Anthony Mann
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Anthony Mann
Dès l'âge de dix ans, Anthony Mann s'intéresse au théâtre. Il exerce plusieurs métiers de la scène dont celui d'acteur et devient metteur en scène au Federal Theatre de New York, où il reste de 1933 à 1938. Engagé comme dénicheur de talent par le producteur David O. Selznick, il devient assistant réalisateur en 1938.
De 1942 à 1949, Anthony Mann signe des films de série B dotés de budgets modestes. Avec La Brigade du suicide (1947), qui est un succès commercial, il s'impose comme metteur en scène et passe à un stade supérieur. Souvent accompagné du chef opérateur John Alton qui donne à l'image une texture inquiétante, il tourne avec lui Incident de frontière (1949). Sa caméra donne une résonance dramatique aux décors naturels, dans un style qui préfigure nettement celui des westerns que le cinéaste va tourner peu après. Si Anthony Mann exerce jusqu'alors une certaine influence sur le film noir, c'est dans le western que son sens de la tragédie s'épanouit. " Je crois que le western est le genre le plus populaire et il donne plus de libertés que les autres pour mettre en scène des passions et des actions violentes [...] et puis, il libère tout ce que les personnages ont au fond d'eux-mêmes ", déclare-t-il (Positif, 1968). En effet, Anthony Mann réalise des westerns classiques par leur respect des formes, leur art sobre et mesuré, leur référence à un âge idyllique, leur intérêt pour des caractères nobles et humains. Il affiche son goût pour des individualités complexes, soumises à des vices et à des passions contradictoires. Son sens de la technique, fait de cadrages nets et rigoureux, reflète un attachement à des valeurs picturales. Avec le scénariste Borden Chase et son acteur fétiche James Stewart, il signe des westerns qui font date : Winchester 73 (1950), Les Affameurs (1952), L'Appât (1953), L'Homme de la plaine (1955). Durant cette période féconde de 1950 à 1958, qui culmine avec un western épique et grave (L'Homme de l'Ouest), Mann réalise un film de guerre, Cote 465 (1957), où l'on reconnaît son sens du détail et de l'intensité des passions. Les dernières années de sa carrière donnent cours à des superproductions. Il signe un Cid (1961), avec Charlton Heston, qui recueille les faveurs de la critique. Il s'éteint sur le tournage de Maldonne pour un espion (1967).
bifi.fr
- Filmographie:
- 1939 : The Streets of New York (TV)
1942 : Dr. Broadway
1942 : Moonlight in Havana
1943 : Nobody's Darling
1944 : My Best Gal
1944 : Strangers in the Night
1945 : Two O'Clock Courage
1945 : La Cible vivante (The Great Flamarion)
1945 : Sing Your Way Home
1946 : Strange Impersonation
1946 : The Bamboo Blonde
1947 : Desperate + scénario
1947 : L'Engrenage fatal (Railroaded !)
1947 : La Brigade du suicide (T-Men)
1948 : Marché de brutes (Raw Deal)
1948 : Il marchait dans la nuit (He Walked by Night) (non crédité)
1949 : Le Livre noir (Reign of Terror)
1949 : Incident de frontière (Border Incident)
1950 : La Rue de la mort (Side Street)
1950 : Les Furies (The Furies)
1950 : La Porte du diable (Devil's Doorway)
1950 : Winchester '73
1951 : Le Grand Attentat (The Tall Target)
1951 : Quo Vadis de Mervyn LeRoy (Anthony Mann tourne les scènes de l'incendie de Rome)
1952 : Les Affameurs (Bend of the River)
1953 : L'Appât (The Naked Spur)
1953 : Le Port des passions (Thunder Bay)
1953 : Romance inachevée (The Glenn Miller Story)
1954 : Je suis un aventurier (The Far Country)
1955 : Strategic Air Command
1955 : L'Homme de la plaine (The Man from Laramie)
1955 : La Charge des tuniques bleues (The Last Frontier)
1956 : Serenade (Serenade)
1957 : Cote 465 (Men in War)
1957 : Du sang dans le désert (The Tin Star)
1958 : Le Petit Arpent du bon Dieu (God's Little Acre)
1958 : L'Homme de l'Ouest (Man of the West)
1960 : Spartacus. Film terminé et signé par Stanley Kubrick probablement en raison de désaccords avec Kirk Douglas, producteur du film.
1960 : La Ruée vers l'Ouest (Cimarron)
1961 : Le Cid (El Cid)
1964 : La Chute de l'empire romain (The Fall of the Roman Empire)
1965 : Les Héros de Télémark (The Heroes of Telemark)
1968 : Maldonne pour un espion (A Dandy in Aspic)
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Keep on keeping on...
Re: Anthony Mann
La charge des tuniques bleues / The Last Frontier (1955)
Un trio de trappeur se fait détrousser par des indiens avec lesquels ils s'entendaient pourtant bien... Dans l'embarras ils s'engagent comme éclaireurs aux côtés de l'origine de la discorde. Des soldats fraîchement implantés.
Liberté, civilisation, l'homme des bois (Victor Mature) importe sa fougue dans l'entreprise policée et précaire de la survie en milieu hostile. Il rencontre aussi l'amour... La passion se confronte aussi à la vanité et la violence est très présente.
Du style et quelques inégalités et des gesticulations plus ou moins imbibées mais de belles images dans l'ensemble et un scénario dramatique assez solide qui joue du stéréotype mais avec dynamique. Le Colonel Marston (Robert Preston) est de la même étoffe que le Penderton/Brando de Reflets dans un oeil d'or, dans un élan de faiblesse meurtrière...
Western humaniste en grand à reflets intimistes (un rien grandiloquents) qui fait du bien. Une bonne idée pour le dimanche après midi de revenir à Anthony Mann.
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Keep on keeping on...
Re: Anthony Mann
C'est toujours une belle inspiration de revoir un western d'Anthony Mann. Une forme de classicisme empreinte de sérénité, d'épure, avec une sensibilité singulière qui parvient à donner une intensité et une complexité à ses personnages.
Avadoro- Messages : 1400
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38
Re: Anthony Mann
Les Affameurs (Bend of the river) 1952
Un convoi de chariots cahote sur une vague piste sur fond de montagnes enneigées. A sa tête, un ancien hors-la-loi (James Stewart) conduit le groupe de fermiers vers les terres à conquérir de l’Oregon. Un autre ancien malfrat (Arthur Kennedy) vient lui donner un joli coup de main lors d’une attaque d’indiens. Enfin une troisième fine gâchette rejoint les deux autres à Portland, en la personne d’un joueur de poker (Rock Hudson). La situation va se compliquer avec la découverte de l’or. L’entrepreneur chargé de faire amener les vivres aux colons fait de la rétention en spéculant sur l’inflation des prix. S’ensuit une course folle à travers rivières et défilés montagneux. Mais les trois compères résisteront-ils aux sommes d’argent fabuleuses que leur offrent les chercheurs d’or en échange de ces vivres ?
Les Affameurs est un de ces bons vieux westerns qu’on à plaisir à revoir. Certes, le film charrie une quantité de clichés du genre : les vilains indiens, les valeureux pionniers au cœur pur, le bon et le méchant larron, la rédemption, la malédiction de l’or et de l’argent… Sans compter le rôle ambigu de Stepin Fetchit se complaisant dans le rôle du noir resté au stade de l’enfance. Néanmoins, la personnalité des protagonistes est assez poussée et l’interaction de l’homme avec la nature plutôt originale. Le rythme est soutenu avec un suspens allant croissant, même si on se doute rapidement que le bon finira par gagner ! Très belle maîtrise de construction.
Surtout, j’ai été sensible à ces couleurs particulières du technicolor (utilisé pour la première fois par Anthony Mann), profitant d’une projection proposée par le cinéma « Art et essai » de ma ville. Je le souligne encore une fois, mais je reste persuadé que les films sont destinés à être vus sur grand écran et non sur ceux de nos télévisions ou de nos ordis.
Un convoi de chariots cahote sur une vague piste sur fond de montagnes enneigées. A sa tête, un ancien hors-la-loi (James Stewart) conduit le groupe de fermiers vers les terres à conquérir de l’Oregon. Un autre ancien malfrat (Arthur Kennedy) vient lui donner un joli coup de main lors d’une attaque d’indiens. Enfin une troisième fine gâchette rejoint les deux autres à Portland, en la personne d’un joueur de poker (Rock Hudson). La situation va se compliquer avec la découverte de l’or. L’entrepreneur chargé de faire amener les vivres aux colons fait de la rétention en spéculant sur l’inflation des prix. S’ensuit une course folle à travers rivières et défilés montagneux. Mais les trois compères résisteront-ils aux sommes d’argent fabuleuses que leur offrent les chercheurs d’or en échange de ces vivres ?
Les Affameurs est un de ces bons vieux westerns qu’on à plaisir à revoir. Certes, le film charrie une quantité de clichés du genre : les vilains indiens, les valeureux pionniers au cœur pur, le bon et le méchant larron, la rédemption, la malédiction de l’or et de l’argent… Sans compter le rôle ambigu de Stepin Fetchit se complaisant dans le rôle du noir resté au stade de l’enfance. Néanmoins, la personnalité des protagonistes est assez poussée et l’interaction de l’homme avec la nature plutôt originale. Le rythme est soutenu avec un suspens allant croissant, même si on se doute rapidement que le bon finira par gagner ! Très belle maîtrise de construction.
Surtout, j’ai été sensible à ces couleurs particulières du technicolor (utilisé pour la première fois par Anthony Mann), profitant d’une projection proposée par le cinéma « Art et essai » de ma ville. Je le souligne encore une fois, mais je reste persuadé que les films sont destinés à être vus sur grand écran et non sur ceux de nos télévisions ou de nos ordis.
ArenSor- Messages : 3377
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Anthony Mann
bon souvenir ! et j'aime ces bons vieux westerns
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21161
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Anthony Mann
Egalement. Il reste un des meilleurs auteurs de western.
Un genre que j'ai toujours aimé.
Avec Boetticher, Delmer Daves, Ford, Huston, Peckinpah, Hawks, Aldrich, Penn, Siegel, De Toth, Wellman et quelques
autres.
Un genre que j'ai toujours aimé.
Avec Boetticher, Delmer Daves, Ford, Huston, Peckinpah, Hawks, Aldrich, Penn, Siegel, De Toth, Wellman et quelques
autres.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Anthony Mann
Quand j'étais petite , j'adorais les westerns . Vous me faites envie.
Il faudrait que je recommence à en regarder tiens .
Il faudrait que je recommence à en regarder tiens .
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Anthony Mann
Veinard !ArenSor a écrit:profitant d’une projection proposée par le cinéma « Art et essai » de ma ville. Je le souligne encore une fois, mais je reste persuadé que les films sont destinés à être vus sur grand écran et non sur ceux de nos télévisions ou de nos ordis.
Je me demande si je ne l'ai pas vu. sur petit écran.
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Re: Anthony Mann
Et je te frime parce que j'ai une ville, avec cinéma en plus...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15644
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Anthony Mann
El Cid (1961)
Pas mal pour commencer l'année un film en grand comme ça. On s'en prend plein les yeux avec des jeux d'ombres et des changements de tonalités au fil du film qu'on retrouve aussi bien dans les couleurs de l'image que dans les présences des acteurs, et puis du souffle entre les romances contrariées et contrariantes et des mouvements sourds de pouvoir et d'équité. C'est très solide, ça fait presque peur tellement les caractères sont extrêmes et c'est pourtant ce qui amène la richesse de ces thèmes de fond immémoriaux et encore plus grand que l'écran. Si on ajoute les décors, les costumes, les trois heures pour s'immerger et les palanquées de figurants la coupe est pleine ?
Pas un film parfait ni mon préféré d'Anthony Mann mais ça fait du bien et c'est du sérieux. Pas tous les jours que le combat se fait en épargnant des vies et en catapultant des pains ?
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