François Bégaudeau
Page 1 sur 5 • Partagez
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
François Bégaudeau
François Bégaudeau est un écrivain, critique littéraire et scénariste français.
Né à Luçon en Vendée, François Bégaudeau passe toute son enfance à Nantes.
Le sport tient très tôt une place importante dans sa vie et influencera ses écrits depuis son premier roman où le narrateur, librement inspiré d'une figure du FC Nantes dont l'auteur fut longtemps supporter, expose ses vues à ses joueurs, jusqu'à la direction d'ouvrages collectifs (Le sport par les gestes, La politique par le sport) en passant par des chroniques écrites pour le quotidien Le Monde depuis l'année 2008.
Le rock est un autre déterminant : durant ses années d'études supérieures, il fonde avec quelques amis le groupe punk rock Zabriskie Point dont il est le chanteur et le parolier. Le groupe enregistre quatre albums entre 1992 et 1999, réédités en 2009 par le label Des Gens de l'Occident et un album live enregistré pendant la tournée d'adieu en 1999.
Agrégé de Lettres modernes à l'université de Nantes, il poursuit d'abord une carrière d'enseignant, mais livre dès 1995 quelques textes aux Cahiers du cinéma dont il devient un rédacteur à part entière fin 2003, après avoir publié aux éditions Verticales son premier roman Jouer juste. Suivent un autre roman Dans la diagonale (2005), et une « fiction biographique », Un démocrate, Mick Jagger 1960-1969 qui inaugure une nouvelle collection chez Naïve.
Par ailleurs François Bégaudeau est réalisateur au sein du collectif Othon dans lequel on retrouve également Gaëlle Bantegnie et Xavier Esnault, avec par exemple Jacques en 2007.
François Bégaudeau a régulièrement participé à l'émission Le Cercle sur Canal+, traitant de l'actualité cinématographique ainsi qu'à Ça balance à Paris, sur Paris Première et il est actuellement rédacteur en chef adjoint des pages cinéma du magazine Transfuge auquel il fournit une chronique littéraire depuis 2005, ainsi que des articles plus longs sur la littérature ou le cinéma.
Sa première pièce, Le problème, est créée en janvier 2011 au Théâtre du Nord, avec dans les rôles principaux Emmanuelle Devos et Jacques Bonnaffé, puis est jouée plus de deux mois à Paris.
Ouvrages
Fiction
Jouer juste, 2003
Dans la diagonale, 2005
Un démocrate : Mick Jagger 1960-1969, 2005
Entre les murs, 2006
Fin de l'histoire, 2007
Collaboration à Une chic fille (ouvrage collectif), 2008
Vers la douceur, éditions Verticales, 2009
La Blessure, la vraie, 2011
Au début, 2012
Deux singes ou ma vie politique, 2013
Le moindre mal, 2014 : Page 1
La Politesse, 2015
L’Ancien Régime. La Première Femme à l'Académie Française, 2016
Molécules, 2016 : Page 1, 4
En guerre, 2018 : Page 1
Un enlèvement, 2020 : Page 4
Essais
Collaboration à Débuter dans l'enseignement : Témoignages d'enseignants, conseils d'experts (ouvrage collectif), 2006
Collaboration à Devenirs du roman (ouvrage collectif), 2007
Collaboration à Une année en France : Réferendum/banlieues/CPE (ouvrage collectif), 2007
Codirection avec Xavier de La Porte de Le sport par les gestes, 2007
Collaboration à Remix # 4 (ouvrage collectif), 2008
Antimanuel de Littérature, 2008
Collaboration à La Politique par le sport (ouvrage collectif), 2009
Parce que ça nous plaît : L’invention de la jeunesse (avec Joy Sorman), 2010
Tu seras un écrivain mon fils, 2011
« Une vie périphérique » dans le magazine Megalopolis, mars 2012
D’âne à zèbre, 2014
La critique de cinéma à l'épreuve d'Internet, 2014
Une certaine inquiétude (correspondance avec Sean Rose), 2018
Histoire de ta bêtise, 2019 : Page 1
Jeunesse
L'Invention du jeu, 2009
Bande-dessinée
Mâle Occidental Contemporain (en collaboration avec Clément Oubrerie), 2013
Petite frappe (dessin de Grégory Mardon), 2014
Wonder (dessin de Élodie Durand), 2016
Théâtre
Le Problème, 2008
Un deux un deux, 2010
Le Foie, 2012
Non-réconciliés, 2012
La grande histoire, 2013
La devise, 2015
La bonne nouvelle, 2016
Contagion, 2017
Filmographie
- Spoiler:
Scénariste
2008 : Entre les murs (avec Laurent Cantet)
2011 : Sports de filles (consultant)
2014 : Max et Lenny (avec Fred Nicolas)
2015 : Un Homme d'État (avec Pierre Courrège)
2016 : Rupture pour tous d'Éric Capitaine
2018 : Mektoub, my love: canto uno d'Abdellatif Kechiche
Réalisateur
2007 : Jacques, court métrage tourné à Brest
2016 : N'importe qui, documentaire 15
Acteur
2008 : Entre les murs de Laurent Cantet
2016 : Rupture pour tous d'Éric Capitaine : Le psy
Source Wikipedia
MAJ 07.12.2021
Dernière édition par Tristram le Mar 7 Déc - 11:49, édité 10 fois (Raison : Mise en forme)
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
En guerre
Dans cette ville où nul ne sait bien pourquoi il reste, il y a Romain, travailleur culturel bobo, nonchalant, mais sûr de sa mission, un homme qui parle, qui pense, sûr de ses certitudes comme de son incapacité à agir dans leur sens. Et il y a Louisa, jeune femme que seul le combat maintient à flot, scannant des articles à l’entrepôt d’Amazone, qui voit partir à la dérive la petit bonheur pavillonnaire quand son conjoint, aimablement éjecté d’une multinationale qui a mieux à faire en Slovaquie, endosse le rôle du perdant.
Rien de commun entre ces deux là, mais les circonstances vont les mettre face à face, puis dans le même lit.
Et les conséquences seront dévastatrice, dans une explosion de violence qui va les remettre en question, mais chacun à sa façon, la rencontre n’a finalement pas changé grand-chose.
Et, après Leurs enfants après eux, me voilà repartie dans un roman social. A ce détail près qu’on n’est plus en Lorraine mais à Amiens, ce qui en matière d’emploi, n’est guère mieux, les héros de Bégaudeau pourraient, si on compte bien, être ceux de Nicolas Mathieu, quelques années plus tard.
Même veine sociale, même idée bien ancrée du déterminisme social, donc, mais pas du tout le même livre, pas du tout.
Ici, quelque chose de plus malin, de plus fin, de plus créatif. Une façon de raconter ce que Mathieu expliquait. La justesse est soutenue par l’humour et par une ironie feutrée, décalée. Et cela autorise une apothéose mi-onirique, mi-visionnaire, mi-poétique. Une improbable, mais délectable et tordante victoire des petits. Cependant Bégaudeau n’est pas dupe, chacun retrouve finalement sa place , comme chez Mathieu. Je n’en dis pas plus, mais le scénario est plein d e bonnes idées, s’ouvrant à d’autres personnages qui enrichissent l’habile description de cette classe moyenne provinciale si multiple.
C’est extrêmement malin, direct, rapide et réfléchi tout à la fois. Il y a cette portée intemporelle: c’est un conte du prince charmant et de la pauvresse. Mais ils ne seront pas heureux et n’auront pas beaucoup d’enfants : on est au XXIème siècle, quand même. Le roman s’implante dans une géographique, la ville, les banlieues, les rocades, le McDo, la Halle aux vêtements, qui lui donnent une proximité immédiate. Il s’inscrit dans le temporel, les événements passent au loin, attentas, Nuits debout, Trump, sans envahir, messages furtifs, mais terreau d’une façon de penser et d’agir. C’est donc aussi un roman d’ici et de maintenant, un roman d’aujourd’hui, clairvoyant, qui parle sans concession mais sans jugement, avec une empathie dont le désespoir est voilé par la lucidité, de gens que je connais, de leurs histoires, de leurs vies.
mots-clés : #contemporain #mondedutravail #social #vengeance
Dans cette ville où nul ne sait bien pourquoi il reste, il y a Romain, travailleur culturel bobo, nonchalant, mais sûr de sa mission, un homme qui parle, qui pense, sûr de ses certitudes comme de son incapacité à agir dans leur sens. Et il y a Louisa, jeune femme que seul le combat maintient à flot, scannant des articles à l’entrepôt d’Amazone, qui voit partir à la dérive la petit bonheur pavillonnaire quand son conjoint, aimablement éjecté d’une multinationale qui a mieux à faire en Slovaquie, endosse le rôle du perdant.
Rien de commun entre ces deux là, mais les circonstances vont les mettre face à face, puis dans le même lit.
Et les conséquences seront dévastatrice, dans une explosion de violence qui va les remettre en question, mais chacun à sa façon, la rencontre n’a finalement pas changé grand-chose.
Et, après Leurs enfants après eux, me voilà repartie dans un roman social. A ce détail près qu’on n’est plus en Lorraine mais à Amiens, ce qui en matière d’emploi, n’est guère mieux, les héros de Bégaudeau pourraient, si on compte bien, être ceux de Nicolas Mathieu, quelques années plus tard.
Même veine sociale, même idée bien ancrée du déterminisme social, donc, mais pas du tout le même livre, pas du tout.
Ici, quelque chose de plus malin, de plus fin, de plus créatif. Une façon de raconter ce que Mathieu expliquait. La justesse est soutenue par l’humour et par une ironie feutrée, décalée. Et cela autorise une apothéose mi-onirique, mi-visionnaire, mi-poétique. Une improbable, mais délectable et tordante victoire des petits. Cependant Bégaudeau n’est pas dupe, chacun retrouve finalement sa place , comme chez Mathieu. Je n’en dis pas plus, mais le scénario est plein d e bonnes idées, s’ouvrant à d’autres personnages qui enrichissent l’habile description de cette classe moyenne provinciale si multiple.
C’est extrêmement malin, direct, rapide et réfléchi tout à la fois. Il y a cette portée intemporelle: c’est un conte du prince charmant et de la pauvresse. Mais ils ne seront pas heureux et n’auront pas beaucoup d’enfants : on est au XXIème siècle, quand même. Le roman s’implante dans une géographique, la ville, les banlieues, les rocades, le McDo, la Halle aux vêtements, qui lui donnent une proximité immédiate. Il s’inscrit dans le temporel, les événements passent au loin, attentas, Nuits debout, Trump, sans envahir, messages furtifs, mais terreau d’une façon de penser et d’agir. C’est donc aussi un roman d’ici et de maintenant, un roman d’aujourd’hui, clairvoyant, qui parle sans concession mais sans jugement, avec une empathie dont le désespoir est voilé par la lucidité, de gens que je connais, de leurs histoires, de leurs vies.
mots-clés : #contemporain #mondedutravail #social #vengeance
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
encore un livre intéressant, merci de nous le faire connaître topocl
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: François Bégaudeau
Molécules
Vous croyez commencer à lire un polar : Ben oui puisqu’il y a un meurtre, une victime, une policière, un adjoint, des indices, une concierge portugaise pour mettre sur la voie. Ah oui, Bégaudeau, il fait ça aussi ? Rassurez-vous, il fait ça à sa façon bien singulière : la victime travaille dans un service de psychiatrie, la policière ne manque pas de répartie, chacun a ses petites obsessions, l’adjoint est le roi de la statistique, la concierge juge Dieu supérieur à la justice humaine, la fille de la victime s’incarne dans une science revendiquée. Apparaissent ensuite un assassin, une juge d’instruction, des avocats, des jurés . Et là, mais oui, tout est résolu, mais la vie continue. Ils sont encore là « les survivants » , leur histoire se poursuit, il ne suffit pas d’élucider.
C’est donc bien plus qu’un polar, c’est un attachant roman qui s’intéresse à ses personnages jusqu’au bout, et les aime tous à sa façon marrante, attentive, quasi affectueuse, qui donne la parole à un autiste, c’est vous dire. Et jusqu’à Bégaudeau encore étudiant qui vient tenir un petit rôle épatant pour faire avancer son intrigue.
Au-delà de cette histoire perpétuellement malicieuse, Bégaudeau (l’auteur, pas le personnage), traque le sens des choses et des mots, et tout ce que leur non-sens implique aussi, le poids des stéréotypes verbaux et comportementaux. Il instille de l’humour à chaque page, un truc discret, pince sans rire, dévastateur. La légèreté est ici un atout, le sérieux se cache sous le gracieux. J’ai adoré.
mots-clés : #humour #polar #vengeance
Vous croyez commencer à lire un polar : Ben oui puisqu’il y a un meurtre, une victime, une policière, un adjoint, des indices, une concierge portugaise pour mettre sur la voie. Ah oui, Bégaudeau, il fait ça aussi ? Rassurez-vous, il fait ça à sa façon bien singulière : la victime travaille dans un service de psychiatrie, la policière ne manque pas de répartie, chacun a ses petites obsessions, l’adjoint est le roi de la statistique, la concierge juge Dieu supérieur à la justice humaine, la fille de la victime s’incarne dans une science revendiquée. Apparaissent ensuite un assassin, une juge d’instruction, des avocats, des jurés . Et là, mais oui, tout est résolu, mais la vie continue. Ils sont encore là « les survivants » , leur histoire se poursuit, il ne suffit pas d’élucider.
C’est donc bien plus qu’un polar, c’est un attachant roman qui s’intéresse à ses personnages jusqu’au bout, et les aime tous à sa façon marrante, attentive, quasi affectueuse, qui donne la parole à un autiste, c’est vous dire. Et jusqu’à Bégaudeau encore étudiant qui vient tenir un petit rôle épatant pour faire avancer son intrigue.
Au-delà de cette histoire perpétuellement malicieuse, Bégaudeau (l’auteur, pas le personnage), traque le sens des choses et des mots, et tout ce que leur non-sens implique aussi, le poids des stéréotypes verbaux et comportementaux. Il instille de l’humour à chaque page, un truc discret, pince sans rire, dévastateur. La légèreté est ici un atout, le sérieux se cache sous le gracieux. J’ai adoré.
mots-clés : #humour #polar #vengeance
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
La nécessité de parler dans des circonstances qui n'appellent aucun commentaire consolide le règne des mots creux. Et personne ne peut les soupçonner creux avant de toucher au secret découvert par celui qui vit ça de l'intérieur. Maintenant Charles est dans la confidence. Il sait que survivre à une saloperie du destin ne demande pas tant d'efforts, et aucun courage. Ca survit. Ca survit tout seul.
Dernière édition par topocl le Sam 16 Fév - 15:38, édité 2 fois
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
j'aimerais bien savoir ce que sont ces mots creux ? des mots dit sans y croire ?
(livre est dans ma pal et d'autres)
(livre est dans ma pal et d'autres)
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: François Bégaudeau
Ce sont les mots qu'on dit autour de lui pour dire que Charles est admirable, fait très bien face à ce deuil tragique, qu'il est "courageux" "digne" "droit" (ce sont les trois que cite Bégaudeau, qui pense que parfois on ferait mieux de la fermer) alors qu'à l'intérieur il est complètement fracturé et même pire comme le prouvera la suite.
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
merci ! j'ai bien compris !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: François Bégaudeau
A propos de Begaudeau, je me souviens d'une grosse querelle en directe avec
Pierre Assouline.
La haine dans le milieu littéraire, c'est vraiment quelque chose !
Pierre Assouline.
La haine dans le milieu littéraire, c'est vraiment quelque chose !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: François Bégaudeau
Le moindre mal
Ce livre s’inscrit dans le cadre de la collection Raconter la vie, initiée par Pierre Rosanvallon et Pauline Peretz, pour donner la parole aux « invisibles », et, notamment, raconter le travail.
Ici, François Bégaudeau prête sa plume à Isabelle, une infirmière.
Après avoir situé la filiation qui l’a menée à ce choix, il quitte la petite histoire pour un récit très factuel, direct, s’effaçant derrière un style volontairement non travaillé, pour raconter les années et les jours de son « héroïne ».
Trois thèmes principaux : la formation, la politique hospitalière de non remplacement du personnel, puis, pour finir, minute par minute, heure apr heure, fait par fait, une journée de travail ordinaire dans le service de chirurgie générale.
Ce n’est pas Bégaudeau pour rien, il y a des pages militantes contre les politiques économiques drastiques en matière de santé, et des médecins forcément beaucoup moins sympas que les infirmières.
Mais globalement, cette course -poursuite de la journée infirmière m’a plutôt séduite. Cet enchaînement d’événements sans pathos, sans le temps de reprendre son souffle ou d’y mettre trop d’émotion, avec sa diversité technique donne parfaitement l’image de ce métier plus technique qu’il n’y paraît, où les exigences de performance Imposent une efficacité qui malheureusement ne laisse guère place au doute, aux questionnements, aux épanchements.
mots-clés : #medecine #mondedutravail #temoignage
Ce livre s’inscrit dans le cadre de la collection Raconter la vie, initiée par Pierre Rosanvallon et Pauline Peretz, pour donner la parole aux « invisibles », et, notamment, raconter le travail.
Ici, François Bégaudeau prête sa plume à Isabelle, une infirmière.
Après avoir situé la filiation qui l’a menée à ce choix, il quitte la petite histoire pour un récit très factuel, direct, s’effaçant derrière un style volontairement non travaillé, pour raconter les années et les jours de son « héroïne ».
Trois thèmes principaux : la formation, la politique hospitalière de non remplacement du personnel, puis, pour finir, minute par minute, heure apr heure, fait par fait, une journée de travail ordinaire dans le service de chirurgie générale.
Ce n’est pas Bégaudeau pour rien, il y a des pages militantes contre les politiques économiques drastiques en matière de santé, et des médecins forcément beaucoup moins sympas que les infirmières.
Mais globalement, cette course -poursuite de la journée infirmière m’a plutôt séduite. Cet enchaînement d’événements sans pathos, sans le temps de reprendre son souffle ou d’y mettre trop d’émotion, avec sa diversité technique donne parfaitement l’image de ce métier plus technique qu’il n’y paraît, où les exigences de performance Imposent une efficacité qui malheureusement ne laisse guère place au doute, aux questionnements, aux épanchements.
mots-clés : #medecine #mondedutravail #temoignage
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
tu pourrais me rappeler ça à l'occasion ?
_________________
Keep on keeping on...
Re: François Bégaudeau
Tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, tous les ans ?
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
Fais gaffe!!!
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
Histoire de ta bêtise
Bégaudeau est en colère. Je le comprends. Moi aussi. Sur beaucoup de choses communes, bien qu’il m’explique que ce n’est pas du tout pareil. La société capitalisme, la consommation outrancière, l’arrogance de certains, des trucs comme ça. Très bien.
Seulement il me crache à la gueule parce que je suis bourgeoise, que j’ai évidemment voté Macron au deuxième tour . Que j’ignore la pensée, et encore plus la radicalité. Car nous tous les bourgeois sommes tous les mêmes, des petits trouillards minables , des nantis accrochés à nos acquis, des facilement arrivés, des bien-pensants non-pensants, accrochés à leur petite morale. Tout cela qu’il appelle notre bêtise,
Il confond un peu, croit que nous avons tous fait Sciences Po ou HEC. Il faudrait un peu qu’il sorte, quand même, de son petit milieu qu’il lui est si pénible de fréquenter. Vivre dans une enclave sociale comme ça, avec les idées qu’il a, ça doit être triste. Le pauvre.
Bégaudeau pense que les bourgeois sont une catégorie générique, qu’ils pensent tous pareil. Il les appelle « tu » et et leur adresse son anathème. Mon père, qui aurait détesté ce livre, et avait pas mal d’humour, m’avait appris que « tous les gens qui disent des généralités sont des imbéciles » et ça va presque m’autoriser à renvoyer à Bégaudeau sa propre histoire de « bêtise »
Tout cela est un peu (beaucoup) agaçant (c’est voulu, d’ailleurs).
Car en fait son idée m’intéresse, son analyse de la société. Beaucoup, même. Ah, oui, mais le problème c’est que si son idée m’intéresse, c’est que je prône l’ouverture d’esprit, car je déteste le conflit, car le conflit c’est le chaos, le chaos c’est la fin des bourgeois.
Bégaudeau pense qu’il est meilleur que moi parce qu’il fait ses courses à Monoprix (je suppose que moi, je suis sensée aller chez Fauchon) ; seulement Monoprix, pour un gauchiste (terme qui n’a rien de dépréciatif), c’est quand même l’image même de la société capitaliste. Qu’il s’habille chez H et M, c’est à dire un truc qui fait bosser des gens dans des conditions d’esclavage, et, que, quand on a la chance d’avoir des sous comme lui, on a plutôt tendance à éviter. Et qu’il n’est pas la mode, quelle audace ! Mais je vous rassure, aller chez H et M lui « raidit les cervicales », et depuis peu sa copine Isabelle lui a fait découvrir La Vie Claire.
Bégaudeau ne cache pas qu’il a un appartement à Paris, et déclare 40 000 euros au fisc chaque année, mais ce n’est pas sa faute, le pauvre, car c’est son papa qui lui a fait cadeau de l’appartement (et il est tout petit, juste 40m2) et son succès qui lui vaut ses revenus, il n’y peut rigoureusement rien...Il sait bien qu’on (le bourgeois) peut le lui reprocher, ou plutôt lui faire remarquer qu’il y a là comme une ambiguïté, à être contre la propriété privée, mais ce ne serait que mesquinerie bourgeoise.
Quand je me mets du côté de la tolérance sur les grandes questions de société, tout cela n’est que « L'écrin d'humanité dans lequel [je] feutre [ma] brutalité structurelle", et toujours et encore « cette pulsion conciliatrice [qui] a un soubassement autoritaire ». Si je me soucie des pauvres c’est parce que je veux préserver ma bonne conscience, dans un paternalisme dégoûtant, pour en gros, par ma feinte gentillesse, annihiler la lutte des classes.
Ca continue comme ça sur des pages et des pages, à asséner (plutôt brillamment et avec un sens certain de la formule) que tout ce que je dis, pense, fais, n’est que l’expression d’une morale mal placée et non d’une pensée, à me l‘en envoyer à la gueule pour m’agacer (il le dit : »J’aime bien t’emmerder » : la colère comme une pose), à expliquer qu’il est beaucoup plus intelligent que moi, et, si ça m’agace encore et toujours, ça prouve bien que je suis une bourgeoise. Bref ça a un petit côté sophisme qui… m’agace encore plus, et que l’auteur va revendiquer jusqu’à la dernière page, tout à la fois habile et malsaine. Vous voyez, on n‘en sort pas de son petit jeu, il n’y a pas d’échappatoire
Et c’est très dommage, cette mauvaise foi (en fait je ne suis pas sûre que ce soit de la mauvaise foi, mais plutôt de l’aveuglement), cet amalgame, cette fausseté de raisonnement, parce que cela nuit au reste, au réel propos qui aurait pu être vraiment intéressant, cette dissection des contradictions, sur les choix culturels, en particulier, la suppression de la prison, ou sur la perte totale de conscience qu’on peut avoir face au déterminisme, au hasard et à l’exclusion, à la dissection de contradictions.
Les leçons, je veux bien, mais avec un peu d'humilité. Je n'utiliserai certainement pas l'argument bourgeois que derrière la critique et les idées, au-delà de l'agression caractérisée, je voudrais bien comprendre ce qu'il propose.
J’aurais voulu qu’il m’explique cette histoire que je n’aurais pas dû voter contre Le Pen, comment il voudrait abolir les privilèges et la propriété privée etc...ça m’aurait beaucoup intéressée. J’aurais voulu pouvoir réfléchir sereinement à cette idée de rentabilisation de tout, de perte de contact avec le rêve, mais aussi avec le réel, d’entre-soi.
Il est très dommage qu’il joue au procureur, n’épargnant aucun effet de manche, que la forme cynique, para-haineuse, arrogante, ait pris le dessus sur le fond. Une analyse plus nuancée (donc bourgeoise) m’aurait paru plus convaincante. J'aurais aimé ne pas être asphyxiée (humiliée?), j'aurais certainement eu une meilleure disponibilité pour entendre l'entendable, l'intéressant, l’intelligent. Mais ce serait sans doute encore la preuve de ma condition de bourgeoisie aspirant à la coolitude (sauf que je n’aspire pas trop à la coolitude, moi…)., à la confrontation polie cachant le politiquement correct, Et Bégaudeau ne veut certainement pas s’y abaisser.
Je n’ai pas hésité à être virulente, voire excessive, ou même caricaturale (mais pas tant que ça), je n’ai fait qu’utiliser ses armes. J’ai bien conscience que ceci n’était qu’un (trop long, pardon) commentaire bourgeois, et des avis de « non-bourgeois» m’intéresseraient beaucoup.
Mots-clés : #politique
Bégaudeau est en colère. Je le comprends. Moi aussi. Sur beaucoup de choses communes, bien qu’il m’explique que ce n’est pas du tout pareil. La société capitalisme, la consommation outrancière, l’arrogance de certains, des trucs comme ça. Très bien.
Seulement il me crache à la gueule parce que je suis bourgeoise, que j’ai évidemment voté Macron au deuxième tour . Que j’ignore la pensée, et encore plus la radicalité. Car nous tous les bourgeois sommes tous les mêmes, des petits trouillards minables , des nantis accrochés à nos acquis, des facilement arrivés, des bien-pensants non-pensants, accrochés à leur petite morale. Tout cela qu’il appelle notre bêtise,
Le présent livre ne prétend pas démontrer que tu as tord, mais que tu ne penses pas.
Il confond un peu, croit que nous avons tous fait Sciences Po ou HEC. Il faudrait un peu qu’il sorte, quand même, de son petit milieu qu’il lui est si pénible de fréquenter. Vivre dans une enclave sociale comme ça, avec les idées qu’il a, ça doit être triste. Le pauvre.
Bégaudeau pense que les bourgeois sont une catégorie générique, qu’ils pensent tous pareil. Il les appelle « tu » et et leur adresse son anathème. Mon père, qui aurait détesté ce livre, et avait pas mal d’humour, m’avait appris que « tous les gens qui disent des généralités sont des imbéciles » et ça va presque m’autoriser à renvoyer à Bégaudeau sa propre histoire de « bêtise »
Tout cela est un peu (beaucoup) agaçant (c’est voulu, d’ailleurs).
Car en fait son idée m’intéresse, son analyse de la société. Beaucoup, même. Ah, oui, mais le problème c’est que si son idée m’intéresse, c’est que je prône l’ouverture d’esprit, car je déteste le conflit, car le conflit c’est le chaos, le chaos c’est la fin des bourgeois.
Bégaudeau pense qu’il est meilleur que moi parce qu’il fait ses courses à Monoprix (je suppose que moi, je suis sensée aller chez Fauchon) ; seulement Monoprix, pour un gauchiste (terme qui n’a rien de dépréciatif), c’est quand même l’image même de la société capitaliste. Qu’il s’habille chez H et M, c’est à dire un truc qui fait bosser des gens dans des conditions d’esclavage, et, que, quand on a la chance d’avoir des sous comme lui, on a plutôt tendance à éviter. Et qu’il n’est pas la mode, quelle audace ! Mais je vous rassure, aller chez H et M lui « raidit les cervicales », et depuis peu sa copine Isabelle lui a fait découvrir La Vie Claire.
Bégaudeau ne cache pas qu’il a un appartement à Paris, et déclare 40 000 euros au fisc chaque année, mais ce n’est pas sa faute, le pauvre, car c’est son papa qui lui a fait cadeau de l’appartement (et il est tout petit, juste 40m2) et son succès qui lui vaut ses revenus, il n’y peut rigoureusement rien...Il sait bien qu’on (le bourgeois) peut le lui reprocher, ou plutôt lui faire remarquer qu’il y a là comme une ambiguïté, à être contre la propriété privée, mais ce ne serait que mesquinerie bourgeoise.
Quand je me mets du côté de la tolérance sur les grandes questions de société, tout cela n’est que « L'écrin d'humanité dans lequel [je] feutre [ma] brutalité structurelle", et toujours et encore « cette pulsion conciliatrice [qui] a un soubassement autoritaire ». Si je me soucie des pauvres c’est parce que je veux préserver ma bonne conscience, dans un paternalisme dégoûtant, pour en gros, par ma feinte gentillesse, annihiler la lutte des classes.
Ca continue comme ça sur des pages et des pages, à asséner (plutôt brillamment et avec un sens certain de la formule) que tout ce que je dis, pense, fais, n’est que l’expression d’une morale mal placée et non d’une pensée, à me l‘en envoyer à la gueule pour m’agacer (il le dit : »J’aime bien t’emmerder » : la colère comme une pose), à expliquer qu’il est beaucoup plus intelligent que moi, et, si ça m’agace encore et toujours, ça prouve bien que je suis une bourgeoise. Bref ça a un petit côté sophisme qui… m’agace encore plus, et que l’auteur va revendiquer jusqu’à la dernière page, tout à la fois habile et malsaine. Vous voyez, on n‘en sort pas de son petit jeu, il n’y a pas d’échappatoire
Et c’est très dommage, cette mauvaise foi (en fait je ne suis pas sûre que ce soit de la mauvaise foi, mais plutôt de l’aveuglement), cet amalgame, cette fausseté de raisonnement, parce que cela nuit au reste, au réel propos qui aurait pu être vraiment intéressant, cette dissection des contradictions, sur les choix culturels, en particulier, la suppression de la prison, ou sur la perte totale de conscience qu’on peut avoir face au déterminisme, au hasard et à l’exclusion, à la dissection de contradictions.
Les leçons, je veux bien, mais avec un peu d'humilité. Je n'utiliserai certainement pas l'argument bourgeois que derrière la critique et les idées, au-delà de l'agression caractérisée, je voudrais bien comprendre ce qu'il propose.
J’aurais voulu qu’il m’explique cette histoire que je n’aurais pas dû voter contre Le Pen, comment il voudrait abolir les privilèges et la propriété privée etc...ça m’aurait beaucoup intéressée. J’aurais voulu pouvoir réfléchir sereinement à cette idée de rentabilisation de tout, de perte de contact avec le rêve, mais aussi avec le réel, d’entre-soi.
Il est très dommage qu’il joue au procureur, n’épargnant aucun effet de manche, que la forme cynique, para-haineuse, arrogante, ait pris le dessus sur le fond. Une analyse plus nuancée (donc bourgeoise) m’aurait paru plus convaincante. J'aurais aimé ne pas être asphyxiée (humiliée?), j'aurais certainement eu une meilleure disponibilité pour entendre l'entendable, l'intéressant, l’intelligent. Mais ce serait sans doute encore la preuve de ma condition de bourgeoisie aspirant à la coolitude (sauf que je n’aspire pas trop à la coolitude, moi…)., à la confrontation polie cachant le politiquement correct, Et Bégaudeau ne veut certainement pas s’y abaisser.
Je n’ai pas hésité à être virulente, voire excessive, ou même caricaturale (mais pas tant que ça), je n’ai fait qu’utiliser ses armes. J’ai bien conscience que ceci n’était qu’un (trop long, pardon) commentaire bourgeois, et des avis de « non-bourgeois» m’intéresseraient beaucoup.
Mots-clés : #politique
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: François Bégaudeau
Pas encore tout lu mais c'est réjouissant à lire (je veux ditre ton commentaire, pas le livre de Bégaudeau), donc j'y reviendrai !
Il devrait être content d'un tel commentaire, Bégaudeau, quoique... il est chichiteux, irritable, et genre à voir les poutres dans les yeux des autres.
Putôt que, etc...
Il devrait être content d'un tel commentaire, Bégaudeau, quoique... il est chichiteux, irritable, et genre à voir les poutres dans les yeux des autres.
Putôt que, etc...
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: François Bégaudeau
J'avoue que le personnage m'a toujours paru arrogant et donneur de leçon...
Mais bon, je suis probablement une pauvre bourgeoise décérébrée... qui s'est donc grandement réjouie à la lecture de ton commentaire.
Ah... On était censé faire quoi, alors ?
Mais bon, je suis probablement une pauvre bourgeoise décérébrée... qui s'est donc grandement réjouie à la lecture de ton commentaire.
topocl a écrit:J’aurais voulu qu’il m’explique cette histoire que je n’aurais pas dû voter contre Le Pen
Ah... On était censé faire quoi, alors ?
Dernière édition par Armor le Sam 18 Mai - 1:10, édité 1 fois
_________________
"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 42
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: François Bégaudeau
Il était temps : cette bourgeoise de Topocl enfin démasquée et confondue _ il a l'air très bien, ce petit jeune.
En parlant de ta bêtise, peut-être même s'adresse-t-il aussi à ce bourgeois de Flaubert ? Après tout, avec ses histoires de classes, il est en retard d'un siècle voire deux, non ? il résonne un peu creux, non ?
Evidemment je n'ai pas lu cet auteur, et ne pense pas le faire.
Peut-être faudrait-il insérer le mot-clé "essai" à la suite du commentaire ? peut-être pas...
Il y a tant à lire plutôt que de suivre les nouveautés genre mode, audimat, formaté, actu et tutti quanti...
Mais merci de continuer à faire le tri ; il est hors de doute qu'il s'écrit de nos jours nombre de choses de valeur selon des critères distanciés _ qui ne sont guère en vogue actuellement.
En parlant de ta bêtise, peut-être même s'adresse-t-il aussi à ce bourgeois de Flaubert ? Après tout, avec ses histoires de classes, il est en retard d'un siècle voire deux, non ? il résonne un peu creux, non ?
Evidemment je n'ai pas lu cet auteur, et ne pense pas le faire.
Peut-être faudrait-il insérer le mot-clé "essai" à la suite du commentaire ? peut-être pas...
Il y a tant à lire plutôt que de suivre les nouveautés genre mode, audimat, formaté, actu et tutti quanti...
Mais merci de continuer à faire le tri ; il est hors de doute qu'il s'écrit de nos jours nombre de choses de valeur selon des critères distanciés _ qui ne sont guère en vogue actuellement.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: François Bégaudeau
Est-on catégorisé "bourgeois" seulement par la grosseur du portefeuille ?. et un certain niveau culturel ? parce que je ne me suis pas souvent interrogée sur la condition de bourgeois.
Pensent-ils tous pareil ? ont-ils tous la même vision des gens qui les entourent, qui travaillent pour eux ? (par exemple la femme de maçon que je suis sait qu'il y a des bourgeois qui ne pensent pas (?!) à offrir un verre d'eau quand on travaille chez eux, en plein soleil et d'autres qui vous offrent le café quand il fait froid).
N'y a-t-il pas le bourgeois, par" héritage" qui est élevé dans l' esprit de la bourgeoisie ? mais quel est cet esprit ? celui ouvert comme topocl ou fermé (ceux de la chanson de Brel) ? certainement qu'il y a des deux et il y a Bégaudeau !
Mais qu'en est-il des gens qui ont acquiert le même niveau de vie que les bourgeois, sont-ils "adoubés" bourgeois ?
Certainement qu'il y a des bourgeois "bourgeoisant" et des bourgeois "ouverts".
J'ai beaucoup aimé porter une robe bleu-marine avec les boutons, ceinture et encolure rouge de Channel, que l'on m'avait offerte ; c'est critiquable ça pour la fille d'ouvrier ? ou bien certains bourgeois m'en dénieraient-ils le droit
j'ai certainement dit des bêtises, mais puisque l'auteur a peut-être fait la sienne en écrivant ce livre ...................
Pensent-ils tous pareil ? ont-ils tous la même vision des gens qui les entourent, qui travaillent pour eux ? (par exemple la femme de maçon que je suis sait qu'il y a des bourgeois qui ne pensent pas (?!) à offrir un verre d'eau quand on travaille chez eux, en plein soleil et d'autres qui vous offrent le café quand il fait froid).
N'y a-t-il pas le bourgeois, par" héritage" qui est élevé dans l' esprit de la bourgeoisie ? mais quel est cet esprit ? celui ouvert comme topocl ou fermé (ceux de la chanson de Brel) ? certainement qu'il y a des deux et il y a Bégaudeau !
Mais qu'en est-il des gens qui ont acquiert le même niveau de vie que les bourgeois, sont-ils "adoubés" bourgeois ?
Certainement qu'il y a des bourgeois "bourgeoisant" et des bourgeois "ouverts".
J'ai beaucoup aimé porter une robe bleu-marine avec les boutons, ceinture et encolure rouge de Channel, que l'on m'avait offerte ; c'est critiquable ça pour la fille d'ouvrier ? ou bien certains bourgeois m'en dénieraient-ils le droit
j'ai certainement dit des bêtises, mais puisque l'auteur a peut-être fait la sienne en écrivant ce livre ...................
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
Page 1 sur 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum