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Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio

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Message par Aventin Lun 22 Juil - 22:54

Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio

Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio Le_cle10

Né à Nice le 13 avril 1940.

Biographie (sommaire):

Écrivain de langue française, de nationalités française et mauricienne.

Il connaît très vite le succès avec son premier roman publié, Le Procès-verbal (1963). Jusqu’au milieu des années 1970, son œuvre littéraire porte la marque des recherches formelles du Nouveau Roman. Par la suite, influencé par ses origines familiales, par ses incessants voyages et par son goût marqué pour les cultures amérindiennes, Le Clézio publie des romans qui font une large part à l’onirisme et au mythe (Désert et Le Chercheur d’or), ainsi que des livres à dominante plus personnelle4, autobiographique ou familiale (L’Africain). Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages de fiction (romans, contes, nouvelles) et d’essais.

Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2008, en tant qu’« écrivain de nouveaux départs, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, explorateur d’une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante. »

Source wikipedia

Bibliographie:
NB: Amputée de ses ouvrages en catégorie jeunesse.

Romans, nouvelles et récits:
1963 Le Procès-verbal, roman, Gallimard,  
1964 Le Jour où Beaumont fit connaissance avec sa douleur, nouvelle, Mercure de France,
1965 La Fièvre, nouvelles, Gallimard,
1966 Le Déluge, roman, Gallimard, .
1967 Terra Amata, roman, Gallimard,
1969 Le Livre des fuites, roman, Gallimard,
1970 La Guerre, roman, Gallimard,
1973 Les Géants, roman, Gallimard,
1975 Voyages de l'autre côté, nouvelles, Gallimard,
1978 Mondo et autres histoires, contes, Gallimard,
1980 Désert, roman, Gallimard,
1982 La Ronde et autres faits divers, nouvelles, Gallimard,
1985 Le Chercheur d'or, roman, Gallimard,
1986 Voyage à Rodrigues, roman, Gallimard,
1989 Printemps et autres saisons, roman, Gallimard,
1991 Onitsha, roman, Gallimard, Paris, 1991,
1992 Étoile errante, roman, Gallimard,
1992 Pawana, roman, Paris, Gallimard,
1995 La Quarantaine, roman, Gallimard,
1996 Poisson d'or, roman, Gallimard,
1999 Hasard, suivi de Angoli Mala, romans, Gallimard,
2000 Cœur brûle et autres romances, nouvelles, Gallimard,
2000 L'enfant de sous le pont, roman,
2000 Fantômes dans la rue, éditions Elle, Aubin Imprimeur,
2003 Révolutions, roman, Gallimard,
2004 L'Africain, portrait de son père, Mercure de France,
2006 Ourania, roman, Gallimard,
2008 Ritournelle de la faim, roman, Gallimard,
2011 Histoire du pied et autres fantaisies, nouvelles, Gallimard,  

Essais et idées:
1967 L'Extase matérielle, Gallimard,
1971 Haï, Skira, « Les Sentiers de la création »,
1973 Mydriase, illustrations de Vladimir Veličković, Fata Morgana,
1978 Vers les icebergs, Fata Morgana,
1978 L'Inconnu sur la terre, Gallimard,
1980 Trois villes saintes, Gallimard,
1981 Civilisations amérindiennes, Arléa,
1988 Le Rêve mexicain ou la pensée interrompue, Gallimard,
1993 Diego et Frida, Stock,
1995 Ailleurs, entretiens avec Jean-Louis Ezine, Arléa,
1997 La Fête chantée, Gallimard,
1997 Gens des nuages (avec Jémia Le Clézio, photographies de Bruno Barbey), récit de voyage, Stock,
2006 Raga. Approche du continent invisible, Le Seuil,
2007, Ballaciner, Gallimard,
Le schizo et les langues.


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Message par Aventin Lun 22 Juil - 22:55

Voyage à Rodrigues

Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio Rodrig10

Récit romancé, 1986, 135 pages environ.

Il s'agit d'une relecture, à rebrousse-poil, puisque j'ai envie ces prochaines semaines de relire aussi Le chercheur d'or, qu'on lit en principe avant (voir même L'Africain, histoire de caser ça en trilogie).

Le Clézio m'agace quand il brasse en rond dans ces pages surchargées d'emphase une espèce de vacuité que je peine à prendre pour du souffle (Désert, par exemple, je n'ai jamais pu aller au-delà des premiers paragraphes):
Il est des auteurs que l'on aimerait voir foisonner, se laisser aller à une faconde verbeuse, et d'autres dont on souhaiterait qu'ils se continssent.

135 pages, c'est pourtant bref, mais cela eût pu être écrit sans dommage, à mon humble avis, en 75-80 pages, format nouvelle.
Ce qui fait sujet, c'est un parcours, idéalement d'ordre initiatique, de l'auteur qui tente de mettre ses pas dans ceux de son grand-père, qui a cherché là en vain un trésor de corsaire, entre 1902 et 1930, avec un acharnement des plus rares.

Comme son grand-père s'avéra un gros traqueur de signes et un déchiffreur d'énigme codée, l'auteur effectue un glissement, de signe à signifiant, d'encodages à symbolique, se demandant si, en fin de compte, il n'y a pas là les éléments d'un langage personnel, dont il devient de facto le dépositaire: avec les quelques descriptions, exotiques à souhait, de l'ile, c'est dans l'abord de cette problématique-là qu'il faut rechercher les meilleures pages.

La fin du livre, transcription de son grand-père dans la généalogie des Le Clézio, nous transporte à Eurêka, la munificente demeure familiale mauricienne d'où le grand-père fut expulsé par ses créanciers, et son jardin d'abondance, et la montagne Ory, le Pouce, le Piether Both, toutes éminences bien connues des lecteurs de Malcolm de Chazal.  

La quête de l'auteur est sans fin, nous le comprenons, ainsi que la recherche acharnée du trésor le fut pour son grand père.
Au final tout de même une bien belle lecture, sur un thème...en or, et dans des lieux lointains et esseulés, que Le Clézio nous restitue à merveille: allez vers ces pages sans crainte.

page 63 a écrit:Mais ce trésor, qu'était-il ? Ce n'était pas le butin des rapines de quelques pilleurs des mers, vieux bijoux, verroteries destinées aux indigènes de la côte des Cafres ou des Moluques, doublons ou rixdales. Ce trésor, c'était donc la vie, ou plutôt la survie. C'était ce regard intense qui avait scruté chaque détail de la vallée silencieuse, jusqu'à imprégner les roches et les arbustes de son désir. Et moi, aujourd'hui, dans la vallée de l'Anse aux Anglais, je retrouvais cette interrogation laissée en suspens, j'avançais sur ces cartes anciennes, sans plus savoir si c'étaient celles de l'écumeur de mer ou celles de mon grand-père qui l'avait traqué.


Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio Anse_a10
L'Anse aux Anglais, à Rodrigues.






Mots-clés : #famille #insularite #lieu #temoignage #xxesiecle
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Message par Bédoulène Lun 22 Juil - 23:00

merci Aventin (jamais lu l'auteur ) mais ce voyage peut-être

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Message par Tristram Mar 23 Juil - 1:11

Merci Aventin pour avoir ravivé ce vieux souvenir de lecture, assez marquant pour que je m'en souvienne quelques décennies plus loin : je revois/ revis les allées et venues du narrateur dans le lit à sec du rio, en quête d'un signe de l'ancêtre !
Par contre des lectures comme Le Procès-verbal m'ont plus indigéré... J'ai apprécié ses prises de position humano-écologiques, ses évocations de lieux lointains, et cet ouvrage qui a laissé des traces recopiées :
« Ville, la grande ville infinie, c’est peut-être simplement l’invention de la peur des hommes. Pas un refuge, ni une cachette, mais un faisceau de harpons dentés où flottent de vieux lambeaux de peau, et qui ne cesse pas d’être tourné vers le corps lointain de l’immense baleine du ciel. »

« Je veux fuir dans le temps, dans l’espace. Je veux fuir au fond de ma conscience, fuir dans la pensée, dans les mots. Je ceux tracer ma route, puis la détruire, ainsi, sans repos. Je veux rompre ce que j’ai créé, pour créer d’autres choses, pour les rompre encore. C’est ce mouvement qui est le vrai mouvement de ma vie : créer, et rompre. Je veux imaginer, pour aussitôt effacer l’image. Je veux, pour éparpiller mieux mon désir, aux quatre vents. »

« Fleuves.
Fleuves.
Racines de la mer »

« Les vraies vies n’ont pas de fin. Les vrais livres n’ont pas de fin.

(À suivre.) »
Jean-Marie Gustave Le Clézio, « Le livre des fuites »

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Message par Plume Ven 30 Aoû - 22:23

.


Dernière édition par Plume le Sam 31 Aoû - 4:20, édité 1 fois
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Message par Invité Ven 30 Aoû - 22:32

Plume a écrit:Je n'ai également jamais pu lire Le Clézio... bizarre...

Décidément, je n'ai pas de chance ! Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio 3638472714  ( voir autre fil ! )


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Message par Plume Ven 30 Aoû - 22:36

Oui Kashmir, je te répondais...

Dès que je le lis, je te fais signe!
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Message par Invité Sam 31 Aoû - 7:32

J'avais bien aimé son premier roman, Le procès-verbal.
Ensuite moins convaincu par un recueil de nouvelles, je ne me souviens plus du titre cela dit.
Mais j'en lirai d'autres. Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio 1304972969

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Message par Tristram Ven 18 Oct - 21:07

Le procès-verbal

Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio Le_pro10

Le personnage central est Adam Pollo, un jeune homme squattant une villa du Midi près de la mer, oisif et meublant son tædium vitæ de menues occupations ludiques, telles que suivre un chien, correspondre avec son amie Michèle (nonobstant de manifestes difficultés de communication sociale ‒ d’ailleurs la jeune femme est peut-être imaginaire) ; c’est un pur produit de son auteur, et revendiqué comme tel :
« Il n’y avait rien, dans la composition même de ces choses horribles, qui lui indiquât de façon certaine s’il sortait de l’asile ou de l’armée. »

« …] l’important, c’est de toujours parler de façon à être écrit ; comme ça, on sent qu’on n’est pas libre. On n’est pas libre de parler comme si on était soi. Et voilà, on se confond mieux. On n’est plus seul. On existe avec le facteur 2, ou 3, ou 4, et plus avec ce satané facteur 1. Tu comprends ? »
D’ailleurs la lettre liminaire de Le Clézio est édifiante ; elle commence ainsi :
« J’ai deux ambitions secrètes. L’une d’elles est d’écrire un jour un roman tel, que si le héros y mourait au dernier chapitre, ou à la rigueur était atteint de la maladie de Parkinson, je sois accablé sous un flot de lettres anonymes et ordurières.
De ce point de vue, je le sais, le "Procès-verbal" n’est pas tout à fait réussi. Il se peut qu’il pèche par excès de sérieux, par maniérisme et verbosité ; la langue dans laquelle il est écrit évolue du dialogue para-réaliste à l’ampoulage de type pédantiquement almanach. »
L’ensemble paraît daté, et pas uniquement à cause des tranches de vie des années soixante :
« Un type italien, assis sur un banc, sort un paquet de cigarettes italiennes de sa poche. Le paquet est aux trois quarts vide, si bien que le nom, "Esportazione" se dépare de sa richesse et flotte sur les flancs du papier comme un fanion flapi. Il sort une cigarette, et ce qu’on pouvait attendre arrive : il fume. Il regarde les seins d’une jeune fille qui marche. Les pull-overs collants, genre marinier, qu’on vend à Prisunic. Deux seins.
À force de blocs, d’immenses rectangles gris, de ciment sur ciment, et de tous ces lieux anguleux, on passe vite d’un point à un autre. On habite partout, on vit partout. Le soleil s’exerce sur le granule des murs. À force de cette série de villes anciennes et nouvelles, on est planté en plein dans le tumulte de la vie : on vit comme dans des milliers de bouquins accumulés les uns sur les autres. Chaque mot est une incidence, chaque phrase une série d’incidences du même ordre, chaque nouvelle une heure, ou plus, ou moins, une minute, dix, douze secondes. »
Dans ce texte expérimental qui ressort au Nouveau Roman (utilisation du & pour "et", chapitres repérés par une lettre de l’alphabet en majuscule à leur début, texte en gras ou barré, etc.), quelques détails troublants, comme les termes « excavités », « cossidés » (lépidoptères, dont le gâte-bois) et « losangulaire » ou le verbe luminer (attesté en moyen français), le probable néologisme « circonférique », l’emploi de « prostase » (du grec supériorité, prédominance), et la référence au Parsidol (un antiparkinsonien ?) sont autant de signes que peut-être il y aurait quelque chose de cryptique à découvrir.
Une théorie particulièrement excentrique est exposée à la fin du chapitre N. :
« Pour donner un autre exemple d’une folie devenue familière à Adam, on pourrait parler de cette fameuse Simultanéité. La Simultanéité est un des éléments nécessaires à l’Unité qu’Adam avait un jour pressentie, soit au cours de l’histoire du Zoo, soit à cause du Noyé, soit à propos de bien d’autres anecdotes qui sont volontairement oubliées ici. La Simultanéité est l’anéantissement total du temps et non du mouvement ; cet anéantissement doit être conçu, non pas forcément sous forme d’expérience mystique, mais par un recours constant à la volonté d’absolu dans le raisonnement abstrait. Il s’agit, à propos d’un acte quelconque, mettons, fumer une cigarette, de ressentir indéfiniment durant le même geste, les millions d’autres cigarettes vraisemblablement fumées par des millions d’autres individus sur la terre. Sentir des millions de légers cylindres de papier, écarter les lèvres et filtrer quelques grammes d’air mélangé de fumée de tabac ; dès lors, le geste de fumer devient unique. Il se métamorphose en un Genre ; le mécanisme habituel de la cosmogonie et de la mythisation peut intervenir. Ce qui est, en un sens, aller en direction opposée au système philosophique normal, qui part d’un acte ou d’une sensation, pour aboutir à un concept facilitant la connaissance.
Ce processus, qui est celui des mythes en général, comme, par exemple, la naissance, la guerre, l’amour, les saisons ou la mort, peut être appliqué à tout : chaque objet, une éclisse d’allumette sur une table d’acajou verni, une fraise, le son d’une horloge, la forme d’un Z sont récupérables sans limite dans l’espace et le temps. Et, à force d’exister des millions et des milliards de fois, en même temps que leur fois, ils deviennent éternels. Mais leur éternité est automatique : ils n’ont nul besoin d’avoir jamais été créés, et se retrouvent en tous siècles et en tous lieux. »
Adam écrit longuement dans un cahier ; il y note :
« Procès-Verbal d’une catastrophe
chez les fourmis. »
Le procès-verbal, c’est celui d’une jeunesse mal à l’aise dans la société ; à la fin du livre (paru en 1963), Le Clézio prédit même une suite à cette histoire…
Interpellé après avoir harangué la foule, Adam sera interné dans un asile où des étudiants (« comme vous », c'est-à-dire lui) viennent l’interroger pour un diagnostic ; ils discutent entr’eux :
« "C’est intelligent, tout ça" dit le type à lunettes. "Mais c’est tout ce qu’on peut en dire…"
"Ça ne veut rien dire, c’est de l’amphigouri métaphysique" coupa un autre étudiant. »

« Parce que c’est de la littérature. Tout bonnement. Je sais, on fait tous de la littérature, plus ou moins, mais maintenant, ça ne va plus. Je suis vraiment fatigué de – C’est fatal, parce qu’on lit trop. On se croit obligé de tout présenter sous une forme parfaite. On croit toujours qu’il faut illustrer l’idée abstraite avec un exemple du dernier cru, un peu à la mode, ordurier si possible, et surtout – et surtout n’ayant aucun rapport avec la question. Bon Dieu, que tout ça est faux ! Ça pue la fausse poésie, le souvenir, l’enfance, la psychanalyse, les vertes années et l’histoire du Christianisme. On fait des romans à deux sous, avec des trucs de masturbation, de pédérastie, de Vaudois, de comportements sexuels en Mélanésie, quand ce ne sont pas les poèmes d’Ossian. »
Je ressens ce roman comme situé dans le sillage de La nausée de Sartre et de L’étranger de Camus ; une vague démonstration existentialiste, presque absurde, vide voire philosophico-creuse…

Mots-clés : #jeunesse #nouveauroman #xxesiecle

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Message par animal Sam 19 Oct - 8:29

Indigeste ?

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Message par Invité Sam 19 Oct - 8:37

moi c'est le côté original de la narration qui m'avait plu.
T'as pas aimé non plus La nausée et L'étranger ? Jean-Marie Gustave [J.M.G] Le Clézio 3945176875

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Message par Armor Sam 19 Oct - 10:58

Oups, j'envisageais de le lire après en avoir pas mal entendu parler, mais ça n'est clairement pas pour moi.

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Message par Tristram Sam 19 Oct - 12:08

Ça m'a paru assez fastidieux (comme à mon premier essai il y a 40 ans), mais c'est peut-être voulu par Le Clézio : une "incarnation" du personnage et de ses pensées. J'avais auparavant apprécié La nausée et L'étranger, mais après tout ce ne sont pas non plus des lectures "agréables"... Sinon je ne sais pas d'où me vient ce parti pris un peu répugné pour un texte qui autrement aurait pu me passionner, si ce n'est peut-être d'une identification trop facile à Adam, un rappel trop proche de la lamentable atonie dans ces âges-là (y compris théorie farfelue), genre néantise d'ado pas fini dans l'air du temps de ces années-là...

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Message par Tristram Lun 21 Oct - 1:31

Pour alimenter le débat, sans d'ailleurs défendre cet avis, je cite le Chevillard Autofictif du jour :
Et si toute la singularité littéraire de Le Clézio tenait au seul fait d’être un grand blond à Maurice et au Mexique ?

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Message par Bédoulène Lun 21 Oct - 7:58

comme dit, jamais lu donc pas d'avis sur l'auteur ; Chevillard défendra le sien ! Smile


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Message par Chamaco Jeu 4 Mar - 20:09

A Nice dans les années soixante Le Clezio etait à l'image de la Nouvelle Vague du cinema, c'etait la jeunesse, l'innovation dans un monde de personnes agées, il se demarquait par son ecriture, dans les milieux branchés de la Côte d'Azur
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Message par Nadine Sam 6 Mar - 10:15

J'avais adoré Lullaby, adolescente. Une écriture qui m'avait paru très bien transcrire la lumière, le vent, la sensorialité.

Après cela, j'avais préféré lire des auteurs moins gracieux. Je ne sais plus lequel de ses romans j'ai aussi lu, mais la magie était perdue.

Lullaby me reste, comme une petite pépite de grâce.
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