Mircea Cãrtãrescu
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Mircea Cãrtãrescu
Biographie a écrit:Mircea Cărtărescu, né le 1er juin 1956 à Bucarest, est un écrivain et poète roumain.
Ayant grandi pendant le régime communiste de Roumanie, devenu critique et théoricien littéraire, il est un éminent représentant de la génération des années 1980.
Mircea Cărtărescu naît le 1er juin 1956 à Bucarest. Il va à l'école primaire de 1963 à 1971, puis il continue ses études au lycée Dimitrie Cantemir toujours dans sa ville natale. De 1976 à 1980, il étudie à la faculté des langue et littérature roumaines de l'Université de Bucarest. En 1980, il soutient son mémoire de licence sur l'imaginaire dans la poésie posthume d'Eminescu, qui se transforma en un volume de poésie, Visul chimeric [Le Rêve chimérique] réédité en 2011. Il obtient son doctorat en littérature roumaine en 1999, avec une thèse sur Le postmodernisme roumain, sous la direction du professeur Paul Cornea. Sa thèse de six cents pages est publiée la même année, par la maison d'édition Humanitas.
À la fin de ses études, entre 1980 et 1989, il est également professeur de langue et littérature roumaines, puis il occupe des fonctions administratives à l'Union des écrivains de Roumanie et de rédacteur au magazine Caiete Critice (Feuilles critiques).
En 2004, il devient professeur des universités à la Faculté des lettres de Bucarest, spécialité Histoire de la littérature roumaine. Il vit en partie à Bucarest et en partie en Allemagne, où il enseigne à l'université de Stuttgart. Il est aussi collaborateur régulier de la presse écrite roumaine et, en critique littéraire actif, il contribue de façon significative au débat sur le renouveau de la littérature roumaine.
Il débute en 1978, en publiant des poésies dans le magazine România Literară. Cărtărescu est initialement un poète, mais c'est par ses romans qu'il se fait connaître du grand public. Bucarest est omniprésente dans son œuvre, au point d'en devenir un personnage à part entière. Dans un entretien accordé au journaliste Mirel Bran, l'écrivain déclare : "Pour moi, Bucarest ressemble à un boyard des Balkans par son mélange de générosité, de tendresse et d'hystérie. Après notre histoire d'amour, aujourd'hui je suis déçu. Entre moi et Bucarest souffle un vent froid".
Son livre Pourquoi nous aimons les femmes lui apporte le succès. Il déclare alors que cela n'est plus un livre et qu'il a rejoint le domaine de la fantasmagorie sociale.
Orbitor est un roman en trois parties, Orbitor, L'Œil en feu, L'Aile Tatouée, qui constitue une des œuvres majeures de Mircea Cărtărescu. Thomas Pynchon, auteur que Mircea Cărtărescu connaît bien, aurait inspiré ce travail littéraire sous le signe du « laxisme désordonné, exaspérant », selon les termes employés par le Roumain dans son Journal.
On peut résumer l’univers de Mircea Cărtărescu en ces termes : « émergeant des abîmes de l’inconscient, souvenirs d’enfance, rêves érotiques et visions cosmiques sont pour le poète autant d’instruments d’investigation destinés à forcer les limites de la connaissance rationnelle et à initier le moi aux secrets du monde ». L'écrivain Gheorghe Crăciun considère que « [...] chez Mircea Cărtărescu la nouveauté dans le regard est une évidence. Le corps est représenté comme une machinerie vivante, mécanique qui produit des hallucinations et des fantasmes, qui s’érige souvent en présence tutélaire de toutes les visions possibles des objets, des entités matérielles, des actes imaginaires, etc. »
En 2007, paraît en France le roman graphique en noir et blanc Travesti, d'Edmond Baudoin, d'après l'œuvre éponyme de Mircea Cărtărescu.
Bibliographie :
Faruri, vitrine, fotografii...[Feux, vitrines, photographies]
Poeme de amor [Poèmes d'amour]
Totul [Tout],
Visul (Le Rêve),
Levantul (Le Levant),
Visul chimeric [Le Rêve chimérique],
Nostalgia [La Nostalgie],
Dragostea. Poeme (1984-1987) [L'Amour, poèmes],
Travesti,
Orbitor. Aripa stângă (Orbitor)
Postmodernismul românesc [Le postmodernisme roumain]
Jurnal I, 1990-1996 [Journal I, 1990-1996
Orbitor. Corpul (L'Œil en feu)
Enciclopedia zmeilor (L'Encyclopédie des Zmeï)
Pururi tânăr, înfășurat în pixeli [Éternellement jeune, enveloppé de pixels]
Plurivers, volumes I et II, [Polystiches], anthologie avec une postface de Paul Cernat
50 de sonete de Mircea Cărtărescu cu cincizeci de desene de Tudor Jebeleanu [50 sonnets avec 50 dessins de Tudor Jebeleanu],
De ce iubim femeile (Pourquoi nous aimons les femmes)
Jurnal II, 1997-2003 [Journal II, 1997-2003]
Baroane! [Baron !]
Traduction en roumain de 32 poèmes de Leonard Cohen in Mircea Mihăieș, Viața, patimile și cântecele lui Leonard Cohen [La Vie, les passions et les chansons de Léonard Cohen]
Orbitor. Aripa dreaptă (L'Aile tatouée)
Dublu album [Double album]
Nimic. Poeme (1988-1992) [Rien. Poèmes]
Frumoasele străine (Les Belles Étrangères)
Zen. Jurnal 2004-2010 [Zen, journal 2004-2010]
Ochiul căprui al dragostei noastre [L'Œil brun de notre amour]
Fata de la marginea vieții, povestiri alese [La Fille au bord de la vie, contes choisis]
Poezia [La Poésie]
Solenoid (Solénoïde)
Peisaj după isterie, [Paysage d'après l'hystérie], recueil d'articles parus entre 2007 et 2017
Hanta- Messages : 1591
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 35
Re: Mircea Cãrtãrescu
Solénoïde

J'ai pensé à Foster Wallace qui se serait marié avec Kafka.
Il est dit que c'était le chef d'oeuvre de l'auteur et en effet c'est un livre assez extraordinaire, dans le sens où il sort de l'ordinaire. Par son nombre de pages conséquent, mais qui file vite, par son rythme très saccadé et ses nombreuses digressions, par son flot fébrile de réflexions et d'analyses mélangés à de simples événements dans le Bucarest soumis au communisme. période intéressant dans un pays qu'on connait mal en France alors que sa culture littéraire notamment est riche. Il est impossible de décrire le sentiment que l'on ressent lors de la lecture si ce n'est d'être perdu et d'aimer cela.
Le style est élégant, assez vif, voire nerveux mais alternant avec des descriptions lentes et contemplatives. Tout est déséquilibré dans ce roman et c'est pour cela qu'il est grand.

J'ai pensé à Foster Wallace qui se serait marié avec Kafka.
Il est dit que c'était le chef d'oeuvre de l'auteur et en effet c'est un livre assez extraordinaire, dans le sens où il sort de l'ordinaire. Par son nombre de pages conséquent, mais qui file vite, par son rythme très saccadé et ses nombreuses digressions, par son flot fébrile de réflexions et d'analyses mélangés à de simples événements dans le Bucarest soumis au communisme. période intéressant dans un pays qu'on connait mal en France alors que sa culture littéraire notamment est riche. Il est impossible de décrire le sentiment que l'on ressent lors de la lecture si ce n'est d'être perdu et d'aimer cela.
Le style est élégant, assez vif, voire nerveux mais alternant avec des descriptions lentes et contemplatives. Tout est déséquilibré dans ce roman et c'est pour cela qu'il est grand.
Hanta- Messages : 1591
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 35
Re: Mircea Cãrtãrescu
Oui, ça attire l'attention
Est-ce que tu pourrais nous mettre un petit extrait ?

Est-ce que tu pourrais nous mettre un petit extrait ?
Quasimodo- Messages : 5431
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 27
Re: Mircea Cãrtãrescu
N'arrivant plus à remettre la main sur le livre voici un extrait retrouvé sur Babelio et qui exprime bien le style :
- Spoiler:
- Je suis dans un puits profond, ou plutôt dans un gigantesque clocher, vide à l’intérieur. De très haut pendent vers moi d’innombrables cordages, de tous les diamètres, depuis le fil d’araignée jusqu’aux vraies cordes, grosses comme le bras. Il y en a des centaines. Si je tire sur l’un deux, très haut sonne une clochette, une cloche en cuivre ou l’énorme bourdon d’une cathédrale. Mais ce n’est pas ce que j’ai en tête. Je dois m’évader de ce sinistre puits de crasse. Il n’y a pas d’autre moyen que de partir vers le haut, vers l’invisible ciel du dessus, plein de cloches invisibles.
Alors je commence, comme une araignée maladroite, à me hisser le long des cordes en provoquant une horrible cacophonie de tintements et tout un tintouin de vibrations cuivrées. Avec le temps, à force de grimper, j’observe que je monte plus efficacement si j’attrape les cordes dans l’ordre, passant méthodiquement et à l’instinct des cordes fines aux plus grosses et retour. Je commence à faire des gammes et des arpèges, puis des petites mélodies, je découvre l’harmonie et le contrepoint et je reconnais le modèle caché des premières fugues. Quand j’arrive à composer des pièces plus compliquées, je sens que je m’élève, à l’intérieur du tube du clocher en volant, comme si j’avais des ailes.
Au bout de plusieurs années d’escalade sur les cordes, cordelettes, filins et fils qui m’entaillent les mains, j’arrive à une musique suprême. À présent, je m’élève, porté par elle, à une vitesse fantastique, comme une balle de fusil en or dans un canon rayé. Les sons se concrétisent, deviennent matière. Là-haut, j’en fais une cymbale de lumière pure de photons figés, aussi durs que le diamant, contre laquelle je m’écrase, salissant la merveille de sang et de cervelle, d’urine et de dents brisées.
Et ce n’est que comme ça, libéré de l’écorce de mes organes, de ma peau et de mes sens, que je pénètre dans le monde du dessus.
Hanta- Messages : 1591
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 35
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Europe centrale et orientale
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