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Message par bix_229 Lun 14 Déc - 15:24

Je me suis depuis longtemps interessé aux peuples qui ont été anéantis, physiquement et culturellement au cours des siècles. Au nom d'une prétendue civilisation ou d'une religion. Alors qu'il s'agissait crument d'appétits économiques, de pillages et de relations de pouvoir et de dépendance.
Les amérindiens, je les ai découverts tôt. Dans les westerns où ils jouaient le rôle des méchants et au nom de cette appréciation étaient exterminés.
"Un bon indien est un indien mort."
Je ne sais pas si c'est le général Custer qui l'a dit, mais beaucoup le pensaient. Et le pensent encore.
Les témoignages contraires existent mais sont passés inaperçus. Mais des changements publics sont apparus dans les années 60. Dans le western déjà, mais aussi dans les écrits. Y compris ceux des Amérindiens eux mêmes.
Et puis il y a les photos de Curtis, et des anthologies, témoignages émouvants, mais lacunaires.
Témoins d'une civilisation détruite mais tentant de survivre et de se réinventer.
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Message par bix_229 Lun 14 Déc - 15:32

L'histoire des Occidentaux confrontés aux peuples "primitifs" et notamment aux Indiens d'Amérique, est d'une grande monotonie, et pourrait se résumer en deux mots : massacres et endoctrinement.
Pénétrés de leur supériorité morale, raciale et technologique, les Européens vainquirent les Indiens sans trop se préoccuper de convaincre ; sans faire preuve de curiosité amicale. Si l'on excepte Las Casas (pour les Indiens du Paraguay).
Mais Dieu était à leur coté et aussi la force des armes, face à des êtres vivants. Vivants certes, mais humains, c'était moins sûr.
Avaient ils une âme seulement ?
Les théologiens et les prêtres se posaient la question parfois. Les militaires
jamais. Que ces êtres sans statut aient pu avoir une vision du monde, de l'être, de la vie, était une absurdité. A part pour Montaigne, qui avait de ces intuitions !
En tout cas cela ne concernait pas ceux qui disposaient d'arguments aussi irréfutables que définitifs.
S'opposer à eux, c'était s'opposer à Dieu. Le vrai ! ("celui qui est dans l'annuaire"). les blancs savaient de quoi ils parlaient, eux qui l'avaient inventé à leur image.

L'histoire des Indiens d'Amérique du Nord est une histoire tragique. Elle faillit se solder par un anéantissement total, non seulement à cause du pouvoir des armes, mais aussi des maladies, l'acculturation et le massacre délibéré des bisons, dont les Indiens dépendaient pour presque tout...
Saluons au passage le célèbre Buffalo Bill, que le cinéaste Robert Altman a ridiculisé dans un de ses films...

Les Indiens n'ont pas totalement disparu, mais ce fut d'extrême justesse. Et c'est presque un miracle qu'ils aient inversé la tendance...
Aujourd'hui, ils errent encore comme des ombres et des fantômes dans la mauvaise conscience américaine...
Au moment où l'on parle enfin des menaces écologiques qui planent sur notre planète, l'exemple des Indiens et de leur mode de vie est bien autre chose qu'une défaite ou un simple rappel nostalgique des faits. C'est une histoire toujours vivante. Souvenons nous...

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Message par bix_229 Lun 14 Déc - 15:47

 Amérindiens 51g3wa10

J'ai choisi quelques textes réunis dans un livre, Pieds nus sur la terre sacrée (texte de Terri McLuhan, photos d'Edward S. Curtis) pour saluer les Indiens d'Amérique du Nord.
Ce sont des textes émouvants et beaux. Emouvants, parce que, alors que leur univers physique et mental est en passe d'etre anéanti, ils adressent des suppliques désespérées aux Blancs pour essayer d'expliquer leur différence, leur identité...
Mais ils ne seront pas entendus...

"Au début des temps
Il n'y avait pas de différence
Entre l'homme et les animaux
Toutes les créatures vivaient sur la terre
Un homme pouvait se transformer en animal
S'il le désirait
Et un animal pouvait devenir un etre humain
Il n'y avait pas de différence
Les créatures étaient parfois des animaux
Et parfois des hommes
En ce temps là les mots étaient magie
Et l'esprit possédait des pouvoirs mystérieux
Un mot prononcé au hasard
Pouvait avoir d'étranges conséquences
Il devenait brusquement vivant
Et les désirs se réalisaient
Il suffisait de les exprimer
On ne pouvait pas donner d'explication
C'était comme ça."

"L'homme blanc ne s'est jamais soucié de la terre, du daim ou de l'ours.
Lorsqu'un indien tue un animal, il le mange sans laisser de reste.
Lorsqu'il creuse le sol à la recherche de racines, il ne fait qu'un petit trou...
Il secoue l'arbre pour prendre des glands ou des noix, mais il ne l'abat pas.
Il ne se sert que de bois mort.
L'homme blanc retourne le sol, déracine les arbres, tue toutes choses...
L'homme blanc détruit tout.
Il fait sauter les rochers, et les disperse sur le sol...
Comment l'Esprit de la Terre pourrait il aimer l'homme blanc ?
Tout ce que l'homme blanc touche est malheureux."
Vieille femme Wintu

"Lorsque le dernier indien disparaitra
Lorsque la mémoire de mon peuple ne sera plus qu'un mythe chez l'homme blanc
Nos morts peupleront ces rives de leurs ombres
Et les enfants de vos enfants ne seront jamais seuls
La nuit les rues silencieuses de vos villes
Paraitront désertes
Mais les morts de mon peuple
Viendront revoir les terres
Qu'ils habitaient autrefois
Et qu'ils n'ont jamais cessé d'aimer
Ils reviendront
Et l'homme blanc ne sera jamais seul
L'homme blanc devrait traiter mon peuple avec justice et honneteté
Car les morts ne sont pas sans pouvoir
Les morts ...
Il n'y a pas de mort
Rien que le passage d'un monde à l'autre"

Chef Seattle
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Message par Invité Mar 15 Déc - 21:33

Belle promesse de fil, bix ! Amérindiens 1252659054


Qu'est-ce que la vie ? C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit. C'est le souffle d'un bison en hiver. C'est la petite ombre qui court dans l'herbe et se perd au couchant.

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Message par Jack-Hubert Bukowski Sam 30 Jan - 11:19

Puisqu'on parle des Autochtones d'Amérique du Nord, je ne dirai jamais assez l'importance de l'art autochtone. Depuis que je le connais, je suis un adepte de Kent Monkman. Il y a plusieurs artistes, dont femmes. Je suis proche de l'oeuvre de Kent Monkman car il décrit les conditions de vie des Autochtones en zone urbaine. J'y suis particulièrement sensible dans la mesure où j'en ai côtoyé beaucoup au quotidien dans le Sud-Ouest de Montréal (Côte-Saint-Paul/Ville-Émard). Il y a aussi des itinérants autochtones un peu partout au centre-ville et sur le Plateau-Mont-Royal. Il y en a un qui est mort dans une toilette chimique (située à l'extérieur, toilette-cabine en plastique) depuis que le couvre-feu (20h à 5h) a été instauré plus tôt ce mois.

Au Canada, les Autochtones se sont révélés suite à l'impulsion du mouvement Idle No More en 2013. Il y a eu des députés autochtones qui se sont illustrés sur la scène fédérale, dont Roméo Saganash. La cause est toujours aussi vivace au Canada, un peu comme le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis... Joyce Echaquan est décédée à l'automne suite à une grave négligence des employés de santé qui l'ont mal soignée et elle a diffusé en direct des insultes racistes de cette dernière employée avant de mourir...
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Message par Bédoulène Sam 30 Jan - 14:29

toujours et toujours, cela cessera-t-il un jour ? espérons-le !

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Message par bix_229 Sam 30 Jan - 15:14

Merci Jack Hu pour tes propos !
Par manque de temps et de concentration, je néglige un thème qui me tient particulièrement
à coeur.
Et qui le mérite.
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Message par bix_229 Mer 11 Aoû - 18:14

La lutte incroyable des peuples autochtones du Chili m'a interessé depuis longtemps.
Ils ont lutté contre tous les envahisseurs, espagnols y compris.
Les Mapuche, autrement nommés Araucan (mais sans leur consentement) ont été aculturés, massacrés au point d'etre menacés d'extinction  sans jamais renoncer à leurs droits. B

La lutte du peuple Mapuche au Chili entre terres et territoires
26 octobre 2020, par LE BONNIEC Fabien

Lorsque l’on évoque les raisons de la lutte des Mapuche, peuple autochtone du sud du Chili et de l’Argentine, on renvoie souvent à la traduction littérale du nom « mapuche » et à la résistance historique que ce peuple a opposée face aux conquistadores espagnols puis à l’invasion militaire chilienne. En effet, comme beaucoup d’ethnonymes de peuples autocthones, celui porté par les Mapuche fait référence à la relation qu’ils entretiennent avec leur territoire : Mapu se traduisant par « terre » ou « pays » et Che par « gens » ou « personne ». Le peuple mapuche, aujourd’hui réparti entre le Chili et l’Argentine, connu dans la littérature de voyage sous le nom d’Araucan, est considéré comme l’une des rares populations à avoir tenu tête aux Espagnols, grâce à une stratégie alternant résistance armée et traités de paix, maintenant un territoire indépendant durant un demi-siècle après la proclamation de l’Indépendance chilienne en 1810.

Cependant, ni l’étymologie de leur nom, ni leurs victoires militaires, ne peuvent expliquer à elles-seules, la vigueur avec laquelle ce peuple a maintenu jusqu’à l’actualité sa lutte pour ses terres et son territoire. L’existence d’une population de plus d’un million de personnes [1] de part et d’autre de la Cordillère des Andes tout comme l’éruption du « conflit mapuche » sur les scènes nationales voire internationale témoignent de l’extrême vitalité de cette lutte. Au gré du temps, elle s’est transformée et adaptée, empruntant de nouvelles stratégies, les discours et pratiques se renouvelant et la demande foncière passant progressivement à la revendication territoriale. Loin de se dissoudre dans des luttes sociales latino-américaines, le combat séculaire mené par les Mapuche, a trouvé sa place au sein de celles-ci avec un souci de garder sa singularité.


Trawun (regroupement traditionnel) des Lafkenche (mapuche de la côte) à Puerto Saavedra, 2004 / Crédit photo : Fabien Le Bonniec
Il était une fois la lutte mapuche...
Résistance à l’invasion chilienne, espagnole ou inca... il est vain de chercher quel est l’épisode fondateur de la lutte Mapuche. Ces différents moments furent marqués par de violentes confrontations, mais également par des traités de paix permettant ainsi de foisonnants échanges matériels et spirituels qui contribuèrent à transformer les sociétés Mapuche et créoles en contact (Zavala 2000). Aussi prendra-t-on de façon arbitraire la date du 4 décembre 1866 pour commencer cette épopée des Mapuche. Elle correspond à l’édiction par le Congrès National d’une loi instaurant les réserves indigènes. Elle ne sera appliquée que 18 ans plus tard, le temps pour l’armée chilienne de « pacifier » à coup de canons et de baïonnettes le territoire occupé historiquement par les Mapuche. Ce « territoire indépendant araucan » comme on le qualifiait dans les récits de voyage du XIXe siècle fut investi et soumis militairement pour être intégré administrativement au territoire du Chili. Afin de réaffirmer cette prise de contrôle sur le territoire et la population mapuche, l’État chilien a distribué entre 1884 et 1929, et en vertu de la loi de 1866, 3 000 titres de propriété communautaire.

Cette réorganisation arbitraire et inégale du monde mapuche a donné lieu à ce que l’on connait aujourd’hui sous le nom de communauté, mais qui à l’époque s’appelait reducciones, terme qui s’est avéré approprié vu que leur création a incarné le dépouillement légal de plus de 90 % du territoire contrôlé par les Mapuche avant leur annexion militaire. Ces grandes superficies de terres dont on les a dépossédés ont été offertes à des colons nationaux et européens considérés plus aptes pour les cultiver et les rendre fertiles (Le Bonniec 2012). Dès lors, les réclamations concernant ces terres spoliées vont être canalisées par l’administration chilienne selon ses logiques bureaucratiques. Depuis la fin du XIXe siècle, des commissions, des tribunaux spéciaux et des institutions indigénistes ont été tour à tour chargés de régler les contentieux fonciers. Malgré le fait que les titres communautaires étaient incessibles, de nombreuses usurpations eurent lieu au cours de la première partie du XIXe siècle. En témoignent les milliers de recours que l’on peut encore trouver aujourd’hui dans les archives. Ils montrent l’envergure des litiges, mais également l’impuissance des tribunaux et institutions indigénistes à les résoudre. Pis encore, on y observe la fragmentation progressive de communautés où des familles furent regroupées arbitrairement par l’administration coloniale chilienne autour d’un chef illégitime et sur des terres réduites comme une peau de chagrin, semant les graines de la division, mais également de la révolte.

Politiques mapuche pour la restitution des terres
Face à cette perte de souveraineté, mais également de leur terre, les Mapuche ont mis, à peine, une vingtaine d’années après leur défaite militaire pour se réorganiser sous la forme d’organisations politiques, réussissant à avoir plusieurs représentants au Parlement chilien entre les années 1920 et 1950.

Les demandes de ces politiques mapuche cherchaient alors la restitution des terres usurpées, et la fin des exactions à l’encontre des communautés ainsi que d’assurer une égalité avec les Chiliens, particulièrement en matière d’éducation. Selon les conjonctures, les alliances politiques se sont faites avec différents partis de toutes tendances. Celles-ci eurent un succès mitigé, elles ont notamment permis l’ascension d’un ministre Mapuche, Venancio Coñuepan, l’édiction de diverses législations indigénistes souvent contestées par les Mapuche et la création d’une Direction des Affaires Indigènes en 1952. Cette institution publique dirigée par les Mapuche était chargée de restituer des terres, mais également de veiller sur l’organisation des communautés et l’exploitation rationnelle de leur territoire, notamment à travers la constitution de coopératives, associations ou sociétés à caractère économique.

Que ce soit par le biais de ce type d’institution, ou à travers des partis politiques et organisations mapuche, on peut observer une forte politisation des Mapuche au cours du XXe siècle. Ce travail politique déployé sur différentes échelles et temporalités eut comme constante de chercher à régler les conflits fonciers hérités de la fondation des communautés et obtenir des droits et bénéfices pour une population mapuche discriminée, marginalisée et appauvrie.

C’est dans le contexte de la réforme agraire au cours des années 1960, que cette politisation a pris de l’ampleur, elle s’est notamment cristallisée dans les mobilisations paysannes, tout en affirmant des demandes particularistes en tant que peuple autochtone face aux institutions chiliennes. Alors que la société chilienne élitiste et raciste opérait un virage vers le socialisme, sous Allende, au début des années 1970, les Mapuche parvenaient à récupérer des centaines de milliers d’hectares des mains des grands propriétaires et participaient activement à la mise en place d’une nouvelle législation indigène. Celle-ci marquait une rupture avec les précédentes en ne se basant plus exclusivement sur la question de la terre et en s’engageant sur celle du développement prenant en compte « l’idiosyncrasie et la coutume ». C’est une véritable prise de pouvoir sur différents terrains que l’on a pu observer, tandis qu’aux États-Unis, les noirs américains luttant pour leurs droits civiques réclamaient le black power, des leaders Mapuche au Chili aspiraient au « poder mapuche » (Pouvoir mapuche – Caniuqueo 2006).

De plus en plus, on a ainsi vu les mobilisations des Mapuche s’inscrire dans les luttes paysannes d’Amérique latine, mais également dans celles des peuples sous le joug colonial. Et si le coup d’État de 1973 et la répression qui s’en suivit ont marqué un violent coup d’arrêt au processus de récupération de terres et de politisation du mouvement mapuche, ce dernier a pris de l’ampleur dans les forums internationaux où les représentants des peuples autochtones se réunissaient au cours des années 1970. La répression et l’exil forcé ont ainsi promu la participation des représentants Mapuche à ces rencontres internationales dont ils tireront de nombreux apprentissages dont les notions de territoire et d’autonomie, tandis que dans le sud du pays, les communautés divisées voyaient leur paysage s’homogénéiser par les exploitations forestières capitalistes. [2]


Le territoire mapuche au moment des derniers Parlamentos et traités (XIXe siècle) / source : carte de Pablo Marimán, in Marimán Pablo (éd.), 2002, Parlamento y territorio mapuche, Instituto de Estudios Indígenas, Escaparate, Concepción, p. 54.
Le territoire ou la vie
La « transition à la démocratie » et la contre-commémoration des 500 ans de la découverte des Amériques sont deux contextes qui ont marqué profondément la constitution du mouvement autonomiste contemporain au début des années 1990. Le premier car il a signifié une opportunité de refonder la relation entre Mapuche et État chilien, et le second car il a constitué une tribune pour faire entendre la voix et
les revendications des peuples originaires d’Amérique.

Tandis que la loi indigène en gestation durant cette même période niait toute idée de territoire qui ne soit pas national, les revendications des organisations mapuche ont pris une tournure clairement politique en s’inscrivant dans l’expérience de lutte d’autres peuples autochtones. Il ne s’agissait plus de récupérer de simples parcelles de terres réclamées depuis des décennies, mais d’exiger un contrôle sur celle-ci et d’y rétablir un mode d’organisation traditionnel. Transcendant les logiques et limites imposées par l’État chilien, le territoire est ainsi devenu une valeur essentielle de la lutte mapuche, car réunissant les différents aspects politiques, historiques, sociaux, économiques.

La territorialité mapuche est passée d’un simple discours à des pratiques diverses et concrètes telles que la récupération productive, le contrôle territorial, la reconstruction territoriale (Hirt 2009) ou encore certaines politique publiques. De même, de plus en plus de jeunes, issus de différentes générations de familles mapuche qui ont dû migrer vers la ville, aspirent à « retourner » (Ancan et Calfio 1999) vers une communauté idéalisée qu’ils n’ont généralement connue que le temps des vacances. C’est la convergence de divers contextes sociohistoriques qui a permis que cette territorialité prenne sens et vie dans le vécu de nombre de personne, et atteigne une dimension collective. L’histoire qui vient d’être narrée s’est déroulée sur à peine plus d’un siècle, soit quatre à cinq générations qui se sont transmises, soit de façon orale, soit par le biais des archives et écrits historiques ; cette mémoire remplie d’injustices, de violences, d’humiliations, mais également de l’espoir de récupérer les terres usurpées et ainsi redevenir une « personne », c’est-à-dire un mapuche...

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Message par bix_229 Mer 11 Aoû - 18:22

Quelques chants rituels Mapuche.

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Message par bix_229 Lun 30 Aoû - 20:14

Silencieuse – Jusqu’au-Dégel



Son nom raconte comment

cela se passait avec elle.




La vérité est qu’elle ne parlait pas

en hiver.

Chacun avait appris à ne pas

lui poser de questions en hiver

une fois connu ce qu’il en était.




Le premier hiver où cela arriva

nous avons regardé dans sa bouche pour voir

si quelque chose y était gelé. Sa langue

peut-être, ou quelque chose d’autre au-dedans.




Mais après le dégel elle se remit à parler

et nous dit que c’était merveilleux ainsi pour elle.




Aussi, à chaque printemps

nous attendions, impatiemment.




(Poèmes noms)



Partition rouge. - Seuil
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Message par Bédoulène Mar 31 Aoû - 0:05

étrange poème

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Message par bix_229 Sam 20 Nov - 17:57

De tous les amérindiens qui ont laissé des traces de leur parole, de leur pensée, de leur culture,
le Chef Seatle est peut etre celui qui l'a formulé de façon à la fois concrète et poétique à la fois.
Ce qu'il a dit résonne plus que jamais aujourd'hui parce que nous n'avons meme pas su garder le bon sens et l'instinct de survie.
Ni apprécier suffisamment la beauté de la nature, de la terre, des éléments, des animaux et des plantes.

Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ?. Si toutes les bêtes disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude de l'esprit. Car ce qui arrive aux bêtesarrive bientôt à l'hommeToutes choses se tiennent.


Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l'homme ne peut entendre le cri solitaire de l'engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d'un étang la nuit ? Je suis un homme rouge et ne comprends pas. L'Indien préfère le son doux du vent s'élançant au-dessus de la face d'un étang, et l'odeur du vent lui-mêmelavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.
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Message par Bédoulène Dim 21 Nov - 7:57

de belles paroles !

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Message par Jack-Hubert Bukowski Dim 26 Déc - 19:44

Les Premières Nations ont une approche cosmologique et il pourrait nous apparaître inédit que les poèmes fassent le lien avec la nature, mais c'est telle que leur vision du monde se décline suivant les saisons...
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Message par Bédoulène Dim 26 Déc - 19:53

merci du complément Jack

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Message par Jack-Hubert Bukowski Dim 26 Déc - 20:09

L'autre chose, c'est que la pensée est assez circulaire et suit la notion de la roue de médecine.
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