Sheridan Le Fanu
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Sheridan Le Fanu
John Thomas Shéridan Le Fanu
(Dublin 1814-1873)
Sheridan Le Fanu est un écrivain irlandais, l'un des auteurs majeurs du récit fantastique.
D’origine huguenote, il est fils d’un pasteur de l’Église d’Irlande, petit-fils d’un célèbre acteur irlandais, Thomas Sheridan et petit-neveu de l’auteur dramatique Richard Brinsley Sheridan.
Au mois d'octobre 1832, il étudie le droit au Trinity College de Dublin où il publie ses premières nouvelles fantastiques. Il se dirige ensuite vers le journalisme.
En 1839, Sheridan Le Fanu entre au barreau de Dublin comme avocat. Il est également journaliste au Dublin Evening Mail et devient directeur et propriétaire du journal The Warder.
En 1844, il épouse Susanna Bennett. Le couple aura trois enfants et s'installe définitivement à Dublin. Le 1er août 1854 naît George Brinslay, qui illustrera plus tard les romans de son père et réalisera les quelques rares portraits de lui qui nous soient parvenus.
L'année 1851 marque une étape charnière dans la carrière du prolifique écrivain avec la publication de son premier recueil de nouvelles fantastiques : "Ghost Stories and Tales of Mysteries".
Après la mort de sa femme, le 28 avril 1858, Joseph Sheridan Le Fanu se consacre exclusivement à l'écriture de romans fantastiques. Au mois de juillet 1861, il devient propriétaire du « Dublin university magazine », important journal victorien d'Irlande pour la littérature et les idées. C'est dans ce journal qu'il publiera la plupart de ses œuvres.
En 1872, il publie son recueil de nouvelles le plus célèbre, "In a Glass Darkly" (Dans un miroir piqué).
Il a publié d'innombrables articles, des récits historiques, une quinzaine de romans, dont un "thriller" gothique ("L’Oncle Silas", 1864) et surtout une quarantaine de nouvelles pour la plupart fantastiques. On notera dans sa production, "Carmilla", paru en 1872 dans le recueil "In a Glass Darkly", l'une des œuvres fondatrices de la littérature autour du mythe du vampire.
Alors qu'il était en train de rédiger son ultime manuscrit, au titre prémonitoire, Willing to Die (Prêt à mourir) Joseph Sheridan Le Fanu mourut à Merrion Square, en plein coeur de Dublin.
(Wikipédia)
Publications françaises :
- Le Dernier Héritier de Castle Connor (The Last Heir of Castle Connor, nouvelle, 1838)
- Les Mystères de Morley Court (The Cock and Anchor : A Chronicle of Old Dublin City, 1845)
- Le Mystérieux Locataire (The Mysterious Lodger, nouvelle, 1850)
- Comment ma cousine a été assassinée (The Murdered Cousin, nouvelle, 1851)
- Invitation au crime (The Evil Guest, 1851)
- La Maison près du cimetière (The House by the Churchyard, 1863)
- L'Oncle Silas, également publié sous le titre Oncle Silas) (Uncle Silas, roman, 1864)
- Le Hobereau maudit, également publié sous le titre Le Baron hanté (nouvelle fantastique issue du recueil Chronicles of Golden Friars, 1871)
- Dans un miroir piqué (In a glass darkly, 1872), recueil de nouvelles fantastiques également publié de façon partielle chez Marabout sous le titre Les Créatures du miroir ou les Papiers du Dr. Hesselius
- Carmilla (Carmilla, 1872), nouvelle issue du recueil Dans un miroir piqué
- Désir de mort (Willing to Die, 1873, inachevé)
- Shalken le peintre, recueil comprenant 10 nouvelles représentatives de l'auteur
- Créatures de l'ombre (Volume reprenant l'intégralité des nouvelles du recueil Dans un miroir piqué, précédées par le roman Oncle Silas et suivies par D'une fenêtre, à mi-voix)
ArenSor- Messages : 3443
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Sheridan Le Fanu
La Maison près du cimetière
« La Maison près du cimetière » est un gros roman de plus de 600 pages.
La lecture en est au départ très déstabilisante. Cela commence comme une enquête policière dans une atmosphère fantastique : découverte d’un crâne avec fracture dans le cimetière de Chapelizod, aujourd’hui banlieue de Dublin.
Puis, nous voilà introduit dans la vie de cette bourgade au bord de la Liffey, vers le milieu du 18e siècle, alors qu’elle conservait encore son caractère rural.
Peu à peu se dessinent des personnages, souvent hauts en couleur : docteurs, officiers du régiment royal d’artillerie, ecclésiastiques, aristocrates et notables, serviteurs etc. Tout ce petit monde vaque à ses occupations, se croise, s’évite, se rencontre dans des lieux qui dessinent une géographie imagée : « Les Ormes », « Les Moulins », « Sous les tuiles », « La Maison du roi », « Belmont », « Les Jaunets »…
Surtout, les deux auberges « La Saumonière », mais surtout « Le Phoenix» sont les lieux principaux de discussions, on y apprend les nouvelles, on papote, on y répand les cancans, on y médit. Là naissent des amitiés, se profilent des rancœurs, des rivalités, voire des haines. Le tout dans une atmosphère de tabac, de bière et de punch.
On aime bien les fêtes à Chapelizod : mariages, bals et défilés du régiment. On ripaille, on boit, on danse, chacun selon sa personnalité. A l’inverse, l’actualité est marquée par quelques duels.
Autrement dit, le rythme du livre est vraiment très lent. On ne sait pas trop où vous entraîne l’auteur et il faut plusieurs centaines de pages avant que l’intrigue se dessine. Mais ensuite, elle ne vous lâche plus. Sheridan le Fanu est un maître dans l’art du suspens ! Et les dernières centaines de pages se dévorent avec avidité.
En résumé, je dirai que l’intérêt principal du roman réside dans ce tableau d’un microcosme dont les personnages et les histoires se croisent et s’entrecroisent. Shéridan Le Fanu l’examine avec acuité et tendresse. Bien sûr, il y a cette enquête policière et cette atmosphère fantastique qui sous-tendent le récit. Mais là n’est pas l’essentiel.
« La Maison près du cimetière » était un des livres favoris de Joyce et je comprends pourquoi ! Pour ma part, j’ai été marri de quitter ce petit monde de Chapelizod qui m’a accompagné pendant un mois et auquel je m’étais attaché.
mots-clés : #fantastique #polar
« La Maison près du cimetière » est un gros roman de plus de 600 pages.
La lecture en est au départ très déstabilisante. Cela commence comme une enquête policière dans une atmosphère fantastique : découverte d’un crâne avec fracture dans le cimetière de Chapelizod, aujourd’hui banlieue de Dublin.
Puis, nous voilà introduit dans la vie de cette bourgade au bord de la Liffey, vers le milieu du 18e siècle, alors qu’elle conservait encore son caractère rural.
Peu à peu se dessinent des personnages, souvent hauts en couleur : docteurs, officiers du régiment royal d’artillerie, ecclésiastiques, aristocrates et notables, serviteurs etc. Tout ce petit monde vaque à ses occupations, se croise, s’évite, se rencontre dans des lieux qui dessinent une géographie imagée : « Les Ormes », « Les Moulins », « Sous les tuiles », « La Maison du roi », « Belmont », « Les Jaunets »…
Surtout, les deux auberges « La Saumonière », mais surtout « Le Phoenix» sont les lieux principaux de discussions, on y apprend les nouvelles, on papote, on y répand les cancans, on y médit. Là naissent des amitiés, se profilent des rancœurs, des rivalités, voire des haines. Le tout dans une atmosphère de tabac, de bière et de punch.
On aime bien les fêtes à Chapelizod : mariages, bals et défilés du régiment. On ripaille, on boit, on danse, chacun selon sa personnalité. A l’inverse, l’actualité est marquée par quelques duels.
Autrement dit, le rythme du livre est vraiment très lent. On ne sait pas trop où vous entraîne l’auteur et il faut plusieurs centaines de pages avant que l’intrigue se dessine. Mais ensuite, elle ne vous lâche plus. Sheridan le Fanu est un maître dans l’art du suspens ! Et les dernières centaines de pages se dévorent avec avidité.
En résumé, je dirai que l’intérêt principal du roman réside dans ce tableau d’un microcosme dont les personnages et les histoires se croisent et s’entrecroisent. Shéridan Le Fanu l’examine avec acuité et tendresse. Bien sûr, il y a cette enquête policière et cette atmosphère fantastique qui sous-tendent le récit. Mais là n’est pas l’essentiel.
« La Maison près du cimetière » était un des livres favoris de Joyce et je comprends pourquoi ! Pour ma part, j’ai été marri de quitter ce petit monde de Chapelizod qui m’a accompagné pendant un mois et auquel je m’étais attaché.
mots-clés : #fantastique #polar
ArenSor- Messages : 3443
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Sheridan Le Fanu
ça fait partie des auteurs/titres que je regarde de loin de temps en temps avec un semblant de gourmandise...
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Keep on keeping on...
Re: Sheridan Le Fanu
C'est pas tellement polar mais ça a un côté fantastique, alors?
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8588
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Sheridan Le Fanu
Le Fanu aimait les histoires de vampires.
Dans le genre, Carmilla, son meilleur livre.
Dans le genre, Carmilla, son meilleur livre.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sheridan Le Fanu
des vampires ?
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21904
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Sheridan Le Fanu
oui je connais mais à les lire hum hum hum !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21904
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Sheridan Le Fanu
C'est un autoportrait Bix ?
Plaisanterie à part, je me demande si on ne réduit pas trop Shéridan Le Fanu à "Carmilla". "La Maison près du cimetière" est une oeuvre très différente. Il n'y est pas question de vampires. Je serais curieux de voir ce que donne "Oncle Silas", autre livre majeur de l'auteur.
@topocl : le fantastique ne me semble pas l'aspect le plus intéressant du livre, il est présent comme une enveloppe ou une atmosphère avec ses caractéristiques issues des romans gothiques : tempêtes nocturnes annonciatrices d'événements dramatiques, rêves prémonitoires, apparitions plus ou moins fantomatiques etc... Le fanstastique participe à la dynamique du récit mais n'en constitue pas le fond (à mon avis !)
(j'ai oublié de remercier la "petite main" qui a remodelé la bibliographie de l'auteur)
Plaisanterie à part, je me demande si on ne réduit pas trop Shéridan Le Fanu à "Carmilla". "La Maison près du cimetière" est une oeuvre très différente. Il n'y est pas question de vampires. Je serais curieux de voir ce que donne "Oncle Silas", autre livre majeur de l'auteur.
@topocl : le fantastique ne me semble pas l'aspect le plus intéressant du livre, il est présent comme une enveloppe ou une atmosphère avec ses caractéristiques issues des romans gothiques : tempêtes nocturnes annonciatrices d'événements dramatiques, rêves prémonitoires, apparitions plus ou moins fantomatiques etc... Le fanstastique participe à la dynamique du récit mais n'en constitue pas le fond (à mon avis !)
(j'ai oublié de remercier la "petite main" qui a remodelé la bibliographie de l'auteur)
ArenSor- Messages : 3443
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Sheridan Le Fanu
Le fantastqiue serait donc un aspect "méga-romantique?"
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8588
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Sheridan Le Fanu
Tu as sans doute raison, Hareng, je connais moins Le Fanu que toi.
J'en tenterais d'autres.
Je me suis demandé si le thème de Carmilla était seulement le vampirisme,
comme forme de roman noir ou/et une forme d'érotisme saphique.
Mais c'est peut etre une interprétation moderne...
J'en tenterais d'autres.
Je me suis demandé si le thème de Carmilla était seulement le vampirisme,
comme forme de roman noir ou/et une forme d'érotisme saphique.
Mais c'est peut etre une interprétation moderne...
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sheridan Le Fanu
Bah, tu sais, je n'ai lu que "Carmilla" (il y a longtemps) et "La Maison près du cimetière". Cette dernière lecture m'a montré que Sheridan Le Fanu avait d'autres cordes à son arc. J'ai trop peu de connaissances sur la littérature anglaise du 19e s.mais il y a une vraie tradition du fantastique dans ce pays (je pense aussi à des nouvelles d'Henry James dont le fameux "Tour d'écrou")
Ceci dit, le volume Pléiade sur les vampires me tente bien
Ceci dit, le volume Pléiade sur les vampires me tente bien
ArenSor- Messages : 3443
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Sheridan Le Fanu
Je note cela me tente.
Hanta- Messages : 1600
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 37
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