Jardins littéraires
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Re: Jardins littéraires
J'ai pensé presque aussitot à Henri Bosco : Le Jardin de Hyacinthe,
3e volet d'une trilogie composée de L'Ane Culotte et de Hyacinte.
Soudain, une forme apparut sur la terrasse. Le corps mince d'une fillette, vêtue d'une courte chemise de nuit blanche débouchait de la haie avec méfiance. Je reconnu ce corps et cette tête aux tresses durement nouées sur la nuque. L'enfant semblait extasiée. Elle levait son visage vers la lune, cette face aux pommettes vives et ses grands yeux. Par un mouvement des jambes invisibles glissant sur le sol, peu à peu elle s'avançait et ses pieds nus battaient la terre. A peine un mouvement. Déjà la pointe de ses orteils touchait les bords du chemin.
La lune se couchait.
Henri Bosco : Le Jardin de Hyacinthe. - Gallimard
Bosco à propos du livre :
Ce que j'ai découvert m'a permis de fonder ce récit sur des faits certains; et je vais
raconter de bonne foi la jeunesse d'une fille de la campagne qui a peut-être traversé le paradis, sans
le savoir, car elle en a gardé sur elle une odeur de jardin, de fleurs, de fruits, que ne porte aucune
autre fille de la terre.
J'ai choisi l'édition ci-dessus parcequ'elle contient 5 titres superbes. B
bix_229- Messages : 15439
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Re: Jardins littéraires
bix_229 a écrit:
Il y a une romancière allemande de la meme époque, un peu féministe
il me semble, très connue et lue, enfin jadis, et qui a bati ses livres sur des souvenirs de ce genre, mais impossible
de retrouver son nom.
Quelqu'un ?
Elizabeth Von Arnim ? j'ai sorti le livre, ce matin, des étagères...
Parce qu'Edith Holder est née au Royaume-Uni, autant pour moi !!

Et revoilà, Henri Bosco, je vais vraiment être obligée de le découvrir !
Invité- Invité
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
Je ne l'ai pas lue mais j'avais au "programme" de cet été, de lire Véra, je vais avancer les dates...

Invité- Invité
Re: Jardins littéraires
Avez-vous lu la Trilogie de Corfou de Gerald Durrell ?
Vous pourriez l'emmener avec vous et passer un bel été
plein de jardins, de fleurs, d'animaux et d'humour.
Gerald a une façon bien à lui de raconter l'extravagante saga
des Durrell à Cofou.
Des bergers à la peau tannée et des comtesses enfarinées, des chiens en pagaille, des olives juteuses et des amandiers en fleur, des criques secrètes et des grenouilles de toutes dimensions. Gerald Durrell raconte l’âge d’or que représenta pour lui la parenthèse corfiote et revient sur les prémices d’une vocation de naturaliste. Stimulant et ensoleillé, Le Jardin des dieux plonge le lecteur dans un bouillon de curiosités qui se lit comme un hommage à la famille autant qu’au règne animal. Le Jardin des dieux est le troisième volet de la «Trilogie de Corfou».
Vous pourriez l'emmener avec vous et passer un bel été
plein de jardins, de fleurs, d'animaux et d'humour.
Gerald a une façon bien à lui de raconter l'extravagante saga
des Durrell à Cofou.
Des bergers à la peau tannée et des comtesses enfarinées, des chiens en pagaille, des olives juteuses et des amandiers en fleur, des criques secrètes et des grenouilles de toutes dimensions. Gerald Durrell raconte l’âge d’or que représenta pour lui la parenthèse corfiote et revient sur les prémices d’une vocation de naturaliste. Stimulant et ensoleillé, Le Jardin des dieux plonge le lecteur dans un bouillon de curiosités qui se lit comme un hommage à la famille autant qu’au règne animal. Le Jardin des dieux est le troisième volet de la «Trilogie de Corfou».
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
J'utilise comme une bible, ce livre :
Il est tout démantibulé d'avoir été ouvert et feuilleté !
Il se présente sous la forme d'un journal mensuel dans lequel Barbara Kingsolver - que j'adore par ailleurs pour tout ce qu'elle écrit- raconte son installation dans une ferme des Appalaches avec l'intention de retrouver un mode de vie plus écologiquement responsable, une plus grande proximité avec la nature et une recherche "d'autosuffisance" alimentaire en faisant le pari de nourrir quatre personnes avec ce que la famille va produire, élever ou se procurer localement.
Le récit nous parle de calendrier de semis, de récolte, de choix d'exclure certains aliments trop "exotiques"...
Et il y a des recettes aussi : de saison, bien sûr et des tas d'anecdotes.
Un texte enrichissant pour les curieux du potager et ceux qui essayent d'être locavores.
Il est tout démantibulé d'avoir été ouvert et feuilleté !
Il se présente sous la forme d'un journal mensuel dans lequel Barbara Kingsolver - que j'adore par ailleurs pour tout ce qu'elle écrit- raconte son installation dans une ferme des Appalaches avec l'intention de retrouver un mode de vie plus écologiquement responsable, une plus grande proximité avec la nature et une recherche "d'autosuffisance" alimentaire en faisant le pari de nourrir quatre personnes avec ce que la famille va produire, élever ou se procurer localement.
Le récit nous parle de calendrier de semis, de récolte, de choix d'exclure certains aliments trop "exotiques"...
Et il y a des recettes aussi : de saison, bien sûr et des tas d'anecdotes.
Un texte enrichissant pour les curieux du potager et ceux qui essayent d'être locavores.
Invité- Invité
Re: Jardins littéraires
Celui-là,je pense que tu le connais. Inutile d'en parler, il faut le lire.
C'est un livre de femme que tous les hommes devraient avoir lu.
J'ai passé l'âge de la reproduction. Les hommes ne veulent pas de nous : ils préfèrent les femmes plus jeunes. Il est normal, du point de vue biologique, que les mâles soient attirés par des femelles qui sont au début de leurs années reproductives et qui ont encore envie de construire des nids, et si, quant à nous, nous ne pouvons plus nous perdre dans les plaisirs et l'intimité du couple, eh bien, nous avons accédé à notre véritable identité. Nous avons également acquis un autre don précieux. Nous avons le Temps, ou du moins la conscience du Temps. Nous avons vécu assez longtemps et en avons vu assez pour savoir, autrement qu'au plan intellectuel, que la mort nous attend et nous avons donc appris à vivre en nous sachant mortelles, prenant nos décisions avec soin et après mûre réflexion parce que nous savons que nous ne pourrons pas les prendre de nouveau. Le temps pour nous aura une fin ; il est précieux, et nous en avons appris la valeur.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
Je l'ai mais ne l'ai pas encore lu, je le garde comme un trésor à découvrir.
C'est drôle que tu cites ce passage, car dans la préface de J M G Le Clézio que par contre j'ai lue, la phrase que m'avait marquée va dans le même sens : A quoi peut servir une vieille femme, quand pour elle est passée la saison de construire un nid ? dit Sue Hubbell.
Du coup, cela me tente bien de le lire vite...
C'est drôle que tu cites ce passage, car dans la préface de J M G Le Clézio que par contre j'ai lue, la phrase que m'avait marquée va dans le même sens : A quoi peut servir une vieille femme, quand pour elle est passée la saison de construire un nid ? dit Sue Hubbell.
Du coup, cela me tente bien de le lire vite...
Invité- Invité
Re: Jardins littéraires
"Très tôt, Hella, S. Haasse a été fascinée par ce que Victor Hugo appelait " ce tas de cendres éteint qu'on nomme le passé ". Le besoin d'expérimenter avec les éléments du temps et de l'histoire n'a fait que croître au cours des ans. Les Jardins de Bomarzo, où l'auteur combine les recherches historiques, l'imagination et l'autobiographie, constituent une nouvelle étape dans son approche du passé. Selon elle, il peut exister sur un même sujet une infinité d'interprétations, toutes possibles ou plausibles, et il suffit parfois d'un détail, apparemment insignifiant pour qu'une situation historique donnée prenne un tout autre aspect. Ainsi ce livre sur les origines d'un parc maniériste de la Renaissance, situé au cœur de l'Italie et peuplé de sculptures déconcertantes, voire terrifiantes, témoigne des doutes grandissants de l'auteur sur la possibilité de jamais rendre ou recréer la vérité historique. Les Jardins de Bomarzo, tissé d'hypothèses sur des drames d'ambition et d'amour dans quelques grandes familles déjà rencontrées dans La Ville écarlate, telles que les Orsini, les Farnèse, les Borgia, et sur l'image du labyrinthe, symbole chargé d'un sens à la fois religieux et politique, serait-il un roman déguisé en essai ?"
Ces étranges jardins ont inspiré des essais et deux romans :
- Les Jardins de Bomarzo : Hella Haase
- Bomarzo : Manuel Mujica Lainez
J'ai lu le premier mais préféré d'autres romans d'Hella S. Haasse :
La Source cachée, Des Nouvelles de la maison bleue, Un long week end dans les Ardennes, Viser les cygnes...B
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
De là, un petit pas pour rejoindre Les Jardins statuaires de Jacques Abeille

Très très chaude recommandation, une fable érudite et merveilleuse

Très très chaude recommandation, une fable érudite et merveilleuse

Burlybunch- Messages : 425
Date d'inscription : 07/02/2018
Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: Jardins littéraires
Tu m'as devancé, bravo !
Mais je ne l'ai pas encore lu.
Mais je ne l'ai pas encore lu.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
il y a bien Effroyables jardins, de Michel Quint, mais jusqu'ici je reste hermétique à cet auteur.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14941
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Jardins littéraires
Dans une veine essayiste et même si on reste loin du jardin lui-même, Au fond du jardin. Accompagnements de Jacques Brault est une perle en matière d'essai québécois.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2477
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 41
Localisation : Montréal
Re: Jardins littéraires
Tous les jardins, meme métaphoriques ou métaphysiques sont acceptés.

bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
"C'était un bel été, comme c'est l'habitude dans l'Ouest canadien, au bord du lac Okanagan. J'entrepris de photographier mon père dans son quotidien. Nous étions en 1997, il avait 92 ans. Je me suis fait oublier afin de ne pas troubler la grâce et la force d'un homme qui vit dans la plus grande simplicité, choisit ses règles de vie, fait éclore des semences dans toutes les pièces de la maison, règne sur un peuple de légumes poussant joyeusement dans tous les sens, non pas dans un espace dessiné au cordeau mais dans une heureuse brousse, un homme à la détermination solide et tranquille, dont on ne détourne pas le chemin."
Olivier Le Brun
Celui-là, j'en ai parlé dans les nouveautés essais. Il a besoin d'aide je crois !
"Eté 1997. Au bord du lac Okanagan, dans l’Ouest canadien, un heureux désordre potager et un vieil homme qui l’ordonne sans le déranger. Il fatigue la terre, l’arrose, la retourne, en cueille les fruits mûrs. Il s’accroupit, se plie, se relève et se replie dans une inépuisable révérence. Parfois, il s’arrête, s’assied dans sa brouette et médite avant de goûter à la fraîcheur du lac. Chaque jour, il recommence, veillant sur son peuple de légumes qu’au soir il assaisonne joyeusement en cuisine… En suivant son père dans son quotidien, au cours d’un bel été, Olivier Le Brun a tissé un récit photographique essentiel et d’une sobriété magnifique. Ni pose, ni mise en scène, ni discours. Juste la présence obstinée et poétique du père et quelques mots échappés des pages de son journal. Juste la force d’un vieux corps qui livre bataille à la terre toute-puissante avant qu’elle ne le prenne tout à elle. Juste un dialogue silencieux et aimant entre un père et un fils. Un dernier regard posé. Une trace laissée. Un hommage rendu."
Télérama
Dernière édition par bix_229 le Mer 3 Juil - 18:04, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
Oh,
, chouette, nous voilà avec plein d'idées de lectures pour remplir les longues soirées d'automne et en plus, on sera au jardin !
Merci pour tout cela !
Je me suis souvenue de deux livres où les jardins - en l'occurrence- d'une vieille maison quelque peu délabrée redonnaient un sens à une vie devenue trop difficile, l'une qui fait suite à un deuil qui est insurmontable et l'autre trop superficielle et qui est de celles que l'on quitte du jour au lendemain pour "revivre" ou enfin découvrir d'autres raisons de vivre !
Le premier d'Isabelle Jarry - j'adore son écriture et sa délicatesse - qui est botaniste de formation :

Voilà ce que j'en avais pensé à l'époque de la lecture :
Marie a tout perdu, le deuil dévore son coeur, sa fille est placée en institution et elle-même vit dehors d'abord à Paris puis à la campagne. Et voici que les mots la quittent,elle, la poète....Tout y est juste : pas d'apitoiement, pas de grandiloquence :
Marie, malgré le chagrin et la difficulté de son existence, ne voit pas ses jugements s'émousser : la perception qu'elle a des rue de son quartier, des paysages de la campagne - beaucoup de très belles lignes sur la nature - reste clairevoyante, ainsi que le regard qu'elle porte sur "les autres" - ceux qui vivent dans la rue ou ceux qu'elle croise - .
Elle est juste le témoin invisible - puisque personne ne la remarque, ni ne lui parle - de la société qui l'entoure.
Et un autre de Anne Percin
:

Le pouvoir de guérison des jardins...

Merci pour tout cela !
Je me suis souvenue de deux livres où les jardins - en l'occurrence- d'une vieille maison quelque peu délabrée redonnaient un sens à une vie devenue trop difficile, l'une qui fait suite à un deuil qui est insurmontable et l'autre trop superficielle et qui est de celles que l'on quitte du jour au lendemain pour "revivre" ou enfin découvrir d'autres raisons de vivre !
Le premier d'Isabelle Jarry - j'adore son écriture et sa délicatesse - qui est botaniste de formation :

Voilà ce que j'en avais pensé à l'époque de la lecture :
Marie a tout perdu, le deuil dévore son coeur, sa fille est placée en institution et elle-même vit dehors d'abord à Paris puis à la campagne. Et voici que les mots la quittent,elle, la poète....Tout y est juste : pas d'apitoiement, pas de grandiloquence :
Marie, malgré le chagrin et la difficulté de son existence, ne voit pas ses jugements s'émousser : la perception qu'elle a des rue de son quartier, des paysages de la campagne - beaucoup de très belles lignes sur la nature - reste clairevoyante, ainsi que le regard qu'elle porte sur "les autres" - ceux qui vivent dans la rue ou ceux qu'elle croise - .
Elle est juste le témoin invisible - puisque personne ne la remarque, ni ne lui parle - de la société qui l'entoure.
Et un autre de Anne Percin
:

Présentation de l'éditeur.Du jour au lendemain, Pierre, vingt-huit ans, a tout quitté pour aller s'installer à la campagne, dans une bicoque pleine de courants d'air en bordure de départementale. Tout, c'est-à-dire Paris, ses amis, le monde du mannequinat, sa thèse avortée sur Simone Weil... Dans ce coin très vert, un peu paumé, il soigne ses chiens, ramasse des vieilleries qu'il revend, s'occupe de son potager et se convainc qu'il a fait le bon choix en optant pour la décroissance. A ses heures perdues, il écoute en boucle les vieilles chansons tristes de Mouloudji et écrit la biographie de Rosa Bonheur, une peintre féministe du XIXe siècle. Mais quelle raison profonde a poussé ce jeune homme à la beauté féroce à se mettre ainsi en retrait du monde ?
Avec pudeur, ironie, parfois provocation et pas mal d'humour, Anne Percin décrit le cheminement intérieur de cet être sensible qui apprend peu à peu à être à la hauteur de sa propre existence. Un roman lumineux, débordant de vie et d'intelligence.
Le pouvoir de guérison des jardins...
Invité- Invité
Re: Jardins littéraires
Paul VERLAINE
Après trois ans
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Verlaine aussi !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
L'autre jardin est l'une des parties des nouvelles de Fictions de Jorge Luis Borges. Il y a tout d'abord une partie intitulée «Le jardin aux sentiers qui bifurquent» et une nouvelle du même nom qui est intégrée à la fin de cette première partie du recueil.
On peut retrouver une citation qui explique l'esprit de ce sentier tel qu'il est conçu par l'esprit de l'écrivain argentin :
On peut retrouver une citation qui explique l'esprit de ce sentier tel qu'il est conçu par l'esprit de l'écrivain argentin :
– Précisément, dit Albert. Le jardin aux sentiers qui bifurquent est une énorme devinette ou parabole dont le thème est le temps ; cette cause cachée lui interdit la mention de son nom. Omettre toujours un mot, avoir recours à des métaphores inadéquates et à des périphrases évidentes, est peut-être la façon la plus démonstrative de l'indicer. C'est la façon tortueuse que préféra l'oblique Ts'ui Pên dans chacun des méandres de son infatigable roman. J'ai confronté des centaines de manuscrits, j'ai corrigé les erreurs que la négligence des copistes y avait introduites, j'ai conjecturé le plan de ce chaos, j'ai rétabli, j'ai cru rétablir, l'ordre primordial, j’ai traduit l'ouvrage entièrement : j'ai constaté qu'il n'employait pas une seule fois le mot temps. L'explication en est claire. Le jardin aux sentiers qui bifurquent est une image incomplete, mais non fausse, de l'univers tel que le concevait Ts'ui Pên. À la différence de Newton et de Schopenhauer, votre ancêtre ne croyait pas à un temps uniforme, absolu. Il croyait à des séries infinies de temps, à un réseau croissant et vertigineux de temps divergents, convergents et parallèles.
Cette trame de temps qui s'approchent, bifurquent, se coupent ou s'ignorent pendant des siècles, embrasse toutes les possibilités. Nous n’existons pas dans la majorité de ces temps ; dans quelques-uns vous existez et moi pas ; dans d'autres, moi, et pas vous ; dans d'autres, tous les deux. Dans celui-ci, que m'accorde un hasard favorable, vous êtes arrivé chez moi ; dans un autre, en traversant le jardin, vous m'avez trouvé mort ; dans un autre, je dis ces mêmes paroles, mais je suis une erreur, un fantôme.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2477
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 41
Localisation : Montréal
Re: Jardins littéraires
Merci Jack Hubert, je me souviens de cette nouvelle maintenant que tu en parles.
Et c'est bien un jardin métaphorique comme celui de Malcolm Lowry dans
Au dessous du volcan.
J'y reviendrai.
Et c'est bien un jardin métaphorique comme celui de Malcolm Lowry dans
Au dessous du volcan.
J'y reviendrai.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jardins littéraires
Je me suis souvenue d'un livre que j'ai lu, il y a un certain nombre d'années :
Ma lecture date mais je me souviens des explications concernant la construction des jardins, comment créer telle allée, où disposer telle statue... ce genre de choses. Et les explications sur la théorie des perspectives dans les jardins à la française.
A l'époque, j'avais trouvé cela passionnant.
Quatrième de couverture
«À Versailles, souvent je tends l'oreille, rêvant de retrouver une amitié, une conversation quotidienne et qui dura trente-cinq ans. Entre Louis XIV et André Le Nôtre. Le monarque le plus puissant à qui tout doit céder, même le temps. Et l'homme de la terre, le saisonnier, celui qui reste du côté de la nature, même s'il la force comme personne avant lui.Ensemble ils ont écrit le plus grand livre du monde - mille hectares -, le roman du Soleil incarné. La seule histoire occidentale qui impressionnait Quianlong, l'empereur de Chine, le créateur du Jardin de la Transparence parfaite.»Érik Orsenna.
Ma lecture date mais je me souviens des explications concernant la construction des jardins, comment créer telle allée, où disposer telle statue... ce genre de choses. Et les explications sur la théorie des perspectives dans les jardins à la française.
A l'époque, j'avais trouvé cela passionnant.
Invité- Invité
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Des Choses à lire :: Discussions autour des livres :: Lecture comparée, lecture croisée
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