Lucien Rebatet
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Lucien Rebatet
Lucien Rebatet
(1903-1972)
(1903-1972)
Lucien Rebatet est un écrivain, journaliste et critique musical et cinématographique français. Ayant débuté à l'Action française, il rejoint en 1932 l'hebdomadaire « Je suis partout », qui se réclame du fascisme et qui devient à partir de 1941 le principal journal collaborationniste et antisémite français sous l'Occupation. En 1942, il publie « Les Décombres », féroce pamphlet antisémite. Condamné à mort à la Libération, puis gracié, il reste en prison jusqu'en 1952 en compagnie de Pierre-Antoine Cousteau. Il abandonne alors la polémique, se consacrant à la critique cinématographique et à sa carrière d'écrivain en publiant son œuvre majeure, « Les Deux Étendards », en 1951.
Œuvres
• « Le Diable à l’Hôtel Matignon », s.d. [ca. 1938]
• « Le Bolchevisme contre la civilisation », s.d. [1941]
• « Les Tribus du cinéma et du théâtre », coll. « Les Juifs en France", 1941.
• « Les Décombres », 1942
• « Les Deux Étendards »,1951
• « Les Épis mûrs », 1954
• « À Jean Paulhan », coll. « Brimborions », 1968.
• « Une histoire de la musique, des origines à nos jours », 1969
• « Marcel Aymé », coll. « Brimborions », 1969
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Lucien Rebatet
Les Deux étendards
Il s’agit d’un long roman (plus de 1000 pages), en grande partie autobiographique, rédigé pendant l’Occupation d’après des notes, terminé et publié en 1951, lorsque Rebatet est en prison. L’ouvrage, qualifié de chef d’œuvre par certains, passe en grande partie inaperçu, en raison du passé sulfureux de l’auteur.
Le sujet est assez original : au milieu des années 20, Michel Croz (alias L. Rebatet) développe, à la suite des ses études dans un collège libre, une haine du clergé catholique. Monté à Paris, il mène de vagues études à la Sorbonne, fréquente les milieux intellectuels et manifeste des velléités d’écrivain. Son ami, Régis (François Varillon) qui se destine à la prêtrise, lui raconte l’expérience mystique qu’il a connue avec Anne-Marie, la jeune fille qu’il aime (Simone Chevallier) lors d’une nuit à Brouilly, fusion avec Dieu, sans union charnelle. Intrigué par cette recherche d’absolu, Michel rencontre Anne-Marie dont il tombe amoureux fou. Se forme alors un trio singulier qui mène Michel vers la conversion. Toutefois, celui-ci se rebiffe, développe une philosophie d’hédonisme païen dans laquelle il essaie d’entraîner Anne-Marie…
L’écriture est volontairement classique, ainsi que la construction. Rebatet est avant tout un polémiste, formé à l’école des grands ténors de l’Action française, principalement Léon Daudet, il donne le meilleur de lui-même dans la critique de la bourgeoisie lyonnaise, des milieux ecclésiastiques, des professeurs de la Sorbonne… Dans ce domaine, il excelle, sa plume, trempée dans le vitriol, exécute en quelques traits des portraits vachards, souvent très jouissifs. Toutefois, ne nous y trompons pas, Rebatet, comme Céline et d’autres, n’est aucunement schizophrène, sa prose, même si elle modère les attaques antisémites, exprime clairement sa haine de la démocratie, du cosmopolitisme…
Alors, de mon point de vue, ce roman ambitieux aurait mérité d’être resserré en moitié moins de pages, les atermoiements sentimentaux de Michel ainsi que les discussions théologiques autour des jésuites y auraient, je pense, beaucoup gagné. Par ailleurs, ce récit peut sembler bien daté aujourd’hui. Je ne suis pas sûr que la spiritualité actuelle ait grand-chose à voir avec les discussions des deux protagonistes, Régis et Michel, le contexte est différent, les interrogations également.
En conclusion, je ne parlerai pas de chef d’œuvre, mais d’un ouvrage intéressant (c’est aussi l’aspect historique qui m’a intéressé). Pour lecteurs avertis donc !
(commentaire rapatrié)
Il s’agit d’un long roman (plus de 1000 pages), en grande partie autobiographique, rédigé pendant l’Occupation d’après des notes, terminé et publié en 1951, lorsque Rebatet est en prison. L’ouvrage, qualifié de chef d’œuvre par certains, passe en grande partie inaperçu, en raison du passé sulfureux de l’auteur.
Le sujet est assez original : au milieu des années 20, Michel Croz (alias L. Rebatet) développe, à la suite des ses études dans un collège libre, une haine du clergé catholique. Monté à Paris, il mène de vagues études à la Sorbonne, fréquente les milieux intellectuels et manifeste des velléités d’écrivain. Son ami, Régis (François Varillon) qui se destine à la prêtrise, lui raconte l’expérience mystique qu’il a connue avec Anne-Marie, la jeune fille qu’il aime (Simone Chevallier) lors d’une nuit à Brouilly, fusion avec Dieu, sans union charnelle. Intrigué par cette recherche d’absolu, Michel rencontre Anne-Marie dont il tombe amoureux fou. Se forme alors un trio singulier qui mène Michel vers la conversion. Toutefois, celui-ci se rebiffe, développe une philosophie d’hédonisme païen dans laquelle il essaie d’entraîner Anne-Marie…
L’écriture est volontairement classique, ainsi que la construction. Rebatet est avant tout un polémiste, formé à l’école des grands ténors de l’Action française, principalement Léon Daudet, il donne le meilleur de lui-même dans la critique de la bourgeoisie lyonnaise, des milieux ecclésiastiques, des professeurs de la Sorbonne… Dans ce domaine, il excelle, sa plume, trempée dans le vitriol, exécute en quelques traits des portraits vachards, souvent très jouissifs. Toutefois, ne nous y trompons pas, Rebatet, comme Céline et d’autres, n’est aucunement schizophrène, sa prose, même si elle modère les attaques antisémites, exprime clairement sa haine de la démocratie, du cosmopolitisme…
Alors, de mon point de vue, ce roman ambitieux aurait mérité d’être resserré en moitié moins de pages, les atermoiements sentimentaux de Michel ainsi que les discussions théologiques autour des jésuites y auraient, je pense, beaucoup gagné. Par ailleurs, ce récit peut sembler bien daté aujourd’hui. Je ne suis pas sûr que la spiritualité actuelle ait grand-chose à voir avec les discussions des deux protagonistes, Régis et Michel, le contexte est différent, les interrogations également.
En conclusion, je ne parlerai pas de chef d’œuvre, mais d’un ouvrage intéressant (c’est aussi l’aspect historique qui m’a intéressé). Pour lecteurs avertis donc !
(commentaire rapatrié)
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Lucien Rebatet
merci Arensor, je passe ! ( lire les commentaires sur Babelio il faut avoir des connaissances conséquentes sur la religion)
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Lucien Rebatet
Pour lecteurs avertis...? il faut avoir des connaissances conséquentes sur la religion...?
Franchement, non, inutile d'exagérer. Le roman de Lucien Rebatet (je te laisse le prisme autobiographique Arensor, il me paraît inutile et me passe par-dessus la tête) se lit très bien. Ma lecture remonte certes à un certain temps, j'attends de lire ce que nous en dira Quasimodo.
Pour le reste oui, c'est une écriture plutôt "classique".
Franchement, non, inutile d'exagérer. Le roman de Lucien Rebatet (je te laisse le prisme autobiographique Arensor, il me paraît inutile et me passe par-dessus la tête) se lit très bien. Ma lecture remonte certes à un certain temps, j'attends de lire ce que nous en dira Quasimodo.
Pour le reste oui, c'est une écriture plutôt "classique".
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Lucien Rebatet
Dreep, je dis simplement mon ressenti...Dreep a écrit:Pour lecteurs avertis...? il faut avoir des connaissances conséquentes sur la religion...?
Franchement, non, inutile d'exagérer.
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Lucien Rebatet
Et moi simplement que ton ressenti m'étonne j'aurais voulu demander où gît précisément cette difficulté, quelles connaissances sont requises ? Mais il n'est pas forcément évident de se souvenir en détail. Il y a certes des références (comme Ignace de Loyola) mais rien, il me semble, dont Rebatet ne parle suffisamment lui-même pour qu'on sache de quoi il s'agit. Rien qui nuit à la compréhension du roman.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Lucien Rebatet
En parlant de livre pour lecteurs avertis, je ne pensais pas seulement à la religion mais aussi au contenu idéologique qui apparait insidieusement à plusieurs reprises dans le roman et dont je parle. Emmenant d'un des pires antisémites et collaborateur que la France ait connu j'estime qu'on est en droit d'être vigilant sur ce point.
Ceci dit libre à quiconque de ne rien voir et de n'avoir que faire de la biographie des auteurs... mais c'est dangereux !
Pour ma part, je n'interviendrai plus sur ce fil.
Ceci dit libre à quiconque de ne rien voir et de n'avoir que faire de la biographie des auteurs... mais c'est dangereux !
Pour ma part, je n'interviendrai plus sur ce fil.
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Lucien Rebatet
Comme je te l'ai dit par MP, je réagissais uniquement au fait de parler de sa biographie, non pas de ses idées.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Lucien Rebatet
Un simple mot pour dire qu'on s'est un peu expliqué en MP avec Dreep. Pas de problèmes. C'est toujours compliqué de parler de ces auteurs qui ont eu un passé sulfureux. Tant de choses peuvent être mal interprétées et les échanges distanciés peuvent vite déraper en polémiques, d'où mon intention de ne pas continuer sur ce fil.
Ceci dit, rien de mieux que de lire "Les Deux étendards" pour vous faire votre propre opinion !
Ceci dit, rien de mieux que de lire "Les Deux étendards" pour vous faire votre propre opinion !
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Lucien Rebatet
Contente de lire que vous avez pu ne pas vous heurter en prolongeant un dialogue. merci pour ces compléments derriere les rideaux les garçons. Ouf.
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
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