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Sloan Wilson

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Message par bix_229 Lun 7 Jan - 16:23

Sloan Wilson
(1920-2003)

Sloan Wilson Wilson10

Diplômé de l'Université Harvard en 1942, il est officier de la United States Coast Guard pendant la Seconde Guerre mondiale et commande un chalutier armé dans les eaux du Groenland, puis un bateau d'approvisionnement de l'armée américaine dans le Pacifique. Après la guerre, il travaille un temps comme reporter pour Time-Life.

Il se lance dans l'écriture en 1947 avec la publication de Voyage to Somewhere, un roman inspiré de son expérience de guerre, fait paraître des nouvelles dans The New Yorker et devient professeur à l'Université de Buffalo. Il sera pendant toute sa vie un grand défenseur de l'éducation pour tous et de l'école publique.

Dans les années 1950, il signe les best-sellers L’Homme au complet gris (The Man in the Gray Flannel Suit, 1955) et Pour l’amour d’une île (A Summer Place, 1958), qui sont respectivement adaptés au cinéma, en 1956, par Nunnally Johnson, sous le titre L'Homme au complet gris (The Man in the Gray Flannel Suit), avec Gregory Peck ; puis, en 1959, par Delmer Daves, sous le titre Ils n'ont que vingt ans (A Summer Place), avec Richard Egan et Dorothy McGuire. Après ces deux gros succès, il donne des romans, des articles de magazines et des biographies à un rythme plus ou moins régulier. Victime d'un sévère problème d'alcoolisme, il souffre pendant ses dernières années de la maladie d'Alzheimer.
(Wikipédia)

Wilson a publié des romans, des nouvelles, de la poésie, mais L'Homme au complet gris, gros succès d'édition, a éclipsé le reste de son oeuvre.

Bibliographie sélective en français

Romans
L’Homme au complet gris, 1955
Pour l’amour d’une île, 1958
Rollo le magnifique, 1961
Tout l’or des Caraïbes, 1967
bix_229
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Message par bix_229 Lun 7 Jan - 17:19

Sloan Wilson L_homm10

Sloan Wilson : L'Homme au complet gris. - Belfond

Lorsque Thomas Rath revient de guerre, celle de 4O, il a perdu des années précieuses et ses illusions de jeunesse.
De plus, il a été constamment confronté à la nécessité de tuer ou d'être tué.
Et il a tué de sang froid.
La femme qu'il a épousé ne sait rien de cette réalité qu'est l'horreur de la guerre.
Elle est restée affectivement et intellectuellement dans un état d'immaturité et d'idéalisme que sa situation de femme au foyer et de mère ne peut qu'aggraver.
Et Tom n'a aucune envie de raconter son vécu, mais plutôt essayer de l'oublier.

Il faut oublier tout cela [la guerre], et tout ce à quoi cela a mené, songea Tom ; il faut l'oublier maintenant tout comme il a fallu l'apprendre d'abord. On devrait commencer les guerres par un cours d'instruction de base, et les terminer par un cours d'oubli de base. Le truc, c'est d'apprendre à croire que l'on vit dans un monde à part, un monde de fous, où ce qui est vrai aujourd'hui n'était pas vrai alors ; où le "tu ne tueras point" et le fait d'avoir tué un grand nombre d'hommes ne veulent rien, absolument rien dire, car maintenant c'est le moment d'élever des enfants légitimes, de gagner de l'argent, de s'habiller correctement, d'être gentil avec sa femme, d'admirer son patron, d'apprendre à ne pas s'inquiéter, et de penser que soi-même l'on est quoi ? Cela n'a aucune importance, songea-t-il... je ne suis qu'un homme en complet gris. (p. 161-162)

Déjà un fossé se creuse entre eux qu'ils n'ont pas le temps ni l'envie d'explorer.
A trente cinq ans, il a déjà trois enfants et la volonté de "réussir".
Réussir, c'est pour toute une génération, celle des années 50, grimper dans l'échelle sociale, et gagner le maximum d'argent dans le minimum de temps.
C'est la logique même du consumérisme et du rêve américain qui prétend que tout américain courageux peut devenir Rockfeller ou Ford.

Tom a déjà grimpé quelques échelons et constaté l'étendue du mensonge  de l'idéologie américaine. Suffisamment pour se rendre compte que sauf  miracle, il ne pourra résoudre le noeud de problèmes dans lesquels il se débat. Qu'il ne pourra jamais s'occuper de sa famille alors qu'il se tue au travail et qu'il va perdre sa vie à trop vouloir la gagner.
En outre, il n'a jamais surmonté le traumatisme de la guerre.
Il se souvient aussi comment, pendant une trêve des armes, il a connu une jeune italienne à Rome. Et comment ils ont vécu une idylle heureusement partagée dans les marges amnésiques d'un provisoire que le tragique avive.
Lorsque l'armée l'envoie combattre les Japonais dans le Pacifique, la jeune italienne est enceinte. Elle le dit à Tom et elle va garder l'enfant.

Tom contrairement à beaucoup de jeunes américains de son âge n'est ni stupide ni oublieux ni immoral.
Il essaie d'assumer une situation qui lui échappe et dont il est prisonnier.
Le poids de l'avenir et d'une "réussite" sociale pèse sur lui comme une malédiction.
Il sait qu'il a fait fausse route et qu'il est forcé, vaille que vaille de continuer sans trop faire de dégâts autour de lui.
Et il aura la chance d'échapper au pire et de limier les dégâts.

Ce que j' ai retenu de ce livre bien conduit et qui réserve pas mal de surprises, c'est l'itinéraire d'un homme attachant et honnête et qui, en pleine tourmente essaie de faire face.
Clairement ce qu'il en est du rêve américain, alors et encore.
Des réflexions profondes sur l'amour et la conjugalité, la guerre, l'argent, le travail et le rapport au temps.
Bref c'est un livre qui méritait amplement d'être redécouvert.


mots-clés : #deuxiemeguerre #famille #mondedutravail


Dernière édition par Quasimodo le Mar 8 Jan - 13:28, édité 2 fois
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