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Message par animal Dim 24 Oct - 21:02

je ne sais plus si j'ai tout lu d'elle ou pas... la relecture serait une option aussi. ton commentaire donne envie Dreep !

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Message par bix_229 Lun 25 Oct - 15:53

animal a écrit:je ne sais plus si j'ai tout lu d'elle ou pas... la relecture serait une option aussi. ton commentaire donne envie Dreep !
La Pochethèque a édité Romans et Nouvelles à un très bon prix.
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Message par Dreep Ven 30 Sep - 16:45

L'Horloge sans aiguilles

Carson McCullers - Page 2 Horloge

Brutale, assassine, ou douce comme un dernier printemps ; ignorée faute d’aiguille ou d’aiguillon, la mort n’en attend pas moins son heure à Milan, petite ville « tranquille » de l’état de Géorgie. Évidemment, vu le contexte historique ― la ségrégation raciale est alors sur le point d’être démantelée ― vu les tensions larvées qui en découlent, il faut prendre ce « tranquille » avec des pincettes. C’est une apparence. Tous les personnages de L’Horloge sans aiguilles sont occupés par autre chose. Oui, même le juge Clane (sudiste nostalgique), même Sherman Pew, lesquels entrelardent leurs visions de l’Histoire de passions égotistes. Ce n’est rien d’autre, dans l’un ou l’autre cas, qu’une affaire personnelle. L’engrenage du destin individuel dicte ses lois ; la mort, la maladie, la solitude accaparent l’esprit, quand ce n’est pas tout simplement des détails matériels. Seul Jester Clane fait plus ou moins exception « dans l’idéalisme de sa jeunesse » dirait son grand-père, le juge. Mais ce qui est manifeste dans L’Horloge sans aiguilles est la façon dont les personnages s’ignorent superbement (même entre proches), non pas par mépris, mais par aveuglement. Cette façon de fixer un point, comme si tout le sens de sa vie en dépendait, et de ne pas voir ce qui se passe dans sa propre maison et à l’extérieur. Tout le long du roman, Carson McCullers évoque cette cécité particulière avec beaucoup de justesse et d’humour, surtout dans le premier tiers du roman. La suite m’a un peu moins convaincu, dans ces quêtes d’identité qui font l’objet de nombreuses pistes, et même d’un certain suspens, pour des motifs assez peu clairs. Peut-être une façon de montrer que les personnages se trouvent les chemins qu’ils peuvent, et que par-delà leurs différences, ils s’y rencontrent.
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Message par Bédoulène Ven 30 Sep - 21:44

merci Dreep, je note.

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Message par Tristram Dim 16 Oct - 13:23

La Ballade du café triste et autres nouvelles

Carson McCullers - Page 2 La_bal10

La novella éponyme du recueil est racontée par un narrateur omniscient et moraliste, et s’apparente à un conte.
Le magasin de Miss Amelia Evans devint un café dans cette petite ville désolée. Elle est solitaire, d’apparence masculine, avec un léger strabisme, aime à faire des procès et à soigner gratuitement ; étonnamment, elle accueille Cousin Lymon, un bossu apparemment apparenté, et qui aime à attiser la discorde. Elle fut mariée à un tisserand nommé Marvin Macy, beau gars « hardi, intrépide et cruel », étrangement tombé amoureux d’elle et qui devint un bandit lorsqu’elle le chassa.
« Son mariage n’avait duré que dix jours. Et la ville éprouva cette satisfaction particulière qu’éprouvent les gens lorsqu’ils voient quelqu’un terrassé d’une abominable manière. »
Sorti de prison, Macy revient et la supplante dans l’esprit de Lymon, jusqu’à l’affrontement final. Ces personnages principaux sont ambivalents, avec des réactions inattendues, paradoxales et contradictoires, et ces amours bancals finissent mal.
« Ils attendaient, simplement, en silence, sans savoir eux-mêmes ce qu’ils attendaient. C’est exactement ce qui se passe à chaque période de tension, quand un grand événement se prépare : les hommes se rassemblent et attendent. Au bout d’un temps plus ou moins long, ils se mettent à agir tous ensemble. Sans qu’intervienne la réflexion ou la volonté de l’un d’entre eux. Comme si leurs instincts s’étaient fondus en un tout. La décision finale n’appartient plus alors à un seul, mais au groupe lui-même. À cet instant-là, plus personne n’hésite. Que cette action commune aboutisse au pillage, à la violence, au meurtre, c’est affaire de destin. »

« Celui qui est aimé ne sert souvent qu’à réveiller une immense force d’amour qui dormait jusque-là au fond du cœur de celui qui aime. En général, celui qui aime en est conscient. Il sait que son amour restera solitaire. Qu’il l’entraînera peu à peu vers une solitude nouvelle, plus étrange encore, et de le savoir le déchire. Aussi celui qui aime n’a-t-il qu’une chose à faire : dissimuler son amour aussi complètement et profondément que possible. Se construire un univers intérieur totalement neuf. Un étrange univers de passion, qui se suffira à lui-même. »

« La valeur, la qualité de l’amour, quel qu’il soit, dépend uniquement de celui qui aime. C’est pourquoi la plupart d’entre nous préfèrent aimer plutôt qu’être aimés. La plupart d’entre nous préfèrent être celui qui aime. Car, la stricte vérité, c’est que, d’une façon profondément secrète, pour la plupart d’entre nous, être aimé est insupportable. Celui qui est aimé a toutes les raisons de craindre et de haïr celui qui aime. Car celui qui aime est tellement affamé du moindre contact avec l’objet de son amour qu’il n’a de cesse de l’avoir dépouillé, dût-il n’y trouver que douleur. »

« Mais ce n’est pas seulement la chaleur, la gaieté, les divers ornements qui donnaient au café une importance si particulière et le rendaient si cher aux habitants de la ville. Il y avait une raison plus profonde – raison liée à un certain orgueil inconnu jusque-là dans le pays. Pour comprendre cet orgueil tout neuf, il faut avoir présent à l’esprit le manque de valeur de la vie humaine [« the cheapness of human life »]. Une foule de gens se rassemblait toujours autour d’une filature. Mais il était rare que chaque famille ait assez de nourriture, de vêtements et d’économies pour faire la fête. La vie devenait donc une lutte longue et confuse pour le strict nécessaire. Tout se complique alors : les choses nécessaires pour vivre ont toutes une valeur précise, il faut toutes les acheter contre de l’argent, car le monde est ainsi fait. Or vous connaissez, sans avoir besoin de le demander, le prix d’une balle de coton ou d’un litre de mélasse. Mais la vie humaine n’a pas de valeur précise. Elle nous est offerte sans rien payer, reprise sans rien payer. Quel est son prix ? Regardez autour de vous. Il risque de vous paraître dérisoire, peut-être nul. Alors, après beaucoup d’efforts et de sueur, et vu que rien ne change, vous sentez naître au fond de votre âme le sentiment que vous ne valez pas grand-chose. »
D’autres textes plus courts témoignent aussi chez Carson McCullers de son souci des plus faibles et déshérités (les Noirs, les Juifs, les enfants, les éclopés, les handicapés, les différents, etc.), de son sens des détails, et de ses connaissances de musicienne. Ce dernier point est notamment valable pour deux textes où s’ébauche Le cœur est un chasseur solitaire : Les Étrangers, histoire d’un Juif ayant fui l’Allemagne où montait le nazisme qui voyage en bus vers le Sud où il espère recréer un foyer pour lui et sa famille :
« Un chagrin de cet ordre (car le Juif était musicien) ressemble plutôt à un thème secondaire qui court avec insistance tout au long d’une partition d’orchestre – un thème qui revient toujours, à travers toutes les variations possibles de rythme, de structure sonore et de couleur tonale, nerveux parfois sous le léger pizzicato des cordes, mélancolique d’autres fois derrière la rêverie pastorale du cor anglais, éclatant soudain dans l’agressivité haletante et suraiguë des cuivres. Et ce thème reste le plus souvent indéchiffrable derrière tant de masques subtils, mais son insistance est si forte qu’il finit par avoir, sur l’ensemble de la partition, une influence beaucoup plus importante que la ligne de chant principale. Il arrive même qu’à un signal donné, ce thème trop longtemps contenu jaillisse tel un volcan en plein cœur de la partition, faisant voler en éclats les autres inventions musicales, et obligeant l’orchestre au grand complet à reprendre dans toute sa violence ce qui demeurait jusque-là étouffé. »
… et Histoire sans titre, où un jeune revient à sa famille après être parti trois ans plus tôt :
« Son passé, les dix-sept années qu’il avait passées chez lui, se tenaient devant lui comme une sombre et confuse arabesque. Le dessin en était incompréhensible au premier regard, semblable à un thème musical qui se développe en contrepoint, voix après voix, et qui ne devient clair qu’à l’instant où il se répète. »

« Tout le monde, un jour ou l’autre, a envie de s’en aller – et ça n’a rien à voir avec le fait qu’on s’entende ou qu’on ne s’entende pas avec sa famille. On éprouve le besoin de partir, poussé par quelque chose qu’on doit faire, ou qu’on a envie de faire, et certains même partent sans savoir exactement pourquoi. C’est comme une faim lancinante qui vous commande d’aller à la recherche de quelque chose. »

\Mots-clés : #amour #discrimination #famille #nouvelle #psychologique #social #solitude

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Dim 16 Oct - 20:48

merci Tristram, ça pourrait me plaire

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Message par Pinky Dim 13 Nov - 10:26

Illuminations et nuits blanches

Carson McCullers - Page 2 M0226410

L’ouvrage comporte trois parties :
• Illuminations et nuits blanches ou Autobiographie inachevée
• La correspondance de Carson et Reeves pendant la Seconde Guerre mondiale
• Trois nouvelles
  1. Hush, little baby
    o L’homme d’en haut
    o La Marche

• Une biographie de Carson

Je n’ai pas lu la correspondance et j'ai découvert cette auteure grâce à ce livre qui était dans ma bibliothèque.

L’autobiographie inachevée est courte, une centaine de pages. Elle comporte des éléments concernant sa jeunesse, ses relations avec sa mère, sa rencontre avec Reeves et les nombreuses rencontres d’amis artistes ou non, aux Etats-Unis et en France. Carson y évoque aussi ses soucis de santé qui finiront par avoir raison d’elle à 50 ans mais aussi ses affinités littéraires.

« L’une des lectures qui m’ont le plus marquée est sans conteste celle de Dostoïevski – et Tolstoï bien sûr, que je mets plus haut que tout. Mon admiration pour Katherine Mansfield s’est atténuée à mesure que je grandissais, et je ne la lis guère aujourd’hui, mais je dois reconnaître qu’elle a un jugement critique d’une justesse incroyable. Je me souviens de ce qu’elle reproche à L’Idiot, et à Nastassia Philippovna en particulier. Ce personnage me déroute aussi. Comment une femme aussi intransigeante peut-elle accepter des bijoux d’un homme qu’elle connaît à peine ? On y passe d’une scène incroyable à une autre, plus incroyable encore. Ainsi ce feu qu’allume Nastassia pour brûler les billets de banque devant Gania. On croirait lire une histoire du magazine  True Story, mais quelle intense et réelle émotion dégage cette scène….
La plupart des gens considèrent Tolstoï comme le plus grand romancier qui ait existé – je ne peux qu’ajouter : moi aussi. […] Pour en revenir aux écrivains, je relis régulièrement E.M. Forster. Mary Mercer m’a lu à haute voix Où les anges ont peur d’avancer, et ça a été un des moments les plus gais de ma vie. Nous étions sans cesse pliées de rire. Je me permettrai d’ajouter que Katherine Mansfield s’est montrée complètement aveugle en ce qui concerne Forster, à moins qu’elle n’ait eu des raisons personnelles de ne pas l’aimer.  De mon côté, je suis complètement aveugle par rapport à Virginia Woolf. J’ai essayé tant que j’ai pu sans parvenir à m’y intéresser. C’est d’autant plus surprenant  que la plupart de mes amis lui vouent un véritable culte et que je connais très bien le groupe de Bloomsbury. »

« Cette semaine, j’ai relu Gens de Dublin. Je trouve miraculeux  qu’une telle impulsion poétique ait pu jaillir des rues encrassées de Dublin. Je relis chaque année Portrait de l’artiste en jeune homme. Pour Ulysse, même s’il a influencé de nombreux écrivains, c’est une nourriture trop compacte pour moi. Quant à Finnegans Wake, c’est hors de ma portée. Je ne me laisse prendre qu’au rythme étrangement poétique du passage Anna Livia Plurabelle.  Joyce avait une fille psychotique. Il lui parlait dans un langage qu’ils étaient seuls à comprendre. Presque aveugle pendant une longue partie de sa vie, il est mort sur une table d’opération Le jour de l’enterrement, sa fille a surveillé de très près le cercueil de son père, pendant qu’on le descendait dans la fosse et qu’on le recouvrait de terre. Puis elle a dit :
« - il est complètement enfoui dans le sol maintenant et il entend tout ce qu’on dit. Malin pas vrai ?"

Je ferai à part le commentaire des nouvelles.
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Message par Bédoulène Dim 13 Nov - 17:38

merci Pinky, à suivre donc

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Message par Pinky Lun 14 Nov - 8:09

Illuminations et nuits blanches
Les nouvelles



Les trois nouvelles publiées dans cet ouvrage sont les dernières écrites par Carson Mc Cullers.

Hush, little baby

Nabisco, quinze ans, rentre pour la première fois dans une école "déségréguée", la peur au ventre. Ses parents la pousse y voyant une manière d'émancipation. Les enseignants accueillent avec recul les élèves noirs, les insultes racistes fusent mais Nabisco se fait une amie blanche, Rose.
Quelques pages pour décrire les réticences, les obstacles qui accompagnent les débuts d'une mixité raciale voulue par la loi et vécue par les enfants.

L'Homme d'en Haut

Lucilla Jenkins croyait en Dieu et qu'il fallait avancer du bon pied.
Elle rencontre Rufus dont elle tombe amoureuse. "Rufus, si lent, si attirant, si désinvolte" avec qui elle a cinq enfants. Rufus part et la laisse les élever tant bien que mal. Leur unique fille Mélanie tombe enceinte et Lucilla élève la petite Georgia à laquelle elle s'attache. Mais Georgia ne survit pas à une pneumonie. Lucilla sort dans son jardin et regarde le ciel.
" Elle alla chercher ses lunettes .Et c'était vrai. Dans une belle robe ondoyante, du blanc le plus pur, Georgia Lee se détachait sur ce beau ciel ensoleillé et volait dans les grands espaces du Paradis.Elle regarda longtemps sa petite fille chérie, en adressant à l'Homme d'en haut de longues actions de grâces. Puis, en continuant de penser à Lui, elle regagna sa cuisine et commença à préparer les trois douzaines d'allumettes au fromage qu'on lui avait commandées pour le lunch du Women's club"
Une mère courage dont les enfants tournent mal qui, contre vents et marées, fait vivre sa famille portée par une foi qui peut sembler naïve mais qui la tient debout dans un monde hostile.

La marche
La plus longue des trois nouvelles occupe une trentaine de pages et fait le récit d'une marche pour des Droits civiques ; marche décrétée après l'incendie criminel qui a détruit une église de la communauté noire où se rencontraient blancs et noirs pour échanger.  Dans le car qui les amène vers le départ Jim, jeune blanc y fait la connaissance de Odum, de son âge et noir. La marche de plusieurs jours réunit des dizaines de militants ; elle se heurte aux violences des racistes qui essaient de leur barrer le chemin tandis que de bonnes âmes leur fournissent nourriture et lieux de repos.

Une manière de décrire toute l'hostilité, la violence que l'abolition de la ségrégation a provoqué dans le Sud.  Carson Mc Cullers a voulu encore une fois témoigner toute l'affection qu'elle avait pour ce
"Peuple si doux, peuple si bon, peuple qui berçait notre enfance, scandaleusement humilié pour la seule couleur de sa peau."
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Message par Bédoulène Mar 15 Nov - 18:15

merci Pinky !

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