Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

César Aira

Page 2 sur 2 Précédent  1, 2

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Quasimodo Ven 19 Juin - 13:44

Eh bien j'ai mené l'enquête : les avis sont extrêmement élogieux (le livre est comparé à ceux de Borges, de Schwob, de Bolaño), on en parle comme d'un monument de critique et il s'en trouve plusieurs pour affirmer qu'il pourrait se lire dans l'ordre alphabétique. Apparemment César Aira s'efforce de faire découvrir des auteurs relativement peu connus.
Je suis hameçonné.
Quasimodo
Quasimodo

Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Tristram Ven 19 Juin - 13:52

Engames ! D'ailleurs je n'ai pas regretté ce que j'ai lu de lui.

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Bédoulène Ven 19 Juin - 18:04

bonne découverte Quasi !

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21081
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Tristram Ven 17 Juil - 0:13

La Guerre des gymnases

absurde - César Aira  - Page 2 La_gue10

Le jeune Ferdie Calvino, célèbre présentateur d’une émission pour enfants à la télévision, s’est inscrit dans un gymnase de Flores (quartier de Buenos Aires), le Chin Fu (du nom du propriétaire, un géant), à la recherche de virilité et de maturité :
« …] perfectionner son corps de façon à provoquer “la peur chez les hommes et le désir chez les femmes”. »

« Ferdie savait plus ou moins tout ce qu’il faut savoir sur le sexe, mais il n’avait encore aucune expérience. Il savait que les femmes sont très difficiles à satisfaire sexuellement, que seuls y arrivent des hommes spécialement doués, à force d’acrobaties fantastiques. »
Les démons du Hokkama, un gymnase rival, multiplient leurs attaques… ils prétendent détenir le cerveau de Ferdie… Bizarre légende du « Lièvre légibrérien » (alors que sa mère est atteinte de « léporose »)… L’étrange et l’irrationnel gagnent.
« On ne pouvait rien imaginer de plus incohérent. »
Au fil des péripéties, Ferdie s’interroge sur la réalité.
« ‒ L’art, poursuivit-elle, est depuis toujours la méthode “naturelle” pour augmenter les capacités de perception. »

« ‒ Le Mal guette. La réalité peut devenir réelle d’un instant à l’autre, ce qui signifierait la fin de l’univers. »
Caméo de l’auteur :
« ‒ C’est Aira, un écrivain dégénéré, un ami à lui, dit Valencia. »
Curieux roman (plutôt une novella), dont le fantastique se situerait peut-être entre Kōbō Abe et Boulgakov.

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par animal Ven 17 Juil - 6:10

Tu penses que ça pourrait m'aller comme auteur ?

_________________
Keep on keeping on...
animal
animal
Admin

Messages : 13168
Date d'inscription : 27/11/2016
Localisation : Tours

https://deschosesalire.forumactif.com
  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Tristram Ven 17 Juil - 12:02

Comme tu apprécies Kōbō Abe, ça pourrait le faire ! Ça pourrait faire penser aussi à Raymond Roussel, mais je ne tiens pas à le forcer à entrer dans une case : sa première caractéristique, c'est d'être inclassable.

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Tristram Dim 6 Sep - 14:23

Varamo

absurde - César Aira  - Page 2 Varamo10

1923, Colón (Panamá) : Varamo, « un commis aux écritures de troisième classe », vient de recevoir son salaire en faux billets. Son narrateur-auteur, utilisant le « style indirect libre », relate comme cet étrange personnage subit des évènements étonnants, dans un enchaînement de cause à effet baroque mais plausible, mêlant au récit des réflexions de logique, parfois de métaphysique.
« Varamo était de ces hommes dont on peut user pour une démonstration. »
En fait, ce dont parle Aira, c’est de la fiction littéraire, spécialement d’avant-garde.
« Malgré son format de roman, ce livre est un livre d’histoire littéraire. »

« Les fables étaient entièrement constituées d’intentions. La seule réalité, c’étaient les faits, la sphère de nacre rose de ce qui s’est passé. »

« Si une œuvre éblouit par son innovation et ouvre des chemins inexplorés, il ne faut pas en chercher le mérite dans l’œuvre elle-même, mais dans son action transformatrice sur le moment historique qui l’a engendrée. La nouveauté rend ses causes nouvelles, elle les fait naître rétrospectivement d’elle-même. »
C’est plus bizarre qu’absurde ou fantastique ; viennent à l’esprit Cortázar, Calvino, Chevillard… mais les curieux livres d’Aira sont ceux dont j’ai le plus de mal à rendre compte !
« Le silence créait de minuscules "avant" et "après" dans les successions de la lumière. Le bruit lui-même faisait du bruit, discret, plié. En réalité, pour faire un cauchemar, il n’est pas nécessaire d’en faire un, comme Varamo s’en était rendu compte ce jour-là, avec cette histoire de faux billets. Il suffit de se trouver complètement pris dans une situation donnée. »

« Une fois de plus, il éprouvait quelle part d’inexplicable peut se loger dans ce que l’on sait depuis toujours. »

« Après tout, dans la société capitaliste moderne, chacun veillait sur ses intérêts personnels, et le délit était la forme naturelle de cette attitude. Du coup, la société tout entière vivait dans une atmosphère de délit. »

« Une occasion ne se présente pas toujours. Ou plus exactement, par définition, elle ne se présente jamais. Il le savait bien. Les occasions se présentaient rétrospectivement, une fois passées. »


_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Tristram Dim 4 Avr - 23:37

Les Nuits de Flores

absurde - César Aira  - Page 2 Les_nu10

En ces temps de crise économique, Aldo et Rosita, un couple de retraités du quartier de Flores à Buenos Aires, font partie de l’équipe nocturne de delivery de pizzas − mais si les autres sont des jeunes en mobylette, eux livrent à pied. César Aira observe précisément et avec empathie ce cas sociologique dans son quartier de prédilection. Surviennent, dans la criminalité corollaire de la crise, l’enlèvement et l’exécution de Jonathan, un des motocyclistes – occasion de remarques originales sur le traitement de l’information :
« S’il y a une nouvelle, c’est la télévision qui la donne, elle est vite assimilée et cesse d’être une nouveauté. Il est quasiment impossible d’être surpris, car la surprise se trouve immédiatement reléguée à un passé immédiat, et il ne reste que la répétition. »

« Ceux qui avaient une certaine expérience de la vie, comme Aldo et Rosa, savaient qu’il suffisait d’attendre qu’une autre nouvelle remplace celle-ci. »

« C’était une espèce de cercle vicieux. Il fallait savoir pour pouvoir s’identifier, mais la connaissance déformait les faits. En réalité, il n’y avait rien à raconter, parce qu’il n’y avait pas de temps disponible et que la simultanéité ne se raconte pas. »

« Il fallait toujours être attentif aux décisions de la grande industrie, c’étaient les seules projections sur le futur qui comptaient. »
Apparaît aussi Nardo, une sorte de petit monstre, « un mélange de perroquet et de chauve-souris », puis… beaucoup de choses, dont une enquête policière, de la critique d’art et une plongée dans le monde maléfique de la pègre, non sans rocambolesques rebondissements et métamorphoses, incluant un glissement dans le réalisme magique.
« Les naturalistes trouvent dans de petites modifications de l’environnement les causes de l’extinction d’un oiseau, d’un insecte, d’un cactus… Pourquoi l’assassinat ne serait-il pas une de ces causes ? Il était si difficile de découvrir les coupables… L’impunité circulait, comme une monnaie légale. Ils sentaient que ce n’étaient pas des pizzas qu’ils livraient, mais un message, que plus personne ne comprenait : le message de la disparition de toute chose. »
Ce bref roman combine réflexions sociétales et aventures baroques dans un maelström jubilatoire qui m’a bien plu !

\Mots-clés : #fantastique #social

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Bédoulène Lun 5 Avr - 9:03

merci Tristram, je note

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21081
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Tristram Sam 8 Mai - 16:15

Le congrès de littérature

absurde - César Aira  - Page 2 Le_con11

Le narrateur, César, est écrivain et vit de traductions ; il se rend au congrès de littérature dans la ville de Merida, Venezuela, pour profiter gratuitement du séjour avec piscine, mais surtout pour prélever une cellule d’un « Génie » afin de la cloner :
« Le "Savant fou", bien entendu, c’est moi. Identifier le Génie peut s’avérer plus problématique, mais inutile de se perdre en conjectures : il s’agit de Carlos Fuentes. »
En guise de préambule, il a résolu l’énigme du fil de Macuto, et en lecteur perspicace je gardais cette péripétie à l’esprit en attendant de la voir reparaître, explicitée et/ou incluse dans le puzzle de l’intrigue générale – sans succès, ou plus vraisemblablement ça m’a échappé…
Ce « prologue » donne cette définition de l’unicité individuelle :
« Le fait est (je vais tenter de l’expliquer) que chaque esprit se constitue en accord avec la somme totale de ses expériences, de ses souvenirs et de ses connaissances, et que l’accumulation très personnelle de toutes ces données, qui font qu’il est ce qu’il est, le rend unique. »

« La qualité unique d’un intellectuel peut être saisie, tout simplement, dans la conjonction de ses lectures. »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ensemble est foutraque (si ce mot peut avoir une acception particulière à cet auteur ; j'ai quand même songé à Raymond Roussel). On perçoit néanmoins qu’il s’agit d’une sorte de parabole de l’imaginaire littéraire, un exercice pratique en étonnante démonstration de cette créativité.
« L’idée (très typique de ma part, au point que je crois que c’est l’idée que je me fais de la littérature) avait été de créer quelque chose d’équivalent à ces figures à la fois réalistes et impossibles, comme le Belvédère d’Escher, qui paraissent praticables sur le dessin mais que l’on ne pourrait pas construire parce qu’elles ne sont qu’une illusion de perspective. »
Le déroulement est conçu et présenté comme des permutations de strates de signification (là aussi j’ai certainement pas tout compris).
« Voici venu le moment de réaliser un autre déplacement de niveau, une nouvelle "traduction". »
Étant agréablement sensible aux références aux concepts scientifiques dans les romans, je fus gâté : ça me fait rêver en me donnant une excuse pour ne pas saisir grand’chose. Quand c’est si brillant, crédule assumé je suis ébloui, et ne pas saisir tout me dérange peu.
« Il y a toujours quelque chose de réel dans ce qui se produit, c’est inévitable. »

« La génétique est la genèse de la diversité. Mais s’il n’existe personne sur qui la diversité puisse se déplier, celle-ci revient sur elle-même, elle s’enroule sur sa particularité générale et c’est ainsi que naît l’imagination. »

« Il n’y a qu’avec le minimalisme que l’on peut obtenir l’asymétrie qui à mes yeux est la fleur de l’art ; en compliquant, il est inévitable que se mettent en place des symétries lourdes, vulgaires et tape-à-l’œil. »
Peut-être mon César Aira préféré !

\Mots-clés : #absurde #creationartistique

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Tatie Sam 8 Mai - 19:10

J'ai bien envie de découvrir cet auteur.
Smile
Tatie
Tatie

Messages : 278
Date d'inscription : 14/02/2021

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Tristram Sam 8 Mai - 20:59

Le congrès de littérature pourrait constituer une bonne porte d'entrée, de plus c'est une novella qui dépasse de peu les cent pages.

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Bédoulène Dim 9 Mai - 8:57

merci Tristram ! ce serait aussi pour moi une découverte (mais ma liste est longue...)

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21081
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

absurde - César Aira  - Page 2 Empty Re: César Aira

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Page 2 sur 2 Précédent  1, 2

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

 Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Amérique Centrale, du Sud et des Caraïbes


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum