Desmond Hogan
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Desmond Hogan
Desmond Hogan
Né en 1950
Né en 1950
(Source : Editions Grasset)Desmond Hogan est né à Ballinasloe, en Irlande. En 1976, lorsque paraît son premier roman, Le garçon aux icônes (Grasset, 2015), il est salué comme l’un des auteurs les plus prometteurs de sa génération. Mais Hogan fuit la scène littéraire. Outre l’admiration de ses pairs (Colm Tóibín, Colum McCann et Joyce Carol Oates voient en lui l’un des plus grands écrivains irlandais contemporains), quatre autres romans et une centaine de nouvelles témoignent de sa présence, mystérieuse et puissante, dans le paysage littéraire anglo-saxon. Les Feuilles d'ombre est son deuxième roman.
Oeuvres traduites en français
Romans
1977 : Le garçon aux icônes (The Ikon Maker, trad. française 2015)
1980 : Les feuilles d'ombre (The Leaves on Grey, trad. française 2016)
Dernière édition par Avadoro le Dim 30 Avr - 22:10, édité 1 fois
Avadoro- Messages : 1393
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Age : 38
Re: Desmond Hogan
Les feuilles d'ombre
Le roman se construit autour de souvenirs, ceux de la jeunesse du narrateur, au moment où des amitiés et des passions amoureuses se nouent en lien avec l'histoire tumultueuse de l'Irlande, qui forme une toile de fond à la fois étrangement lointaine et inquiétante. La mère d'un des protagonistes, exilée russe, semble à travers sa détresse invisible porter le poids d'un déracinement, l'angoisse d'une perte de soi face au bouleversement d'un monde.
Le style de Desmond Hogan exprime une ferveur lyrique et désenchantée, avec des ruptures de ton qui menacent en permanence la continuité d'une mémoire. Une sensibilité poignante se dévoile sans cesse mais apparait toujours au bord d'un effondrement, d'un déséquilibre. Les feuilles d'ombre sont alors le reflet d'un passé hanté, ravivé par les mots entre exaltation et renoncement.
Avadoro- Messages : 1393
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38
Re: Desmond Hogan
Ca à l'air de bien aller avec ton arbre, Avadoro !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15596
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Desmond Hogan
Feuilles d'ombre
Autour d’une figure féminine, d’abord bien vivante puis fantomatique, Sean revit son passé d’enfant privilégié avec Liam et Sarah dans l’Irlande des années 1940. Puis, au monde des illusions, celui de la culture et de l’argent facile, succèdent les turbulences des sentiments et de l’histoire, les incertitudes, les drames, et la douloureuse « conscience d’un chemin à jamais perdu ». Pourtant, l’oubli devrait permettre le renouveau.
En attendant Nadeau
Au début il y a le narrateur et son ami proche, tous deux enfants privilégiés. Très souvent, il se rend chez lui.
Là il y a la mère, fille d'exilés russes, une femme fascinante, toujours à raconter ou à inventer des histoires.
Je remarquai l'intensité de sa posture, son front paraphé, non seulement par le passé
mais par le futur un peu sillonné -l'audace de sa mère, sa beauté, le jour où dans le jardin elle avait mis
des lunettes nores et lu un poème de John Clare…
Je reconnus ce soir-là la continuité de ces moments, je compris que les morts ne meurent pas mais demeurent,
que Mme Kenneally était avec nous, une femme en robe d'été mauve à pois, les hanches nichées dans une
méridienne;
Plongée dans une nostalgie proche de la mélancolie. Le monde est trop étroit pour elle et la folie la guette.
Rebelle sans cause apparente, la douleur de vivre l'insupporte et la pousse à fuir plutôt qu'à chercher une issue.
Une issue qu'elle ne trouvera finalement que dans les eaux du fleuve ou elle se noie.
Désormais une fêlure profonde, inguérissable touche les garçons.
Au cours des années suivantes leur cercle va s'élargir.
Ils vont vivre désormais dans une sort de paradis fiévreux et artificiel, plein d'alcool et de musique, de liaisons,
d'amours incertaines.
Seule la mélancolie subsiste à travers les ruptures, les traumatismes, les illusions déçues.
Ils prennent conscience trop tard que l'Irlande, le pays réel, est dans la tourmente d'une contrée hantée par
son histoire, des révolutions inachevées, au détriment des plus faibles.
Au soir de sa vie, le narrateur écrit :
La première chose que je tiens à dire sur ces quinze années, c'est qu' Elizabeth Kennealy
ne nous a jamais quittes… C'était sans doute ma façon d'affronter son fantôme qui lui donnait tant de liberté…
Les irlandais sont vraiment des créateurs littéraires multiples et pourtant très différents les uns des autres.
Pourtant on n'a aucun mal à reconnaître le ton et la voix de Desmond Hogan.
Une musique en mineur et pourtant obsédante, envoûtante. Qui fait surgir les fantômes du passé jamais apaisés.
Dernière édition par Tristram le Sam 7 Mar - 20:27, édité 5 fois (Raison : nde)
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
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