette entité, effectivement assez vague, dont parlent Magris et Paolo Rumiz ?
Mais en creusant je me suis aperçu que la tournure d'expression en question n'est pas "régionale", plutôt musicale.
Mais en creusant je me suis aperçu que la tournure d'expression en question n'est pas "régionale", plutôt musicale.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14947
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Drago Jancar
Cette nuit, je l’ai vue

On vit une époque où on ne respecte que les gens, vivants ou morts, qui étaient prêts à se battre, même à se sacrifier pour les idées qu'ils ont en partage. C'est ce que pensent les vainqueurs et les vaincus. Personne n'apprécie les gens qui ne voulaient que vivre. Qui aimaient les autres, la nature, les animaux, le monde, et se sentaient bien avec tout ça. C'est trop peu pour notre époque. Et même si moi, je peux me compter parmi ceux qui, bien que vaincus, ont combattus, au fond, moi je voulais seulement vivre. Que cela ait un sens m'a été révélé par cette femme, curieuse, joyeuse, ouverte à tout et un peu triste que j'ai rencontrée dans un pays lointain qui m'est proche. Veronika. Elle voulait seulement vivre en accord avec elle-même, elle voulait se comprendre et comprendre les gens autour d'elle.
Veronika est jeune, souverainement belle, spontanée, fascinante, éprise de liberté absolue. Elle pourrait sans doute vivre selon ses désirs et de ses ambitions. Elle est riche et vit avec un mari complaisant sans pour cela être faible ou pitoyable.
Mais voilà, ils vivent en Slovénie, un petit pays dont le sort est d’être régulièrement envahi et dépossédé de sa culture et de ses forces vives par ses envahisseurs.
La guerre les obligera à composer avec les vainqueurs du moment. Mais ça ne suffira pas, car les forces antagonistes qui s'affrontent sont impitoyables, cruelles et aveugles.
Une nuit de janvier 1944, le couple disparaîtra sans laisser de traces.
Cinq proches du couple tenteront de reconstituer les évènements et de donner leur interprétation de Veronika.
L'un d'eux est un officier serbe dont elle est amoureuse. Pour lui, elle quittera son mari et devra affronter les plus dures nécessités.
Elle le quittera quand elle sent que leur passion s'étiole et va retrouver son mari. Sans avoir à se repentir.
Les autres protagonistes sont d'accord avec lui. Veronika est plus que belle, séduisante, aimable. Tous les hommes la désirent ou la haïssent parce qu'elle leur échappe.
Aucun ne l'oublie, même si l'on peut penser que l'officier serbe est le seul qu'elle a aimé.
Le regret unanime, l'énigme tient au fait que malgré son aura, elle sait se rendre familière à tous, proche, accessible. Semble t-il.
Une oasis de paix et de gaieté dans la guerre à leurs yeux à tous.
Qui était-elle vraiment, on ne le saura pas. Et c'est ce qui m'a le plus séduit dans ce personnage.
Parce que l'auteur nous laisse libre de l'imaginer. Et je ne m'en suis pas privé.
Jancar est vraiment un grand écrivain à l'aise dans tous les registres.

On vit une époque où on ne respecte que les gens, vivants ou morts, qui étaient prêts à se battre, même à se sacrifier pour les idées qu'ils ont en partage. C'est ce que pensent les vainqueurs et les vaincus. Personne n'apprécie les gens qui ne voulaient que vivre. Qui aimaient les autres, la nature, les animaux, le monde, et se sentaient bien avec tout ça. C'est trop peu pour notre époque. Et même si moi, je peux me compter parmi ceux qui, bien que vaincus, ont combattus, au fond, moi je voulais seulement vivre. Que cela ait un sens m'a été révélé par cette femme, curieuse, joyeuse, ouverte à tout et un peu triste que j'ai rencontrée dans un pays lointain qui m'est proche. Veronika. Elle voulait seulement vivre en accord avec elle-même, elle voulait se comprendre et comprendre les gens autour d'elle.
Veronika est jeune, souverainement belle, spontanée, fascinante, éprise de liberté absolue. Elle pourrait sans doute vivre selon ses désirs et de ses ambitions. Elle est riche et vit avec un mari complaisant sans pour cela être faible ou pitoyable.
Mais voilà, ils vivent en Slovénie, un petit pays dont le sort est d’être régulièrement envahi et dépossédé de sa culture et de ses forces vives par ses envahisseurs.
La guerre les obligera à composer avec les vainqueurs du moment. Mais ça ne suffira pas, car les forces antagonistes qui s'affrontent sont impitoyables, cruelles et aveugles.
Une nuit de janvier 1944, le couple disparaîtra sans laisser de traces.
Cinq proches du couple tenteront de reconstituer les évènements et de donner leur interprétation de Veronika.
L'un d'eux est un officier serbe dont elle est amoureuse. Pour lui, elle quittera son mari et devra affronter les plus dures nécessités.
Elle le quittera quand elle sent que leur passion s'étiole et va retrouver son mari. Sans avoir à se repentir.
Les autres protagonistes sont d'accord avec lui. Veronika est plus que belle, séduisante, aimable. Tous les hommes la désirent ou la haïssent parce qu'elle leur échappe.
Aucun ne l'oublie, même si l'on peut penser que l'officier serbe est le seul qu'elle a aimé.
Le regret unanime, l'énigme tient au fait que malgré son aura, elle sait se rendre familière à tous, proche, accessible. Semble t-il.
Une oasis de paix et de gaieté dans la guerre à leurs yeux à tous.
Qui était-elle vraiment, on ne le saura pas. Et c'est ce qui m'a le plus séduit dans ce personnage.
Parce que l'auteur nous laisse libre de l'imaginer. Et je ne m'en suis pas privé.
Jancar est vraiment un grand écrivain à l'aise dans tous les registres.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Drago Jancar
Pourquoi Jancar a toute sa vie été un dissident :
Écrivain de théâtre, essayiste et romancier slovène, Drago Jancar naît en 1948 à Maribor en Yougoslavie. Fils d’un résistant déporté pendant la Seconde Guerre mondiale, il hérite de la volonté de son père, et continue son combat pour la liberté dans la Yougoslavie de Tito. Figure nationale de la dissidence, il est condamné en 1974 à un an de prison pour « propagande au service de l’ennemi ». Libéré au bout de trois mois, il est néanmoins envoyé en service militaire en Serbie. Très souvent censuré, longtemps il ne peut assouvir sa passion de l’écriture pleinement, malgré deux romans, 35 degrés en 1974 et Galiote en 1978. Il choisit ainsi de déménager à Ljubljana, où il travaille dans des studios cinématographiques.
Etonnants voyageurs
Écrivain de théâtre, essayiste et romancier slovène, Drago Jancar naît en 1948 à Maribor en Yougoslavie. Fils d’un résistant déporté pendant la Seconde Guerre mondiale, il hérite de la volonté de son père, et continue son combat pour la liberté dans la Yougoslavie de Tito. Figure nationale de la dissidence, il est condamné en 1974 à un an de prison pour « propagande au service de l’ennemi ». Libéré au bout de trois mois, il est néanmoins envoyé en service militaire en Serbie. Très souvent censuré, longtemps il ne peut assouvir sa passion de l’écriture pleinement, malgré deux romans, 35 degrés en 1974 et Galiote en 1978. Il choisit ainsi de déménager à Ljubljana, où il travaille dans des studios cinématographiques.
Etonnants voyageurs
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
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