Ingmar Bergman
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Ingmar Bergman
source wikipédiaErnst Ingmar Bergman est un metteur en scène, scénariste et réalisateur suédois, né à Uppsala le 14 juillet 1918 et mort le 30 juillet 2007 sur l'île de Fårö.
Il s'est imposé comme l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma en proposant une œuvre s'attachant à des thèmes métaphysiques (Le Septième Sceau), à l'introspection psychologique (Les Fraises sauvages, Persona) ou familiale (Cris et Chuchotements, Fanny et Alexandre) et à l'analyse des comportements du couple (Scènes de la vie conjugale).
Récompensé plusieurs fois, il remporte notamment au cours de sa carrière l'Ours d'or à Berlin, un Lion d'or pour sa carrière à Venise, le Prix du jury et le Prix de la mise en scène à Cannes, et à trois reprises l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Il est également l'unique cinéaste distingué d'une « Palme des Palmes », remise lors du Festival de Cannes 1997.
Longs métrages pour le cinéma :
1946 : Crise (Kris)
1946 : Il pleut sur notre amour (Det regnar på vår kärlek)
1947 : L'Éternel Mirage (Skepp till India land)
1948 : Musique dans les ténèbres (Musik i mörker)
1948 : Ville portuaire (Hamnstad)
1949 : La Prison (Fängelse)
1949 : La Fontaine d'Aréthuse ou La Soif (Törst)
1950 : Vers la joie (Till glädje)
1950 : Cela ne se produirait pas ici (Sånt händer inte här)
1951 : Jeux d'été (Sommarlek)
1952 : L'Attente des femmes (Kvinnors väntan)
1953 : Un été avec Monika ou Monika et le désir (Sommaren med Monika)
1953 : La Nuit des forains (Gycklarnas afton)
1954 : Une leçon d'amour (En Lektion i kärlek)
1955 : Rêves de femmes (Kvinnodröm)
1955 : Sourires d'une nuit d'été (Sommarnattens leende)
1957 : Le Septième Sceau (Det Sjunde inseglet)
1957 : Les Fraises sauvages (Smultronstället)
1958 : Au seuil de la vie (Nära livet)
1958 : Le Visage (Ansiktet)
1960 : La Source (Jungfrukällan)
1960 : L'Œil du diable (Djävulens öga)
1961 : À travers le miroir (Såsom i en spegel)
1963 : Les Communiants (Nattvardsgästerna)
1963 : Le Silence (Tystnaden)
1964 : Toutes ses femmes (För att inte tala om alla dessa kvinnor)
1966 : Persona
1967 : Daniel, sketch pour le film collectif Stimulantia
1968 : L'Heure du loup (Vargtimmen)
1968 : La Honte (Skammen)
1969 : Une passion (En Passion)
1971 : Le Lien (Beröringen)
1972 : Cris et Chuchotements (Viskningar och rop)
1973 : Scènes de la vie conjugale (Scener ur ett äktenskap)
1975 : La Flûte enchantée (Trollflöjten)
1976 : Face à face (Ansikte mot ansikte)
1977 : L'Œuf du serpent (The Serpent's Egg)
1978 : Sonate d'automne (Höstsonaten)
1980 : De la vie des marionnettes (Aus dem Leben der Marionetten)
1982 : Fanny et Alexandre (Fanny och Alexander)
1986 : Dokument Fanny och Alexander
Invité- Invité
Re: Ingmar Bergman
La honte (1968)
Voilà un Bergman bien sombre (pléonasme ?) ... La destruction de l'humain par la guerre et par le couple. Le couple au sein de la guerre. La guerre au sein du couple ... Le tout dans un noir et blanc magnifique, à la photographie presque irréelle.
Bergman a choisi de ne pas donner d'indices sur cette guerre, sur les évènements. Il n'y a aucune idéologie, juste l'absurdité humaine qui se met en place. Et la peinture d'un couple en déliquescence au milieu de cet univers intemporel.
On est en pleine guerre. Eva et Jan Rosenberg, un mari et une femme, violonistes de profession, se sont isolés du monde, croyant pouvoir vivre à l'abri de sa corruption, ils cultivent un verger et vivent de ce qu'il produit. Mais la guerre éclate entre deux pays, et le front arrive sur leur île. Tous deux sont emportés par la déferlante qui force chacun à prendre parti. Et le couple n'en sortira pas indemne.
Voilà un Bergman bien sombre (pléonasme ?) ... La destruction de l'humain par la guerre et par le couple. Le couple au sein de la guerre. La guerre au sein du couple ... Le tout dans un noir et blanc magnifique, à la photographie presque irréelle.
Bergman a choisi de ne pas donner d'indices sur cette guerre, sur les évènements. Il n'y a aucune idéologie, juste l'absurdité humaine qui se met en place. Et la peinture d'un couple en déliquescence au milieu de cet univers intemporel.
Invité- Invité
Burlybunch- Messages : 425
Date d'inscription : 07/02/2018
Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: Ingmar Bergman
Oh, c'est une nouvelle qui m'avait échappé et qui m'attriste. Il est vrai qu'elles commencent à avoir un certain âge les égéries bergmaniennes. Déjà Ingrid Thulin nous avait quittés
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Ingmar Bergman
Je suis resté longtemps émerveillé par le souvenir de films comme Le 7e sceau ou Les fraises sauvages. Un peu moins par d'autres...
Mais je me suis vraiment faché avec Bergman après avoir vu Sonate d'automne. Je me disais qu'il allait trop loin avec ses actrices (Ingrid Bergman était alors gravement malade). Que c'était un démiurge pervers, et dans la vie, un Don Juan capricieux et tyrannique, meme si ses actrices-et souvent ex épouses- ne se plaignaient jamais de lui...
Et puis il y a eu ce film qu'il a tourné pour la télévision après un très long silence (2OO3-2OO4 ?) et qui m'a rappelé quel metteur en scène immense et fascinant il était...
Entre temps, j'avais lu Laterna Magica et j'avais été retourné en sa faveur et de la meilleure façon. Non seulement l'image négative et réductrice que j'avais eu de lui s'effaçait, mais je réalisais aussi que Bergman était aussi un grand écrivain.
Plus humain, plus proche, plus émouvant parfois aussi que dans ses films.
En lisant ce livre je me suis dit curieusement que ce type était immortel.
Tout simplement il ne pouvait pas mourir...
Et pourtant, ce grand séducteur, était tombé amoureux fou de sa dernière
épouse, et il écrivait avec angoisse dans Lanterna magica, que la mort
de l'un deux serait tragique pour l'autre.
Or, elle mourut en 1995, et Bergman déclara alors qu'il n'aspirait plus qu'à
mourir à son tour...
Mais je me suis vraiment faché avec Bergman après avoir vu Sonate d'automne. Je me disais qu'il allait trop loin avec ses actrices (Ingrid Bergman était alors gravement malade). Que c'était un démiurge pervers, et dans la vie, un Don Juan capricieux et tyrannique, meme si ses actrices-et souvent ex épouses- ne se plaignaient jamais de lui...
Et puis il y a eu ce film qu'il a tourné pour la télévision après un très long silence (2OO3-2OO4 ?) et qui m'a rappelé quel metteur en scène immense et fascinant il était...
Entre temps, j'avais lu Laterna Magica et j'avais été retourné en sa faveur et de la meilleure façon. Non seulement l'image négative et réductrice que j'avais eu de lui s'effaçait, mais je réalisais aussi que Bergman était aussi un grand écrivain.
Plus humain, plus proche, plus émouvant parfois aussi que dans ses films.
En lisant ce livre je me suis dit curieusement que ce type était immortel.
Tout simplement il ne pouvait pas mourir...
Et pourtant, ce grand séducteur, était tombé amoureux fou de sa dernière
épouse, et il écrivait avec angoisse dans Lanterna magica, que la mort
de l'un deux serait tragique pour l'autre.
Or, elle mourut en 1995, et Bergman déclara alors qu'il n'aspirait plus qu'à
mourir à son tour...
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ingmar Bergman
Au sujet de Bergman et des femmes, je me souviens d'une interview de Liv Ulmann sur le tournage de "Cris et chuchotements". Bergman leur avait enjoint de ne pas quitter la résidence et de se coucher tôt pour être fraîches le matin. Bien entendu, les belles - Ingrid Thulin, Hariett Andersson et Liv Ulmann, pour échapper au climat plombant du scénario, se réunissaient la nuit, discutaient et se marraient en picolant. Le maître, totalement dupe, leur disait : vous voyez quand vous vous couchez tôt, vous êtes magnifiques le lendemain...
Bergman est l'un des metteurs en scène du 20e siècle qui m'ont le plus marqué
Bergman est l'un des metteurs en scène du 20e siècle qui m'ont le plus marqué
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Ingmar Bergman
"bix_229" a écrit
Saraband , c'est dans la continuité de son oeuvre . Mais elle a sûrement en plus la puissance des films testamentaires .
Bergman ne fait rien d'autre que de poursuivre son incessante plongée sans respiration dans la psyché humaine .A travers le couple et ses ramifications .
Plus épuré que jamais , minimaliste , chaque plan étudié dans la plus extrême précision , chaque mot à portée presque viscérale , dans une aridité et un dénuement violemment esthétique , exposés à nus seront les personnages . Et nous aussi . Pas la peine d'essayer de vous cacher .Mission impossible .
Chef-d'oeuvre .
Je suis tintinnabulée ce soir je crois ...Mais c'est bon ces émotions là...
Je viens de voir Saraband . Et j'en suis ressortie secouée comme rarement . Et j'ai envie de découvrir aussi l'écrivain .Entre temps, j'avais lu Laterna Magica et j'avais été retourné en sa faveur et de la meilleure façon. Non seulement l'image négative et réductrice que j'avais eu de lui s'effaçait, mais je réalisais aussi que Bergman était aussi un grand écrivain.
Plus humain, plus proche, plus émouvant parfois aussi que dans ses films.
Saraband , c'est dans la continuité de son oeuvre . Mais elle a sûrement en plus la puissance des films testamentaires .
Bergman ne fait rien d'autre que de poursuivre son incessante plongée sans respiration dans la psyché humaine .A travers le couple et ses ramifications .
Plus épuré que jamais , minimaliste , chaque plan étudié dans la plus extrême précision , chaque mot à portée presque viscérale , dans une aridité et un dénuement violemment esthétique , exposés à nus seront les personnages . Et nous aussi . Pas la peine d'essayer de vous cacher .Mission impossible .
Chef-d'oeuvre .
Je suis tintinnabulée ce soir je crois ...Mais c'est bon ces émotions là...
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Ingmar Bergman
Le défi Bergman
Habituellement, j'évite ce genre de projet que je mène rarement à terme. Mais, parfois, se lancer des défis est une bonne façon de se motiver. L'objectif n'est pas de visionner tous les films de Bergman (certains sont peu accessibles) mais de regarder ceux que j'ai en DVD et qui sont assez nombreux. Bergman a été un réalisateur majeur pour moi, ses oeuvres m'ont profondément marqué et j'y reviens régulièrement avec plaisir.
J'ai l'intention de revoir ces films dans un ordre chronologique, mais au départ je vais faire une exception en parlant de "Le Lien", film peu accessible et que Arte a eu l'heureuse initiative de diffuser dernièrement.
Le Lien (Beröringen), 1971
Film injustement méconnu de Bergman avec deux de ses acteurs fétiches : Bibi Andersson et Max von Sydow, et avec Elliott Gould ; photo de Sven Nykvist, comme toujours.
Le prélude est déjà une vraie leçon de cinéma. Une jeune femme, Bibi Andersson, admirable dans ce film, arrive à l’hôpital pour apprendre que sa mère est morte il y a un quart d’heure. En quelques plans, face à cette femme éplorée devant le corps de sa mère, le réalisateur dit, avec simplicité, beaucoup de choses fondamentales sur la vie et la mort : bruit de cloches, des voitures qui passent dans la rue, l’autobus qui s’arrête, la table de chevet avec le réveil, le verre d’eau, les lunettes…
Le vrai sujet du film est une histoire d’adultère. Le trio composé de la femme (Andersson), le mari (von Sydow) et l’amant (Gould) prêterait au vaudeville. Il n’en est rien avec Bergman qui s’attache à la psychologie de ses personnages et à leurs relations, parfois peu prévisibles. Pourquoi cette femme encore jeune, vivant dans un milieu bourgeois, qui semble heureuse avec son mari et ses enfants s’éprend-t-elle d’un homme maniaco-dépressif, torturé et sujet à des crises de violence ? Souhait d’échapper à son milieu ? Désir d’aventure, au sens noble du terme ? Volonté de rebattre les cartes avant qu’il ne soit trop tard ? Attirance irrépressible ? Probablement… Mais le lien va s’avérer d’une force peu commune, avant de tout de même se rompre.
"Le Lien" est le premier film dans lequel Bergman s’attache aux relations du couple.
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Ingmar Bergman
J'en ai encore pas mal à voir, en effet certains sont difficiles à trouver. Bon voyage chez Bergman, Aren.
Invité- Invité
Re: Ingmar Bergman
Crise (Kris), 1946
"Crise" est le premier film réalisé par Ingmar Bergman, tiré d’une pièce de théâtre de Leck Fisher, avec Inga Landgré et Stig Olin.
Une jeune ingénue (Nelly), abandonnée jeune par sa mère (Jenny), a été élevée par une professeure de piano (Ingeborg), aux mœurs assez austères. A l’adolescence, la mère de Nelly, assez vulgaire, vient reprendre sa fille pour la faire travailler dans son salon de beauté. Elle est accompagnée d’un gigolo du genre clown triste.
Loin d’être une œuvre anecdotique, « Crise » aborde les thèmes qui seront repris et approfondis plus tard par le maître. L’ambiance est assez dostoïevskienne, l’étude des personnages sensible avec une mention pour la mère adoptive et le gigolo. Il y a déjà des scènes très originales qui marquent l’individualité du réalisateur : les têtes destinées aux perruques dans le salon de beauté, un spectateur silencieux devant la vitrine. Disons que par rapport aux œuvres majeures, Bergman se dispersera moins et creusera plus la psychologie de ses personnages.
"Crise" est le premier film réalisé par Ingmar Bergman, tiré d’une pièce de théâtre de Leck Fisher, avec Inga Landgré et Stig Olin.
Une jeune ingénue (Nelly), abandonnée jeune par sa mère (Jenny), a été élevée par une professeure de piano (Ingeborg), aux mœurs assez austères. A l’adolescence, la mère de Nelly, assez vulgaire, vient reprendre sa fille pour la faire travailler dans son salon de beauté. Elle est accompagnée d’un gigolo du genre clown triste.
Loin d’être une œuvre anecdotique, « Crise » aborde les thèmes qui seront repris et approfondis plus tard par le maître. L’ambiance est assez dostoïevskienne, l’étude des personnages sensible avec une mention pour la mère adoptive et le gigolo. Il y a déjà des scènes très originales qui marquent l’individualité du réalisateur : les têtes destinées aux perruques dans le salon de beauté, un spectateur silencieux devant la vitrine. Disons que par rapport aux œuvres majeures, Bergman se dispersera moins et creusera plus la psychologie de ses personnages.
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Ingmar Bergman
Ville portuaire (Hamnstad), 1948
C’est le cinquième film de Bergman, mais depuis « Crise » paru deux ans plus tôt, de grands progrès ont été accomplis, non seulement le propos s’est nettement densifié, mais le langage cinématographique a pris une dimension vraiment personnelle. Un part de ce succès est probablement due à la collaboration avec Gunnar Fischer qui va être, avec Sven Nykvist, le directeur de la photographie dans de nombreux films du maître, ce qui nous vaut un noir et blanc somptueux.
Le scénario est simple. Un marin, Gösta, sauve de la noyade une jeune femme, Berit, qui a tenté de mettre fin à ses jours. Une idylle va naître entre ces deux personnages. Mais le passé de Berit est lourd. Traumatisée par les disputes entre ses parents, elle va fuguer, être mise en maison de correction, tomber dans la prostitution… Gösta n’est pas prêt à accepter ce vécu. Un évènement dramatique va provoquer en lui une crise morale, « Putain de conscience, putain de conscience » hurle-t-il, avant de trouver peut-être la rédemption…
Histoire dostoïevskienne concentrée sur l’essentiel et magnifié par les plans serrés sur les visages des protagonistes afin de mieux mettre en lumière leurs sentiments.
Le film vaut également pour un aspect documentaire avec de belles scènes de port et du travail des dockers.
C’est le cinquième film de Bergman, mais depuis « Crise » paru deux ans plus tôt, de grands progrès ont été accomplis, non seulement le propos s’est nettement densifié, mais le langage cinématographique a pris une dimension vraiment personnelle. Un part de ce succès est probablement due à la collaboration avec Gunnar Fischer qui va être, avec Sven Nykvist, le directeur de la photographie dans de nombreux films du maître, ce qui nous vaut un noir et blanc somptueux.
Le scénario est simple. Un marin, Gösta, sauve de la noyade une jeune femme, Berit, qui a tenté de mettre fin à ses jours. Une idylle va naître entre ces deux personnages. Mais le passé de Berit est lourd. Traumatisée par les disputes entre ses parents, elle va fuguer, être mise en maison de correction, tomber dans la prostitution… Gösta n’est pas prêt à accepter ce vécu. Un évènement dramatique va provoquer en lui une crise morale, « Putain de conscience, putain de conscience » hurle-t-il, avant de trouver peut-être la rédemption…
Histoire dostoïevskienne concentrée sur l’essentiel et magnifié par les plans serrés sur les visages des protagonistes afin de mieux mettre en lumière leurs sentiments.
Le film vaut également pour un aspect documentaire avec de belles scènes de port et du travail des dockers.
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Ingmar Bergman
« La fontaine d’Aréthuse » ou « La Soif » (Törst), 1949
Aréthuse est une nymphe qui, pour échapper au dieu-fleuve Alphée, fut transformée par Artémis en source à Syracuse. Toutefois, Alphée trouva un passage souterrain pour s’unir à Aréthuse. La légende popularisée par Ovide sert d’allégorie à Bergman pour explorer les liens du couple. Le vrai titre suédois, « La Soif », fait probablement allusion à la tendance de l’héroïne à boire du vin plus que de raison.
Le scénario est complexe. Il entremêle deux histoires de jeunes femmes et il est constitué de nombreux flashbacks.
L’histoire principale est celle d’un couple revenant d’Italie jusqu’en Suède par train. La jeune femme a un passé déjà lourd. Amante d’un officier, elle apprend que celui-ci est marié et a deux enfants. Poussée à l’avortement elle devient stérile. Ce traumatisme altère sa personnalité, ce qui se ressent dans ses rapports avec son nouveau compagnon. Le voyage se déroule dans la chaleur de fin de mois de juin et alterne scènes de dispute et réconciliation : huit-clos à l’ambiance lourde qui préfigure « Le Silence ». L’autre histoire, dramatique, met en scène également une jeune femme aux prises avec un psychanalyste totalement pervers. Paradoxalement, la scène présente un côté humoristique. Il en est de même lorsqu’au début du film, l’officier surprend sa femme chez son amante et doit se justifier. Sans vergogne, il déclare : « Je suis un homme honnête. Je n’ai jamais caché que j’avais deux femmes. Un homme sain se doit d’avoir deux femmes. Certains salauds en ont plus, mais c’est de mauvais goût. Mes valeurs sont irréprochables ! »
Dans ce film a l’atmosphère très psychanalytique, il y a des images très fortes comme cette oscillation d’un reflet dans la porte vitrée du train. A signaler également une scène hallucinante dans une gare allemande d'une foule affamée se précipitant vers les wagons pour quémander de la nourriture (l’histoire se passe en 1946).
Aréthuse est une nymphe qui, pour échapper au dieu-fleuve Alphée, fut transformée par Artémis en source à Syracuse. Toutefois, Alphée trouva un passage souterrain pour s’unir à Aréthuse. La légende popularisée par Ovide sert d’allégorie à Bergman pour explorer les liens du couple. Le vrai titre suédois, « La Soif », fait probablement allusion à la tendance de l’héroïne à boire du vin plus que de raison.
Le scénario est complexe. Il entremêle deux histoires de jeunes femmes et il est constitué de nombreux flashbacks.
L’histoire principale est celle d’un couple revenant d’Italie jusqu’en Suède par train. La jeune femme a un passé déjà lourd. Amante d’un officier, elle apprend que celui-ci est marié et a deux enfants. Poussée à l’avortement elle devient stérile. Ce traumatisme altère sa personnalité, ce qui se ressent dans ses rapports avec son nouveau compagnon. Le voyage se déroule dans la chaleur de fin de mois de juin et alterne scènes de dispute et réconciliation : huit-clos à l’ambiance lourde qui préfigure « Le Silence ». L’autre histoire, dramatique, met en scène également une jeune femme aux prises avec un psychanalyste totalement pervers. Paradoxalement, la scène présente un côté humoristique. Il en est de même lorsqu’au début du film, l’officier surprend sa femme chez son amante et doit se justifier. Sans vergogne, il déclare : « Je suis un homme honnête. Je n’ai jamais caché que j’avais deux femmes. Un homme sain se doit d’avoir deux femmes. Certains salauds en ont plus, mais c’est de mauvais goût. Mes valeurs sont irréprochables ! »
Dans ce film a l’atmosphère très psychanalytique, il y a des images très fortes comme cette oscillation d’un reflet dans la porte vitrée du train. A signaler également une scène hallucinante dans une gare allemande d'une foule affamée se précipitant vers les wagons pour quémander de la nourriture (l’histoire se passe en 1946).
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Ingmar Bergman
merci Aren !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21080
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